AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 202 notes
Commençons par le commencement : au départ "Dragonlance" est un produit TSR, un jeu de rôle de la gamme AD&D, appelée aussi Donjon et Dragon. Malgré le scepticisme de leur direction, Tracy Hickman et ses collègues proposent d'éditer des romans en parallèle des jeux (e(en plus des nouvelles déjà publiées dans le magazine "Dragon", connu sous le nom de "Dragonmagazine" hors des USA). Pour les preneurs de décisions cela ne sert à rien, et de toute façon cela serait trop compliqué à lire pour le public cible : bouffons, on n'écrit pas de la même manière pour les enfants de l'entre-deux-guerre et pour les adolescents des années 1980 ! Encore des visionnaires, puisque si les 16 modules de jeu d'origines ne sont aujourd'hui plus que des objets de collection (bien qu'ayant été suivis d'environ 50 suppléments), il a été écrit plus de 200 romans autour de la saga Dragonlance et du monde de Krynn qui ne sont vendus à des millions et des millions d'exemplaires...

Dans "Dragonlance" nous sommes dans le monde de Krynn, et depuis Cataclysme qui vit il y a trois siècles la chute d'une montagne de feu sur l'Empire d'Istar les dieux ne répondent plus aux mortels (post apo SF = plus de technologie, post apo Fantasy = plus de miracles et/ou de magie). Et alors que les Questeurs tentent d'imposer un nouveau culte avec de nouveaux dieux, Takhisis la Reine débarque à son tour pour conquérir le monde et le transformer à son image... Mais c'est sans compter sur le code gandalfien qui recrute une communauté pour la contrecarrer !
C'est de la easy fantasy, et au-delà de la nostalgie c'était plutôt cool et fun. La spécificité du jeu "Dragonlance" par rapport aux autres produits AD&D, c'est qu'on incarne pas un personnage que l'on a créés soi-même mais des personnages déjà créés qui ont un vécu et un passé (et les auteurs ont plus conçu la saga comme une pièce de théâtre que comme un jeu, ce qui a ses qualités au niveau des dialogues mais aussi ses défauts au niveau des scènes d'action) : les membres de la communauté de l'Auberge du Dernier Refuge sont déjà des aventuriers et ils ont déjà bourlingué, donc on a tout de suite des dialogues bien enlevés (et pour ne rien gâcher Tracy Hickman est un fanboy des "Trois Mousquetaires" d'Alexandre Dumas) qui nous les font découvrir eux et leur dynamique de groupe, au lieu de se coltiner la sempiternelle phase d'apprentissage et ses passages forcés... Et il y a dire avec Tanis le tourmenté, partagé entre ses ascendances humaine et elfique, Sturm qui face à un présent déplaisant se réfugie dans un passé rêvé, les rouspétages du nain querelleur, la kleptomanie maladive du semi-homme, les sarcasmes cyniques du sorcier qui ne manque pas de railler ses compagnons qui eux le soupçonnent constamment de flirter avec le Côté Obscur, mais qui est toujours défendu bec et ongles par son frère jumeau guerrier quand il ne s'écrie pas « baston ! » avant de s'élancer au combat... J'ai découvert la trilogie d'origine à travers une version director's cut et le malking off réalisé par les auteurs est plein d'anecdotes amusantes, alors j'ai plus lu en mode 2e degré qu'en mode 1er degré et j'avais en tête les voix des personnages du "Donjon de Naheulbeuk" ^^


Mais il y a des trucs qui ont gâché mon plaisir, et pas qu'un peu :

1) le tolkienisme de la fantasy yankee !
Je ne me suis longtemps demandé pourquoi la fantasy américaine reprenait, copiait et singeait Tolkien encore et encore alors que la fantasy anglaise a depuis longtemps tourné la page... le monde entier a connu la tolkienmania dans les années 1960 et 1970, mais aux USA elle n'a jamais cessé car les messages religieux de Tolkien répondent aux préoccupations religieuses des américains (une telle idolâtrie pour un catholique venant d'anti-papistes aussi convaincus, c'est cocasse ^^) : le calvaire de Frodon, c'est le calvaire du Christ, et puis dans le "Silmarillion" il y a les hommes qui se détournent des dieux, et pèchent par orgueil avant d'être punis par le feu du ciel... Entre la christian fantasy de l'école mormone et la christian fantasy de l'école évangéliste, le parcours de la fantasy américaine est complètement miné pour un lecteur athée ! (voir point 3)
Bon, ici on reprend l'univers, les thèmes, les situations, les scènes, les personnages et même les citations de Tolkien (il faudrait écrire une thèse lister tous les repompages tellement ils sont nombreux et variés)... le code gandalfien (Fitzban), le ranger sang-mêlée de noble ascendance (Tanis / Tanthalas, qui trouve forcément un épée magique en passant sous les montagnes), le chevalier humain issu d'un nation naguère glorieuse mais aujourd'hui en déclin (Sturm), le nain bougon (Flint Forgefeu), le semi-homme trop curieux pour son propre bien (Tasslehoff Raclepieds qui trouve forcément une dague magique en passant sous les montagnes), mais aussi le prince elfe qui accompagne la communauté (Gilthanas), la princesse elfe qui voudrait accompagner la communauté (Lauran) et le souverain elfe qui préférerait fuir plutôt que combattre (Solostaran). Et pour ne rien gâcher les pièces rapportées à ce tolkienisme sont les jumeaux Caramon et Raistlin, pastiches de Conan et Elric, et les Lunedor et Rivebise les Amérindiens WASP archétypes de romans à l'eau de rose... Sinon on retrouve bien sûr les artefacts magiques (les orbes draconniques remplaçant les anneaux de pouvoir), le grand méchant millénaire (Takhisis remplaçant Sauron), prophétie qui dit à l'élu des dieux comment vaincre... Heureusement qu'on remplace les peaux-vertes par les draconiens qui nés par sorcellerie meurent pas sorcellerie (pétrification, liquéfaction, explosion...), cela amène un différenciation bienvenue !
Mais cela bien plus loin, car si j'ai bien compris il existe aux États-Unis des ateliers d'écriture qui t'apprennent à écrire comme Tolkien, dont ici on suivrait le cahier des charges à la lettre... Donc parmi tant d'autres choses à suivre absolument, il faut ancrer fermement l'histoire dans le passé pour rendre le monde secondaire réel : du coup on multiplie les légendes, les mythes, les poèmes, les chansons et les descriptions des ruines du passé mais au bout du tome 1 impossible de savoir le moindre truc sur la situation présente du monde de Krynn (quels peuples, quels nations, quelles religions, quels conflits, quels niveaux de technologie... on ne sait rien de rien !!!) A force d'ancrer l'histoire dans le passé on ne connaît plus rien du présent et c'est super chiant ! A un moment les héros se servent des légendes du passé comme GPS et j'ai soupiré : pourquoi cela marche chez Tolkien et pas chez les plagieurs ? Parce que Gandalf, Sauron et tutti quanti sont tellement vieux qu'ils ont vécu les événements racontés dans les chansons de geste qui leur servent de pense-bête !!!

2) le romantisme de Margaret Weis !
Ah ça, la saga est truffées de romances, à tel point que le recueil de nouvelles "Guerre et Amour sur Krynn" c'est très très bien vendu (et qu'au départ il y avait aussi "Heartquest", une Romance Dont Vous Êtes L'Héroïne ^^)... Je n'ai rien contre les romances en général et les romances SFFF en particulier, mais les scènes 100% Barbara Cartland qui s'insère entre deux passages à la Tolkien ça fait trop bizarre ! Déjà rien que la princesse barbare fière mais fragile qui joue au je t'aime moi non plus à avec son amant roturier aux bras puissants et au coeur vaillant, bonjour les gros clichés du genre ! Et puis attention, veillent au grain les Mormons : pas de sexe avant le mariage, et les embrassades ne sont tolérés que pour ceux qui sont de longue date fiancés... Soupirs...

3) le mormonisme de Tracy Hickman !
Il est un membre zélé et prosélyte des de Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, et il ne cache aucunement utiliser ses romans pour prêcher les messages de sa religion (qui passent essentiellement par des scènes de guérisons miraculeuses comme dans les récits de saints et de martyr des premiers temps du christianisme). Certains points du récit ou du wordbuilding n'existent que pour les placer, et on sent bien que les forts sont ceux qui ont la foi parce qu'ils ont les réponses et les faibles sont ceux qui n'ont pas la foi parce qu'ils n'ont que des questions sans réponses... Donc si les individus et les peuples veulent être protégés du mal, ils n'ont qu'à retrouver la foi et prier que Dieu le protège du Mal... On est au 3e millénaire, et on en est encore là : prier pour que super-papa nous disent quoi faire et nous protège des autres et de nous-mêmes qu lieu de se prendre en main et de construire son destin des ses propres mains... Que c'est triste, et on retrouve cette idéologie religieuse très / trop souvent dans la fantasy yankee (élu, prophétie et tutti quanti) !


Parlons quand même un peu plus en détail de ce tome inaugural de la saga, "Dragons d'un crépuscule d'automne" qui est découpé en deux parties qui recoupent les modules de jeu "Dragons of Despair" et "Dragons of Flame".
Dans la 1ère partie le code gandalfien réuni sa Communauté pour contrecarrer les plans du méchant millénaire, et tout le monde se retrouve à la ville sylvestre de Solace à l'Auberge du Dernier Refuge... Sauf Kitiara qui n'est dans ce tome 1 qu'un fantôme qui hante ses demi-frères et son amant, avant d'être remplacée par la flamboyante rousse Tika Waylan car on apprendra ensuite que SPOILER. Mais tout le monde est à la recherche d'un bâton de cristal bleu (pourquoi ? OSEF !), et la Communauté tombe dessus quand elle rencontre les Amérindiens WASP Lunedor et Rivebise (d'où vient-il ? OSEF ! comment l'ont-il obtenu ? OSEF ! Ou plutôt pourquoi Rivebise a-t-il accompli une grande Quête du Graal pas claire du tout pour trouver l'objet de sa quête juste de l'autre côté des montagnes qui bordent sa terre natale... McGuffin ou Deux Ex Machina ? ^^). Les sbires des théocrates corrompus qui semblent avoir le vent en poupe depuis qu'ils sont en affaire avec de mystérieux étrangers encapuchonnés lancent leurs sbires menés par le dénommé Crapaud à leurs troussent, et s'ensuit une cavale à travers mont et vallées et une succession de péripéties tolkiniennes à laquelle il faut ajouter des licornes et des pégases girlies. Les héros tombent sur une armée d'invasion du Mal (ah oui, il y avait des rumeurs de guerre dans le nord... Soupirs...), et une prophétie leur dit d'aller à dans les ruines de Xak Tsaroth pour récupérer les disques de Mishakal (Pourquoi faire ? Pour raviver la flamme de la foi et ramener les ouilles dans le giron de la vraie religion... Soupirs...). J'avoue que la fin de la première partie est particulièrement décevante : dans mes souvenirs le donjon de Xak Tsaroth et la combat contre le dragon noir Khisanth étaient épique, alors que là c'est une escarmouche, un Deus Ex Machina et la destruction du repaire du méchant dans la plus grande tradition yankee... Par contre on n'oublie pas le cahier des charges tolkienien, les romances à l'eau de rose, et les messages religieux mormons !
Dans la 2e partie, c'est retour à la case départ car les héros retourne à Solace donc à la case départ, et dans la ville détruite par l'armée d'invasion du mal conduite par le Seigneur Dragon Verminaard (alias le père caché de Galbatorix ^^) et son dragon rouge Ambre / Pyros (waouh bravo l'originalité). le héraut de la reine des ténèbres m'a bien fait penser au sorcier maléfique du "Donjon de Naheulbeuk" en passant son temps à humilier Crapaud qu'il trouve amusant alors que dans son dos Ambre / Pyros censément sa monture et son subordonné applique les plans que leur maîtresse commune n'a pas cru bon de lui confier... Toujours est-il que le code gandalfien veille au grain sous l'identité du magicien fou Fizban, donc les héros capturés sont épargnés et libérés par la résistance elfe sur le chemin des mines de Pax Tharkas. Telenova elfique au Qualinesti, et nos héros décident de libérer les réfugiés humains devenus esclaves pour créer un second front et empêcher la chute du royaume elfe. Durant la traversée de la Moria bis, il devient clair qu'il y a un traître parmi les héros : est-ce Raistlin qui passe son temps à railler et à critiquer tout le monde (mdr la crise d'ado à la Sasuke de "Naruto" qu'il nous fait : « Ouin, personne ne m'aime... Ouin, personne ne me comprend... J'ai toujours été faible et je veux plus de pouvoir pour me venger des moqueries que j'ai subies quand j'étais petit ! »), Gilthanas l'ami d'enfance de Tanis qui a miraculeusement survécu à ses compagnons d'armes massacrés par les méchants, ou la pièce rapportée Eben qui en sait beaucoup trop pour être honnête et qui chaque nuit quitte le groupe pour aller on ne sait où ? le suspens est insoutenable ! ^^
Verminaard et son dragon rouge intriguent l'un contre l'autre (foreshawing au sujet du dénommé Berem Everman ^^), Fizban et Tass jouent aux espions, et le reste de la Communauté joue aux résistants : les hommes ne peuvent se rebeller parce que les femmes sont tenues en otages, et les femmes ne peuvent se rebeller parce que les enfants sont tenus en otages... Quand Frappeflamme / Matafleur la vieille dragonne zinzin traumatisée de guerre prend le parti des enfants, la donne change et a lieu la bataille finale en dépit de la trahison du traître... Les rebelles gagnent, il y a une grande fête et un beau mariage, et on n'oublie pas le cahier des charges tolkienien (mention spéciale à cette histoire de plume, qui reprendra de fort jolie manière Michael J. Sullivan dans "Les Révélations de Riyria"), les romances à l'eau de rose et les messages religieux mormons ! Allez zou, direction le tome 2 pour (re)découvrir la suite de la saga ^^


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
Commenter  J’apprécie          4714
Une relecture.
J'avais lu ces livres dans mon adolescence et donc je voulais savoir ce que j'en penserais maintenant que ma connaissance de la fantasy a bien évoluée.
Et résultat : c'est bourré d'action, très léger, plein d'humour. ça se voit que c'est tiré d'un jeu de rôle, les personnages sont vraiment caractéristiques.
Je dois dire que j'ai été un peu surprise. Je m'attendais à ce que se soit bien moins intéressant. Mais non en fait, si on le prend pour ce que c'est, c'est à dire une distraction, ils sont parfait pour ce rôle du moment qu'on n'en attend pas plus.
Les personnages sont vraiment super attachants à leur manière, bon pas forcement après juste ce tome mais rien que le relire m'a permis de m'en souvenir, et j'avais vraiment envie de continuer dans la série et de relire la totalité !
L'histoire est une succession d'épreuves dans des lieux "typique" (le marécage, le temple en ruine, la grotte, la ville dans les arbres ...), on rencontre un nombre de peuples impressionnants. On peut pas dire qu'on perde du temps en tout cas. le rythme est vraiment rapide, sans temps mort.
Bon, ça reste un peu cliché, on a vraiment l'impression de lire une campagne D&D mais c'est fun quoi, rien à dire de plus.

15/20

Lien : http://delivreenlivres.blogs..
Commenter  J’apprécie          110
salut les Babelionautes
Je ne suis pas Roliste, donc je ne connais rien de l'univers créés par Margaret Weis et Tracy Hickman dans Dragonlance et du jeu de rôle Donjon et Dragon.
Donc j'ai lu ce livre comme un récit classique de Fantasy.
On retrouve le schéma habituel, Cinq Êtres, appartenant a des peuples différents, Nain, Elfe, Kender, et trois Humains dont un Mage.
Ils vont devoir s'unir contre une menace venant des Dieux qui s'affrontent, bien sur dans leur monde, au lieu de se battre pour le pouvoir dans ce qui leur tient de Mont Olympe.
Ils seront rejoins par la suite d'un couple ayant en leur possession un Artefact Magique, dont le pouvoir de guérison leur sera bien utile.
Quoi qu'il en soit, si on veut juste passer un agréable moment, ce tome 1 vaut sa lecture.
L'action débute dans l'Auberge du Dernier Refuge, située dans la ville de Solace, ville aérienne construite sur des arbres géants.
Nos futur Héros s'y sont donnés rendez vous et de suite la situation tourne a la baston générale.
Ils vont devoir fuir et dans leur périple ils vont rencontrés des Centaures, une Licorne et des Chevaux Ailés qui vont les aidés et leur apprendre le but de leur quête, récupérer les disques de Mishaka.
On ne saura pas pourquoi n'y a quoi ils serviront, cela doit être dévoilé dans les tomes suivant.
Merci a Laurent Queyssi qui a assuré la traduction de ce tome 1.
Commenter  J’apprécie          91
Très déçue. J'ai commencé ce livre parce que c'est le premier de la série "Lancedragon" (et qu'il était à la bibliothèque), et que j'ai apprécié quelques épisodes très postérieurs et écrits par d'autres auteurs.
- Alors que dans ces volumes plus récents, le début de l'histoire ne m'a jamais manqué, dans ce "premier" tome, j'ai toujours eu l'impression qu'il me manquait l'épisode précédent !!
- J'ai l'impression qu'il n'y a que des figurants !! de tout le livre, il n'y a que de l'action. On ne s'arrête pas une minute pour mieux connaître chacun des personnages, soit que le narrateur nous découvre leur passé, ou nous fasse part des réflexions ou des souvenirs d'un personnage, ou le mette en scène avec un congénère pour leur faire dire ce qui va nous éclairer sur eux, leur donner de la profondeur. On ne sait pas d'où ils viennent, ce qu'ils ont dans le crâne. On ne les voit qu'en surface, leur apparence physique, leur comportement.
- Je pense avoir trouvé l'explication de ma déception, dans le fait que les romans "Lancedragon" sont, au départ, des produits dérivés (!!) des jeux "Donjons&Dragons", et s'adressent aux joueurs. En effet, la première série de romans aurait vu le jour parce que les créateurs des jeux voulaient un livre qui raconte l'histoire qu'ils étaient en train de créer, et ce premier volume correspond à deux modules de jeu.
- Cela peut expliquer qu'il me manque un épisode, puisque je ne connais pas les jeux... On peut comprendre aussi que le récit soit uniquement concentré sur l'action, sans "perdre de temps" à approfondir les personnages. Pourtant, je parie que les joueurs trouvent les livres plus profonds que les jeux... En tout cas, je suppose que les inconditionnels des livres sont des joueurs de jeux vidéos.
Commenter  J’apprécie          70
Dragonlance, c'est une série de romans sortis à partir de 1985 et accompagnant des modules (le nom qu'on donnait aux aventures du jeu de rôle Dungeons & Dragons, à l'époque) se déroulant dans un monde, Krynn, où les dieux sont absents car rejetés par ses habitants suite à un énorme Cataclysme, ce dont vont profiter les dragons maléfiques pour envahir tout un continent. La saga consistera alors à jouer (pour les modules de D&D) ou lire (pour les lecteurs des romans) un groupe (communauté) d'apprentis héros recherchant des (anneaux) armes mythiques, les LanceDragons (d'où le titre, hein), pour abattre le Mal. Rien de très original, donc, mais un univers assez atypique quand même, où les dragons et leurs dérivés (des hommes-dragons aux capacités parfois surprenantes) sont omniprésents dans une ambiance post-cataclysmique. Et un lancement en parallèle d'aventures, des modules mais aussi de produits dérivés, figurines, calendriers, livres d'art etc… qui a fait les beaux jours des rôlistes et du compte en banque de l'éditeur du jeu.

Devant le succès de la série, les 12 modules d'origine ont été portés à 16, de quoi jouer une campagne de grande ampleur et lire des tonnes de romans de qualité et d'intérêt variable. Sur les quasiment 200 (!) romans sortis entre 1985 et 2006 aux USA, 73 (re-!) furent traduits par Fleuve Noir entre 1996 et 2006, et souvent largement amputés voire charcutés pour des contraintes économiques,. Puis Milady/Bragelonne en publia une vingtaine entre 2009 et 2011, dont quelques inédits, avant que le soufflé ne retombe, même si de nouveaux tomes se profilent pour 2022. La saga principale – et à lire a minima si on veut découvrir l'univers – est composée d'une trilogie (original, non ?), Les Chroniques de Dragonlance, dont Dragons d'un Crépuscule d'Automne est le premier tome. La maison Xapur ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai donc lu la version de 2009, comparé avec celle de 1996 dont les pages jaunissaient tranquillement sur une de mes étagères, relu également l'adaptation en bandes dessinées parue à l'époque chez Milady Graphics (en 4 tomes) et en bonus parcouru les deux premiers modules de D&D numérotés DL1 et DL2, qui correspondent à ce premier tome et sont titrés respectivement Les Dragons du Désespoir et Les Dragons des Flammes (tous les noms des modules comportaient « dragons » dans le titre). On ne pourra pas dire que je ne fais pas d'efforts pour contenter mon lectorat ! Mon but avoué n'étant pas de retrouver des qualités littéraires spécifiques à cette saga, ne rêvons pas, mais plutôt de me documenter afin de préparer à terme (2022 ?) une petite campagne de D&D dans le monde de Krynn.

Dans ce premier tome, Dragons d'un Crépuscule d'Automne, on découvrira donc cet univers ravagé par la guerre, alors que les troupes de Takhisis (une des incarnations possibles de Tiamat, la déesse dragon de D&D) déferlent sur les terres des humains et les forêts des elfes. A l'époque, les règles d'Advanced Dungeons and Dragons s'appliquent (comme dans Baldur's Gate, pour les nostalgiques) et on les retrouvera assez facilement dans le récit, notamment pour les sortilèges, avec des fireball (boule de feu) ou feather fall (feuille morte), sleep (sommeil), web (toile d'araignée) etc… Les héros sont nombreux puisqu'il s'agissait de laisser du choix aux joueurs des modules parmi les personnages prétirés disponibles et de représenter les principales races et classes du jeu. On trouvera donc Tanis le demi-elfe ranger, Sturm le chevalier solamnique (paladin de Krynn), Rivebise le barbare des plaines et sa compagne Lunedor (qui va rapidement devenir prêtresse), Flint le vieux guerrier nain forcément, Tasslehoff le kender (une variante locale de hobbit facétieux voire pénible à la longue), Caramon le guerrier un peu naïf et Raislin le mage souffreteux et attiré par le Mal. Et bien d'autres qui se rajouteront en cours de route – mais je vous en fait grâce ! Chacun a son caractère, ses aspirations et est plus ou moins bien détaillé au cours de l'aventure, certains (Tanis, Raistlin, Sturm) étant plus mis en avant que les autres (Rivebise, Caramon).

Jetés sur la route à cause des forces ennemies qui déferlent depuis les terres du nord, les héros se rendent dans la cité en ruines de Xak-Tsaroth où ils trouvent des artefacts prouvant le retour des dieux de Krynn, oubliés depuis des siècles mais toujours présents pour qui sait bien regarder. L'occasion de faire un petit donjon avec un joli dragon au bout ! Puis ils sont forcés de fuir vers le Qualinesti, la patrie des elfes sylvains, eux aussi obligés de quitter leurs terres à cause de l'avancée des dragons. Enfin, direction la forteresse de Pax-Tharkas où, après un passage secret dans des anciennes tombes elfes soigneusement dissimulées, il faudra délivrer des centaines d'humains exploités dans les mines par l'armée des dragons, avec pas moins de deux spécimens rouges à combattre sur le chemin !

Après une version parue chez Fleuve Noir qui était assez pauvre du point de vue style (et comptait 379 pages), sabrant dans les descriptifs, les dialogues et les chansons, je pensai que la version Miladybragelonne serait plus fournie et mieux écrite (576 pages, quand même !). Las, ce n'est guère le cas, je crois tout simplement que c'est le style des auteurs qui est assez pauvre, et la traduction, même reprise et plus complète que celle d'origine, n'aide guère (il manque aussi, au moins, une bonne relecture). Qui plus est, certains raccourcis narratifs sont assez surprenants. Un héros que l'on croit mort revient à la vie quelques pages plus loin mais cela ne surprend guère ses compagnons qui ne s'en émerveillent pas. Des preuves du retour des dieux s'accumulent dans une certaine indifférence (à part le fait de profiter des soins d'un bâton magique, c'est toujours ça de pris, me direz-vous !). Un personnage étrange et puissant, le magicien fantasque Fizban, se joint au groupe sans y être invité et sans que la moindre méfiance ne s'installe alors que ses motivations sont plus que confuses… Et dans le même temps, certains passages « donjonesques » s'étirent en longueur, alors qu'ils sont assez mal écrits (j'ai connu des comptes-rendus de jeux de rôle narrés par des amateurs bien plus passionnants que certaines parties de ce roman). La lecture simultanée des modules explicite les choses quand on compare le parcours et les cartes des donjons, mais le roman aurait pu faire des ellipses sur certains passages purement ludiques et difficiles, voire surtout inutiles, à transposer.

Les relations inter-personnages sont elles aussi souvent forcées, liées au leadership que se disputent les héros ou aux différences de race, et tendent même un peu vers la mièvrerie quand les amours s'en mêlent (pas encore trop pour le couple de barbares des plaines Lunedor et Rivebise mais surtout pour ceux de Tanis et Laurana ou de Caramon et Tika). On comprend aussi à la lecture que des pans entiers de la vie des héros sont occultés et ne sont évoqués que par des allusions car ils ont fait l'objet de romans dérivés, dans une frénésie de publications comme on n'en a rarement vue. Chaque héros ou petit groupe a en effet eu son ou ses livres dédiés, les plus connus étant Caramon et Raislin dont la Trilogie des Légendes est la seconde la plus conseillée pour les amateurs, après celle des Chroniques. Heureusement, il y a des touches d'humour assez réussies avec le personnage du vieux magicien gaffeur Fizban (absent des modules D&D), grand ami de Tass le kender dans les poches duquel de multiples objets finissent toujours par arriver « à l'insu du plein gré » de leurs possesseurs ! Ou encore les nains des ravins qui apportent une aide inattendue aux aventuriers.

Ajoutons à tout cela les multiples empreints à Tolkien et l'on comprendra qu'il faut une certaine indulgence et/ou une nostalgie carabinée pour s'intéresser à cette histoire très classique, sauvée quand même par son univers (un continent dévasté par des hordes de dragons et de draconiens, ça fait toujours son effet) et quelques passages réussis. Je ne peux cependant que conseiller à ceux qui ont lu Dragonlance il y a des décennies de rester sur leurs (bons ?) souvenirs, orienter les autres lecteurs mais des sagas de meilleure qualité, et peut-être ne réserver cette longue aventure qu'aux plus motivés. En ce qui me concerne, je vais donc lire les deux autres… 😉
Lien : https://bibliosff.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
J'avais commencé la lecture de cette saga il y a plus de 20 ans avec l'édition Fleuve noire et avait rapidement abandonné: Piètre qualité de la traduction, coupe sombre dans le texte (marque de fabrique de cet éditeur)...

Entre Alfaric qui m'a rappellé l'existence de cette nouvelle traduction et plusieurs messages sur le forum dédié au jdr D&D, je me suis décidé à lui octroyer une seconde chance et je pense avoir bien fait !

Pour résumer ce premier tome en 3 mots: Epique-Personnages-Raffraichissante

Epique d'abord car on est bien dans un univers très High fantasy avec beaucoup d'actions: Même si la magie cléricale a disparu, la magie profane elle est bien présente, que cela soit sous forme de sortilèges ou d'objets magiques. le dragon, l'une de races parmi cette foultitude que sont les draconiens, hobgobelins, Nains des montagnes, Nains des Ravins, Nains des collines, Elfes Qualinesti, Elfes Silvanesti, ELfes Kagonesti, Morts-vivants, Kender, Humains, est un espèce bien loin d'être rare qui joue surtout les premiers plans. Et puis la géographie quoi ! le monde de Krynn a été bouleversé par un cataclysme (des montagnes tombés sur la planète) qui ont remodelé sa carte, enfouissant d'anciennes cités comme Pax-Tharkhas ou transformant certaines mers en désert de pierres.

Personnages ensuite et c'est bien la-dessus que j'ai été le plus surpris: Ils sont tous beaucoup plus complexes et tourmentés que je ne l'imaginais: Entre un Tanis Rodeur, torturé par son ascendance à la fois humaine et elfique, Raistlin le magicien à la santé plus que précaire tourmenté par son passage à la Tour de la Sorcellerie qui n'avance que soutenu par son frêre Caramon, un gros balaise pas très fûté, , Tass le kender kleptomane compulsif, Sturm chevalier à la morale étroite, Goldmoon et Riverwind (pardon mais Lunedor me fait penser à des pommes de terre sous vide et Rivebise est juste...nul) sortes de Romeo et Juliette à la sauce SDA... Flint le nain est par contre un gros cliché de l'univers de D&D (sans être ce que Peter Jackson a osé faire au pauvre Gimli). Ces personnages principaux sont bien fragiles pourtant, leurs larmes coulent plus souvent que prévu...

Rafraichissante car bien éloignée des poncifs actuels "grim and gritty": Les personnages sont plutôt bons et partagent des valeurs communes fondées sur le bien être collectif (partage,compassion, entre-aide), l'abnégation et le dépassement de soi. Cela peut faire sourire voire limite gnan-gan alors que nous avons pris notre pied avec la Compagnie Noire, les oeuvres d'Abercrombie ou de Scott Lynch, et pourtant cela fait du bien.

Déjà évoqué plus haut avec Lunedor, mais certains noms propres passent assez mal en français: Pour produire de la lumière Raistlin crie "Shirak!", l'un des dragons se nomme Kisanth (comme la pie...), la naine Bupu... Juste un détail que l'on oublie rapidement
Commenter  J’apprécie          60
Petit ouvrage qui se lit très vite en anglais (et en français plus encore je suppose).
Niveau stylistique disons qu'en anglais ça reste assez basique. Pas mauvais non, mais simple. Sans fioriture.

Une intrigue assez simple également du moins au début, qui se construit presque au fil de la plume.
Pour ceux qui ont l'habitude de jouer à des jeux comme "neverwinter night" il y a le côté de "quêtes s'enchainant".

Les personnages ont tous un caractères tranchés, on ne peut les confondre. Mais ils ne sont pas non plus superbement creusés.

Un ton relativement léger et un peu d'humour viennent compléter cela.

Bref un moment agréable mais rien d'extraordinaire.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre est très intéressant. Je le recommande plus aux garçons qu'aux filles car
il y a beaucoup de guerre. Par contre il y a beaucoup d'action. Je le recommande fortement à toutes les personnes qui aiment la fiction. Surtout il y a plein de créatures imaginaires comme des dragons,des elfes, des nains,etc.
Commenter  J’apprécie          52
Il y a longtemps que je souhaitais lire ce cycle. Grand fan du cycle des "portes de la mort", je souhaitais depuis très longtemps attaquer les chroniques de DragonLance, des mêmes auteurs...

Hélas, je n'ai pas été transporté du tout dans ce livre que j'ai péniblement fini et même failli abandonné plusieurs fois, ce qui m'arrive assez rarement. Tout n'est que caricatures et stéréotypes. Nulle part l'impression d'un monde immense et fantastique. Les décors sont ceux d'un mauvais d'un jeu de rôle. Les personnages sont stéréotypés au possible avec le naim bougon, le barbare indélicat, le chevalier inflexible, la jolie princesse...

Impossible de trembler, de vibrer dans cette quête qui semble tout sauf naturelle. de s'approprier les personnages. Sans doute ai je passé l'âge, mais je plains les pauvres lecteurs qui débuteraient la découverte de la fantasy par ces romans auxquels tant de suites ont succédées. La suite de cette trilogie, ce sera sans moi, il y a tant de bons livres de fantasy... inutile de passer par ceux là. Quelle déception.
Commenter  J’apprécie          50
Ce premier tome dans l'univers de LanceDragon, un univers de Donjons et Dragons, est le premier épisode d'une trilogie dans laquelle nous sommes plus dans la découverte des personnages principaux que sur la poursuite d'une quête intense. L'univers de fantasy est typique des univers de D&D. Les personnages sont dans la même veine que la communauté des neufs, nous avons droit à notre nain, notre semi-homme, le kender, les humains, et le demi-elfe, particularité de D&D, mais aussi des elfes, et bien sûr des dragons. Nous sommes un peu dans le cliché mais l'ensemble tient la route. le récit ne tourne pas au ridicule et l'aventure avec ses rebondissements nous tient en haleine durant tout le roman. En même temps, le style est bien au-dessus du niveau des Royaumes Oubliés, la traduction est bien mieux travaillée et donc, forcément, cela s'en ressent. le récit est bien mené avec une quête qui semble ouverte, loin de la linéarité habituelle des romans sur les Royaumes Oubliés. Bon, pour résumé, ce n'est pas de littérature de grande envergure, mais les adeptes de fantasy y trouveront leur compte.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (600) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2508 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}