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4,03

sur 283 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un père médecin, son fils de dix ans, l'exil pour fuir un drame personnel, l'arrivée dans une petite ville du centre de la France, l'acclimatation avec les gens du cru...

Comme l'a déjà souligné une blogueuse bretonne*, les ressemblances entre ce roman et la dernière série de Marie-Aude Murail sont nombreuses :
- titres : Abraham et fils – Sauveur et fils
- lieux : Orléans ou pas très loin
- deux personnages principaux : un père veuf et son petit garçon qu'il élève seul
- profession médicale du père, approche d'écoute
- non-dits autour de la mort de la mère, maladresse paternelle

Ces deux ouvrages étant parus en même temps (avril 2016), comment expliquer ce phénomène, sinon par l'intervention d'un ghost-writer qui aurait soufflé les mêmes idées aux deux auteurs pour quelques éléments de la trame ?

Le contexte est en revanche complètement différent : Abraham Farkas est un Juif expatrié d'Algérie, l'intrigue se situe dans les années 60.
Meubles en formica, Deudeuche, yéyé, billes & osselets... Un parfum de nostalgie d'autant plus agréable si on a connu cette époque, je pense. Martin Winckler rend hommage aux séries TV, films, acteurs, et chanteurs des sixties, et à la littérature jeunesse alors disponible (les « illustrés » et les romans d'aventure que Franz boulotte sans modération).

On peut être agacé par un léger côté franchouille qui rappelle 'Les choristes', ou gentillet façon 'Les enfants du marais'.
Comme dans les autres ouvrages de cet auteur traitant de près ou de loin de la médecine, on retrouve un sujet qui lui est cher : le respect et la confiance mutuels entre soignant et soigné.

La lecture est très agréable, mais je regrette quand même quelques longueurs : la voix de l'enfant (répétitive) l'emporte sur les échanges entre adultes. Et c'est dommage car l'énigme autour d'un drame de guerre, façon ‘Un long dimanche de fiançailles' (S. Japrisot), est passionnante.

La fin annonce clairement une suite. Pas sûr que je me jette dessus, même si j'ai apprécié les jolis échanges père-fils.

* cf. ce billet... et les commentaires suscités :
http://lesfanasdelivres.canalblog.com/archives/2016/09/28/34375224.html
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Dans ce roman empreint d'humanité et d'empathie pour ses personnages, Martin Winckler nous emporte dans la France des années 60. Abraham et son fils, Franz, ont quitté l'Algérie et se sont réfugiés dans une bourgade de la métropole. le père y a repris un poste de médecin généraliste. Son fils découvre à son rythme les joies et les peines de l'enfance.

Dès les premières pages, je me suis attachée à ce petit bonhomme de 8 ans dont une partie de la mémoire s'est envolée suite à un accident, lui laissant bien des questions concernant sa maman dont il ne se souvient pas.
De nombreux personnages vont se croiser dans ce roman, la vie va suivre son cours, de belles rencontres, des secrets enfouis qui refont surface, des vérités qui éclatent.

Ce que j'en retiendrai surtout c'est la tendre complicité d'un père et d'un fils.
Même si ma lecture a été agréable, j'ai parfois été gênée par les descriptions interminables de la vie des protagonistes, plusieurs dizaines de pages et une foultitude de détails sur la scolarité de Franck, ses amis, ses ennemis m'ont semblé longues et inutiles.

Une lecture agréable cependant pour une première rencontre avec l'auteur.

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Martin Winckler avertit son lecteur dès les 1ères lignes de son préambule : « On embarque dans une histoire comme on part en voyage. » ... J'ai fait mes valises et je suis partie en toute confiance, donc 😊.
Celle-ci est tendre, un peu douloureuse et toujours pleine de cette humanité qui est la marque de cet auteur. Franz, petit garçon de 8 ans, se réveille après quelques semaines de comas, amnésique. La présence de son père à son chevet est rassurante et bienveillante mais aussi nimbée du secret autour des circonstances de l'accident. Nous sommes en 1962 en Algérie.
Quelques mois plus tard, Abraham et Franz posent leurs valises dans une petite ville, Tilliers-en-Beauce. Médecin, le père de Franz, reprend la clientèle du docteur Fresnay et s'installe avec son fils dans la grande maison de la rue des (ou du) Crocus.
Là, Franz va se faire de nouveaux amis, s'adonner à sa passion - la lecture - rêver, écrire, découvrir tous les secrets de la vieille bâtisse et aider à résoudre un secret qui apaisera bien des souffrances.
L'arrivée dans leur vie de Claire et de Luciane contribuera à ramener douceur et quiétude au père et au fils.
Avec une narration à plusieurs fils - Franz est tantôt narrateur, parfois personnage mis en scène par un narrateur inconnu - Winckler déroule un récit qui emprunte à sa propre histoire, en y mêlant des thèmes chers à son coeur : le métier de médecin et son éthique (ha, comme on aimerait croiser davantage d'Abraham), la guerre d'Algérie, la résistance, l'antisémitisme.
J'ai beaucoup aimé aussi les deux pages de remerciements où se côtoient non sans un humour certain Zorro, Télé 7 jours, Louis Stevenson, Gene Kelly, Alain Fournier, la société Kodak ou encore Hippocrate – tant il est vrai que nos souvenirs empruntent à beaucoup de registres.
Winckler est un conteur de talent et Abraham et fils, un roman qui met du baume au coeur, une chronique touchante qu'on quitte avec regret.

Challenge PAVES 2020
Challenge ABC - 2020/2021

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Dans les années 60, un père et son fils de huit ans s'installent dans un village en Beauce, après avoir quitté l'Algérie.
Le père reprend un cabinet de médecin. Il entoure de tendresse son fils qui a perdu la mémoire lors d'un "accident", cet événement ayant coûté la vie à la mère de l'enfant.
Le récit alterne entre deux points de vue : celui du garçon qui a toujours quelque chose à raconter, à questionner, et celui d'un narrateur anonyme, dont on découvrira l'identité à la fin.

La première partie du récit, la plus longue, décrit la vie de ces deux personnages, attentifs l'un à l'autre. Dans ce huis-clos familial vont apparaître une jeune veuve et sa fille adolescente, les copains de l'école et les patients.

Une deuxième partie, plus courte, est enchâssée dans l'intrigue : l'histoire de la maison pendant la seconde guerre mondiale. Beaucoup de nouveaux personnages vont alors entrer en scène, tout aussi sympathiques ou émouvants que les précédents. On aimerait faire la connaissance du capitaine de gendarmerie, du vieil homme allemand et son gendre américain.

De nombreux points m'ont fait apprécier ce livre de 500 pages : la description des années 60 ou l'évocation de la guerre d'Algérie par exemple. L'écriture traduit bien toute l'humanité des personnages. On se laisse emporter par la délicatesse de récit, par le personnage du père, bienveillant, généreux, et du fils, grand lecteur,
d'une curiosité insatiable mais saine.

J'aurais cependant préféré que le roman reste centré sur les deux héros. J'ai trouvé qu'il y avait un peu trop d'histoires différentes, ce qui donne un effet patchwork qui m'a un peu gênée. J'ai enlevé une étoile pour cela.

A noter les remerciements en fin d'ouvrage : on y croise entre autres le Journal de Tintin, la mairie de Pithiviers, Jean Marais et la collection "le Masque".

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Le récit commence en mars 1963. Abraham est médecin. Accompagné de son fils Franz, âgé de huit ans, ils vont s'installer dans une petite ville Tilliers, dans le Loiret (ville fictive, il faut s'imaginer Pithiviers). Ils ont quitté Alger précipitamment après un accident dont ont été victimes sa femme et son fils. La mère est morte, le petit est resté longtemps dans le coma. Les souvenirs « d'avant » ont disparu.
Les voilà donc à la recherche d'un ancrage définitif après un an passé aux Etats Unis où ils n'ont pas pu trouver leurs marques.
Petit à petit la vie va reprendre ses droits.
Le père aura une nouvelle compagne, Claire. Franz passionné de lecture deviendra un héros local en retrouvant la correspondance amoureuse de deux jeunes gens qui s'aimaient passionnément dans les années 41/42.
Un roman plein d'émotions, de sensibilité, qui croise, mêle les moments douloureux de la grande guerre, de la seconde guerre et celle de l'Algérie. Plein de souvenirs nostalgiques revivent en retrouvant ce qui faisait notre quotidien dans les années 60 ( actualité, séries télé, musique…)
Et puis, ce roman qui puise de la belle matière dans les souvenirs personnels de l'auteur permet de croiser l'ombre de Camus. Normal pour un écrivain qui prône des valeurs humanistes et qui est né, lui aussi à Alger !

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Martin Winckler a commencé en 2016 un ambitieux cycle romanesque dont voici les deux premiers tomes. Abraham et fils(T1) débute en 1963 lorsqu'Abraham Farkas originaire d'Algérie vient s'installer avec son fils de 8 ans Franz, dans la petite ville (imaginaire) de Tilliers où il reprend le cabinet du médecin généraliste et s'installe dans une grande maison, dont ils découvriront l'histoire secrète.Tout est raconté à hauteur des yeux d'enfant de Franz. Dans les histoires de Franz (T 2) l'histoire couvre les années 1965 à 1970.
Le talent de conteur de Martin Winckler n'est pas à démontrer et une fois encore il fait mouche. Les personnages sont merveilleux, terriblement attachants et les chapitres se succèdent avec un plaisir de lecture jamais démenti. J'avais lu le 1er tome l'an dernier et c'est avec bonheur que j'ai retrouvé la famille Farkas. Ces romans sont aussi l'occasion pour l'auteur de parler des causes qui lui tiennent à coeur, le fil rouge de toute son oeuvre: le respect de l'autre, l'éducation bienveillante, l'écoute attentive des patients, le droit des femmes à maitriser leur sexualité et leur fécondité... N'ayez pas peur de ces gros pavés , ce sont de vrais page-turner, de véritables feuilletons, un mot un peu désuet mais qui convient parfaitement. Ou si vous préférez, une sorte de série au sens télévisuel du terme, d'ailleurs Martin Winckler étant un grand amateur de séries il n'est pas étonnant que la construction de ses romans y fasse penser. Vous l'aurez compris, je suis fan de longue date de cet auteur dont je ne peux que vous conseiller tous les romans!
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Je ne suis jamais déçue avec Martin Winckler!
Ce roman est plus "simple" que ses précédents et accorde une place centrale à l'histoire d'un père, Abraham et de son fils, Franz. La médecine est moins présente que d'habitude, mais le père est médecin, donc elle est toujours un peu là.
Derrière, cette histoire simple, un peu banale, Martin Winckler développe une multitude de relations et d'histoires Il a réellement un don pour nicher des histoires dans d'autres plus petites ou plus grandes. Il a aussi un talent pour varier les narrateurs sans crié gare. Tout cela donne un résultat très prenant et très agréable. C'est doux, comme la relation entre ce père et son fils, c'est tendre et authentique. Bref, les livres de Martin Winckler sont toujours très riches et dans celui-ci c'est surtout les personnages qui sont attachants.
Même si le livre est épais, on ne le voit pas passer et on a juste envie de continuer à passer du temps dans ce petit village de Tilliers.
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Mars 1962. Frantz 8 ans arrive à Thilliers dans la Beauce avec son père médecin. Ce dernier vient visiter le cabinet d'un médecin en vue de le racheter. le père est très à l'écoute de son fils, son « petit chat ». Frantz a subi un choc quelques mois plus tôt et a complètement oublié son passé en Algérie. Il ne se souvient que de son réveil dans un hôpital, son père a son chevet puis ce père attentionné qui prend soin de lui. Ensemble ils quitte l'Algérie pour l'Angleterre puis la France. Une quête d'un endroit ou redémarrer une vie après un « accident » terrible qui a coûté la vie à la mère de Frantz en Algérie.
Peu à peu l'histoire se dévoile avec des retours en arrière.
Parallèlement, on suit l'histoire de cette maison, demeure de caractère avec greniers et escalier secret. Deux familles juives cachées pendant la seconde guerre mondiale ont été dénoncées. Qui les a dénoncées ?

Le noeud de l'histoire c'est plutôt la recherche du bonheur malgré la perte de la mère pour ce père et ce fils. La rencontre avec une autre famille mono parentale, l'amour, l'installation dans une petite ville, l'amitié. Finalement c'est une histoire de résilience.
La fin donne trop peu d'informations sur « l'accident ». La fin est un peu rapide, cela m'a laissé sur ma faim.
Une écriture fluide, agréable.
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On s'embarque dans une histoire comme on part en voyage dit Winckler dans son préambule. Elles nous mènent en bateau et en principe, on en sort indemne même en cas de naufrage.
Je partais donc pour un long voyage - gros livre- avec cette histoire de père et de fils. Une relation particulière puisque le fils a perdu la mémoire suite à un "accident" qui a couté la vie à la maman. Ils ont quitté l'Algérie et après un essai d'installation à Rochester (USA), ils arrivent dans un village en Beauce. le père est médecin et rachète la maison, le cabinet et on dirait maintenant la patientèle, d'un médecin qui veut s'installer à Paris.
Une femme, elle aussi veuve, avec sa fille adolescente entre dans l'histoire. Puis, les gens du village, les copains de l'école, le meilleur ennemi du garçon, l'affreux Gérald, l'instituteur...
En chemin, d'autres personnages vont monter dans le bateau de l'histoire : un vieil homme, allemand, son gendre américain, leur Marie décédée .... Une autre histoire que celle du père et du fils, de leur relation en reconstruction, de l'amour protecteur qu'ils se portent, embarque le lecteur vers d'autres temps, d'autres tragédies.
J'aurais vraiment aimé que tout l'histoire, tout le récit soit consacré à Abraham, le père et à son fils Franz. Un beau sujet qui m'a passionnée pendant les 300 premières pages puis, hop! d'autres passagers sautent la balustrade et occupent le pont; leur histoire se superpose à la 1ère. Rapidement, à la fin, on apprend la réalité de l'accident.
Un trop plein d'histoires. Dommage !
Mais touchée toujours par la générosité de M.Winckler, sa délicatesse, je me suis laissée porter, balader, d'un bord à l'autre. L'époque du récit - les années 60e : l'évocation de la guerre d'indépendance, la vie des Juifs en Algérie, celle d'un village français au temps du Général, la TV, les illustrés....- si peu à ma connaissance présente dans les romans, j'ai apprécié.
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Au printemps 1963, le docteur Abraham arrive à Tilliers-en-Beauce avec Frantz, son fils de 9 ans ...

Il arrive d'Algérie, via les Etats-Unis. 

Son fils amnésique n'a aucun souvenir de leur vie en Algérie ...

Et c'est au travers des yeux de Frantz qu'on va découvrir leur installation dans ce petit village, lecteur avide, élève curieux et doué.

Ce roman nous fait revivre la vie en province dans les années soixante, si proches de la fin de la seconde guerre mondiale, et évoque en quelques mots les événements majeurs des années 1963 et 1964 ...

Je ne vous en dirai pas davantage : je me suis régalée à la lecture de ce roman qui, par petites touches, évoque très bien l'ambiance de ces années-là, sans juger, sans s'appesantir, juste comme un enfant les aurait ressenties ... 

Bonne nouvelle : ce roman aura une suite ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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