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EAN : 9782207108772
608 pages
Denoël (30/11/-1)
3.69/5   100 notes
Résumé :
Apostat. Fugitif. Conquérant.
Il s'appelle Julian Comstock ; il est le neveu du président des Etats-Unis.
Son père, le général Bryce Comstock, a été pendu pour trahison (on murmure qu'il était innocent de ce crime).
Julian est né dans une Amérique à jamais privée de pétrole, une Amérique étendue à soixante états, tenue de main de maître par l'église du Dominion. Un pays en ruine, exsangue, en guerre au Labrador contre les forces mitteleuropéenne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

Comme un voyage…

Dans le temps, premièrement: on saute dans le 22eme siècle, à moins que ce ne soit le 19eme…Ce monde post-apocalyptique nous renvoie en arrière, dans une période sombre et récessive. En même temps, j'ai trouvé un regard très éclairé sur le passé en miroir, mais alors niveau post-apocalyptique, il m'a manqué plus de mise en scène. le coté Science Fiction ressort moins de ses pages que ce à quoi je m'attendais. Ca sera le seul petit bémol de cette chronique Soyez rassuré!!!

Donc, je disais, un saut dans le temps parfaitement maitrisé, j'y ai vu personnellement, une belle réécriture de la montée du siècle des Lumières, de la volonté de voir se séparer l'Eglise et de l'Etat, mais par dessus tout, un puissant cri de la Philosophie. Quel bonheur de pouvoir lire des pensées libres, de se frotter à une plus grande ouverture d'esprit, de mettre des mots sur de véritables courants de pensées. C'est le gros point fort de ce livre, avoir à portée de main, des idées qui nous laisse le pouvoir d'appréhender le monde divin et la société actuelle.

Petit aparté personnel: J'ai juste trop kiffé de voir que le point de chute, l'Eldorado final soit pour la ville de Marseille. Qui ne voudrait pas finir ses jours par ici???!!!!Réflexion totalement puérile et un brin chauvine, mais bon, Marseille, quoi!!!!!;)



Comme de la Foi…

Certes, Julian se pose comme un apostat, mais la nécessité de la religion est une valeur essentielle en période de trouble. L'Eglise qui reprendrait sa Suprématie et ses plus sanglants travers a de quoi nous effrayer. le Dominion n'a rien à envier à ses prédécesseurs durant la période de la Terreur! On comprend le souffle de liberté intellectuelle qu'apporte Julian en des temps si troubles. D'ailleurs deux ou trois idées sont forts intéressantes! Pour autant, ce livre nous montre que c'est à nous, et à nous seuls, de décider de la Foi qui nous anime. le mot Liberté sonne plus juste dans ses lignes que la notion d'athéisme ou d'agnostisme, l'important c'est de pas être dépendant d'un système qui menacerait notre corps ou notre esprit.

Comme une amitié indéfectible…

Julian, Adam et Sam, c'est le trio gagnant qui a le moyen d'abattre des montagnes. Chacun devenant la clé essentielle du succès de l'autre. Sans leur engagement tacite et sincère, ils n'en arriveraient pas à suivre leur Destinée, il me semble. Pouvoir compter sur ses amis, plus que sur sa famille, ce n'est pas la plus évidente des voies, mais ici, ça donne la Victoire à ce lien si magique qu'est l'Amitié!!! Une belle Ode…

Comme un ouragan…♫ ♫♫

Dès fois je me pose la question, mais c'est quoi la Passion des Hommes pour la Guerre?? Sans discontinuer, ils foncent souvent tête baissée et bille en tête (souvent pour aller se la faire exploser, justement) vers ce mode de vie, à croire que c'est une raison de vivre. Ca me sidère, parce que si au 22eme siècle ça dure encore, et bien ma Foi dans l'avenir ne va pas s'améliorer….Donc, bien évidemment, complots, stratégies, victoires , défaites rythment parfaitement le récit: on est au milieu du conflit, on ressent l'odeur du sang et des pertes humaines. Saisissant!

Elle a beau nous faire très envie, la paix permanente est un rêve. La guerre, par contre! La guerre fait partie intégrante de l'ordonnancement divin de l'univers, sans lequel le monde baignerai dans l'égoïsme et le matérialisme. La guerre est le vaisseau même de l'honneur, et qui de nous pourrait supporter un monde dépourvu de la divine folie de l'honneur?

Comme une magnifique lecture…

J'ai adoré la plume de cet auteur! Je comprends mieux l'admiration de certains pour cet écrivain humaniste. Je serai curieuse de lire d'autres de ses écrits, surtout qu'il parait que Spin est son meilleur. J'ai découvert une écriture intelligente, sensible, prenante, et donc il me tarde d'ouvrir un autre de ses livres.

Lien : https://fairystelphique.word..
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Un excellent livre qui me réconcilie avec RC Wilson car j'ai été incapable de terminer Spin (que je vais relire).
Adam Hazzard, jeune paysan à la naïveté hilarante, raconte la vie de Julian Comstock, jeune et brillant aristocrate. Il parle de leur rencontre fortuite, de l'amitié indéfectible qui les unit, de son irrésistible ascension vers le pouvoir suprême et de sa chute toute aussi rapide. Dans cette tranche de vie, il décrit une société du XXIIème siècle où le pétrole a disparu de la surface de la terre. Les hommes de l'ancien temps (c'est-à-dire nous), considérés comme frivoles, pervers et dépensiers font horreur. Ils ont abandonné à leurs descendants de gigantesques dépotoirs, sortes de cavernes d'Ali Baba, pillés pour récupérer ce qui peut encore être exploitable. Il dépeint une société puritaine - d'un puritanisme excessif et brutal - foncièrement aristocratique et inégalitaire, un peu comme celle des planteurs de coton du 18ème et 19ème siècle. Quant aux guerres pour la possession des dernières ressources naturelles, ce sont de véritables boucheries qui font penser à la guerre de sécession ou à 14/18… C'est un livre qui fait réfléchir aussi, car on se rend compte que rien n'est acquis et nos lointains descendants pourraient bien refuser de croire que des hommes ont un jour marché sur la lune.
Malgré tout, grâce à la naïveté indécrottable d'Adam, on n'arrête pas de rire et de sourire au fil des pages. c'est ce qui fait la force de ce roman à mon humble avis : sa légèreté. Son épouse Calyxa, qui n'a rien d'une innocente, le dépeint parfaitement en ces termes (en français car elle est de Montréal) : "Tu es l'homme le plus gentil et le plus innocent que je connaisse, tu rends supportable les laideurs de la vie. Sans toi, elles seraient insoutenables."
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R.C. Wilson est un conteur, un conteur des temps modernes, un conteur du futur.

R.C. Wilson est un artisan. Il cisèle sa prose pour en faire une oeuvre à la fois totalement accessible et d'une rare beauté.

R.C. Wilson est un magicien. Il sait donner corps à une histoire qui nous happe comme si c'était la notre.

R.C. Wilson est un humaniste. Il nous touche profondément par sa sensibilité, sans jamais tomber dans le coté "donneur de leçon".

Wilson nous propose ici un roman magnifique, captivant et bouleversant. Il nous entraine dans un futur pas si lointain, totalement privé de ses ressources et où le monde est retombé à son niveau du 19° siècle.

L'auteur distille avec subtilité les informations quant à effondrement de notre société actuelle et le peu de traces qu'il en reste au 22° siècle.

Le propos est intelligent et crédible. L'écriture est incroyablement riche et fluide, ses mots nous transportent dans un monde passéiste où règnent l'obscurantisme religieux, une régression sociale, intellectuelle et culturelle.

Le roman est écrit sous la forme d'une biographie, écrite "à l'ancienne", d'un rebelle aussi charismatique que complexe, rédigé par le meilleur ami de celui-ci, personnage faussement naïf.

Cette quête initiatique est une véritable réflexion politique, environnementale et religieuse. Mais, la grande force du récit est, qu'à aucun moment, il ne tombe dans un coté moralisateur "premier degré" et privilégie toujours l'aventure (et quelle riche aventure !).

L'auteur a réussi le tour de force de proposer une fresque épique, avec un sens du récit hors du commun et décrivant des événements extraordinaires vécus par des hommes faussement ordinaires (en dehors du héros de la biographie).

Quel talent, mais quel talent ! J'ai été bouleversé par cette capacité à me faire vivre une vraie aventure, différente, parfaitement maitrisée, au message écologique, de tolérance et d'humanisme tellement fort.

Dans ma liste des romans "ile déserte".
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En cette veille de Noël 2172, trois hommes quittent la Propriété, à Williams Ford, pour tenter d'échapper à la conscription. le premier, Julian Comstock, n'est autre que le neveu du Président des Etats-Unis, homme cruel et ambitieux qui n'hésita pas, en son temps, à faire exécuter son propre frère. le second, Sam Godwin, est le précepteur de Julian, véritable mentor doublé d'un ange gardien. le dernier se nomme Adam Hazzard, l'ami de Julian. Malheureusement pour eux, les événements ne vont pas tarder à rattraper les trois fuyards...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce Julian va en dérouter plus d'un.

En premier lieu, certains amateurs de Robert Charles Wilson risquent de ne pas s'y retrouver, habitués qu'ils sont à suivre un personnage-narrateur se trouvant confronté à un événement extraordinaire qui bouleverse l'Humanité toute entière. Dans Les Chronolithes, des stèles du futur apparaissent aux quatre coins du monde, tandis que dans Spin, la Terre est recouverte d'un "voile" qui la met à l'écart du reste de l'Univers. A chaque fois, les bouleversements engendrés par ces phénomènes hors du commun sont appréhendés par un témoin parmi tant d'autres, anti-héros par excellence. Avec un soucis permanent du style, Wilson nous sert de grands récits de SF, mais vu par le petit bout de la lorgnette. Dans Julian, nous sommes dans un futur relativement lointain (une innovation chez l'auteur canadien qui nous a habitués jusque-là à placer ses récits dans un avenir si proche qu'il pourrait tout aussi bien être notre présent). L'élément perturbateur qui a profondément transformé la société américaine, outre qu'il s'est déjà produit un siècle auparavant (là encore, nouveauté), est loin d'être extraordinaire, même s'il n'en reste pas moins catastrophique. La fin du pétrole, tout le monde le sait à présent, nous est promis à plus ou moins long terme. On est donc loin des thèmes science-fictifs avec lesquels Wilson aime jouer d'habitude.

Et ce sont donc bien les amateurs de science-fiction qui risquent d'être quelque peu désorientés avec ce livre. S'il est clair que nous avons affaire à un vrai roman de SF (les dates sont là pour le prouver), on est bien loin des codes habituels. Si la société décrite en filigrane dans ce roman est bien issue d'une catastrophe, il n'est point question ici de bombes thermo-nucléaires, ni même de guerre bactériologique. le consumérisme effréné a fini par atteindre son point de rupture, plongeant la société américaine (et les autres, on imagine) dans le chaos. Seule la formidable (capacité) d'adaptation de l'être humain lui a permis de reconstruire une cohésion sociale, mais au prix de certaines valeurs, comme la liberté (du moins pour certains). Dans cette dystopie soft, où le clergé (le bien nommé Dominion) est tout-puissant, et la guerre permanente, il ne fait pas bon faire partie de la classe des dominés, car le servage a été remis au goût du jour. L'american dream a été remisé aux oubliettes. Tout comme la technologie qui a fait un impressionnant bon en arrière. Ici, le futur ne nous réserve aucune voiture volante supersonique, ni le moindre robot domestique. Même la conquête spatiale a été reléguée au rang de mythe. Par l'omniprésence du cheval ou du chemin de fer comme moyens de transport, ce livre fleure bon le XIXème siècle. Il rend d'ailleurs hommage aux romanciers américains de cette période, Mark Twain en tête.

Le lecteur mainstream, s'il est correctement conseillé par son libraire, pourra tout à fait trouver son compte avec ce roman. La couverture (magnifique, à mon goût personnel) est sobre à dessein, dépouillée de toute représentation science-fictive. Elle ne pourra avoir d'effet repoussoir sur ce genre de public. Cependant, si l'écriture magnifique de Wilson peut contenter son appétit de littérature, il ne pourra qu'être désorienté par les dates en tête de chaque partie (l'histoire racontée ici court sur trois années, de Noël 2172 à Noël 2175)
La confusion risque donc d'être grande.

Ceci étant dit, il est plus que temps pour moi de vous dire pourquoi j'ai adoré ce roman. Déjà parce que avec ce Julian, Robert Charles Wilson a su sortir du "système" de narration dans lequel il semblait s'être enfermé. Ici, l'originalité ne nuit pas, bien au contraire. Ensuite parce que l'auteur fait oeuvre de science-fiction, tout simplement. Car si la SF n'est pas là pour interroger le présent, à quoi peut-elle bien servir. Et dans Julian, Wilson ne fait que cela. Et puis, last but not least, on retrouve tout à fait dans les presque 600 pages de ce roman toute la verve de cet auteur indispensable si, comme moi, on aime le beau style.

Un seul bémol, mais de taille à l'heure où beaucoup d'entre nous devons nous serrer la ceinture, c'est le prix : 28€ ! Peut-être cela peut se justifier, je n'en doute pas. Mais en attendant, j'ai peur que beaucoup de gens passent à côté de ce bijou pour cette unique raison.

A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Roman historique du futur.

Aux libres penseurs.
Robert Charles Wilson nous décrit le monde après la disparition du pétrole qui a provoqué quelques changements, et non des moindres, dans nos modes de consommation et de gouvernement. Résultat, retour à une sorte de 19ème siècle où les multimillionnaires de notre époque ont tiré, encore une fois, leur épingles du jeu, secondé par l'armée et la religion. L'instruction est un danger qui a été obligeamment ôté de nos chers têtes blondes. Retour au servage pour une frange de la population contre une sécurité toute relative. le réchauffement climatique a rendu accessible les terres glacées du Nord, dans lequel les européens se sont engouffrés et ont envahi l'ex-Canada. S'ensuit une guerre éternelle. On suit ici l'histoire de deux personnages, l'un issu de haute famille, l'autre du bas peuple.

Julian nous conte, par la voix de Adam Hazzard, l'épopée de Julian, qui de réprouvé, deviendra une figure politique de son temps. Et si Julian devient une figure emblématique de son siècle, ce n'est pas par hasard, mais bien grâce à son ami d'enfance dont le nom et prénom sont tous sauf un heureux hasard. Et si Adam nous parait naïf et ingénu, au fil du récit le lecteur comprend que cela est beaucoup plus complexe et peut être différent de ce qu'il veut nous faire croire. Au final, ce n'est pas l'épopée de Julian dont il s'agit, mais bien le récit de la vie d'Adam.

Robert Charles Wilson, c'est avant tout une ballade avec des personnages qui nous sont proches, nos amis tant ses personnages sont caractérisés. Ils sont tous attachants, que ce soit Lymon Pugh, soldat relevant de l'imagerie de la brute épaisse qui se révélera profondément humain, Calyxa qui ne s'abaisse pas devant les puissants (Ah La réception dans le palais présidentiel). et Sam le précepteur loyal. le personnage de Julian reste celui le plus flou : on distingue bien ses évolutions, mais on a du mal à le juger définitivement, tout est dans sa complexité psychologique : "Parfois il porte la couronne, a fait un jour remarquer Magnus Stepney, et parfois, grâce à Dieu, il enlève cette saloperie de sa tête."

Les thématiques abordées sont les mêmes que celles qui parcourt l'oeuvre de RCW : Science, Religion, Pouvoir. Ce dernier est même défini dans le roman : "D'après ce que j'ai vu, c'est le même genre de métier que surveillant dans une usine d'emballage de viande : ça récompense la dureté et ça tue la bonté qu'on pourrait avoir en soi."
C'est aussi et surtout un roman anti-religion, car, au delà du pur asservissement des masses, elle est celle qui empêche le progrès, l'évolution de la société. Julian, c'est le combat dramatique face à l'obscurantisme et une interrogation sur le sens donné à l'histoire.
"L'histoire du monde est écrite dans le sable et évolue avec le souffle du vent"

Par contre, ceux d'entre vous qui voudrait lire ce texte pour l'anticipation risquent une vive déconvenue. C'est le défaut le plus important de Julian pour l'amateur de SFFF. La science fiction n'est ici qu'un prétexte, nous sommes face à un roman d'aventure historique qui prend son temps, malgré quelques scènes d'action, pour nous plonger dans ce futur qui ne pourrait être qu'un perpétuel retour en arrière si nous n'y prenons pas garde.
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critiques presse (2)
Telerama
19 octobre 2011
Tragédie en cinq actes, ce gros livre plein de bruit et de fureur met en scène l'éternel combat de l'obscurantisme contre la liberté en offrant un plaisir de lecture réel : en gagnant en accessibilité, Wilson n'a rien perdu de son ambition, et ce roman devient aussi la meilleure introduction à son œuvre.
Lire la critique sur le site : Telerama
SciFiUniverse
28 juin 2011
Les habitués de Robert Charles Wilson seront (agréablement) surpris par ce roman, dans un registre dans lequel on ne l'attend habituellement pas. C'est un auteur plus vindicatif, jouant sur un deuxième degré et s'aventurant dans des thèmes plutôt originaux chez lui. Julian est l'histoire d'une ascension qu'on dévore de plus en plus vite au fil des pages. Un roman à ne pas manquer.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J'ai inspecté l'objet d'un œil sceptique. Le titre en était "Histoire de l'Humanité dans l'Espace".
"Encore la Lune, ai-je constaté.
— Lis-le pour toi.
— Un tissu de mensonges, à n'en pas douter.
— Avec des photographies.
— Les photos ne prouvent rien. Ces gens-là pouvaient tout faire avec.
— Eh bien, lis-le quand même", a conclu Julian.
À vrai dire, l'idée m'excitait. Nous avions eu cette dispute à de nombreuses reprises, Julian et moi, surtout par les nuits d'automne quand la lune pesait bas sur l'horizon. Des gens ont marché dessus, disait-il en montrant du doigt le corps céleste. La première fois, j'ai ri, la seconde, j'ai répondu : "Oui, bien sûr, j'y suis moi-même monté un jour, en grimpant à un arc-en-ciel lubrifié…" Mais il ne plaisantait pas.
Oh, j'avais déjà entendu ces histoires par le passé. Comme tout le monde. Des hommes sur la Lune. Ce qui me surprenait, c'était que quelqu'un d'aussi instruit que Julian y crût.
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J'appelle cela le paradoxe du monothéisme. Compare un chrétien avec un païen adorateur de la nature : si le champ de maïs du païen est ravagé par une tempête, il peut le reprocher au dieu du cyclone, et si le temps est bon il en remercie mère soleil ou quelque chose du même genre ; tout cela, bien que dépourvu de bon sens, suit une certaine logique grossière. Mais avec l'invention du monothéisme, une seule divinité est obligée d'assumer la responsabilité de toute joie et tragédie contradictoire qui se présente. Il lui faut être à la fois le dieu de la tempête et celui de la brise agréable, jouer un rôle dans le moindre acte d'amour ou de violence, dans la moindre naissance bienvenue et le moindre décès prématuré.
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L'année 2172 était arrivée à sa dernière extrémité et avait glissé dans ce sépulcre hanté qu'on appelle le Passé. Nous étions à présent en 2173, année durant laquelle Deklan, l'oncle de Julian, allait une fois de plus se voir intronisé président incontesté des États-Unis, d'un océan à l'autre et de l'équateur au pôle, et je me suis souvenu que j'étais désormais, et allais rester quelque temps, un guerrier de ce parti. Au printemps, peut-être serais-je en train de me battre pour chasser les Hollandais de l'enceinte sacrée du Labrador, pour récupérer notre droit au bois, à l'eau et aux minéraux de cet État contesté, et pour défendre notre souveraineté de droit divin sur le passage du Nord-Ouest. En deux mots, j'étais, irrévocablement, un soldat américain.
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Elle a beau nous faire très envie, la paix permanente est un rêve. La guerre, par contre! La guerre fait partie intégrante de l'ordonnancement divin de l'univers, sans lequel le monde baignerai dans l'égoïsme et le matérialisme. La guerre est le vaisseau même de l'honneur, et qui de nous pourrait supporter un monde dépourvu de la divine folie de l'honneur?
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Je n'avais montré ma première nouvelle terminée à Sam Godwin que deux ans auparavant, "un garçon Américain : ses aventures dans l'Europe Ennemie". Sam en avait loué le style et l'ambition tout en soulignant un certain nombre de défauts : les éléphants, par exemple, n'étaient pas originaires de Bruxelles et leur masse leur permettait en général d'éviter de se retrouver cloués au sol en cas de lutte contre des garçons américains ; un voyage de Londres à Rome ne pouvait s'accomplir en quelques heures, même sur un cheval "très rapide"... et Sam aurait pu continuer dans cette veine, si je n'avais trouvé une excuse pour quitter les lieux.
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