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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un recueil de nouvelles se passant dans le Wyoming ou le Montana, voire le Texas... A la lecture de ce livre, le premier de l'auteur, évidemment on pense à Jim Harrison, cité en quatrième de couverture, car le ton et les thèmes sont très parents : la solitude masculine (les femmes ne sont là que pour être quittées ou être des maîtresses), les grands espaces, la quête d'un but dans des vies bancales, la compagnie des chiens, la société américaine de ces états rudes, immenses, aux portes battantes qui claquent, aux pick-up qui polluent, aux rades cradingues où on fume la clope en repoussant le moment de rentrer dans sa caravane déglinguée... Bref, une ambiance qui m'a beaucoup plu (car je suis fan de l'école du Montana, alors forcément...), avec un réel talent pour brosser rapidement des portraits crédibles.

Le format de la nouvelle n'est toutefois pas ce que je préfère et j'ai hâte de voir ce que Callan Wink "donnerait" sur un roman ; en effet, je n'ai pas toujours aimé sa façon de traiter la chute de ses textes, pas assez percutante à mon goût. Par contre, j'ai aimé le fait que cette lecture me replonge dans d'agréables lectures passées (j'ai pensé aux nouvelles de Annie Proulx, de Russel Banks, mais aussi aux romans de Ron Rash, de Wallace Stegner...) ; autant d'éléments qui font de cette lecture une belle découverte, et le plaisir de découvrir une jeune plume qui rappelle les "classiques". Merci à Babelio et à Albin Michel pour le partage de ce roman !
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Né dans le Michigan en 1984, Callan Wink vit aujourd'hui à Livingston, dans le Montana, où il est guide de pêche à la mouche. Il a fait sensation en 2011 en étant le plus jeune auteur à publier une nouvelle dans le New Yorker. Son premier livre, Courir au clair de lune avec un chien volé, vient de paraître. Il s'agit d'un recueil de neuf nouvelles.
Il est toujours difficile de chroniquer un recueil de nouvelles car je ne vais pas vous faire un topo sur chacune, ce serait trop long et ça vous gâcherait votre lecture. Tout ce que je peux vous dire de ces intrigues qui se déroulent dans le Montana, c'est qu'il y a un tueur de chats, une reconstitution de la dernière bataille de Custer, la mort de Mexicains sans papiers sur un chantier… mais tout cela n'est pas très important, d'ailleurs ce ne sont que des détails à l'intérieur des nouvelles elles-mêmes.
L'intérêt du bouquin réside dans son écriture et plus précisément, dans l'état dans lequel elle plonge le lecteur. L'écriture est « douce », les textes ne jouent pas sur un effet de chute finale, souvent le temps ultime reste comme en suspens. Ajoutant une note à une certaine mélancolie devant le monde alentour, comme si l'auteur s'interrogeait sur la vacuité de la vie, en proie à un tourment existentiel mal identifié.
Plusieurs fois il fait dire à ses personnages, « on ne peut s'empêcher d'imaginer combien les choses auraient pu être différentes » (Moïse au pays des indiens Crows) ou encore, « sa vie aurait pu prendre un autre tour » (Regarder en arrière), et c'est le point commun à tous ces textes, cette fatalité ou ce coup du sort qui fait que nos vies basculent d'un côté ou d'un autre, sur un détail ou un rien. En conséquence, les personnages de Callan Wink n'en sont que plus touchants.
Un premier ouvrage très intéressant qui peut laisser espérer mieux encore dans le futur.
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Une lecture rapide, pas inintéressante, car l'écriture est fluide, parfois poétique. Pourtant quasiment aucune de ces nouvelles une fois le livre refermé ne m'est restée en tête, à part la première.
Ce n'est pas une déception du tout car j'ai apprécié de les lire sur le moment, mais émotionnellement parlant il ne m'en reste presque rien.
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« Des nouvelles vraiment impressionnantes, dont les personnages m'ont habité longtemps. » Jim Harrison

Salué par le maître Jim Harrison et par Thomas McGuane, Callan Wink est un jeune auteur qui fait preuve dans ce premier recueil de nouvelles d'une profondeur d'analyse prometteuse.

Il met en scène des protagonistes souvent divisés entre le poids des responsabilités et l'envie de liberté. Perry, le héros de Une autre dernière bataille, trompe sa femme atteinte d'un cancer avec une jeune indienne crow une fois par an, dans Exotisme, James est un professeur perdu qui part vers la liberté pendant les vacances d'été. Son frère quant à lui a fait le choix d'une vie de famille rangée. Comme dans la symétrie d'un jeu de miroirs l'un envie le mode de vie de l'autre :

""J'aimerais juste pouvoir me barrer quand l'envie m'en prend, aller vivre sur un ranch, réparer des clôtures, baiser des femmes que je viens de rencontrer et boire de la bière toute la journée."

James s'esclaffa; "Ne me tente pas, mon vieux. J'échangerais ma place contre la tienne sans l'ombre d'une hésitation. Enfiler tes chaussons. Boire ton bourbon de luxe. Profiter de ton compte en banque. Etrangler ta femme."" p. 139

Certains font les mauvais choix ou s'interrogent longtemps sur la pertinence des dits choix. Ainsi, pour avoir voulu courir après le profit, Rand, entrepreneur zélé, en a trop demandé à ses ouvriers, jusqu'à la catastrophe, un soir de Noël (La danse du soleil). de fait, les rapports familiaux sont souvent complexes et les jeunes errent désoeuvrés dans une vie qui les dépasse, face à des attentes frustrantes (Les respiriens, Dérapage et Moïse au pays des indiens crows)

Car chacun lutte comme il peut contre une solitude qui s'attache d'un peu trop près à leurs pas à l'image de cette éleveuse de boeufs texans dans Regarder en arrière.

Mes réticences : Si ces textes sont forts, il manque encore un petit supplément d'âme que l'on espère trouver dans les oeuvres futures de ce jeune auteur...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Je me suis lancée dans cette lecture en confiance grâce aux critiques positives lues ici et là... en plus le format "nouvelles" me plait bien le plus souvent.

Mais une chose aurait dû me mettre la puce à l'oreille : Jim Harrison en dit beaucoup de bien... et... je n'aime pas les romans de Jim Harrison (je n'ai peut-être pas lu les bons)...
Ici heureusement, contrairement à ce que j'ai récemment lu de Harrison, pas de "provocation" gratuite vis à vis du lecteur, pas d'envie de choquer, pas de type qui passe son temps à manger/boire, à avoir envie de manger/boire, à dire qu'il mange/boit, à se préparer à manger/boire, à rêver de ce qu'il a mangé/bu ou qui passe son temps à sauter sur toutes les petites nanas qui passent, à avoir envie de les sauter, à rêver qu'ils les saute, à être frustrer de ne pas les sauter... ou qui passe son temps à pêcher, à avoir envie de pêcher, à...

Des nouvelles où la galerie de personnage pourrait être touchante mais où ni l'écriture ni les histoires, ni les personnages ne m'ont marquée ou agréablement surprise. J'ai lu ce recueil de nouvelles sur une longue période et je ne me souviens déjà plus des premières histoires...
Des nouvelles un peu trop longues à mon goût pour posséder ce concentré d'émotions propre à ce genre de littérature.

Je ne dois pas être le bon public pour cette littérature américaine qui me donne l'impression de s'écouter écrire et de finalement n'avoir pas grand chose à dire.
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Je n'ai toujours pas compris pourquoi je suis resté à côté de Courir au clair de lune avec un chien volé. Dans la lignée des grands écrivains américains du Montana, Callan Wink aborde dans ses nouvelles les mêmes thèmes : des grands espaces, de la pêche, les types paumés, des mobiles homes...

Il est indéniable que Wink possède une habileté pour les descriptions, il remarque les moindres détails et fait des trouvailles sans arrêt. Il a la technique. À plusieurs reprises, on s'étonne même que Wink en connaisse autant sur tout, mais au fil des pages, certains détails cloches, certaines réflexions sont simplistes, certains détours m'ont ennuyé. Wink fait d'ailleurs un grand usage de digressions, certaines sont habiles, mais parfois, elles nous amènent loin du sujet.

Par exemple, les premières lignes nous amènent un sujet, un homme qui est responsable de la mort de quatre hommes, et au fil de plusieurs digressions, on se trouve ailleurs, avec des indiens qui dansent en rond. Ce procédé se retrouve dans presque toutes les nouvelles. On débute à un endroit, et on termine complètement ailleurs, dans un moment en suspens, pas de chute, contemplatif, à regarder le paysage.

Je suis contrarié, car Courir au clair de lune avec un chien volé n'était pas mauvais, aurait dû même me plaire, mais je suis resté à côté. Il m'a manqué quelque chose.
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