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4,14

sur 396 notes
Regard acéré sur le destin et les illusions sur lesquelles on le bâtit. Sombre au final. Magnifiquement servi par une écriture ciselée.
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Il y a des auteurs avec qui ça passe et d'autre avec qui ça casse. Il y a des plumes qui raisonnent en vous et d'autres non. Je pense qu'Edith Wharton fait partie de celles-ci. En effet, alors que j'avais sans plus apprécié le temps de l'innocence, j'ai le même ressenti face à cette oeuvre.

En effet, nous suivons les traces de Lily Bart une presque trentenaire, célibataire à la beauté extraordinaire qui n'inspire qu'à une chose, la richesse et encore mieux à un riche mariage. Même si c'est bien souvent des thèmes que nous retrouvons dans les classiques du siècle dernier, je n'arrive pas forcément à m'attacher aux personnages proposés par l'auteure, ni à être réceptif au message passé. Est-ce dû au cadre, New-York, qui je trouve ne se prête ni au romantisme, ni au dramatique ? J'ai réellement un blocage. Pourtant, c'est avec un style assez sombre que cette société nous est critiquée et décriée. J'apprécie l'aspect historique mais je ne suis pas parvenu à me sentir concerné par le funeste sort de notre héroïne, aussi triste soit-il. D'autant plus que malgré ses malheurs, elle n'apprend pas de ses erreurs et il m'a semblé qu'elle n'évoluait en rien. A tel point que bien souvent Lilu m'a exaspéré. Vainement, j'ai essayé de la comprendre afin de parvenir à m'attacher un minimum mais il m'en a été impossible. J'ai donc suivi ses déboires sans être aussi touché que j'aurais sounhaité l'être.

Pour autant et une fois de plus, j'ai apprécié le style et la plume de l'auteure. Celle-ci se lit avec facilité. Malgré tout, ce roman manque réellement d'entrain. La faute a de très nombreuses longueurs cassant le dynamisme de ce classique et mon rythme de lecture. Il ne se passe finalement presque rien. Malgré cette lenteur, Edith Wharton offre une image pertinente de la mondanité New-Yorkaise et j'apprécie ce point. Les sujets se veulent variés et parfois durs mais restent beaucoup trop effacés par le flot d'informations qui nous est livré par moments. A cela s'ajoute le nombre important de personnages présents chez Les heureux du monde. J'ai souvent été perdu au cours de ma lecture, ce qui a renforcé mon sentiment d'éloignement. J'aime vivre mes lectures et ce ne fut, malheureusement, pas le cas avec cette dernière.

C'est assez mitigé que je referme ce roman. Je reste perplexe quant au ton donné par l'auteure malgré la très juste critique de la société apportée par Edith Wharton. J'aurais aimé m'attacher et me sentir concerné par l'histoire de Lily Bart. Ainsi, je pense que la plume de l'auteure n'est pas faite pour moi et que je n'ai pas été réceptif au message de ce classique.
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Naît et éduquée dans la haute société, Lily Bart, subit la déchéance pécuniaire de la ruine de ses parents. Elle vit aux crochets de ses amitiés richissimes, grâce à sa beauté et son charisme, et profite du bien-être et du luxe de sa condition au détriment de Lawrence Selden qu'elle rejette. Elle sauve les apparences et s'endette jusqu'au déshonneur. Trahie, bannie, rejetée, par sa classe sociale, sa déchéance n'est que prévisible. Lawrence tente par deux fois de lui venir en aide mais sa moralité et sa fierté l'empêcheront de voir l'avenir qu'elle aurait pu avoir si elle avait rejetée mondanité et richesses. C'est l'histoire d'une femme architecte et victime de son destin dans une société gouvernée par l'argent, le pouvoir et l'inégalité des sexes.
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La figure centrale de ce roman est Lily Bart, jeune fille à marier de 29 ans, vivant chez une riche tante depuis la ruine et la mort de ses parents. Elle avait été habituée par ces derniers à dépenser sans compter pour ses toilettes et ses divertissements et elle est persuadée qu'elle ne peut pas se passer de ce train de vie qui est la condition sine qua non pour que les portes de la haute société new-yorkaise lui restent ouvertes.

Jusqu'où Lily Bart acceptera-t-elle de se compromettre pour assouvir sa soif de luxe ?

Edith Wharton décrit une société à la fois dépravée et hypocrite qui était pourtant la sienne avec une grande férocité. Parmi ces gens oisifs, superficiels, cruels, dont le luxe indécent est surtout le moyen d'épater et de surclasser le voisin, peu de personnages tirent leur épingle du jeu.

J'ai trouvé ce roman passionnant et sa construction parfaite, et je suis surprise qu'Edith Wharton ne soit pas plus souvent classée parmi les grands écrivains de la fin du 19ème siècle / début du 20ème siècle, du moins en France. J'ai très hâte de découvrir ses autres livres.
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Voici l'histoire du déclassement social de Lily Bart, jeune femme d'une beauté adamantine, issue d'une famille de la très bonne société new-yorkaise, bien que désargentée. Considérée, courtisée, le monde s'offre à elle. Elle n'y est pas insensible, le prestige l'a séduit, le luxe lui semble être une évidence, elle sait ce qu'elle se doit, le meilleur lui est dû. Vénale, superficielle, détestable en somme direz-vous; cela est plus compliqué. Car au moment de sauter le pas elle s'arrête, trop haute opinion d'elle-même, scrupule, difficile à dire. Avant tout, elle est soucieuse de garder sa réputation, de ne jamais se compromettre, pourtant la société de ses amis se chargera de lui faire un sort.

Edith Wharton dresse un inoubliable portrait de femme à la nature complexe. Par sa personnalité, par ses aspirations, par son destin, elle est digne de se tenir aux côtés des Emma Bovary, des Anna Karénine. Incompréhensible, inconcevable, qu'une telle auteure soit maintenue dans une relative confidentialité dans notre pays. Elle est de la génération précédente de Francis Scott Fitzgerald, qui lui, bénéficie encore d'une belle côte. Son destin est plus singulier; une gloire précoce, un couple charismatique, la maladie, l'alcoolisme, la chute, l'oubli. L'image de la génération perdue. D'un point de vue strictement littéraire Edith Wharton lui est pourtant infiniment supérieure, elle est de la race des grands auteurs classiques. Que justice lui soit rendue.
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Suberbe roman que je relirais bien un jour
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"Chez les heureux du monde", ou une illustration parfaitement cynique de ce que l'argent fait le bonheur.

Au début du siècle dernier, Lily Bart est une jeune femme de 29 ans, issue d'une famille de la bonne société new-yorkaise. Désormais orpheline et ruinée, elle vit aux crochets d'une vieille tante pingre et peu sympathique. C'est là toute la tragédie de la vie de Miss Bart : élevée dans l'idée que le but de l'existence est de ne rien faire, qu'il "était de la plus haute importance de garder les apparences de la prospérité", et que sa beauté sublime lui permettra de compenser la maigreur de sa dot pour faire un riche mariage et ainsi satisfaire son besoin d'argent et de luxe, elle n'a de cesse de fréquenter la haute société oisive et hypocrite à la recherche du parti idéal. de New York à Monte-Carlo en passant par les stations chic de la côte est des USA, on apprécie sa compagnie, et la jeune femme est très demandée. Ce qui ne va pas sans entamer dangereusement son petit budget, dilapidé en riches toilettes, bijoux et dettes de jeu. Vivant constamment au-dessus de ses moyens, la situation de Lily s'aggrave encore lorsque la rumeur – que la "bonne" société susnommée accueille avec gourmandise – lui prête des faits et gestes scandaleux. de plus en plus isolée, maladroite dans ses tentatives pour redresser la situation, elle s'enfonce dans la précarité jusqu'à se voir contrainte à travailler, à sa plus grande honte et à son encore plus grande incompétence : "Puisqu'elle avait été élevée pour être purement décorative elle pouvait à peine se blâmer de n'avoir pu servir à aucune fin pratique ; mais cette découverte ruina l'illusion consolante qu'elle avait de sa capacité universelle". Une déchéance évidemment mal vue, qui la bannit à jamais de son milieu d'origine. Et la pauvre Lily de se victimiser : "Était-ce sa faute s'il peut arriver que cette mission [d'ornement délicieux] soit traversée par des nécessités matérielles ou compliquée par des scrupules moraux ?"

Lily Bart ne brille pas par sa lucidité, ni par le niveau d'empathie qu'elle a suscité chez moi, proche de zéro. Rodée aux codes et manigances de la société qu'elle fréquente depuis si longtemps, elle est intimement convaincue de la supériorité que lui confère sa beauté, et de l'attraction qu'elle exerce sur les hommes. Snobant ses semblables en son for intérieur, calculatrice et pourtant parfois tellement irréfléchie, elle a déjà laissé passer de beaux partis. A mesure que sa situation devient "urgente", elle a cependant le chic pour s'auto-saboter chaque fois davantage, incapable de résister aux impulsions plus ou moins justifiées moralement, qui la détournent du but de sa vie. Et dire que l'amour se trouvait sous ses yeux depuis le début, qu'elle en était vaguement consciente mais que décidément l'argent brillait d'un éclat beaucoup plus puissant aux yeux de Lily...

Une tragédie, donc, mais aussi une satire cruelle de cette riche et vaine société américaine du début du 20ème siècle, une société dans laquelle le mariage semble le seul ascenseur social pour les femmes, et dont les valeurs sont fondées sur les apparences, où l'hypocrisie semble être la principale caractéristique, avec le goût du luxe : on se snobe, on se poignarde dans le dos mais on recherche sans cesse la compagnie de ses semblables (ou qu'on croit tels) pour être vus au bon endroit au bon moment, pour être acceptés. C'est cette peinture sociale qui m'a le plus intéressée. Pour le reste, l'histoire de la pathétique Lily n'a éveillé aucune compassion en moi, son inconséquence, ses atermoiements et tergiversations m'ont agacée. Quant au style, je ne sais pas si c'est parce qu'il y a (trop) longtemps que je n'avais plus lu de "classique", mais j'ai eu du mal avec les dialogues elliptiques (je n'étais jamais sûre d'avoir compris les conversations). L'analyse psychologique est certes ciselée, mais se perd en longueurs et lourdeurs ennuyeuses et creuses, à l'image de la vie des personnages.
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Du vitriol dans un écrin!

Les romans d'Edith Wharton sont toujours de vrais régals, cocktails piquants d'élégance et de finesse que sublime leur sensibilité et s'y plonger augure d'un moment passionnant. Au coeur de sa bibliographie, mes favoris sont "Le Temps de l'Innocence" dont le parfum suave ne dissimule pas tout à fait la cruauté et "Chez les heureux du monde"aussi désenchanté qu'abouti.

Lily Bart est issue de la bonne société new-yorkaise et a grandi dans l'aisance et le luxe, usant ses souliers de bal au son de la valse. Hélas, la ruine frappe à la porte et son entrée est suivie de près par la mort des parents de la jeune femme qui est alors recueillie par l'une de ses tantes. Pour s'affranchir de cette tutelle étriquée et maintenir son niveau de vie, Lily n'a pas d'autre choix que de faire un riche mariage. La jeune fille a beau avoir conscience de la nécessité d'une union, elle refuse quand même plusieurs beaux partis sans trop s'expliquer pourquoi. Peut-être qu'elle aspire toujours à mieux, qu'elle estime mériter mieux. Peut-être qu'elle voudrait pouvoir aimer son époux... Une chose est sûre: elle est fière autant que belle et se refuse "à se vendre". A vingt-neuf ans, Lily est seule et sa situation critique: sa fortune se réduit comme peau de chagrin et elle est happée par le jeu qui lui apporte plus de dettes que de gains. Alors qu'elle pourrait changer de vie -ce qu'une part d'elle rendrait possible-, elle ne parvient pas à renoncer à son monde. Dès lors, la jeune femme n'aura de cesse de faire les mauvais choix et de préparer lentement mais sûrement sa déchéance, véritable descente aux enfers dont toute la bonne société fera des gorges chaudes. Un homme ne la quitte pas des yeux tant que dure la chute: Lawrence Selden fidèle d'entre les fidèles.

Avec ce roman mettant en scène la tragédie personnelle, cruelle d'une héroïne aussi attachante qu'agaçante, Edith Wharton brosse le portrait d'une bonne société derrière la façade de laquelle se cache la malveillance et l'égoïsme qui se repaît des erreurs et du malheur des autres; d'une société frivole où l'hypocrisie et les faux semblants sont érigés en arts de vivre. Ce tableau sans concession est d'autant plus violent qu'il mène une jeune femme à sa perte alors même que c'est lui qui la pousse à la faute après l'avoir corsetée.
Comme toujours avec l'auteur, l'acuité de l'observation et de la psychologie font corps avec la fluidité et la beauté de l'écriture, ciselée comme les bijoux que rêvait d'arborer Lily.
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Un grand classique, un texte superbe et une inéluctable tragédie....Chez les heureux du monde est l'histoire d'une femme coincée entre ses aspirations, son orgueil et les aspérités d'une société qui ne pardonne rien aux jeunes orphelines désargentées.
J'ai beaucoup aimé la subtilité de cette oeuvre. le destin tragique de notre héroïne est à mettre sur tant de facteurs, de son éducation, totalement impropre à la cuirasser contre ce qui l'attend, à son sentiment de supériorité mais aussi à la société à laquelle elle appartient, qui ne sait que mettre en avant le luxe, sans s'intéresser aux qualités des personnes. La médiocrité du genre humain prend ici des tas de forme , parmi les joyaux dont se parent les heureux du monde, et le tout ne se laissera pas oublier par le lecteur.
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C'est l'histoire d'une femme dans la bonne société américaine de la fin du XIXème siècle, une femme de 29 ans qui a perdu ses parents et qui pour vivre “dignement” c'est à dire s'acheter régulièrement de belles toilettes doit rester aux crochets d'une tante qu'elle n'estime guère et accepter de se faire courtiser par d'affreux bonhommes pour espérer en tirer un bénéfice quelconque. C'est l'histoire de la chute de Lily Bart qui n'a pas voulu accepter l'amour qui se présentait à elle ni voulu étouffer son amour-propre ou lutter contre sa frivolité et son inconséquence…
C'est un roman profondément ennuyeux sur une héroïne horripilante aux ambitions et raisons de vivre tellement incompréhensibles à mes yeux qu'il m'a fallu toute ma ténacité pour en venir à bout. Certes, on sent la satire sous-jacente mais les intrigues sont tellement vaines et les rebondissements rares que ma concentration et mon plaisir de lecture se sont vite évaporés.
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