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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
John Archibald Dortmunder est un type à qui on donnerait la pièce dans la rue ou à qui on donnerait l'adresse d'une assistante sociale en se disant qu'il en a bien besoin. En fait, c'est un cambrioleur génial, non violent, calme et profondément défaitiste. Son pessimisme, il le porte sur lui comme Héraclès portait la tunique tachée du sang de Nessus. Il aimerait s'en défaire mais il ne peut pas. Ce n'est pas un marrant même s'il finit, de par le déroulement de ses mésaventures, à avoir une attitude burlesque. Personnage inventé par Donald Westlake, Dortmunder a un « gang » travaillant régulièrement avec lui. Tous ont une ou deux spécialités dans le domaine de l'arnaque, du vol (et ils sont très professionnels et inventifs) et tous ont une personnalité décalée pour ne pas dire absurde et dingue. Johnny (il déteste être appelé comme ça) a néanmoins un seul vrai ami parmi tout ce petit monde : Andy Kelp (aucune serrure ne lui résiste). Ils se sont rencontrés en prison. Andrew Octavian (le deuxième prénom uniquement pour les vacances comme il dit) Kelp est l'antithèse de Dortmunder ; d'un optimisme béat et pétillant, frisant parfois l'infantilisme, il est de toutes les combines, de tous les coups improbables qui se soldent souvent par des demi-échecs. Il faut aussi nommer les « rôles » principaux : Il y a Walter « Stan » Murch, le chauffeur rouquin qui passerait un semi-remorque dans le chas d'une aiguille (obsédé par les itinéraires newyorkais), Tchotchkus « Tiny « Bulcher, l'homme « fort », un compromis entre l'Abominable homme des neiges et Frankenstein. Les personnages secondaires savoureux : renforts de l'équipe qui apparaissent ou disparaissent suivant les romans. Et bien sûr May, la femme de Dortmunder , sa bouée de stabilité et qui ne participe pas à leurs larcins.
Il ne faut pas oublier les « victimes » et leur entourage. Westlake les imagine souvent en parfaits produits du capitalisme américain, issus du monde des affaires, de la politique ou des médias. Mais comme Donald Westlake n'est pas manichéen, ces personnages sont complexes, pris eux aussi dans un système qu'ils nourrissent et qui parfois leur joue des tours. Autant dire, la série Dortmunder est drôle, brillante mais ce n'est pas pour autant simpliste.
Dortmunder habite New York, travaille sur place et a horreur de dépasser Manhattan où il vit. Il déteste la modernité. Il se trouve souvent lancé dans des cambriolages impossibles ou la réussite est souvent incertaine quand elle n'est pas nulle. Pourtant dans sa partie, il est un as, d'une imagination et d'un savoir-faire inégalables avec un sens de l'organisation impeccable. Seulement voilà, il est d'avance résigné à ce que tout s'écroule comme un château de cartes par la faute d'une déveine pathologique. Quand je lis une aventure de Dortmunder j'ai l'impression de me retrouver dans un film du style « The big Lebowski » ou « Burn after reading » des frères Coen puissante 10.C'est un feu d'artifice de loufoqueries, de drôleries, de dialogues absurdes, justes, enlevés ; de descriptions délectables. Tout ceci est mené tambour battant avec une verve étincelante et une écriture fine, ironique et élégante. Westlake s'amuse et nous amuse. Moi je n'ai qu'une envie, que ce pauvre John réussisse au moins une fois sa forfanterie pleinement et en même temps, j'attends la fin en me demandant ce qui va faire échouer l'entreprise. Donald Westlake qui écrit avec gravité et avec autant de talent des livres tels que : le Couperet, Mémoire morte, monstre sacré, entre autre, nous offre ici un feu d'artifice de maîtrise du récit, une science des dialogues, des ruptures de ton qui font rebondir l'action et une galerie de portraits impayables. le tout mâtiné tour à tour d'un humour potache, d'un humour surréaliste, d'un humour absurde, d'un humour raffiné. Juste un petit mot concernant cette aventure, Dortmunder se voit contraint d'accepter un marché sous peine de retourner en prison : subtiliser un jeu d'échec pour le compte d'un vieillard atrabilaire voulant assouvir une vengeance familiale. de quoi donner un grand coup de blues à notre ami newyorkais. Je n'en dirais pas plus. Dialogues décalés, personnages secondaires prenant le pas sur Dormunder et sa bande - ce qui n'est pas pour déplaire – Westlake est capable de créer la vie entière de quelqu'un en peu de paragraphe. Dans cette histoire, arlequinade (il y en a toujours une avec Donald Westlake) est l'idée fugace de voler le dôme doré d'une mosquée en construction. Ce qui donne lieu à quelques lignes absurdes aux dialogues cocasses. La cerise sur le gâteau quoi !
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Première rencontre avec Westlake et la bande de DortMunder. J'ai trouvé ça bien enlevé et pas trop mal ficelé ( le malfrat contraint par un ex flic ), tout du moins suffisamment pour me donner envie de lire ce qui est sorti avant.
J'ai trouvé la chute un peu baclée (fallait il ne pas dépasser les 430 pages?)
Donc je préfère me réserver jusqu'à la prochaine lecture.
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