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3,94

sur 1213 notes
Après avoir lu le Choeur des Femmes du même auteur, j'avais hâte de me lancer dans la Maladie de Sachs. Encore une fois, j'ai été très perplexe sur le début et ça a duré un peu plus longtemps que sur le livre précédent à cause de cette manière si inhabituelle de raconter l'histoire. En effet, ce sont tous les patients et les proches de Bruno Sachs qui racontent son histoire en le tutoyant et c'est légèrement déroutant en commençant la lecture.
Bruno est un véritable énergumène presqu'autant que certains de ses patients, c'est un médecin en colère depuis le début de ses études. Il se donne corps et âmes à ses patients. C'est un livre touchant, encore plus pour moi qui me destine à un métier dans la santé.
J'ai adoré ce livre qui prend bien largement sa place derrière le choeur des femmes.
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Un cabinet médical de campagne tenu par un médecin toujours disponible , attentionné et fidèle au serment d'Hippocrate ; mais au fond de lui même écorché vif, révolté contre les mandarins et l'institution hospitalière (et la société actuelle?) Dans cette suite de tableaux vivants, on découvre ce médecin petit à petit, par l'intermédiaire de patients et de sa secrétaire qui le décrivent en le tutoyant avec le respect et d'admiration d'un prieur dans le notre père.
Il est toujours disponible attentionné pour ses patients même désagréables et grincheux. On le découvrira plus complètement, par l'intermédiaire de son journal intime, émaillé d'énumérations à la Prévert des plaintes de consultation ou de symptômes. Son exercice solitaire va s'enrichir de la compagnie d'une belle personne qui saura le faire parler autrement que par les onomatopées qu'il délivre à ses patients quand il les écoute : Mmmhmm... Par contraste, Pauline ( c'est elle) lui dira toujours vous alors qu'ils sont très proches. Ce livre, tissé de jeux textuels, est une oeuvre d'art auquel je donne 5 étoiles.
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Bruno Sachs, médecin de campagne, pourrait-on dire, a un cabinet à Play dans le canton de Lavallée. Chaque chapitre adopte le point de vue d'un patient, de la secrétaire, d'un confrère ou encore de commères. Ces narrateurs reviennent à tour de rôle pour nous dévoiler au fur et à mesure la vie de ce médecin mais aussi de son entourage et poursuivent la narration en comblant les zones d'ombre. Il faut s'y habituer mais une fois que l'on reconnaît les personnages, on a plaisir à les retrouver pour certains et à boucler la boucle. On éprouve une certaine empathie pour ce médecin qui a son métier à coeur et qui le rend malade. Seuls ses écrits nous révèlent ses pensées et ses expériences qui s'avèrent finalement être celles de l'auteur-médecin. Réquisitoire ou plaidoyer /médecins ?
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J'avais envie de lire ce livre depuis très longtemps.
C'est enfin fait et je me demande bien pourquoi j'ai tant tardé !
Un livre remarquable, original dans sa forme car le docteur Sachs est principalement raconté par ses patients ou les personnes qu'ils cotoient.
On découvre sa profonde humanité derrière toutes ces narrations et les névroses multiples de sa clientèle.
Nous sommes immergés au tréfond du métier de médecin généraliste dans une région "campagnarde".
Des paages et des histoires bouversantes, d'autres plus drôles.
LA VIE quoi !!!
A lire prioritairement



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Le Dr Sachs décide de s'installer dans un petit bourg en tant que médecin de campagne et le lecteur suit cette installation en découvrant la réaction des habitants du coin, les futurs patients. Tout démarre dans la salle d'attente lorsqu'un des personnages observe les autres patients qui l'entoure. Puis on découvre les consultations, les histoires de chacune et chacun. Les points de vue s'enchaînent et cela rend dynamique le récit. Ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur de s'attarder sur le statut de la médecine, sur l'importance de l'écoute ou encore sur les violences visibles ou non derrière une consultation. On y croise des questionnements autour du corps des femmes, de la fin de vie ou encore de la pédiatrie. "La Maladie de Sachs" est un livre d'une grande richesse et on sent que Martin Winckler, pour qui l'écriture est intimement liée à sa pratique de soignant, s'appuie sur ce qu'il a pu vivre dans son métier. Notamment des réflexions plus personnelles lorsqu'il était encore étudiant en médecine. L'empathie pour ses personnages transparait et comment souvent chez l'auteur, la question du soin et des formes qu'il revêt est centrale.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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la vie de tous les jours d'un médecin de campagne avec ses habitudes, les petites misères des uns et des autres, les mensonges, la pudeur, les mesquineries, et les petites victoires. un regard sur une population à travers leur médecin. belle photographie d'un village et ses habitants
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Au début, j'ai cru que je n'allais pas pouvoir le lire.
En effet, j'ai été très fortement déstabilisée et gênée par la forme de la narration.
Je m'explique : ce roman raconte le quotidien d'un médecin généraliste "de campagne", comme on dit, puisqu'il exerce dans un petit village, qui s'appelle Bruno Sachs.
Donc logiquement, je m'attendais à ce que ce soit le médecin qui parle.
Or, c'est tout le monde sauf le médecin.
Les chapitres sont très courts (d'une-demie page à 3 pages maximum), et chaque chapitre, c'est une personne différente : des patients principalement, mais aussi sa secrétaire, sa mère, sa femme de ménage, sa voisine, des commerçants du village, des confrères, des amis...
Mais ça encore, ce n'est pas le plus gênant.
Là où c'est très bizarre et où j'ai vraiment mis du temps à m'habituer, c'est que quand ils parlent du médecin, tous ces gens ne disent pas "il", mais "tu".
"Tu te lèves et me dis bonjour", "Tu me demandes de m'allonger", etc...
Et ceci, même quand ils le vouvoient quand ils lui parlent.
C'est-à-dire que dans les dialogues, ils le vouvoient, mais dans les passages narratifs, ils disent "tu" en parlant de lui.
C'est très perturbant, à la lecture, et j'ai bien cru que je n'arriverai pas à dépasser cela.
Et puis peu à peu je m'y suis faite, et quand on ne fait plus attention à cette originalité, c'est vraiment passionnant, et après, je n'arrivais plus à le lâcher.

Mais je persiste quand même à dire que ce "truc", de dire "tu" quand ils parlent du personnage principal, on aurait vraiment pu s'en passer. le roman y aurait gagné en clarté et moi, je me serais sentie plus à l'aise, ma lecture aurait été plus aisée, plus fluide. Alors que là, j'étais constamment en train de faire un effort pour me rappeler que ce n'était pas le médecin qui parlait, et que quand je lisais "tu", c'est au contraire de lui qu'on parlait.

Surtout que par la suite, il y a des chapitres qui sont des morceaux de "carnets" qu'écrit le médecin lui-même, donc là la narration change à nouveau (mais heureusement la police du texte aussi), d'autres chapitres où les gens qui parlent de Sachs en disant "il", et le pompon, c'est que sa compagne (qu'il rencontre à un moment donné au cours du livre) dit "vous" en parlant de lui.

Vraiment, la construction de ce roman (qui est en fait un témoignage romancé) est très bizarre et il faut faire un effort pour l'accepter.


Mais mis à part ça, ce livre était excellent et j'ai adoré ce médecin : non seulement il est bon, mais il est extrêmement humain, et je pense qu'on voudrait tous en avoir un comme ça. C'est un médecin "à l'ancienne", comme on en avait avant que les docteurs ne se déplacent plus ni la nuit ni les week-ends (donc jusqu'au début des années 1990, je pense), à l'époque où on n'était pas obligé d'attendre d'être à l'article de la mort pour faire le 15 et que le SAMU se déplace - éventuellement, s'ils ne vous envoient pas balader.

C'est un médecin qui a compris que son rôle ne s'arrêtait pas à poser un diagnostic et prescrire des médicaments, mais qu'il consistait parfois juste en écouter, tenir une main, rassurer, et calmer la douleur. Un médecin qui a également compris que souvent, très souvent, même, les maladies physiques de ses patients n'étaient que le reflet de leur mal-être, et qu'ils avaient autant besoin qu'on soigne leur âme que leur corps.

Ce genre de médecin comme on n'en fait plus, on pouvait aller le voir pour presque tout : il pouvait aussi bien vous faire des points de suture qu'un frotis vaginal ou un électrocardiogramme. Il ne vous envoyait voir un spécialiste que s'il y avait un problème sérieux, ou pour des examens plus poussés.

Ses consultations étaient extrêmement variées, et on ne s'ennuie jamais à la lecture de ce livre.

Par ailleurs, la galerie de personnages qui parcourent ce livre est aussi haute en couleur que criante de réalisme. Que ce soit dans leur description physique, dans leur façon de s'exprimer ou dans le rendu de leurs petites manies, on a l'impression de les voir prendre vie sous nos yeux et à force, de les connaître. Les portraits qui se dessinent au fil des pages les rendent touchants et attachants, malgré leurs côté parfois agaçants.

Enfin, malgré un côté sombre certain - à la limite du désespoir, parfois -, et ses doutes sur son métier, ce médecin dégage une telle humanité, une telle chaleur, un tel intérêt pour ses patients, qu'il m'a énormément touchée.

En conclusion, je dirai donc que malgré ses défauts de forme (qui n'empêchent pas le style d'être très bon), ce livre mérite vraiment le détour et je ne peux que le recommander à tous ceux que ce sujet intéresse. Car au-delà de ce quotidien de médecin généraliste, c'est à une vraie réflexion sur la Médecine en général qu'il nous invite, et j'ai adoré également cet aspect-là.


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[lecture interrompue]
D'habitude j'aime beaucoup Martin Winckler, mais là je n'ai vraiment pas accroché à cette forme: on a accès au vécu intérieur des patients, à leur regard sur le Dr Sachs.
Ce sont des petits morceaux de consultation, des brides de pensées...
j'ai décroché à la page 165/660
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Ce livre parle à chacun de ses lecteurs individuellement, à tous en même temps, mais surtout à son personnage central, le docteur Sachs, qui a trente-six ans, des cheveux qui ont toujours l'air d'avoir besoin d'un shampooing, une bienveillance sans limites et un côté un peu taciturne.



A chaque chapitre, c'est une nouvelle voix qui s'adresse à lui, le tutoie, l'interpelle, le supplie ou l'interroge. Il y les patients très malades, ceux qui croient l'être, ceux qui croient venir pour une raison mais s'avèrent être motivés par autre chose, ceux qui souffrent de douleurs fantômes, ceux qui viennent parler. Il y a sa voisine, sa secrétaire médicale, cette personne anonyme dans la salle d'attente que l'on a tous croisée à un moment ou à un autre dans sa vie, une vieille femme qui n'a d'autre maladie que celle de se croire malade, un collègue qui ne le comprend que la moitié du temps.



Tous apprécient les principes du docteur, la façon dont il prend le temps nécessaire pour chacun, dont il les considère comme des patients et non pas comme des clients, et le fait qu'il préférera toujours soigner plutôt que traiter qui que ce soit. Mais peu ont conscience de la complexité des conflits qui le troublent : ses idéaux de médecins contre la réalité d'une corporation plutôt consciente de ses propres intérêts que de ceux de sa patientèle, sa satisfaction professionnelle contre ses frustrations personnelles.


Sachs est aussi torturé qu'il est réfléchi dans son métier, et c'est ce décalage qu'illustrent ces 650 pages d'une intelligence rare. On atteint des sommets en termes d'incarnation : réussir à incarner plus d'une centaine de personnages différents - à la première personne, et en l'espace de quelques pages à peine à chaque fois - relève de la prouesse littéraire. A chaque nouveau chapitre, c'est avec un intérêt renouvelé que le lecteur cerne au fil des réflexions le personnage auquel il se trouve confronté. Vieux ronchon, jeune idéaliste, malade chronique ou néophyte du jargon médical, parent débordé ou veuf isolé, tous reflètent des questionnements universels sur la maladie, la mort, ce qui compte dans l'existence ou du moins ce qui devrait compter, tous donnent aussi à voir la vie d'un petit village, la réalité des déserts médicaux.


C'est un roman splendide, dense, que l'on découvre par petits bouts pour bien en savourer la richesse et la diversité. On ne peut que comprendre, au vu de la diversité des modes de narration, des formats, des personnages et des thématiques, pourquoi ce roman paru il y a 20 ans déjà demeure une référence, un de ces ouvrages que l'on se recommande avec ferveur au bouche-à-oreille et qui a fait un passage sur la table de chevet d'un grand nombre de lecteurs. On ne peut que saluer la sensibilité incroyable d'un écrivain indéniablement présent à travers la pertinence de son raisonnement, mais qui sait s'effacer pour laisser toute leur place à ses personnages, et la flexibilité de sa plume, qui se prête aussi bien aux soliloques sans queue ni tête de ceux qui commencent un peu à perdre la tête qu'aux raisonnements scientifiques ou aux plaintes les plus déconstruites.



Je ne saurais trop que vous recommander ce petit pavé, qui illustre d'une façon aussi unique que mémorable le sens du mot "humanité", ainsi que celle d'un autre roman de l'auteur que j'ai relu récemment et qui m'a une nouvelle fois profondément marquée, le Choeur des Femmes, avec de nouveaux personnages incroyablement vrais et touchants, de nouvelles histoires toutes simples et tellement justes, de nouveaux propos nécessaires et brûlants d'actualité sur ce qu'est la médecine, ce qu'elle devrait être, ce qu'elle pourrait être.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Bruno Sachs est médecin généraliste dans un petit village, retranché sur lui même, il s'engouffre et se laisse aspirer par sa profession... Toujours à l'écoute, de tous et pourtant!
On entend la voix des patients, des gens qui l'entourent, on le découvre peu à peu et puis on le décrypte aussi grâce à ses écrits, ses réflexions, ses fictions, consciencieusement notés dans ses carnets... Et là, on découvre un homme en colère, un homme qui souffre, angoissé... On prend de plein fouet, l'horreur de certaines pratiques médicales. Heureusement aujourd'hui, les choses ont évolué et Martin Winckler y est certainement pour quelque chose. Souhaitons que son dernier livre fasse également bouger les pratiques d''accompagnement de fin de vie !
Bref, j'ai encore une fois adoré! Parfois émue aux larmes, parfois souriante...
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