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3,77

sur 352 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mon avis :
Le livre commence de façon "classique", très XXème siècle, on suit le docteur Faraday dans la campagne anglaise des années 1950 (approximativement hein) qui, au hasard d'une visite, va se retrouver lié à la famille noble de la région, les Ayres. Tout est dans les statuts, les rôles. Ce début de roman nous offre donc une vision très sociale, on nous dépeint les différents rapports entre des personnages de classes et de milieux différents, on voit l'envers du décor, les changements qui s'effectuent, les relations qui changent. En effet, on suit d'abord le quotidien banal du médecin de campagne célibataire, une vie simple, mais qui semble tout de même largement privilégiée comparée à celle de ses patients. Puis il se retrouve dans le cercle familiale des Ayres, au coeur du Manoir d'Hundred Hall, qui était dans ses souvenirs d'enfance un endroit fascinant et gigantesque. Mais on découvre bien vite avec lui que sous les efforts pour maintenir les apparences, tout tombe en ruine. Hundred Hall n'est plus ce qu'il était.

On dépasse alors le rang social pour s'attarder sur les trois membres de la famille Ayres, délaissant notre médecin (quand bien même le roman est écrit à la première personne, Faraday étant le narrateur. Ça en est même encore plus simple de l'oublier.):

♦ Mrs Ayres, la matriarche, qui donne le change, continue à se donner l'allure d'une grande dame alors qu'elle n'en a plus les moyens. Elle a tout de la vieille femme noble, élégante, pleine d'un savoir-vivre qui semble dépérir progressivement avec elle.
♦ Roderick, le fils qui tente de gérer le domaine, de se comporter comme l'homme de la famille. Mais la guerre l'a blessé dans son orgueil et dans sa chair, il souffre tant physiquement que mentalement, et malgré tout ses efforts, rien ne semble assez pour sauver la propriété. Cette charge pèse de plus en plus sur ses épaules, le rendant d'autant plus instable...
♦ Caroline, la fille ainée, presque une "vieille fille", pas spécialement belle, elle est spontanée et indépendante, et finalement, c'est celle qui semble la moins attachée à sa noblesse, on la sent presque prête à y renoncer pour une existence plus terre-à-terre.



Il y a donc un réel travail social et psychologique dans le livre de Sarah Waters, ce que les adeptes comme moi apprécieront, car c'est sans doute ce qui domine les premières 200 pages du roman et cette tendance restera marquée jusqu'à la toute fin du livre. Mais à cet instant, le classicisme du roman cède et glisse dans le fantastique, voir l'horreur informulée. Il faut insister sur le terme de "glisser", car c'est pour moi la plus grande force de ce roman: tout se fait avec une subtilité incroyable. L'auteur parvient à distiller un malaise, une angoisse que l'on ne s'explique pas. Tout semble se poursuivre "normalement", et pourtant, l'appréhension inexplicable est là, quelque chose cloche, on ne sait juste pas encore quoi.
Et puis soudain, notre crainte se concrétise, trouve une raison d'exister. Mais a-t-on vraiment raison d'avoir peur? Comme les personnages, on se sent un peu bête de s'inquiéter "pour si peu". Un accident horrible, mais compréhensible, un incendie, des marques que l'on n'avait jamais remarquées auparavant... On peut trouver des explications plausibles pour tous les événements qui se déroulent à Hundred Hall, et pourtant, on n'arrive pas à y croire. On sent, on pressent qu'il y a autre chose. Et puis on change d'avis.
A aucun moment, Sarah Waters ne nous impose du fantastique ou de l'horreur visible, tout est voilé, sous-jacent. Si vous voulez lire un livre avec de "vraies" apparitions de fantomes, des voix venues d'outre-tombe ou ce genre de choses, passez votre chemin.

La fin du roman est à l'image du reste, tout en subtilité et finesse, j'ai trouvé ça très intelligent et intéressant, j'aime l'interprétation que j'en ai tiré, tout en sachant que ce n'est peut-etre pas la bonne.

Comme l'a dit Ophélie avant moi, une grande part de l'ambiance est également dûe au manoir, à Hundred Halls. La demeure est un véritable personnage dans ce roman, jouant l'un des rôles majeurs. Il ne s'agit pas simplement d'un décor, ce lieu a une portée sur les personnages, on apprend à la craindre, à frissonner de ses défauts, de ses failles et crevasses.

Ce qui est angoissant dans cette oeuvre, c'est ces doutes qui ne s'éteignent finalement jamais: est-ce que le danger est réel, ou ne se trouve-t-il que dans la tête des personnages, dans la nôtre? Et finalement, qu'est-ce qui serait le pire? Comment se protéger de soi-même? Comme fuir ce qui est en nous?


Ma note : 4/5

Je le conseillerais à... : des gens qui aiment prendre leur temps, ne pas savoir tout tout de suite, qui apprécient la subtilité, le doute, la psychologie également.

Je le déconseillerais à... : des gens qui cherchent avant tout à se faire peur, à ressentir le grand frisson. Ce qui ne m'a pas empêché de passer de longues minutes dans le noir, après avoir fermé le livre, à guetter le moindre bruit, à ressasser, à me questionner etc. Je le déconseille aussi à ceux qui n'aiment pas les passages plus calmes, les descriptions, car comme je l'ai dit, outre la trame fantastique, il y a un grand aspect humain, social, on alterne les scènes d'effroi avec d'autres de la vie courante, banale. Sans compter qu'il se passe environ 200 pages avant qu'on découvre vraiment les premières traces du fantastique, donc il ne faut pas attendre que ça, au risque d'être deçu. Ah, et je le déconseille aux gens fauchés, aussi.
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A travers une écriture d'une grande finesse, Sarah Waters parvient à créer une atmosphère étouffée des plus oppressantes. A pas feutrés, elle dresse le portrait d'une bourgeoisie déclinante, prisonnière de ses contradictions, en proie à de fallacieux démons.
En se plaçant à la lisière du surnaturel, jouant sur les codes du classique anglais, Sarah Waters distille avec nuances et délicatesse, toutes les palettes de l'invisible, les craintes qu'il suscite autant que la curiosité qu'il dévoile.
Tour à tour attachants, réservés, cruels, délicats, les protagonistes de cette histoire témoignent, à travers une fausse nonchalance, d'un étonnant instinct de conservation.
La maison, véritable écrin des souvenirs heureux, devient quant à elle un protagoniste à part entière, toute l'action se déroulant autour de cette demeure de charme en déliquescence. Une lecture riche et nuancée qui, malgré quelques longueurs et un dénouement rapide, n'en reste pas moins une oeuvre élégante, d'une grande subtilité.
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Appelé par une urgence, le docteur Farraday retrouve Hundreds Hall, une demeure qui l'a toujours fasciné enfant. Loin du faste et de l'enchantement d'antan, il découvre une famille qui tente de subsister après la guerre et ses désillusions. Autour de leur mère fortement attachée au passé, Roderick et Caroline cherchent à conserver ses apparences.

Multipliant ses visites, Farraday se prend d'amitié pour les Ayres et fait tout pour rompre leur solitude. Peu à peu, il remarque d'étranges phénomènes mais il refuse de croire à une présence étrangère...

Une maison délabrée perdue dans la campagne, une famille aux abois, un célibataire curieux... le décor est planté, il ne reste qu'à y ajouter d'inquiétants phénomènes. de quoi créer une ambiance fantastique et angoissante. L'auteur se dévoile à petites touches feutrées, laissant la part belle aux doutes et aux hésitations. A l'image du scepticisme du docteur Farraday...


Un roman psychologique, tout en subtilité et en questionnement, frissons garantis !
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J'ai aimé tous les livres de Sarah Waters, de "Caresser le Velours" à "Ronde de Nuit", et à mon grand plaisir "L'Indésirable" ne fait pas exception. le décor est immédiatement planté de façon magistrale et diablement efficace : un domaine, Hundreds Hall, maison jadis respectable et respectée, des habitants qui ressemblent à des fantômes, un contexte d'après-guerre, de monde révolu sur fond de lutte des classes. Puis des évènements étranges commencent à se succéder, le fils ainé est victime d'hallucinations, une fillette est blessée, un incendie mystérieux éclate... le tout nous est raconté par Faraday, médecin devenu ami de la famille, témoin impuissant de la chute de la famille Ayres.
L'ambiance pesante et inquiétante fait parfois songer au film d'Amenabar, "Les Autres". On ne sait trop dans quel genre d'histoire l'auteur veut nous entrainer : drame psychologique d'une famille ravagée par la guerre, romance contrariée entre deux des personnages, histoire de spectre vengeur... mais on se laisse embarquer avec plaisir.
Il s'agit donc finalement davantage d'un livre d'atmosphère qu'un livre de fantôme, ce qui est également le gros bémol que j'apporterai, car malgré ses 700 pages tournées avec empressement, il n'est pas garanti que la fin apportera toutes les clés pour comprendre : qui est vraiment "l'indésirable" du titre ? la "chose" qui semble s'être immiscée dans les murs de la maison pour s'attaquer, l'un après l'autre, à ses fragiles habitants, ou bien le narrateur qui s'est peu à peu immiscé dans leur vie, à moins que ce ne soit la maison elle-même, personnage à part entière ? Beaucoup de plaisir à la lecture - ce qui est déjà énorme-, mais grande frustration à l'arrivée
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« L'indésirable » m'a eue à retardement. J'ai lu tous les premiers romans de Sarah Waters, et acheté celui-ci à sa sortie, en 2010, mais je l'ai mystérieusement abandonné en cours de lecture et revendu. Il faut dire qu'il diffère des autres écrits de Waters, de par le narrateur masculin (elle est coutumière des romans lesbiens), et par le style, assez lent.

Puis, je suis tombée sur la bande-annonce du film tiré du roman, avec deux actrices que j'aime beaucoup – Charlotte Rampling et Ruth Wilson – qui m'a fait donner une deuxième chance au livre.

Angleterre, 1947. le docteur Faraday (notre narrateur) est appelé au chevet d'une domestique du manoir de Hundreds Hall, où travaillait sa mère autrefois. le manoir qui avait tant impressionné Faraday enfant n'est plus que l'ombre de lui-même et il n'y reste qu'une employée pour Mrs Ayres, qui y vit avec ses deux enfants maintenant adultes, Roderick, revenu blessé et traumatisé de la guerre, et sa fille Caroline, une jeune femme indépendante et solitaire. Faraday devient vite un intime des Ayres, tandis que des événements étranges se succèdent au manoir. Un chien d'ordinaire adorable blesse grièvement une fillette, un feu prend vie tout seul, des sonnettes résonnent sans que personne n'y soit pour rien … Un à un, les occupants de Hundreds Hall soupçonnent la présence étrange de quelque chose, quelque chose d'indésirable … Serait-ce le fantôme de Susan, la première fille de Mrs Ayres, morte très jeune ?

Une nouvelle fois, j'ai failli abandonner ma lecture, et ce parce que c'est long et lent à démarrer. Sarah Waters prend son temps pour installer son intrigue, un peu trop à mon goût. Après environ 150 pages, ça démarre enfin … mais ensuite, quel régal de lecture ! Une fois l'action lancée, plus moyen de m'arrêter de lire … Quelle écriture, quellefinesse dans la psychologie des personnages !

Les scènes de surnaturel sont fascinantes, pleines d'une atmosphère où l'on ne voit rien, mais c'est ce qui effraie, justement. le lecteur est placé du point de vue de Faraday, à qui l'on raconte les événements et qui, en bon scientifique, doute de tout au point de vouloir faire interner, un à un, les membres de la famille Ayres. Faraday lui-même est un personnage trouble : fasciné depuis l'enfance par Hundreds Hall, il y revient adulte et parvient petit à petit à s'y faire une place, poussant son pion jusqu'à se fiancer avec Caroline … Mais, finalement, devant l'étrangeté des événements, Faraday paraît s'inquiéter plus pour l'avenir de la demeure que pour celui de ses occupants …

Cette chose qui avait commencé avec Gyp, un « chuchotement » – comme l'avait dit Betty à l'époque, je m'en souvenais soudain -, cette chose avait peu à peu gagné en intensité. elle s'était mise à déplacer des objets, à mettre le feu, à griffonner sur les lambris. A présent, la chose pouvait courir d'un pied léger. Elle pouvait se faire entendre, en une voix inarticulée. Elle poussait, cette chose, elle se développait …

Où s'arrêterait-elle ?

Alors, qu'en est-il de cet indésirable ? Existe-t-il réellement quelque chose de pas net au manoir, ou pas ? Au lecteur de se faire sa propre idée, car à la fin du livre, rien n'est expliqué clairement. D'habitude, je déteste ce genre de fin, et j'ai pesté en refermant le roman, mais Hundreds Hall m'a littéralement hantée pendant des jours. J'ai tout retourné dans ma tête et, si je suis parvenue à une théorie personnelle, je n'en suis néanmoins pas certaine … J'ai néanmoins frissonné, palpité, et mon imagination a bien travaillé … Un roman inoubliable, pour moi, du genre auquel on repense longtemps après l'avoir refermé.

Roman gothique par excellence, « L'indésirable » m'a séduite par son atmosphère et ses personnages, autant que par son intrigue à tiroirs, qui laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations des événements. Je n'ai toujours pas vu le film et donc je ne sais pas quel en est la fin, mais si quelqu'un veut discuter fiévreusement de l'existence de cet indésirable, je suis plus que partante !

« L'indésirable », The little stranger, Sarah Waters, Denoël, 2010, 706 pages


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Ce livre est un livre d'ambiance: une ambiance que l'auteure manie parfaitement du début à la fin. Si vous cherchez un livre vous offrant action, frissons et terreur, passez votre chemin car ici l'auteure prend le temps de poser le décor.

On suit le Dr Faraday qui va peu à peu, de part certaines circonstances, devenir un observateur privilégié de la famille Ayres, une ancienne famille aristocratique, tout cela dans une Angleterre post guerre.
C'est l'histoire d'une descente aux enfers de cette famille ruinée qui n'arrive plus à maintenir son niveau de vie d'avant guerre.

Un livre d'ambiance je disais donc, car l'auteure prend le temps, par toutes petites touches, de distiller le malaise au sein de cette famille. Si au début le domaine d'Hundreds Hall, même si négligé, apparait magnifique, au fil des saisons qui passent nous découvrons une demeure froide, austère et glauque. On y est vraiment: on ressent petit à petit l'obscurité prendre forme dans toutes ces pièces inutilisées, l'humidité qui se repend et vous glace les os, les courants d'air froid des fenêtres mal entretenues.
Puis l'apparition de certains phénomènes qui apparaissent inexpliqués nous immerge nous lecteurs dans un sentiment de malaise, de glauque. L'auteure fleurte allègrement avec le surnaturel sans y tomber vraiment, nous poussant à nous poser plein de questions sur ce qui arrive: Hundreds Hall aspire-t-elle vraiment la vie de ses habitants ? Y a-t-il fantôme qui les tourmente ? Est-ce plutôt une folie qui va malheureusement en déclencher une autre, puis une autre ?

Au final nous n'aurons jamais la réponse, l'auteure laissant nos questionnements sans véritable explication. Et c'est, je pense ce qui m'a le moins plu. Car après avoir frémie, angoissée, me demandant le dénouement de cette histoire, attendant avec impatience une fin en apothéose, après toute cette montée de l'étrange, et bien non la fin fut un vrai flop pour moi.
Le lecteur devra faire sa fin seul.
Pour ma part voici ce que je pense:

Voilà un très bon roman d'ambiance, avec des personnages superbement construits et développés, une demeure pleine de mystères dont l'auteure en fait quasiment un personnage à part entière. Un malaise et une angoisse qui montent crescendo, jusqu'à un final dont il faut accepter qu'il n'apportera pas vraiment de réponse.
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Les romans de Sarah Waters demandent à ce que le lecteur prenne le temps de s'installer dans le récit.
Dans ce roman, le début se déroule de façon charmante dans une petite bourgade d'Angleterre.
J'ai aimé ce village, et surtout cette maison édouardienne pleine de courants d'air.
J'ai aimé Farday, le médecin de famille, qui s'accroche aux résidents de la maison, et surtout à la fille aînée.
J'ai aimé Betty, la jeune employée de maison un peu superstitieuse.
Un roman dans lequel la tension monte progressivement, même si le Dr Faraday peut paraître exaspérant de trop de rectitude.
Un roman à l'atmosphère et au décor de fin du monde.
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Dans son roman fleuve de près de 700 pages, Sarah Waters décrit les affres d'une famille bourgeoise en plein déclin après la fin de la seconde guerre mondiale. En reprenant les codes des grands auteurs du XIXe siècle, elle explore les moindres recoins de Hundreds, imposante demeure que les propriétaires quasi ruinés tentent de sauver, la rendant ainsi familière, presque vivante. L'auteur va lentement distiller une dose d'étrangeté à son récit et laisser peu à peu planer le doute sur les causes réelles de ces tourments…
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J'aime les histoires d'horreur, mieux, j'aime les livres d'horreur où la maison est l'antagoniste, celle qui rend folle ou tue les gens à l'intérieur. Parce que la maison est le foyer, l'endroit où l'on vit, l'endroit où on est censé se sentir en sécurité. Et c'était pour cette raison que j'étais pressé de lire l'Indésirable. Pourtant… Plus que la maison, on nous présente un personnage principal somme toute banal : homme médecin, calme, responsable, rationnel, qui tout au long de l'histoire se pose comme le sauveur d'une famille au bord de la ruine. Leur redonnant de l'espoir, de la compagnie.
Et c'est là que le docteur Faraday est vraiment très intéressant : selon le point de vue de lecture, il est tout à la fois personnage principal et antagoniste, au fur et à mesure de l'histoire.
En effet, si on se penche sur un autre point de vue, il s'impose dans cette famille, et sous prétexte de sa bienveillance, s'y pose comme l'invité d'honneur. Tout ça pour y admirer la maison, bien que bien sûr, il admire aussi ses habitants.

Mais c'est là que le livre est bon dans son écriture : finalement, est-il si bon qu'il ne le prétend ? Qu'il ne le pense ? Est-ce que quelque part il n'est lui-même pas doté de défauts comme la possessivité ou le fait de vouloir la perfection ?
Et au final, est-ce que ça n'a pas un impact sur les habitants des Hundreds, ou même, sur la maison en elle-même ?

Si à l'extérieur l'Indésirable paraît être une histoire de maison hanté, dramatique et violente, dont le fantôme est tout à la fois, mais surtout invisible, et machiavélique, je me suis demandé au fond si le titre, original ou non ne tenait pas en fait sur le personnage principal. Parce que celui-ci est appréciable : j'aimais son côté rationnel, j'aimais sa patience, sa façon d'aider les Ayres. J'appréciais sa vision de Caroline, car il en faisait un portrait attachant bien qu'un peu triste. Et notamment, il donnait une vision de la maison qui changeait de celle des autres personnages.
Pourtant, au fur et à mesure de l'histoire, j'ai commencé à le détester. Et c'est en finissant le livre, en refermant sur la dernière phrase, que je me suis interrogé sur le rôle de l'antagoniste et de la maison dans ce livre.

On est à mon sens loin d'une histoire classique. On a certes le passif tortueux de la maison hanté qui se respecte, mais au fond, je ne suis pas sûr que c'était de là que venait la hantise, et que l'étranger fut vraiment une entité paranormale.
J'en dirais pas plus, mais je crois que ce qui aurait dû être une déception sur la fin, est devenu un livre qui m'intrigue énormément, et dont j'aurais besoin de lire quelques analyses pour voir si je ne vais pas trop loin ou quoi.

Dans tous les cas, c'est bien écris, ça nous plonge dans une certaine ambiance, et il y a une critique de la société assez plaisante. Et au-delà de ça, l'horreur est à mon sens subtil, et j'en reste encore à m'interroger.
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Un soir, le docteur Faraday est appelé au chevet de la bonne des Ayres dans la fameuse demeure d'Hundreds Hall où vivent Mrs Ayres et ses enfants Roderick et Caroline. Il va vite devenir un proche de cette famille qui a connut des jours fastes mais qui vit aujourd'hui (juste après la Seconde Guerre mondiale) chichement, le domaine ayant perdu son faste d'antan. Des phénomènes étranges semblent se produire dans cette grande bâtisse aux couloirs sombres : des marques apparaissent sur les murs, des objets sont déplacés sans raison, les cloches d'appel des domestiques sonnent à tout va. Mais le docteur Faraday mise sur une instabilité psychologique de Roderick, revenu blessé de la guerre. Après que le feu ait dévasté une partie de la maison, Roderick, au comportement fébrile et instable, est interné. Mais des événements bizarres continuent d'apparaître…
Roman gothique à l'atmosphère palpable, roman qui frôle le fantastique, roman du deuil et de l'empêchement, L'indésirable est un classique immédiat. Si vous avez aimé Rebecca de Daphné du Maurier, n'hésitez pas à lire celui-ci.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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