AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 99 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un très bon moment de hard science !

Un excellent premier roman ! ( antérieur à vision aveugle donc ... )
Un texte aux nombreuses qualités .. :

P Watts exploite à fond ses connaissances de biochimie marine et il les restitues au lecteur de façon excessivement digeste ..
Nous sommes transportés dans cet environnement de hautes pressions ( hautes pressions au sens propre comme au figuré )..
Stress ... claustrophobie .. milieu confiné .. obscurité ... paranoïa ( justifiée souvent )
Les employés qui travaillent dans les grands fonds ont un profil psychologique particulier ( dont l'examen est un des réels point fort du roman ) qui fait d'eux des cobayes aux modifications physiologiques très poussées ..

Ce côté post-humains fouillés est un des points forts de ce roman comme de l'auteur en général ..
En effet si les post-humains sont légions en SF :
Il est rare que l'on partage à ce point leur intimité psychique et leurs façons de percevoir leurs réalités ainsi que leurs décalages et processus d'adaptation ..

La surface du globe est par ailleurs dans état assez pitoyable :
Une société sinistrée ( réfugiés .. clivages sociaux .. crashs technologiques ... rivalités géopolitiques assez intenses ... ) ...
De plus la fin est un superbe accelerando aussi dramatique que spectaculaire et ironique ...

Au détour des vicissitudes de l'intrigue principale il y une foule de sous thématiques aussi surprenantes que intéressantes ( biologie - intelligence artificielle ( là vraiment c'est assez fort )) ..

Personnellement :
j'ai adoré ce style narratif intense et très introspectif ainsi que cet environnement saturé de stress .. ( qui peut étouffer certains j'en conviens mais j'adore )
Les fonds abyssaux sont réellement une autre planète ....

Un auteur a suivre .
Commenter  J’apprécie          620
L'histoire se déroule dans un futur relativement proche, au coeur d'une petite station sous-marine de maintenance, située à proximité de la plaque Juan de Fuca (Nord-Ouest américain) ; à l'intersection des plaques continentale et océanique se situe un rift à forte activité, dont certaines compagnies exploitent l'énergie. À force de vivre dans les grands fonds, au sein d'une faune curieuse, les « rifteurs », choisis sur des critères psychologiques précis, développent des comportements inattendus et vraisemblablement induits par la composition étrange de l'eau autour des cheminées de la faille, qui agit sur leur système de respiration artificielle. Inutile d'en dire plus ! Vous allez nager en pleine SF. Prenez votre respiration et avancez !

L'étendue des connaissances de Peter Watts force l'admiration. Au menu : anatomie humaine complète, biologie des grands fonds, tectonique et biochimie des plaques, neuro-programmation, pathologies comportementales, le tout, on l'avoue, à un niveau de précision extrême. Les thématiques sont en place : équipage d'humains modifiés et coupés du monde, paranoïa liée à l'espace confiné, immensités hostiles, situation incertaine sur terre, personnages troubles.

D'aucuns y ont vu un thriller à la première partie assez longuette, avec des enjeux pas si clairs et une psychologie envahissante. Pour ma part, j'ai été bluffé !
Commenter  J’apprécie          220
Voici une plongée dans les fascinants grands fonds abyssaux, mais attention...c'est une totale immersion !
Ce qui m'a le plus bluffé, c'est l'ambiance qui règne tout le long de ce livre, car malgré leur immensité, les abysses sont des univers isolés, très obscurs et assez glauques. Pas étonnant que les employés soient soigneusement sélectionnés et entrainés par les recruteurs ! A l'intérieur de la station aussi l' "atmosphère" est tendue...oppressante... parfois plus angoissante que l'abysse lui même.
L'auteur développe beaucoup la psychologie des personnages et nous dévoile entre autres, quelques principes sur les processus cognitifs. Malgré cela il faut avouer qu'il est difficile de s'identifier aux protagonistes, c'est sans doute dans la logique du livre mais ça manque un petit peu.
En bref, Starfish est un vrai roman de science-fiction, instructif et très documenté, dans lequel on peut déceler une touche d' "horreur" bien sympathique. Un bon cocktail !
Commenter  J’apprécie          130
La Terre. Un avenir pas si lointain. Les nations existent encore. Mais les multinationales, plus que jamais, ont une importance considérable parmi les décisions façonnant le monde.

Le monde va mal. Crise des réfugiés. Changement climatique. Problème d'approvisionnement en énergie. Bien sûr, même les puissants de ce monde ne peuvent tout faire. Mais ils ont, au moins, une petite idée pour résoudre le petit souci de la production d'énergie : voler l'immense énergie latente contenue dans les failles océaniques, là où les plaques continentales se bloquent, se frictionnent.

L'idée, c'est donc de bâtir des stations géothermiques à 3000 mètres de profondeur afin d'exploiter cette énergie latente. Mais voilà, il faut des gens pour les entretenir. On envoie donc, par 3000 mètres de fond, des gens. le genre de personnes à supporter la solitude, le stress, les ténèbres. Avec des poissons des profondeurs inhabituellement gros. Affamés, en permanence. Tout le monde n'est pas fait pour ce genre d'environnements.

C'est là le décor du roman : une petite station de maintenance, la station Beebe, située non loin de la plaque Juan de Fuca, un rift débordant d'énergie géothermique et de vie étrange.

Je ne vous dirai rien sur l'histoire : ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte. Je tiens, toutefois, à vous parler rapidement de ce qui m'a plu dans ce roman, que je recommande aux amoureux de la hard-SF, mais aussi de romans sombres.

S'agissant d'une forme de huis-clos, vous comprendrez très aisément que le point central du roman se situe bien dans l'observation méticuleuse des personnages, de leur psyché et de l'évolution de celle-ci.

Oh, bien sûr, vous aurez droit à de longues descriptions des fonds marins et de la vie torturée qui y a élu domicile. Peter Watts, après tout, est biologiste marin de formation : on ne se refait pas. Mais les abîmes que vous allez explorer ne sont pas seulement ceux situés autour de la station Beebe, mais aussi et surtout ceux tapis dans le coeur et les esprits des protagonistes.

Qui peut supporter la pression psychologique, l'isolement, le danger permanent? Des profils très particuliers. On est coutumier du fait, avec Peter Watts, mais vous allez avoir droit à une série de personnalités anormales, le genre de personnes qui finissent par être plus à l'aise loin du monde et de leurs semblables qu'au milieu de la civilisation. Ces personnes, modifiez-les pour qu'ils supportent la pression immense des profondeurs océaniques. Ce que vous obtiendrez, ce sont les rifteurs.

C'est là le grand ressort de ce roman : les interactions entre ces personnes abîmées, aux psychés hors du commun, leur évolution insensible vers un mode de vie étrange, coupé qu'ils sont des obligations sociales et de la pression de leur environnement personnel et professionnel.

C'est avec une pointe d'effroi, et beaucoup de curiosité, que j'ai plongé à 3000 mètres de profondeur pour suivre les rifteurs. Mais la fascination, la vraie, ne vient pas du décor inhabituel, ni des risques du boulot auxquels sont exposés nos braves rifteurs : elle vient d'un autre type de plongée, celle dans les tréfonds de l'esprit de Lenie Clarke, Ken Lubin (si mystérieux), Mike Brander, Gerry Fischer, Judy Caraco, Alice Nakata, Karl Acton…

Ces personnages, on pourrait facilement considérer qu'ils ne sont que des humains abîmés, voire des moins-qu'humains. Ce pourrait être l'histoire d'une déshumanisation, où des êtres brisés sont ostracisés et désocialisés pour devenir autre. Tel n'est pas le cas. Dans les ténèbres, même les monstres brillent. Ils sont beaux. Même l'être le plus monstrueux peut susciter la pitié.

Peter Watts fait de la hard-SF, on le sait bien. Ce dernier sait dépeindre des personnages torturés, on le sait aussi. Tout cela, vous le retrouverez, avec une multitude de détails sur la vie océanique, avec les mécanismes chimiques de la conscience, avec les pathologies comportementales.

Mais là où Peter Watts fait fort, dans ce roman en particulier, c'est au niveau de l'ambiance. Paranoïa et malaise face à des personnes étranges, mais aussi claustrophobie dans cette station minuscule. Tout, dans ce roman, devrait vous étouffer. Et cela revient souvent, dans les critiques que j'ai pu lire.

Tout ceci est vrai. Mais ce n'est pas là le tableau complet.

En effet, j'ai eu la sensation qu'il y avait autre chose. Dans ces eaux où la lumière du soleil n'a pas brillé depuis des millions d'années, j'ai cru percevoir une lueur : non pas l'espoir, mais la paix.

Et cette paix-là, qui survient dans des conditions pourtant si hostiles, est à mon avis tout l'objet du présent roman. Créer un moment de repos, un sanctuaire, un repère.


Soyez prévenus : ce livre est très introspectif, ce qui ne me dérange pas. Il convient toutefois de souligner que l'action est lente, voire absente : il s'agit d'un roman d'installation du décor, du contexte, où l'on plante les personnages. Une forme d'introduction magistrale à la trilogie Rifteurs. Ce n'est qu'au dernier tiers du livre que la dynamique, jusqu'alors centrée uniquement sur les personnages, va changer. Peut-être eût-il été possible d'éviter quelques longueurs : pour ma part, je n'en tiens pas rigueur à l'auteur, mais il faut savoir que je suis un bien mauvais juge en matière de longueurs tant j'y suis immunisé (ou, à tout le moins, hautement tolérant).

Je dois également souligner que c'est un livre sombre, aux thématiques profondes mais angoissantes. En tout état de cause, vous n'aurez pas entre les mains un livre léger. Non pas qu'il soit bien lourd (un peu plus de 300 pages), mais il ne vous fera pas rire aux éclats. Il faut le savoir.

Si ces éléments-là ne sont pas rédhibitoires pour vous, vous prendrez alors, comme moi, beaucoup de plaisir à vous enfoncer dans l'abîme. Et vous serez peut-être surpris qu'à forcer de le fixer, ce dernier vous rende votre regard.

Ma critique (un peu plus) complète est à lire sur mon blog
Lien : https://journalduncurieux.co..
Commenter  J’apprécie          60
Starfish de Peter watts paru aux éditions Fleuve noir dans leur collection Rendez Vous Ailleurs.
Il s'agit de son premier roman.

L'action se déroule dans les abysses proches de la dorsale Juan de Fuca dans le pacifique nord. Une petite équipe gère et entretien une station de production d'energie géothermique. Des individus dont le métabolisme a été altéré afin qu'ils puissent plonger à cette profondeur sans équipement.
Des individus soigneusement sélectionnés pour leur psychologie déviante :criminel, violeur, pédophile, victime d'inceste, ... Des individus qui vont devoir cohabiter pendant un an dans une toute petite station perdue au fond de l'océan.

Pour la suite lisez ce roman. D'ailleurs lisez "vision aveugle" aussi. Peter Watts écrit très bien, il ne prend pas ses lecteurs pour des débiles, il mélange hard science et sciences sociales avec talent. J'attends la suite avec impatience.
Commenter  J’apprécie          30
Premier tome de la trilogie des Rifteurs, mais pouvant se lire indépendamment, Starfish nous plonge dans un huis-clos sous-marin entouré de personnages tous plus barrés les uns que les autres, baignant dans une atmosphère pesante, étouffante et glaciale.
Biologiste marin de profession, le canadien Peter Watts dessine un environnement totalement crédible et les fosses abyssales dans lesquelles évoluent les personnages deviendront aussi fascinantes qu'effrayantes.
De nombreuses thématiques liées à la science sont abordées et Starfish causera, entre autres, biologie sous-marine, tectonique des plaques, gels intelligents et effets Ganzfield, sans qu'on sache toutefois où tout cela va nous mener. En effet, avant tout centré sur la psychologie des personnages, le roman est majoritairement constitué de tranches de vie diverses, pouvant paraître assez décousues au début mais finissant par se rattacher de manière cohérente à l'intrigue dans le dernier tiers du bouquin.

Sans pour autant être aussi bon que je l'espérais, la faute aux petits soucis de construction, Starfish reste un roman passionnant valant surtout le coup pour son atmosphère absolument écrasante et enivrante, quasiment tangible.

Starfish est suivi par Rifteurs et βéhémoth.
Commenter  J’apprécie          30
Starfish" est un roman de SF. de la "vraie" SF, celle qui vous colle aux dents et peut parfois vous faire mal à la tête.
Nous y suivons le destin d'un groupe de "rifteurs", des mineurs des grands fonds océaniques qui veillent à la maintenance des extracteurs d'énergie installés sur le rift. Ce boulot particulier nécessite des "aptitudes" particulières, car vous conviendrez sans peine qu'il ne faut pas être sain d'esprit pour rester sous 3000 m d'eau salée, avec un poumon en moins pour respirer comme un poisson...
Les relations entre ces psychopathes sont donc parfois explosives, mais il leur faudra bien se faire confiance pour contrer les "sécheux" de la surface, qui fomentent de mauvais coups...
Mêlant théories psychologiques, sociologiques mais aussi statistiques, mathématiques , ingénierie et courants économiques, il faut parfois s'accrocher aux branches pour tout suivre.
On en sort très décoiffé, un peu plus intelligent que la veille et avec le besoin de laisser reposer tout ça. Pour public averti, donc.
Commenter  J’apprécie          30
Dans un futur loin de chez nous, une compagnie exploite l'énergie libérée sur les rifts sous-marins afin d'alimenter la surface en électricité. Mais l'automatisation de ces installations n'est pas complète : il faut encore faire appel à des êtres humains pour la maintenance des thermopompes. Des employés vivent donc en totale promiscuité dans une station abyssale. Dehors, aucune lumière naturelle, que la froideur des profondeurs et les rares traces de bioluminescence symbiotique. Les poissons qui survivent à une telle pression sont monstrueux mais souffrents de carences alimentaires qui les rendent inoffensifs. Pour le moment. Pour qu'ils puissent tenir le choc, les employés ont été modifiés avec des implants qui leur permettent de respirer sous l'eau. Mais quand ils sortent de la station pour assurer l'entretien des installations, tout peut arriver. le sol peut s'ouvrir à tout moment et une cheminée projeter de l'eau bouillante qui ne peut pas s'évaporer à cause de la pression. Et toujours ces énormes poissons aux dents acérées qui cassent comme du verre.

Étrangement, la pression la plus forte n'est pas celle de l'eau, elle est au contraire à l'intérieur de la station, entre ces quelques êtres humains qui vivent les uns sur les autres. La plus dangereuse des failles n'est pas tectonique, elle est psychologique. Les carences des poissons des profondeurs fait écho aux carences émotionnelles de ces employés cabossés dont le corps n'est plus vraiment humain maintenant qu'il a été adapté à d'autres contraintes. Quand la station se met à grincer et couiner sous l'effet de la pression, c'est la psyché de ces forçats qui travaille et se fissure. D'autant qu'à force de jouer avec leur équilibre chimique, certains développent d'autres sens qui rappelleront des choses à ceux qui connaissent l'effet Polaris.

Peter Watts décrit dans Starfish un drôle de mal des profondeurs. La station agit comme un aquarium inversé où l'on regarde ces hommes et ces femmes coincés dans une bulle qu'ils cherchent de plus en plus à fuir à mesure que la pression augmente. de temps à autre, le lecteur entend parler d'un monde en surface où le Net est infecté, et d'une corpo qui magouille des trucs pas clairs dans la plus grande tradition du cyberpunk. La station s'accroche au rift comme un remora, grapillant des miettes d'énergie. On comprend vite que ses occupants pourraient être pour la faune abyssale une source d'alimentation qui lui permettrait de vaincre les carences qui la rend si fragile quand vient le moment de s'attaquer à ces intrus. Pourtant l'auteur ne joue pas sur le registre des Dents de la mer, il est bien trop obnubilé par son huis-clos pour jouer le jeu du film d'horreur. C'est plutôt un Abyss psychologique et biologique.

L'histoire pourrait très bien se dérouler dans l'espace : l'obscurité, le danger de l'environnement, les communications difficiles avec le reste du monde, l'enfermement, la dynamique de groupe, la mission, la découverte d'un mystère scientifique… Ce sont les ingrédients connus de la SF, mais ils prennent ici une autre saveur. Sans doute parce que je suis de la génération du Grand bleu qui a bouffé les documentaires de Cousteau chaque dimanche soir avant d'embrasser un détendeur et d'apprendre à calculer la bonne durée des paliers de décompression.

Starfish est en fait le premier roman d'un trilogie nommée Rifters qui se poursuit avec Maelstrom et βehemoth.

La page Wikipédia Poisson abyssal est un bon départ pour en apprendre plus sur ce petit musée des horreurs.

Parlons un peu de Peter Watts, maintenant. Il est canadien et sans surprise, il est également biologiste spécialisé dans les mammifères marins. C'est un auteur prolifique de nouvelles qui a fait parlé de lui après s'être fait agressé à la frontière américaine par un douanier bas de plafond. Après avoir été menacé de 2 ans de prison, Watts a finalement été interdit de séjour aux USA. Il est également actif dans le design de jeux vidéo. Sur son blog, il parle de plein de choses intéressantes, notamment de son expérience comme porteur de l'ignoble fasciite nécrosante, aussi connue sous le nom de bactérie mangeuse de chair. Et du coup, sa SF biologique devient monstrueusement personnelle.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
Commenter  J’apprécie          10
babelio_id:Watts-Rifteurs-tome-1--Starfish/210553
Commenter  J’apprécie          00
L'océan profond, opportunité salvatrice et menace redoutable. (1)

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2014/12/16/note-de-lecture-la-trilogie-des-rifteurs-peter-watts/
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (254) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}