AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 22 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre très étonnant et assez dérangeant. Imaginez vous placer, lors d'un viol, dans la tête de l'agresseur… Et imaginez que vous doutiez qu'il soit l'agresseur. Car cet acte que Rodrigues sera amené à faire est une preuve d'amour pour lui, et certainement pas un acte de violence. On en vient à se demander qui est fautif. Aurélie a-t-elle menti aux juges pour gagner de l'argent, ou le garçon lui a-t-il vraiment fait du mal ?

Le roman est divisé en cinq parties, et chacune est pire que la précédente pour Rod. Il a aimé Aurélie, cette jeune fille qu'il admire, puis se fait arrêter par la police sans comprendre pourquoi, se fait interroger sans humanité, enfermer avec les petits caïds et les dealers, et enfin, juger. Chacune de ses étapes est injuste à ses yeux, et on ne peut s'empêcher de le comprendre. Car on apprend à le connaître : ce n'est pas quelqu'un de méchant, au contraire. C'est un ado comme les autres, qui est intimidé par les filles, un non-violent, un tendre – un gentil garçon. On est entrainé avec lui dans cette spirale descendante, horrifié de voir que sa parole n'entre presque pas en compte face à celle de la jeune fille.
Mais Aurélie, elle, nous décrit sa peur, sa détresse, sa douleur lors de l'événement et on ne sait plus qui croire. Fait-elle semblant ou a-t-elle raison ? Les faits de ce 21 juin sont vus sous une lumière bien différente, et les deux versions ont beau être opposées, elles concordent toutes les deux.

Se pose donc la question de la subjectivité. Un acte mauvais accompli sans mauvaise intention reste-t-il toujours mauvais ou peut-on tolérer une remise de peine ? Un acte basé sur la mauvaise interprétation des volontés d'autrui est-il encore condamnable ? N'avons-nous pas le droit à l'erreur ?
Ce livre souligne aussi les différences comportementales hommes/femmes : un geste trop confiant peut être mal compris. Une femme qui se maquille, qui se parfume et s'habille sexy n'est pas forcément une chaudasse, simplement quelqu'un qui soigne son apparence. Une femme qui ôte sa main quand on la touche ou tourne la tête quand on s'approche ne joue pas forcément avec son prétendant, elle fuit peut-être une trop grande proximité qu'elle trouve gênante. Un homme est aussi bien plus imprégné de ses pulsions sexuelles, et cela, on a toutes tendance à l'oublier.

L'auteure aborde le thème de la détention des mineurs. La maison d'arrêt fait plus de mal que de bien à Rod, qui ne comprend pas comment il a pu arriver là. La violence de cet univers le détruit, lui fait perdre les notions de bien et de mal. Magali Wiéner dénonce le fait que la justice française envoie trop facilement en détention, alors que les jeunes sont encore malléables et qu'il est possible de leur faire changer de voie. Un bon suivi aide bien plus que deux ans de prison. Non seulement c'est un point noir qui reste à vie dans le carnet judiciaire (va chercher un travail après cela !) mais en plus, ça traumatise les plus fragiles.
Cet acte qu'a commis Rod aura d'autres conséquentes désastreuses. C'est une bombe nucléaire lâchée sur deux familles : celle de Rodrigues, dont la mère est sous antidépresseurs depuis que son fils est incarcéré car elle n'a plus que lui dans sa vie ; et celle d'Aurélie, qui souffre de voir cette dernière détruite, incapable de surmonter sa honte, sa douleur, son humiliation.

Mais le livre a beau être mince (247 pages), je pense qu'il aurait gagné à l'être encore plus. L'histoire s'embourbe, n'avance pas, l'action est presque inexistante (ce qui est normal, il n'y a pas de course-poursuite, de cache-cache avec la police, Rod se fait avoir dès les premières pages et on suit simplement son aventure judiciaire). C'est une lecture difficile pour les ados, tant par le thème que par les tournures de phrases. L'auteur emploie souvent des phrases très courtes, voire nominales, et les allie avec une abondance de figures de style qui font perdre le fil.

Mais finalement, c'est un ouvrage marquant dont on ne peut pas sortir indemne. Il nous apprend à quel point il est facile de faire du mal à quelqu'un, même sans mauvaise intention. Il y a une visée morale, pédagogique, qu'on pourrait résumer par : « en amour, beaucoup d'actes sont irréversibles. Réfléchissez bien avant d'agir et soyez à l'écoute de l'autre. ». le cas de Rod n'est certainement pas un cas isolé, et ce serait peut-être bien de parler de ce livre aux lycéens – même s'ils auraient du mal à rentrer dans l'histoire, étant donné sa lenteur.
Commenter  J’apprécie          80
Un garçon si gentil / Les carcérales de Magali Wiéner. (Genre : Jeunesse, Drame).

Editions : Milan
Prix : 12,50€ (Partenariat)
Année de première parution : 2010
Année de dernière parution : 2014

.Résumé : La soirée s'annonce bien pour Rodrigues, ce garçon si gentil : fête de la Musique, bière et rock'n'roll. Et puis ce concert avec Aurélie, qui semble ne chanter que pour lui. Des regards qui s'échangent, l'alcool qui fait du bien, des envies plein les yeux… Une nuit qui tient ses promesses. Rodrigues est heureux. Jusqu'au lendemain matin, où le cauchemar commence…

.Mon avis : Où comment une couverture ne rend pas du tout service au livre. Telle est la phrase qu'on pourrait clamer. Franchement, en regardant la couverture, je n'ai pas du tout eu envie de m'attarder sur cette histoire. Je pense que si les éditions Milan ne me l'avaient pas envoyé, je serai passé à côté d'une belle tragique histoire. J'ai tellement d'images dans ma tête qui pourraient rendre justice au design du bouquin. Mais ne vous fiez pas aux apparences, parce que ce récit est tellement réaliste qu'il en devient obsédant.

.Le début est tout en douceur, tout en légèreté. C'est la promesse d'une belle soirée pour notre protagoniste. L'auteure ne prend pas forcément le parti de présenter Rodrigues ou même sa famille, mais on s'en moque. Ici, c'est l'écriture de l'auteure qui nous pousse à continuer. Je dirai même qu'elle ne nous pousse pas, on continue sans s'en rendre compte. On va vite arriver à ce qui se passe dans le résumé pour avoir le plaisir de découvrir une histoire qui s'ancre tellement dans la réalité que ça en devient dérangeant.

.Rodrigues, notre personnage principal est un jeune homme qui m'a beaucoup touché. Je n'ai cessé d'être à ses côtés durant toute sa galère. C'est un jeune homme sans histoire qui va devoir faire face à tellement de choses. Et puis ses sentiments sont très bien retranscrits par Magali Wiéner. Incompréhension, doute, colère, renfermement, repli sur soi… ça nous touche, ça nous percute et on se sent affreusement mal pour lui. On va apprendre à le connaître au fil des pages. On va s'attacher d'autant plus à lui. Et ça fend le coeur. Je dirai que Rodrigues est vraiment le pion autour duquel tout va s'articuler. Aurélie ne fera que de brèves apparitions, mais je ne l'ai pas du tout aimé. Il y aura aussi la mère de Rodrigues, Wall, Azziz et bien d'autres. Qu'on veuille du bien ou du mal à Rodrigues tous porteront son histoire.

.Le rythme est quelque chose qui m'a obsédé dans ce roman. le texte est découpé en plusieurs parties qui retracent la vie, le parcours de Rodrigues. Elles sont de longueur variable mais elles n'empêchent pas l'intrigue d'être percutante et prenante. Les pages, les paragraphes, les phrases, les mots, tout se lit tellement vite. L'histoire est aussi entraînante parce que Rodrigues va subir et faire énormément de choses. On va le suivre chez lui, à la gendarmerie en garde-à-vue, à la prison des mineurs et lors de son passage devant la cour d'assises. Et j'en viens au point le plus important du récit.

.Je fais des études de droit et je peux vous dire que l'auteure a très bien su transposer la réalité dans son récit. Les procédures, les interrogatoires, la garde-à-vue, la détention, la prison, la cour d'assises… tout est bien expliqué, tout paraît tellement réel qu'on en prend plein la tête. On sent une sincérité, une authenticité dans ce qu'elle écrit. L'auteure transmet des messages sur les victimes, les auteurs d'agression, sur la justice et la prison. Elle met en avant ce qu'on résume souvent par : « ce sera sa parole contre la tienne. » Parce que ce roman c'est ça. On se sent incompris, on doute des choses. On se remet totalement en question, on essaie d'avancer, de se relever et de se battre contre ce qu'on pense être un mensonge ou une vérité selon le point de vue.

.L'écriture de l'auteure est tellement exceptionnelle ! Elle est percutante, incisive, prend aux tripes, fait accélérer notre lecture. C'est un style qui nous dépasse et qui nous permet de ressentir les émotions d'une manière forte. Des phrases courtes, voir des phrases avec un seul mot. Si la fin m'a permis d'espérer au dernier moment une chose, j'ai regretté qu'elle soit vite expédiée. C'est la seule chose que je pourrais reprocher au roman. Franchement, n'hésitez pas et ne vous arrêtez pas sur la couverture. Ce bouquin est un vrai page-turner qu'il faut mettre entre toutes les mains. Et surtout entre les mains des plus jeunes. Pour leur faire comprendre qu'un dérapage est si vite arrivé.

.Ma note : 9/10.
Lien : http://enjoybooksaddict.blog..
Commenter  J’apprécie          20
Un petit roman qui m'est tombée dessus après moult avis positifs sur la blogo. Pour finir à entendre et lire que ce livre est génial, on a qu'une envie s'est de le découvrir aussi.

Un livre jeunesse qui surprend par son thème. Il faut reconnaître que nous ne sommes pas noyés pas des "histoires vraies". Pour le moment en jeunesse, il n'y a en a que pour l'anticipation, la science-fiction et la dystopie alors un roman qui aborde les thèmes du viol, de l'incarcération et d'un procès j'avoue que ça fait du bien dans le paysage littéraire pour les ados.

J'ai été troublée par cette lecture. L'auteur nous livre un roman en dehors d'un schéma type. Comme dans la vie il n'y a pas toujours qu'une solution, qu'une vérité. Comme dans la vie et surtout dans une situation aussi délicate, chaque mot, chaque geste ont leur importance. Nous sommes dans l'interprétation. Car pour finir, arrivée à la fin de ce roman nous ne savons toujours pas si oui ou non Rodriguez a commis cet acte. Je ne savais plus si je devais croire l'un ou l'autre. Dans tous les cas ces préjudices auront des conséquences tout au long de leur vie. Aucun avenir paisible ne pourra être envisagé. le livre ouvre la porte sur la douleur, la colère, l'injustice.
A découvrir.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai eu énormément de mal à écrire cette chronique, car ma lecture de ce livre fut assez laborieuse de part le thème abordé.
En effet, dans ce livre il est question de viol. J'estime qu'en vous disant cela je ne vous spoile pas, car dès les vingt premières pages on est dans le vif du sujet.

Du point de vue de l'écriture, je n'ai rien à redire. Mis à part le premier chapitre assez déroutant de part l'absence de paragraphe, le style de l'auteure est fluide, sans fioritures et se lit tout seul.

Le soucis avec ce livre, c'est la position très ambiguë dans laquelle nous met l'auteure: l'histoire est racontée du point de vue de Rodrigues, le violeur en question.
Cependant, la manière dont tout cela est amené nous fait hésiter sur la position à adopter face à Rodrigues, car selon lui, il n'a pas violé Aurélie.

Et c'est à partir de là que ça se complique, car étant donné que nous suivons toute l'histoire du point de vue du jeune homme, il nous est difficile de nous en détacher pour nous faire notre propre opinion et de ne pas avoir par moment, pitié de lui et de tout ce qui lui arrive.

Mais malgré ça, l'histoire m'a quand même dérangée. J'ai bien compris que l'auteure voulait nous faire réfléchir, bousculer notre manière de penser et chambouler nos idées reçues, mais j'ai également eu l'impression qu'elle nous embrouillait la tête.

En tant que femme, j'ai été outrée de la manière dont Aurélie a été traitée à certains moments (c'est limite si on le lui dit pas que c'est sa mini-jupe qui a incité Rodrigues à passer à l'acte) mais j'en suis parfois venue à me demander si Rodrigues n'était pas autant la victime qu'elle dans cette histoire. En tout cas, c'est la position adoptée par ce dernier.
Et c'est très perturbant, car évidemment je me sentais tout de même proche de la jeune fille et je la plaignais sincèrement de ce qui lui était arrivé et je ne pouvais que compatir.

Nous suivons donc l'affaire du début à la fin, du moment où Rodrigues et Aurélie sont à la Fête de la Musique, à l'arrestation du jeune homme en passant par son expérience en prison pour ensuite finir par son procès.
Procès qui, à mon sens, n'apporte pas d'explication ni de solution à tout ce qui s'est déroulé précédemment, car tous les membres du jury ont un avis différent sur la question.

Durant toute ma lecture je me suis sentie mal à l'aise de ne pas pouvoir prendre position pour aucun des deux personnages et je me suis mise à me poser des questions sur la légitimité de tout ceci.
Je me suis même parfois demandée si Aurélie n'avait pas sa part de responsabilité dans l'histoire, ce qui m'a franchement dégoûtée, étant donné que pour moi rien, absolument rien ne justifie un viol.

En conclusion, j'aurai bien du mal à vous dire si j'ai aimé ce livre ou non. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'il m'a énormément fait réfléchir, mais m'a également énormément dérangée.
Encore aujourd'hui, j'ai du mal à me faire une opinion tranchée sur cette lecture. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il est impossible de ressortir indemne d'un tel livre.

J'invite ceux qui l'ont lu -ou qui voudraient le lire- à me partager leur avis et à venir en discuter avec moo, car vraiment ce livre m'a perturbée et ce n'est pas tous les jours que ça arrive. J'aimerai pouvoir en discuter pour connaitre l'opinions d'autres personnes.

Lien : http://cranberriesaddict.blo..
Commenter  J’apprécie          00
Ce roman m'attendait patiemment depuis un an dans ma bibliothèque. Au départ, mon achat avait été provoqué grâce à une critique de Audrey - le souffle des mots sur you tube. A travers sa vidéo, elle m'avait réellement donné envie de le lire. Je me l'étais donc acheté et puis, il a ensuite pris la poussière dans ma bibliothèque. Mais, cette semaine, je l'ai enfin sorti pour le lire.


Pour commencer et comme à mon habitude, je vais vous parler du style de l'auteure. Cette dernière a un style propre à elle. Des phrases très courtes et percutantes qui nous aident à avaler le livre rapidement. Celle-ci, avec une phrase comportant seulement trois petits mots, a le génie de nous faire passer de nombreuses émotions. Un style d'écriture comme j'en ai peu lu jusqu'ici mais, qui ne m'a pas du tout déplu.


Au niveau de l'histoire, c'est quelque chose de très dramatique qui se produit dans ce roman. Rodrigues va à la fête de la musique, adolescent heureux, libre et insouciant. Il va entendre Aurélie, chanteuse dans un groupe de rock. Il la connaît depuis quelques semaines et est déjà très amoureux d'elle. Cette dernière, par contre, reste plus en retrait. Mais durant cette soirée, elle va accepter une balade avec le jeune homme. Ils vont rire, s'amuser. Puis ils vont passer à l'acte. Mais, le lendemain, rien ne va se passer comme prévu pour l'adolescent. La police débarque chez lui et l'accuse de viol sur mineure. le roman ne va rien épargner aux lecteurs, arrestation, interrogatoire, garde à vue, prison et jugement.

En lisant ce livre, on se pose une multitude de questions.
Rodrigues a-t-il vraiment été trop loin ?
Aurélie l'a-t-elle aidé à lui faire penser qu'elle était d'accord ?
Qui a tort ? Qui a raison ? Personne.
C'est là où le roman m'a perturbé. Nous sommes face à un évènement vécu différemment par deux personnes. Tout au long de ce livre, je n'ai pas pu choisir un camp. Je n'ai pas réussi à en vouloir à Rodrigues qui est totalement perdu face à cela. Il m'a d'ailleurs fait mal au coeur. Les manières de la police un peu douteuse et la prison vont continuer à enfoncer le clou pour le jeune homme.


Alors oui, Aurélie est détruite par ce qu'elle a vécu mais, le jeune homme aussi. Trop de non-dit, trop d'alcool, trop d'insouciance vont les mener l'a où aucun d'entre eux ne le souhaitaient. Mais pourtant, au moment du jugement, je me suis demandé comment j'aurais jugé toute cette histoire en ne me basant que ce qui est dit dans le tribunal et sans savoir les difficultés que Rodrigues aura rencontrées jusque-là et c'est là, que je me suis aperçu que parfois la justice n'est pas si facile à rendre.

Dans cette histoire, personne n'est blanc ou noir. Ils ont chacun une part de responsabilité. C'est une histoire tragique, perturbante mais, qui laisse à réfléchir. C'est un roman que je recommanderai pour l'ouverture d'esprit qu'il nous demande, pour cette façon qu'il a de nous faire voir plus loin encore que les premiers faits.
Lien : http://etretrentenaire.blogs..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (64) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1525 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur ce livre

{* *}