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3.9/5   5 notes
Résumé :
Le 29 mars 2016, un avion s'écrase aux Îles-de-la-Madeleine. Jean Lapierre, un des passagers, y perd la vie alors qu'il se rend avec les siens porter son père à son dernier repos. Quatre membres de sa famille et deux pilotes connaissent le même sort tragique.

Au moment de l'accident, Jean Lapierre est l'un des analystes politiques les plus influents et les plus appréciés du Québec. Cet ancien politicien devenu chroniqueur vedette a un parcours hors d... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le commentaire de Lynda :

En toute honnêteté, je dois dire que malgré le fait que je sais qui était cette personnalité, je n'ai pas suivi vraiment son cheminement et sa carrière.
Marianne White, nous présente Jean Lapierre, elle nous relate les événements qui ont mené à sa mort accidentelle, entraînant avec lui sa conjointe, et des membres de sa famille, ainsi que le pilote et co-pilote.
L'enquête a démontré que cet accident a été causé par une erreur de pilotage !
Jean Lapierre se rendait aux Iles de la Madeleine, pour enterrer son père, décédé la veille de l'accident. Il avait d'ailleurs mentionné à un de ses amis, que le prochain qui allait mourir, c'était lui, prémonition direz-vous ou bien une simple phrase qui a pris toute sa signification après sa mort !
Quelle tristesse !
Mais ce n'est pas que l'accident que Marianne White partage avec nous.
Elle nous décrit l'homme, un homme simple, généreux, amical, qui comptait de nombreux amis, d'ailleurs, quelques-uns vont partager avec nous, ce que Jean Lapierre représentait pour eux.
Ancien politicien, il a terminé sa vie en étant chroniqueur politique, nous faisant voir à maintes reprises, les dessous des événements politiques qui marquaient l'actualité.
Nous suivons ses passages en politique, sur le chroniqueur, sur l'homme, le conjoint, le père, l'ami. Un homme qui possédait beaucoup d'humour, mais surtout qui était très près du peuple.
J'ai beaucoup aimé, Marianne White, nous montre autant le côté humain et personnel de Jean Lapierre, que son cheminement professionnel. Un homme qui méritait d'être connu, et qui a laissé une marque dans le coeur de bien des gens !
Après cette lecture, j'ai l'impression que je connais mieux Jean Lapierre et son fameux: Salut, Salut!
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Préface

Écrire un livre sur Jean Lapierre n’est pas une mince tâche. Mon ami a eu une vie si riche et si intense, tant en politique que dans l’univers médiatique et dans sa vie personnelle, qu’il est difficile de trouver les mots adéquats pour lui rendre hommage. Au moment d’écrire ces lignes, plus de deux années se sont écoulées depuis la tragédie. Et, je ne suis pas le seul à qui cela arrive, il ne se passe pas une semaine – voire une journée – sans que je me demande ce que Jean aurait pensé du climat politique actuel. Pour les privilégiés qui l’ont côtoyé et pour ceux qui ont eu le bonheur d’être ses amis, le vide est encore plus grand, et surtout plus cruel. Au-delà du personnage public, Jean était l’un des humains les plus généreux qu’il m’ait été donné de connaître. Grâce au travail méticuleux de Marianne White, vous revivrez à travers ce livre le parcours exceptionnel d’un Madelinot fier de ses origines. Ses enfants, Jean-Michel et Marie-Anne, ont accepté de parler de leur père pour la première fois. C’est la seule entrevue publique qu’ils accorderont. La tragédie m’a rapproché d’eux, de même que de Lucie, leur grand-mère, ainsi que de leur tante Laure, la seule survivante de la famille. L’amitié et l’affection des proches de Jean, qui sont aussi devenus les miens, m’ont permis de surmonter ma propre peine. Avec le courage extraordinaire dont ils ont fait preuve, ils nous ont donné l’exemple à tous. L’ex-vice-président américain Joe Biden, dont le fils est décédé d’un cancer en 2015, décrit bien l’état d’esprit qui m’habite et qui, je l’espère, apaisera les proches de Jean. «Je sais par expérience que le temps viendra – le temps viendra où le souvenir du défunt fera apparaître un sourire sur vos lèvres plutôt que des larmes dans vos yeux. Ce jour-là, vous le saurez: tout va bien aller. Je sais que c’est difficile à croire que ça arrivera un jour, mais je vous promets que ça arrivera», écrit-il dans son livre Promise Me, Dad. Le présent ouvrage vous permettra de comprendre l’influence que Jean a eue tout au long de sa vie et l’envergure de la personne qui nous a quittés. On ne peut que constater son ardeur au travail. Celle-ci l’a mené là où il se trouvait au moment de son décès: au sommet de sa carrière. Ce portrait vous permettra aussi de mesurer la capacité unique qu’il avait de tisser des liens avec des gens de tous les horizons, et aussi, de toutes les couleurs politiques. Voici une des choses que, mieux que personne, Jean avait comprises dans la vie: si tu es généreux avec les autres, ils le seront avec toi. Pour lui, il n’y avait pas de ligne partisane. Il ne perdait jamais de vue l’humanité qui est présente chez tout un chacun.
Sa capacité de se faire des contacts m’a immédiatement ébloui. Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, il quittait pour la seconde et dernière fois le Parti libéral du Canada. Jean avait passé toute sa vie politique à Ottawa, alors que moi, j’avais passé 17 ans de ma vie professionnelle comme correspondant politique à l’Assemblée nationale. Lui à Ottawa, moi à Québec. Les deux solitudes réunies! Nous nous sommes vite rendu compte que nous étions complémentaires, et une amitié indéfectible est née. Quelques semaines après notre première rencontre de travail, lors des débuts de l’émission Larocque/Lapierre, nous sommes allés à Québec pour la présentation d’un budget. Pour tout vous dire, à cette époque, les subtilités de la politique québécoise lui étaient étrangères, et la scène fédérale ne m’était pas plus familière. Je lui ai alors présenté quelques joueurs-clés à Québec, en lui dressant une liste des gens d’influence sur l’échiquier politique. Il ne lui a fallu que quelques mois pour se tisser un réseau de contacts redoutable, et sans doute supérieur au mien! Des gens de tous les partis politiques, y compris ceux qu’il a combattus dans l’arène, lui ont rapidement accordé leur confiance. Cela lui a permis, en six mois à peine, de devenir le chroniqueur politique le plus branché au Québec. Du jamais vu! Jean n’avait qu’une parole. Une confidence allait demeurer secrète si elle le devait. Par contre, si la règle du off the record n’avait pas été établie, vous pouviez compter sur lui pour que le Québec entier apprenne votre secret dans les heures suivantes! Jean savait aussi se montrer très généreux de ses conseils, qu’il donnait à quiconque en avait besoin, peu importe son rang ou son statut politique. Encore une fois, l’humain passait avant tout. Jean était tellement passionné de politique qu’il ne faisait aucune différence à cet égard. Plusieurs en témoignent dans les pages qui suivent. Une bibliothèque porte son nom aux Îles-de-la-Madeleine, et ce sera aussi sûrement le cas bientôt d’une route qui sillonne la circonscription de Shefford, qu’il a représentée si longtemps à la Chambre des communes. Il ne restait plus que son portrait à écrire pour s’assurer qu’on se souviendrait à jamais de cet homme hors du commun. Merci à Marianne White pour son travail colossal. Le jour de ses funérailles, j’ai dit que la route que Jean et moi avions faite ensemble avait été l’une des plus belles de toute ma vie. Je ne peux que remercier le ciel de m’avoir donné l’immense bonheur de partager son amitié. Je sais qu’il aurait été sans doute un peu surpris de voir l’immense affection que les Québécois et les Québécoises lui témoignent depuis son décès. Mais, au risque de me répéter, Jean aimait le monde, et le monde le lui rendait bien. Je suis allé le voir au cimetière, situé tout juste à côté de l’église Saint-Francois-Xavier de Bassin, aux Îles-de-la-Madeleine, où il est inhumé avec son père, ses frères et sa sœur. C’est aux Îles qu’il est né, et il y est maintenant retourné pour l’éternité. J’ai compris sur place que mon ami repose en paix. La beauté des lieux est à couper le souffle. C’est simple, mais grand en même temps. Comme Jean. Salut salut, mon Jean! Et à vous, bonne lecture.
Paul Larocque
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L’ASCENSION D’UN POLITICIEN

Je leur donnerais le vieux conseil de Jean Chrétien: avant de sauter dans la piscine, assurez-vous qu’il y a de l’eau. JEAN LAPIERRE Jean Charles Lapierre est né le 7 mai 1956 à Bassin, sur l’île du Havre Aubert. Il apprend à lire et à écrire à la maison avant même d’aller à l’école, notamment grâce à l’aide d’Apolline, sa grand-mère paternelle. Élève doué, il commence son parcours scolaire dès la deuxième année et saute sa huitième année. Aîné de cinq enfants, il fait ses études à la polyvalente de Lavernière aux Îles-de-la-Madeleine. En 1969, il remporte le titre de la plus belle personnalité de son école. Très rapidement, Jean prend goût à la politique. En 1971, il organise la première manifestation étudiante de l’histoire des Îles. Son but? Convaincre la commission scolaire de nommer un orienteur à temps plein à la polyvalente. Sur les rares photos de cet événement, qui a eu lieu le 24 novembre de cette année-là, on découvre un Jean Lapierre aux cheveux longs et à l’air un peu rebelle, ouvrant la marche en tant que président de l’association étudiante. Yvon Cormier, son compagnon de classe de l’époque, rappelle que c’est Jean qui avait eu l’idée d’organiser la manifestation d’un jour. Selon le journal local, Le Madelinot, le rassemblement comptait 1300 élèves. Un véritable succès. «Il était très dynamique et il défendait les droits des élèves. C’était un bon orateur. La politique, il l’avait déjà très jeune», se souvient Yvon Cormier, qui vit maintenant en Gaspésie. Le journal local relate que les élèves ont marché «sous un vent froid» jusqu’aux bureaux du président de la commission scolaire, mais sans pouvoir le rencontrer. La mobilisation a tout de même porté ses fruits. Un an plus tard, la direction de la polyvalente se dote d’un conseiller pour orienter les jeunes finissants qui doivent quitter les Îles pour aller étudier au cégep. La première tentative militante de Jean Lapierre s’avère une réussite totale. Le jeune homme découvre alors le pouvoir de la mobilisation, mais aussi les inconvénients qui l’accompagnent. Dans une entrevue accordée au magazine L’actualité en 2002, il raconte que ses parents n’ont pas apprécié sa participation à la grève étudiante. «Maman était gênée d’aller faire l’épicerie à la coopérative», raconte-t-il.
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LE VENT DES ÎLES Ma grand-mère disait tout le temps: «C’est à l’eau trouble qu’on reconnaît les vrais marins.» JEAN LAPIERRE «Je t’aime.» Sans le savoir, Marie-Anne vient de parler à son père pour la dernière fois. La conversation téléphonique a lieu quelques minutes avant que le commentateur vedette ne s’envole pour les Îles-de-la-Madeleine. Ce 29 mars 2016, Jean Lapierre rentre dans son coin de province afin de préparer les funérailles de son père, Raymond, décédé la veille. «Il avait de la peine […] J’ai l’impression que je lui ai dit la bonne chose», confie-t-elle. À l’aéroport de Saint-Hubert, Jean, sa conjointe Nicole, ses frères Marc et Louis et sa sœur Martine passent des rires aux pleurs en se remémorant des souvenirs du chef de famille disparu. Leur avion doit décoller à 9 h 30, heure de Montréal. Quelques minutes plus tôt, Germain Lapierre, propriétaire d’une entreprise de limousines, conduit son cousin Jean et sa conjointe à l’aéroport. Leurs échanges sont teintés d’humour malgré les circonstances. «On parlait de la mort, de son père», raconte le Madelinot avec son accent chantant. «Je disais à Nicole: “Les Lapierre, on a la couenne dure. Tu vas le toffer jusqu’à 100 ans.”» De forts vents sont prévus sur l’archipel en après-midi. Mais rien pour inquiéter les passagers, assure Germain Lapierre. Leur attention est entièrement consacrée au défunt et aux funérailles à venir. En quittant l’aéroport au volant de sa voiture, au lieu de filer sans se retourner, comme il le fait habituellement, Germain regarde l’avion à deux reprises. Deux heures plus tard, l’appareil s’écrase sur l’île du Havre aux Maisons, dans un champ derrière une maison, à seulement deux kilomètres de l’aéroport. L’accident emporte cinq membres d’une même famille: Jean Lapierre, Nicole Beaulieu, Marc Lapierre, Louis Lapierre et Martine Lapierre, ainsi que le pilote de l’appareil, Pascal Gosselin, et son copilote, Fabrice Labourel. La tragédie est d’une cruauté sans nom. «Quand j’ai vu la nouvelle de l’écrasement, j’ai tout de suite su que c’était eux», laisse tomber Germain Lapierre, la gorge nouée.
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