Il est très difficile d’inventer avec sa seule imagination des personnages aussi surprenants que ceux qu’on rencontre dans la réalité.
Les héros mortels qui agissaient pour les servir mouraient bêtement en duel ou à la guerre, en proférant de grandes phrases de menaces ou de vengeance. Ils ne savaient pas aimer, ils ne savaient pas discuter, ils piquaient des colères et parlaient tout le temps d’honneur. Ils tuaient tous ceux qui leur semblaient bizarres : minotaure, amazones, hydres, titans, géants, Troyens et, de manière générale, tous ceux qui ne parlaient pas bien le grec.
Chez eux, ils ne faisaient pas bon cultiver sa différence. Je me souviens des images dans un livre rouge où l’on voyait des casques pointus surmontés d’une houppe, comme une tignasse, et des héros avec des lances ou des épées qui portaient des petites jupes. Ces récits sentaient la sandalette pleine de sueur, la testostérone, le sang et le mimosa.
Le réel est pour moi une sorte de film ou de jeu vidéo dans lequel je suis inclus. Depuis ma naissance, je suis le spectateur distant de ma propre vie.
Le seul combat qui me semble important, c’est de donner aux jeunes l’envie de lire. ( p. 346)
« Si ton bonheur dépend des choix d’une autre personne, prépare-toi à être malheureux. »
Il existe trois versions de chaque histoire : la tienne, le mienne, la vraie. Aucune n'est un mensonge. Les souvenirs communs sont uniques pour chacun.
Le lendemain, il faisait très beau. Notre redescente se fit d’autant plus facilement qu’on voyait bien le chemin et même le premier gîte tout en bas. Nous avions tous très faim et le petit déjeuner partagé avec ceux du premier groupe eut un goût extraordinaire, preuve supplémentaire, si nécessaire, que la frustration et l’attente décuplent le plaisir de l’assouvissement.
Pas de désir pas de souffrance (p. 51)
......"J’avais haussé les épaules, considérant que mon père était un peu paranoïaque. Je m’aperçus, à cet instant précis, qu’il avait raison. D’ailleurs, avec le recul, je dirais que dans ma famille ce sont les plus inquiets qui ont survécu, les optimistes n’ont pas fait de vieux os......"
Dès le moment où l’on ne joue pas pour gagner, on n’a rien à perdre.