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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:

Comme un voyage…

Dans le temps, premièrement: on saute dans le 22eme siècle, à moins que ce ne soit le 19eme…Ce monde post-apocalyptique nous renvoie en arrière, dans une période sombre et récessive. En même temps, j'ai trouvé un regard très éclairé sur le passé en miroir, mais alors niveau post-apocalyptique, il m'a manqué plus de mise en scène. le coté Science Fiction ressort moins de ses pages que ce à quoi je m'attendais. Ca sera le seul petit bémol de cette chronique Soyez rassuré!!!

Donc, je disais, un saut dans le temps parfaitement maitrisé, j'y ai vu personnellement, une belle réécriture de la montée du siècle des Lumières, de la volonté de voir se séparer l'Eglise et de l'Etat, mais par dessus tout, un puissant cri de la Philosophie. Quel bonheur de pouvoir lire des pensées libres, de se frotter à une plus grande ouverture d'esprit, de mettre des mots sur de véritables courants de pensées. C'est le gros point fort de ce livre, avoir à portée de main, des idées qui nous laisse le pouvoir d'appréhender le monde divin et la société actuelle.

Petit aparté personnel: J'ai juste trop kiffé de voir que le point de chute, l'Eldorado final soit pour la ville de Marseille. Qui ne voudrait pas finir ses jours par ici???!!!!Réflexion totalement puérile et un brin chauvine, mais bon, Marseille, quoi!!!!!;)



Comme de la Foi…

Certes, Julian se pose comme un apostat, mais la nécessité de la religion est une valeur essentielle en période de trouble. L'Eglise qui reprendrait sa Suprématie et ses plus sanglants travers a de quoi nous effrayer. le Dominion n'a rien à envier à ses prédécesseurs durant la période de la Terreur! On comprend le souffle de liberté intellectuelle qu'apporte Julian en des temps si troubles. D'ailleurs deux ou trois idées sont forts intéressantes! Pour autant, ce livre nous montre que c'est à nous, et à nous seuls, de décider de la Foi qui nous anime. le mot Liberté sonne plus juste dans ses lignes que la notion d'athéisme ou d'agnostisme, l'important c'est de pas être dépendant d'un système qui menacerait notre corps ou notre esprit.

Comme une amitié indéfectible…

Julian, Adam et Sam, c'est le trio gagnant qui a le moyen d'abattre des montagnes. Chacun devenant la clé essentielle du succès de l'autre. Sans leur engagement tacite et sincère, ils n'en arriveraient pas à suivre leur Destinée, il me semble. Pouvoir compter sur ses amis, plus que sur sa famille, ce n'est pas la plus évidente des voies, mais ici, ça donne la Victoire à ce lien si magique qu'est l'Amitié!!! Une belle Ode…

Comme un ouragan…♫ ♫♫

Dès fois je me pose la question, mais c'est quoi la Passion des Hommes pour la Guerre?? Sans discontinuer, ils foncent souvent tête baissée et bille en tête (souvent pour aller se la faire exploser, justement) vers ce mode de vie, à croire que c'est une raison de vivre. Ca me sidère, parce que si au 22eme siècle ça dure encore, et bien ma Foi dans l'avenir ne va pas s'améliorer….Donc, bien évidemment, complots, stratégies, victoires , défaites rythment parfaitement le récit: on est au milieu du conflit, on ressent l'odeur du sang et des pertes humaines. Saisissant!

Elle a beau nous faire très envie, la paix permanente est un rêve. La guerre, par contre! La guerre fait partie intégrante de l'ordonnancement divin de l'univers, sans lequel le monde baignerai dans l'égoïsme et le matérialisme. La guerre est le vaisseau même de l'honneur, et qui de nous pourrait supporter un monde dépourvu de la divine folie de l'honneur?

Comme une magnifique lecture…

J'ai adoré la plume de cet auteur! Je comprends mieux l'admiration de certains pour cet écrivain humaniste. Je serai curieuse de lire d'autres de ses écrits, surtout qu'il parait que Spin est son meilleur. J'ai découvert une écriture intelligente, sensible, prenante, et donc il me tarde d'ouvrir un autre de ses livres.

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En cette veille de Noël 2172, trois hommes quittent la Propriété, à Williams Ford, pour tenter d'échapper à la conscription. le premier, Julian Comstock, n'est autre que le neveu du Président des Etats-Unis, homme cruel et ambitieux qui n'hésita pas, en son temps, à faire exécuter son propre frère. le second, Sam Godwin, est le précepteur de Julian, véritable mentor doublé d'un ange gardien. le dernier se nomme Adam Hazzard, l'ami de Julian. Malheureusement pour eux, les événements ne vont pas tarder à rattraper les trois fuyards...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce Julian va en dérouter plus d'un.

En premier lieu, certains amateurs de Robert Charles Wilson risquent de ne pas s'y retrouver, habitués qu'ils sont à suivre un personnage-narrateur se trouvant confronté à un événement extraordinaire qui bouleverse l'Humanité toute entière. Dans Les Chronolithes, des stèles du futur apparaissent aux quatre coins du monde, tandis que dans Spin, la Terre est recouverte d'un "voile" qui la met à l'écart du reste de l'Univers. A chaque fois, les bouleversements engendrés par ces phénomènes hors du commun sont appréhendés par un témoin parmi tant d'autres, anti-héros par excellence. Avec un soucis permanent du style, Wilson nous sert de grands récits de SF, mais vu par le petit bout de la lorgnette. Dans Julian, nous sommes dans un futur relativement lointain (une innovation chez l'auteur canadien qui nous a habitués jusque-là à placer ses récits dans un avenir si proche qu'il pourrait tout aussi bien être notre présent). L'élément perturbateur qui a profondément transformé la société américaine, outre qu'il s'est déjà produit un siècle auparavant (là encore, nouveauté), est loin d'être extraordinaire, même s'il n'en reste pas moins catastrophique. La fin du pétrole, tout le monde le sait à présent, nous est promis à plus ou moins long terme. On est donc loin des thèmes science-fictifs avec lesquels Wilson aime jouer d'habitude.

Et ce sont donc bien les amateurs de science-fiction qui risquent d'être quelque peu désorientés avec ce livre. S'il est clair que nous avons affaire à un vrai roman de SF (les dates sont là pour le prouver), on est bien loin des codes habituels. Si la société décrite en filigrane dans ce roman est bien issue d'une catastrophe, il n'est point question ici de bombes thermo-nucléaires, ni même de guerre bactériologique. le consumérisme effréné a fini par atteindre son point de rupture, plongeant la société américaine (et les autres, on imagine) dans le chaos. Seule la formidable (capacité) d'adaptation de l'être humain lui a permis de reconstruire une cohésion sociale, mais au prix de certaines valeurs, comme la liberté (du moins pour certains). Dans cette dystopie soft, où le clergé (le bien nommé Dominion) est tout-puissant, et la guerre permanente, il ne fait pas bon faire partie de la classe des dominés, car le servage a été remis au goût du jour. L'american dream a été remisé aux oubliettes. Tout comme la technologie qui a fait un impressionnant bon en arrière. Ici, le futur ne nous réserve aucune voiture volante supersonique, ni le moindre robot domestique. Même la conquête spatiale a été reléguée au rang de mythe. Par l'omniprésence du cheval ou du chemin de fer comme moyens de transport, ce livre fleure bon le XIXème siècle. Il rend d'ailleurs hommage aux romanciers américains de cette période, Mark Twain en tête.

Le lecteur mainstream, s'il est correctement conseillé par son libraire, pourra tout à fait trouver son compte avec ce roman. La couverture (magnifique, à mon goût personnel) est sobre à dessein, dépouillée de toute représentation science-fictive. Elle ne pourra avoir d'effet repoussoir sur ce genre de public. Cependant, si l'écriture magnifique de Wilson peut contenter son appétit de littérature, il ne pourra qu'être désorienté par les dates en tête de chaque partie (l'histoire racontée ici court sur trois années, de Noël 2172 à Noël 2175)
La confusion risque donc d'être grande.

Ceci étant dit, il est plus que temps pour moi de vous dire pourquoi j'ai adoré ce roman. Déjà parce que avec ce Julian, Robert Charles Wilson a su sortir du "système" de narration dans lequel il semblait s'être enfermé. Ici, l'originalité ne nuit pas, bien au contraire. Ensuite parce que l'auteur fait oeuvre de science-fiction, tout simplement. Car si la SF n'est pas là pour interroger le présent, à quoi peut-elle bien servir. Et dans Julian, Wilson ne fait que cela. Et puis, last but not least, on retrouve tout à fait dans les presque 600 pages de ce roman toute la verve de cet auteur indispensable si, comme moi, on aime le beau style.

Un seul bémol, mais de taille à l'heure où beaucoup d'entre nous devons nous serrer la ceinture, c'est le prix : 28€ ! Peut-être cela peut se justifier, je n'en doute pas. Mais en attendant, j'ai peur que beaucoup de gens passent à côté de ce bijou pour cette unique raison.

A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Amérique du Nord, XXIIème siècle. La fédération compte désormais soixante Etats, ayant notamment absorbé la plupart des provinces canadiennes. Mais le pays n'est pas riche pour autant, bien au contraire. Les Hommes ont en effet fini par épuiser les ressources pétrolières de la Terre dans le courant du XXIème siècle, les contraignant à revenir vers le premier des combustibles fossiles comme source d'énergie : le charbon. Ce retour en arrière industriel s'est aussi accompagné d'une rétrogradation en termes sociaux, la population étant strictement hiérarchisée, sans possibilité d'évolution, et le pouvoir se partageant entre un clergé hégémonique, un gouvernement fédéral dirigé par un président dictatorial et une armée qui suit le sens du vent.
Dans le comté d'Athabaska on vit d'ailleurs plus ou moins comme au XIXème siècle, se déplaçant à cheval, et la majorité de la population dépendant d'une poignée de propriétaires terriens pour subsister. C'est dans celui-ci que vit Adam Hazzard, jeune garçon d'origine modeste, dont le meilleur ami est Julian Comstock, le neveu du Président des Etats-Unis. Mais Julian ne se trouve pas dans le village d'Adam de son plein gré. Il s'y cache plutôt puisque toute sa famille est en disgrâce depuis que son père a été jugé, et exécuté, pour trahison par le Président lui-même. Julian Comstock est toutefois rattrapé par son destin alors qu'il a 17 ans, entraînant avec lui Adam qui devient alors le biographe d'un personnage hors du commun, mais dont la vie ne sera guère qu'une succession d'évènements tragiques.
Cette biographie est le sujet de Julian. Robert Charles WILSON y donne donc la parole à Adam Hazzard qui déroule au lecteur les faits qui ont conduit à l'ascension, puis à la chute de Julian Comstock. Cela prend successivement la forme d'un western (le premier acte), puis celle d'un roman de guerre (les actes deux à quatre), enfin celle d'un roman politique (l'acte cinq). La plus grande partie du roman de WILSON sonne donc comme un roman d'aventure, sans que celui-ci n'oublie de donner à ses personnages une grande profondeur, comme il nous en a donné l'habitude depuis ses débuts. Dans Julian cela prend la forme d'une analyse fine de la condition des hommes dans cette Amérique qui n'a de futuriste que sa situation temporelle, en particulier au regard de la religion omniprésente et omnipotente. Pour le reste le lecteur a vraiment l'impression de se retrouver dans un XIXème siècle uchronique, auquel l'auteur rend d'ailleurs hommage d'un point de vue strictement littéraire.
Le tout est un roman extrêmement plaisant, qui se lirait d'une traite si sa dimension le permettait. On peut juste regretter une part trop importante donnée aux champs de batailles, laquelle semble disproportionnée par rapport au sujet bien plus profond du roman. Mais c'est aussi le choix de l'auteur pour rendre hommage à cette littérature populaire du XIXème siècle, celle qui usait de maints artifices pour attirer le lectorat, comme le feuilletonnage et l'aventure à tout prix, même si cette dernière devait être néfaste à la crédibilité du récit. Mais ne nous y trompons pas, WILSON ne sombre pas dans ces facilités. Il livre juste avec Julian son roman le plus facile d'accès, lequel pourrait bien déconcerter son lectorat traditionnel, mais aussi en attirer un nouveau.
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Waouh ! On est dans le futur, mais l'effondrement de la société du pétrole a laissé place à une société du 19ème siècle...

On se retrouve pris dans un genre de guerre d'indépendance du futur, avec des armes du passé ! le tout dans une société dominée par la Religion ! On est en Amérique à 61 états, et les assaillants sont des européens.

Ce roman est une critique acerbe des luttes de pouvoir, de l'emprise des puissants sur les plus pauvres, presque 800 pages, mais qui se lisent avec passion, la petitesse de l'humain face à la puissance de la philosophie et de la connaissance !

J'ai adoré, belle découverte pour moi que cet auteur, je ne vais pas m'arrêter à ce titre...
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J'aime beaucoup Robert Charles Wilson depuis la lecture de Spin, ou des Chronolithes. Il propose toujours une SF humaniste, mais aussi pessimiste. le futur obscur de Julian m'a fait penser à celui qu'il avait brièvement évoqué dans A travers temps. Je me rends compte en y pensant que les futurs de l'auteur ne sont jamais radieux, loin de là.

Robert Charles Wilson nous parle ici d'un futur possible. En fait, il nous renvoie directement dans le passé, un genre de XIXème siècle très noir. Il nous raconte la vie et l'oeuvre de Julian Comstock, un jeune aristocrate ("eupatridien") intelligent, curieux et philosophe. Il est le neveu d'un président des Etats-Unis qui veut sa mort, non content d'avoir déjà fait assassiner son père par jalousie et peur d'être renversé.
Lien : http://unpapillondanslalune...
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Voici un roman qui pourrait passer pour un récit pour adolescent, tant le personnage principal, le narrateur, est naïf.
Cependant, au fil du récit, alors que des évènements sombres se précipitent, on découvre dans la narration un second niveau de lecture nettement plus adulte.
Une belle histoire sur les illusions, le pouvoir, l'horreur de la guerre, le tout dans une uchronie servie par une belle écriture.
Facile à lire et passionnant. A découvrir.
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2172 de notre ère. Notre monde a souffert des dérangements climatiques, des pénuries, des famines, de la dénatalité, du manque de tout.
Ce 22ème siècle a tout d'un retour en arrière avec un arrière goût prononcé de western, d'une Amérique des grandes étendues et de la survie permanente. Mais comme toujours, l'homme survit, parfois comme il peut face au retour de l'aristocratie, face au joug de l'Église du Dominion, celle qui impose tout, de la pensée jusqu'à la politique qu'elle influence énormément.
Julian Comstock est le fils du général Bryce du même nom. Ce dernier a été pendu par le président pour trahison. le président, oncle de Julian, voit en ce dernier une menace pour son poste de président. Il s'arrangera donc pour envoyer ce jeune neveu au front, dans le Labrador ou le continent américain est en guerre contre les forces mitteleuropéennes. S'il tentera d'abord de fuir, il se retrouvera néanmoins dans l'armée... et c'est dans celle-ci, de par ses actes, de par son charisme et son savoir qu'il deviendra non plus Julian Comstock mais Julian le conquérant.

Si Robert Charles Wilson s'est offert une pause dans l'écriture de son tryptique autour de « Spin » pour nous livrer « Julian », c'est uniquement pour nous régaler. Au départ d'une nouvelle que l'on trouve dans le recueil « Mysterium », chez le même éditeur, Wilson nous livrera un roman tout simplement magnifique. Pour tout dire, je suis un fan de Robert Charles Wilson et plus son oeuvre avance et plus il gagne en capacité d'écriture, tout en gardant cette mélancolie qui lui est propre. Si comme à son habitude il prendra le parti d'écrire l'histoire de son héros vu par la lorgnette du meilleur ami de ce dernier, Adam Hazard, c'est pour ajouter cette fois la beauté du style à l'écriture. Jouant le jeu de la chronique, de l'histoire rapportée par un tiers, Wilson nous offre une fois de plus une perle dans son oeuvre en construction. Et si « Julian » est un roman initiatique teinté de western qui s'étiquettera « post-apocalypique », le graphisme de sa couverture tout autant que le style et le rythme adopté par Wilson permettra de le ranger dans le rayon des littérature dites « blanches » et de plaire au grand public. Si j'ai déjà parlé du style adopté par l'auteur, il est à ajouter que le rythme a quelque chose d'excellentissime également. D'une certaine lenteur et brossant rapidement les scènes d'action, il rebutera le fan de SF habituel qui aime lire un pur roman d'aventure, mais celui ou celle qui cherche un roman qui a du style il trouvera ici dans le rythme, la poésie d'un temps futur où le monde tournera inévitablement plus lentement.

Le monde futur tel que le dépeint Robert Charles Wilson est une histoire de notre futur vu sous l'angle post-apocalyptique. L'homme a survécu, mais a détruit beaucoup de choses. Sans être moralisateur ni même jamais aborder de front le côté écologiste, Wilson nous distille ici et là ses idées. Sans jamais nous attaquer il provoque la réflexion sur nos manières de consommer et peut-être de manière plus pérenne qu'un discourt écologiste grossièrement frontal. Une fois de plus, il soulève des questions de religions au travers de son roman. Car face à la menace l'homme vient encore se réfugier dans la religion... Julian est lui-même un apostat, il ne cesse de critiquer l'église du Dominion. Tout en restant foncièrement matérialiste il s'intéressera inévitablement à la spiritualité des autres. Et Wilson de questionner le dogmatisme des religions institutionnelles... Encore une fois, c'est finement joué !
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