Infinite Crisis se poursuit avec ce tome 3, toujours aussi captivant.
On est apparemment toujours dans la publication des miniséries préalables à la crise elle-même, et c'est peut-être la meilleure partie car on a le temps de s'attacher à des personnages célèbres ou méconnus. Plus tard, on aura tellement de personnages à gérer que ça risque d'être compliqué de se focaliser sur l'un ou l'autre.
« Jour de Vengeance » raconte comment le Spectre, cet être ultimement puissant censé incarner le principe de la colère divine, perd le sens même de sa mission et se laisse convaincre par un autre être surpuissant nommé Eclipso qu'il est temps de soigner le mal à la racine et, pour cela, d'éliminer toute magie de l'Univers. le Spectre nettoie les plus gros morceaux et le menu fretin de la magie va se réfugier dans le bar de l'oubli, un endroit glauque où les mages viennent boire un coup pour se détendre. Là, une équipe de seconds couteaux se forme pour tenter la mission suicide : neutraliser le Spectre ; des gars et des filles dont je n'ai jamais entendu parler : le Loqueteux, l'Enchanteresse, un chimpanzé qui parle habillé en Sherlock Holmes ( ?,etc.
Chaque épisode est conté par les yeux d'un des membres de l'équipe, aux aspirations et affres si différentes, tellement humains malgré leurs dons bizarres, et carrément téméraires d'affronter ce monstre de puissance qu'est le Spectre. Ils sont parfois suffisamment détendus pour se vanner les uns les autres (surtout le chimpanzé qui possède un humour stylé Tyrion Lannister) ; ça les aide à désamorcer la peur qui doit les étreindre. le dessin de Justiniano n'est pas la perfection mais il est punchy à souhait et donc bien à l'aise dans les scènes de bataille.
« Crise de Conscience » reprend les problèmes éthiques de la Ligue de Justice là où la superbe minisérie « Crise d'identité » les avait laissés. En gros certains membres de la JLA avaient effacé les souvenirs de plusieurs Vilains qui connaissaient les identités secrètes des héros. Entre le risque encouru par leurs proches et l'horreur de cet effacement, ils avaient choisi, et la plupart en faisaient des cauchemars jusqu'à aujourd'hui.
Ici, rebelote ! Les Vilains retrouvent la mémoire (pas tout seuls hein, on les aide !) et décident de se venger sur les proches des héros. Ils ne gagnent pas et la question se repose : faut-il leur re-supprimer la mémoire ? A nouveau les discussions et les disputes opposent les héros. Au final tout repose sur Zaltana qui est la seule à pouvoir réaliser l'opération (c'était déjà elle auparavant, et elle s'en mordait les doigts depuis). Que va-t-elle choisir ?
Le scénar est de l'étonnant
Geoff Johns et le dessin de qualité de
Chris Batista. La série constitue un très bon opus qui pose une question éthique ardue mais j'ai quand même un peu l'impression d'une redite par rapport à « Crise d'Identité ».
A la fin de l'album, on voit J'onn J'onzz commencer à rassembler les morceaux de toutes les miniséries, se douter d'un truc pas clair, puis crier de frayeur en apercevant un gars qu'on ne voit pas et qui lui dit « je sais », et le QG de la Ligue exploser.
Damned !!!