Le Portrait de Dorian Gray

Il y a de cela nombre d'années, j'ai eu le plaisir de découvrir dans "Le Portrait de Dorian Gray" une merveilleuse intrigue fantastique, doublé d'un thriller hautement élégant. Sa relecture m'a permis d'apprécier, en outre, un regard sans concession et virulent sur la nature humaine. C'est un roman que j'imagine indémodable tant pour son rythme, son humour, la pertinence de ses propos... et cette histoire, désormais mythique.
Lien : https://www.babelio.com/livr..

Faust au pays des Lords. le roman édité en 1890, époque victorienne, a été considéré comme « répugnant »par la critique. Il s'agit d'un conte philosophique, influencé par le mouvement décadentiste (Huysmans : « désespérance teintée d'humour et volontiers provocatrice »), qui met en valeur l'esthétique avant la moralité, l'hédonisme avant l'éthique. Un Dandy-Narcisse, tombe amoureux de son propre portrait et regrette que la beauté de la toile soit pérenne alors que lui même subira l'outrage du temps. Un de ses compagnons, Lord Henry, rhétoricien méphistophélique, l'aidera à vendre son âme au diable pour que le miracle puisse s'opérer. Une oeuvre magistrale, avec une prose ciselée, quasi balzacienne, un livre inoubliable.

Il s'agit de l'histoire d'un jeune adolescents pur et d'une beauté extraordinaire mais qui n'en n'a pas conscience.
Jusqu'au jour où il rencontre Basil un peintre et Henri qui a une morale assez discutable. Il devient ami avec Henri et Basil qui achève son plus beau portrait jamais réalisé.
Celui ci créa sa plus belle oeuvre et fait de Dorian sa muse.
Dorian découvre sa beauté.
Henri lui fait remarqué qu'avec une telle beauté le monde lui sera grand ouvert ,mais la beauté et la jeunesse sont éphémères.

Note sur l'art :
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La laideur, c'est ce qui est repoussant pour les yeux.
La vraie beauté, c'est ce qui agrandit l'âme.
Mais où est la beauté quand tout devient subitement laid ?
Et où est la laideur si tout devient digne d'amour et d'intérêt ?

Les meilleures oeuvres fonctionnent comme des miroirs :
et les miroirs ne renvoient jamais que la petite cruauté de ce que nous sommes. Des êtres d'une perpétuelle mais vaine addition.

Dans la série rattrapage des classiques pendant le confinement. Magnifique sur le thème de l'art, de la beauté... un Chef d'oeuvre.

Un livre lu il y a fort longtemps, je devais avoir autour de 16 ans. Un de mes premiers émois littéraires.

Voilà un roman formidable, écrit par un poète et un homme de théâtre. Cela se ressent dès les premiers chapitres. Généralement, on présente ce livre comme un récit d'horreur, alors qu'il ne l'est pas au sens classique. le fantastique intervient à mi-lecture, lorsqu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose d'anormal. Quant au monstre de service, il s'agit de l'ego du personnage central, vrai pervers narcissique. C'est également un roman social, car Oscar Wilde y décrit le comportement de la haute société londonienne, au point de dégager à la fois une critique et une certaine fascination pour cette classe oisive et décadente, qui passe son temps dans leurs salons respectifs à parler pour ne rien dire. Quant au fameux portrait ou tableau, il devient le miroir des méfaits d'un homme bien décidé à conserver sa jeunesse. Mais, jusqu'à la mort, il en sera particulièrement malheureux.

Dorian Gray, jeune oisif d'une beauté rare, fait la connaissance de Lord Henry chez son ami Basil Hallward, un peintre reconnu. Ce dernier vient d'achever le portrait du jeune homme, un chef-d'oeuvre qu'ils contemplent tous les trois. Conscient de la fascination et de la perversion que Lord Henry pourrait exercer sur Dorian, Basil lui demande de ne pas pervertir le jeune homme. Mais Dorian se laisse séduire par les théories sur la jeunesse et le plaisir de ce nouvel ami Sans en mesurer les conséquences, Dorian formule le souhait que le tableau vieillisse à sa place pour pouvoir garder lui-même sa beauté d'adolescent. Assurément, le drame se profile !

Classique ...
" Que c'est triste! je vais devenir vieux, horrible et épouvantable. Mais ce portrait, lui, demeurera toujours jeune. Si seulement c'était moi qui devais rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir ! Pour cela, je donnerai tout ! je donnerais mon âme ! "
Est ce un voeu qui s'est réalisé ou le diable qui a signé ce pacte ?
waooooow quelle splendide lecture ! je pense que j'ai trouvé la réponse maintenant à la question : quel est ton classique préféré ? je citerai sans réfléchir : le portrait de Dorian Gray !
2020 = l'année où j'ai lu Oscar Wilde

Depuis le temps que j'avais envie de découvrir ce qui se cachait derrière cette oeuvre d'Oscar Wilde, derrière ce Portrait de Dorian Gray. Même Babelio en a fait un insigne. Il me tardait d'en découvrir davantage.

Je l'ai déjà mentionné dans d'autres critiques, mais je tends à le redire ici : il y a des livres qu'on pense connaitre sans ne les avoir jamais lus. Ce fut le cas du Portrait de Dorian Gray. Il est donc parfois difficile de se lancer dans la lecture de quelque chose qu'on semble connaitre, mais pas tout à fait non plus.

J'ai fait le pas. Et je ne le regrette pas du tout.

L'histoire est connue : un homme, jeune, beau, à qui tout réussit, devient la muse d'un artiste qui en fait son portrait. La rencontre avec l'ami du peintre chamboule toutes ses croyances. Il en vient à jalouser le tableau qui restera tel qu'il est, alors que lui vieillira et deviendra laid. Une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde.
Et de là on tient l'accroche !!!! Et le pacte entre le tableau et Dorian Gray.

Oscar Wilde a réussi à me tenir en haleine tout au long de son oeuvre en analysant les bas-fonds, les désirs et les contradictions du jeunisme, mais aussi, les liens étroits entre l'âme et le corps. Ainsi, le tableau rend compte de l'âme de Dorian Gray en assumant ses pêchés alors que Dorian Gray ne change pas. Bien sûr, beaucoup l'envie, au début...

J'ai particulièrement aimé les personnages du roman, dont le premier, Dorian Gray qui va mener une double vie, l'une en apparence et l'autre beaucoup plus sombre, dangereuses. Ainsi, les discussions de salon vont s'associer aux balades dangereuses dans les bas-fonds des quartiers de Londres où les escapades de Dorian Gray vont ajouter du piquant et une touche très noire, lugubre au personnage.

De même, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Lord Henry, qui malgré son avis sur tout, ses aphorismes et sa pensée manichéenne, apporte l'analyse et la réflexion au personnage principal en étudiant ses transformations, et dépeins, avec cynisme, la société aristocrate de l'Angleterre Victorienne. Sa philosophie hédoniste apporte des arguments réels, qui ne manqueront pas de transformer à tout jamais le jeune héros et de faire réfléchir le lecteur.

Pour bien comprendre ce qui a choqué à l'époque et fut considéré comme immoral, il s'agit de lire entre les lignes. En effet, l'homosexualité des personnages, même si elle n'est pas explicitée mentionnée, est bien réelle. Ainsi, dans son ouvrage, Oscar Wilde fait passer des messages à son époque et donne de lui dans ses personnages. de même, la possibilité d'une double vie est difficile à saisir alors même que le personnage principal, élégant, riche, très beau n'a pas l'allure de ses péchés. À ce titre, Oscar Wilde nous rappelle que l'apparence n'est qu'un ‘tableau', n'est qu'une forme, et que la subtilité et l'âme humaine se trouvent à l'intérieur, dans le fond de l'être.

Malgré des chapitres où l'abondance d'informations artistiques peut faire sauter des pages (mais reste nécessaire dans le roman), le Portrait de Dorian Gray ou le Tableau de Dorian Gray (en anglais) est un roman unique, un chef-d'oeuvre à sa manière apportant une touche de fantastique dans un style assez gothique, qui restera dans le temps. Oscar Wilde a voulu en faire une oeuvre artistique comme un tableau qu'il peindrait, une musique qu'il composerait : il a réussi à la faire parler en utilisant, avec justesse, la mélodie des mots.