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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert il y a peu de temps la plume enchanteresse de Niall Williams avec le très beau « Tu n'as qu'un mot à dire « .Ne voulant pas en rester avec l'oeuvre de cet auteur qui compte pour l'instant quatre de ses romans publiés en France , j'ai donc enchaîné avec « Quatre lettres d'amour ».
Et une fois de plus, la magie a opéré avec cet auteur ! Quel plume ! Et quel talent pour ciseler chaque phrase et nous permettre de tomber sous le charme de cette histoire à l'ambiance si particulière…
Indéniablement Niall Williams est un orfèvre en ce qui concerne l'écriture et il est absolument impossible d'y rester indifférent(e).
Oui, je me dois le reconnaitre, je n'ai pas compté le nombre de fois où j'ai pensé en tournant les pages « Que c'est beau, mais que c'est beau » ! Je suis rarement aussi sensible à un style, mais là, j'en suis même arrivée à relire certaines pages pour le plaisir de savourer les phrases et de m'imaginer….
Car cette écriture si particuliere qui transporte m'a emmené avec force en Irlande. Une Irlande qui sert de décor à deux personnages : le narrateur, Nicholas Couglan, et une jeune femme, Isabel Gore.
Le jeune Nicholas vit sur la côte est irlandaise, (dans le coin de Dublin plus précisément ) et sa famille vit sous l'influence de son père, homme fantasque qui a décidé un jour de se mettre à peindre, peu importe les conséquences….
Allons à l'ouest de l'Irlande, en face de Galway, et nous allons y retrouver Isabel, fille d'un instituteur qui espère bien que sa fille ira un jour à l'université….
Tout au long de cette histoire, nous suivrons les destins de ces deux personnages terriblement attachants qui ne se connaissent pas….
Je n'en dirais pas plus, sinon que j'ai adoré cette lecture et puis c'est tout !

Challenge ABC 2020/2021
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Quatre lettres d'amour est une oeuvre singulière remarquable. L'ordinaire vient côtoyer l'extraordinaire de façon tout à fait naturelle. J'y ai trouvé quelque chose d'universel, quelque chose de l'ordre de l'éternité, que cela peut aussi bien se passer ici ou ailleurs, mais il se trouve que cela se produit en Irlande dans ce roman.
On pourrait croire qu'il s'agit d'un roman historique en regardant la couverture mais ce n'est pas le cas. C'est un contemporain publié pour la première fois en 1998. Mais de toute façon, il a quelque chose d'intemporel. Il est beaucoup question de Dieu, du mystère de la vie, du sens de la vie pour nous humain qui voyons les choses à notre niveau et qui les comprenons souvent plus tard à la lumière d'un élément qui nous était caché jusqu'alors.
Rien n'est dû au hasard selon l'adage du père de Nicholas qui le constatera à son tour en vain par la suite.
C'est à l'âge de douze ans que Nicholas, notre héro, apprend que son père a reçu le message de Dieu de peindre. Il connait cet été-là la fin de son enfance devant les soucis de sa mère pour subvenir à leurs besoins.
Au même moment, sur une petite île d'Irlande, sur un rocher face à l'océan, Isabel, onze ans, danse devant son frère Sean, dix ans, qui joue de la musique pour laquelle il possède un don naturel. Pris dans la frénésie de sa musique, il se met à jouer de manière de plus en plus rapide et s'effondre. Devant les yeux médusés et plein d'incompréhension de sa soeur, Sean est pris de convulsions. Il en gardera des séquelles avec paralysie provoquant un choc et un chagrin sourds dans la maison. Isabel en gardera naïvement une profonde culpabilité de par son jeune âge. Par la suite, Isabel rentrera dans un internat sur la grande île à Galway dans le but de poursuive des études. Elle rencontrera un jeune homme qu'elle se résoudra à épouser plus tard malgré le fait qu'il ne la comble pas mais dont elle est amoureuse.
Cependant, c'est sans compter avec le destin qui est déjà en marche malgré les aléas de la vie et les interventions intempestives de l'Homme. Car peut-on vraiment quelque chose contre le Plan Divin souvent incompréhensible à notre échelle ? Il peut conduire pourtant à certains drames et les signes sont souvent loin d'être faciles à déchiffrer lorsque l'on ne connait pas encore la finalité de Ses intentions...
Quatre lettres d'amour est un roman d'Amour avec un grand A sur fond de tragédie de la vie. Il y a quelque chose de profondément humain que Niall Williams révèle en utilisant ce qui peut nous paraître comme du surnaturel mais qui n'est simplement que de l'ordre du Divin et de son intervention sur Terre qui se mêle au libre arbitre de l'Homme. le style de l'auteur est d'une beauté poétique et romantique incontestable. Et le récit est à la fois imprégné de nostalgie, de drame, de désespoir, mais aussi de tendresse, de liberté, de transformation...
La plume est inspirée et créative. Elle nous mène au delà des mots pour venir résonner dans le coeur car bien plus qu'à notre corps ou à notre pensée, elle s'adresse à notre âme.
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Entre deux lectures un peu rudes, je me suis fait le plaisir de relire Quatre lettres d'amour, de l'irlandais Niall Williams. Gros coup de coeur à chaque fois. le titre peut tromper, car ce n'est pas une romance comme on l'entend à l‘heure actuelle, mais plutôt l'épopée épique d'un amour destiné ; on pense à quelque Tristan et Iseult moderne. Entre la banlieue de Dublin et les îles d'Aran, deux destins, une narration puissante et l'âme irlandaise joliment saupoudrée de réalisme magique. Étincelant.

Le roman commence ainsi : « J'avais douze ans lorsque Dieu a parlé à mon père pour la première fois. Il ne lui a pas dit grand chose. Il lui a enjoint de devenir peintre […] ». Pendant que William Coughlan, grand, maigre, le cheveu blanc claquant au vent, part pendant de longues semaines à l'autre bout du pays et tente d'apprivoiser sur ses toiles la lumière atlantique, Nicholas et sa mère restent seuls dans leur pavillon dublinois, à la dérive. Pendant ce temps, sur une île au large de Galway, le jeune frère d'Isabel, Sean, musicien chevronné, succombe à une attaque qui le laisse privé de la marche et de la parole ; Muiris, son père instituteur, noie discrètement ses poèmes enfuis dans le whiskey. Nos vies se tissent parfois de fils dont on ne sait pas tous les autres noeuds. Devine-t-on ce qui nous attend au bout de la grève, à l'orée d'un nouveau matin, au prochain croisement ?

« Les hivers étaient précoces. Ils verglaçaient les routes sous mon vélo, et j'entrais en ville si lentement, les matins de janvier aux aurores givrées, que chaque tour de roue semblait dégager un copeau de ma vie et m'amener au bureau des semaines plus âgé que lorsque je m'étais mis en route. »

Cette histoire est habitée. La plume de Niall Williams se montre souvent lyrique mais sans lourdeur, et la traduction est belle. Les passages sur l'île d'Aran m'ont rappelé Skerrett de Liam O'Flaherty, et le ton de la vie des Coughlan a l'esprit de certains textes de Brady Udall. de plus, notons-le, les beautés des temps capricieux sont magistralement rendues ! (c'est la bretonne qui parle) : « Les ciels sous lesquels nous dormions étaient trop instables pour se livrer à la moindre prévision. Ils changeaient au gré des caprices de l'atlantique, qui nous rabattait une demi-douzaine de temps différents dans l'après-midi, et nous jouait les quatre mouvements d'une symphonie des vents, allegro, andante, scherzo et adagio, sur l'échine brisée des vagues blanches. »

Quatre Lettres d'amour vient d'être joliment réédité (mais il vaut mieux éviter de lire le quatrième de couverture) aux éditions Héloise d'Ormesson, du coup je l'ai racheté (mon premier exemplaire, déjà lu deux fois par moi – en 1999 et en 2007 – et quelques autres par des amis, le pauvre bat sérieusement de l'aile…). Un roman qui parle directement au coeur de chacun, je crois. À découvrir !

« Il y a des choses qui ne se prêtent pas à être racontées. {…] Les mots parfois aplatissent les émotions les plus profondes, les épinglent, papillons dont le vol splendide s'engourdit et qui ne seront plus désormais que le lointain souvenir de ce qui naguère colorait l'air et le faisait palpiter comme de la soie. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Mêlant quotidien et surnaturel, l'auteur parle d'amour à travers l'histoire de deux familles : les Gore vivant sur une petite île au large de Galway et les Coughlan vivant dans la banlieue de Dublin ; l'amour sous toutes ses formes : l'amour de Dieu, l'amour-passion, l'amour conjugal, l'amour paternel et maternel, l'amour filial, l'amour fraternel… l'amour qui naît, l'illusion d'amour, l'amour qui devient passion, l'amour qui tiédit et qui disparaît, l'amour qui renaît.
Deux familles que le destin finit par réunir au travers d'une histoire d'amour non conventionnelle à nos yeux de continentaux rationnels mais qui est parfaitement à sa place dans cette île empreinte de magie, de mélancolie, de romantisme, de surnaturel et de poésie qu'est l'Irlande.

C'est de la poésie en prose ; avec un rythme lyrique assez lent, Niall Williams décrit les personnages et les sentiments, mais aussi les paysages de l'île d'émeraude : l'isolement de la petite île où vivent les Gore, les vents, les tempêtes, l'océan de la côte ouest, l'oppression de la vie urbaine à Dublin et la pluie omniprésente. Il a la magie du verbe propre aux Irlandais !

Un premier roman en forme de conte.
A lire pour découvrir cet auteur si vous ne le connaissez pas
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Attention, énorme claque, bourrasque, coup de fouet ! Départ pour l'Irlande, ses côtes escarpées, ses landes battues par les vents. Oui, c'est cliché, oui , c'est sans doute réducteur, mais moi, ce décor pleins d'embruns façon Yann Tiersen, ça m'a énormément plu.

L'histoire commence par un récit à la première personne. Nicholas, 12 ans voit sa vie basculer lorsque son père, jusqu'ici fonctionnaire zélé décide, sur l'appel de Dieu lui-même de tout quitter pour peindre. Nous ressentons le choc, la sidération et les ondes de propagation de la décision qui, comme le ressac, viennent se briser sur l'existence paisible du jeune homme. Par-delà l'incompréhension, la colère, Nicholas conserve pour son père une admiration sans borne.
Isabel, quant à elle, porte la culpabilité de la maladie de son frère, victime d'une attaque cérébrale alors qu'ils jouaient sur un sentier côtier. Sauvage, indépendante et intelligente, Isabel nous est contée à la troisième personne.

Les trajectoires de ces deux vies vont bien entendu se rencontrer comme Andromède, la Voie Lactée ! Parce qu'il y a effectivement quelque chose de l'ordre du cosmique dans le roman de Niall Williams. le jeu du « je » et du « elle » structure le choc de la rencontre entre les deux personnages. Roman irlandais, Dieu est extrêmement présent. Sa Voix, sa Présence, sa Volonté toute puissante. Au fur et à mesure du récit, un onirisme à la Boris Vian sourd de tous les pores d'une terre rude. Nous sommes poussé(e)s sur la brèche de notre raison, au bord des coeurs qui battent, s'entrechoquent et se brisent, aussi, parfois.
J'ai TOUT aimé dans ce roman. Parfois, on ne sait pas pourquoi nous lisons. Avec Quatre lettres d'amour, si. C'est pour être emporté(e)s à ce point. Pour être bouleversé(e)s par les émotions des personnages, parce que ces émotions nous renvoient à nos émotions. Parce que les mots disent le monde tel que nous le voyons nous-même.
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Quatre lettres d'amour raconte en parallèle les vies de Nicholas et d'Isabel, deux enfants irlandais qui mènent des vies très différentes. Nicholas menait une vie ordinaire jusqu'à ce que son père abandonne son travail pour se mettre à peindre. Isabel était une fillette parfaitement heureuse jusqu'à ce que son frère fasse une attaque.

Ce roman ne fait pas partie de mon genre de lecture habituel. J'ai voulu le découvrir parce qu'il parlait d'Irlande et que mon souvenir de ce pays est merveilleux. Je suis vraiment heureuse de ne pas m'être fiée au résumé et de m'être lancée dans cette lecture. Ce roman raconte des vies plutôt ordinaires qui ont pris un tournant dramatique suite à l'intervention d'un événement dû au hasard, ou à une intervention divine, tout dépend des points de vue. Quoiqu'il en soit, l'ambiance est magique. L'histoire se suit assidûment, elle se dévore. C'est terriblement prenant. On n'attend qu'une seule chose : savoir où les routes vont se croiser, et surtout ce que cette rencontre va donner.

Le style de l'auteur y est probablement pour beaucoup. Niall Williams propose des phrases magnifiques, pleines de métaphores, dont Josée Kamoun, traductrice, a réussi à garder l'essence. le texte est vraiment poétique et rend chaque élément de la vie des personnages unique alors même qu'ils sont en réalité banals. Tout prend une tournure étonnante, diablement fascinante. La forme est merveilleuse, et elle colle parfaitement avec l'histoire. Les interventions fantastiques, basées sur la foi, ne sont pas nombreuses mais elles sont les fondements de l'histoire, et ce sont elles qui amènent la conclusion. On trouve du merveilleux dans le quotidien, et c'est fabuleux.

La conclusion est digne de l'ensemble du roman. Douce-amère, elle est à la fois joyeuse et triste, et totalement satisfaisante. Elle conclut à merveille ces histoires, ces destins qui se déroulent sous nos yeux et sous la plume subtile de Niall Williams.

Conclusion : ♥♥♥♥♥ Ce roman offre une ambiance mystique, qui colle parfaitement à l'Irlande. Les destins des personnages sont touchants, bien que relativement communs. J'ai été totalement conquise par le style d'écriture, mais aussi par les personnages, et par leurs histoires. Bien que sortant de mon domaine de lecture habituel, ce roman a été un véritable plaisir à lire.
Lien : http://sweetie-universe.over..
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Un roman étrange mais dont la poésie m'a totalement envoûtée. Je suis contente d'avoir fait cette découverte et remercie Babelio et Points pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
"Le hasard, ça n'existe pas. Tout a sa place, quelque part". Cette certitude, Nicholas l'a depuis que son père a décidé de quitter une vie monotone de bureau à Dublin pour devenir peintre, une volonté dictée par Dieu selon lui.
Isabel, elle, ne sait que penser. Née sur une petite île au large de Galway, elle perd toutes ses certitudes lorsque son frère est frappé subitement de mutisme.
La vie passe, pour l'un comme pour l'autre, à des kilomètres de distance, chacun attendant LE signe qui les guidera.
Très beau roman et très belle écriture, légère mais en même temps puissante dans ses évocations, où Niall Williams explore entre autre le sentiment amoureux. Une pointe d'étrangeté, de mystère, parcourt également le récit, ce qui renforce le côté fascinant de cette lecture. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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Lu en anglais "Four letters of love". J'ai vraiment aimé ce livre et je voudrais le relire en français pour voir si la traduction est aussi bonne que l'originale. Par contre, je n'ai pas pu adhérer à la remarque de fanfan 497 qui a trouvé " un lien avec la profondeur d'écriture de Coelho" mais c'est sûrement parce que Coelho ne compte pas (encore?) parmi les auteurs préférés.
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L'un des plus beau livre d'amour que l'on puisse lire : une merveille de finesse et de justesse :
Un très beau livre sur l'Irlande; poignant , douloureux , irlandais ....
Comme des ciels flamboyants
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