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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La découverte d'un nouvel auteur a toujours pour moi quelque chose de magique.
Quand cet écrivain est totalement inconnu du monde littéraire surtout en France et que l'on me demande de lire et de faire une critique sur son premier livre, là je me pose une question: "vais-je être à la hauteur."
" Courir au clair de lune avec un chien volé" déjà le titre est quelque peu déroutant. Dans ce recueil on trouve neuf nouvelles, Callan Wink nous invite au voyage, un petit tour dans le Montana et le Wyoming. On pense bien sur à Jim Harrison. Les thèmes abordés, l'amour, la solitude, le temps qui passe, la détresse et bien sur la liberté.
Dans ce recueil il y a des histoires qui me touche comme " montée des eaux" " la danse du soleil" , des histoires qui me parle comme dérapage " et d'autres qui nous renvoient à nous même" regarder en arrière" ou Moïse au pays des indiens Crows".
Big Jim s'en est allé en 2016 laissant une place dans l'école du Montana" Callan Wink sera-t-il le prochain sociétaire, est-ce le renouveau littéraire, la nouvelle vague du naturewriting ? je pense que oui.
merci à babelio , terres d'Amérique, et Albin Michel pour ce cadeau.
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Silence. Aucun bruit ne s'envole de ces terres, lointaines contrées perdus dans la solitude des espaces et le silence qui se perd au-delà de l'horizon. Je n'entends que la complainte du vent venu mourir dans ces lieux sauvages que les autorités ont appelé Montana ou Wisconsin. Peu importe la frontière de l'état, lorsque je lève les yeux, je vois cette lune, clair de lune, blue moon, et ses étoiles qui scintillent tout autour. Dire que le silence est complet serait injuste et même irrespectueux envers mes compagnons nocturnes de ce soir, bêtes à poil, loups et coyotes hurlant à la mort aussi leur peine et leur solitude.

Et je suis bien, là, assis dans mon rockin' chair, rock in my ranch. Une guitare, une petite bière ou une bouteille de rye, un roman millésimé littérature de l'ouest, « Terres d'Amérique ». Les sabots dans la bouse, l'odeur du vrai ouest sauvage en prime. Walk on the Wild Side. Sauvages, comme des petites nouvelles tristes et sombres de l'Amérique profonde. Prendre même la route Sixty-Six, une boite de Huit-Six entre tes cuisses, descendre même jusqu'au Texas, y perdre son stetson envolé par la poussière et le retrouver sur la tête de Kris Kristofferson ou de Townes van Zandt. J'entends, tout au long de ces nouvelles, des mélodies country sans artifice, peines de coeur, grandeurs d'une solitude.

Sans faire de bruit pour ne pas altérer le silence de la nuit, je tourne les pages sans envie de faire de pauses. Ou si, justement... Si l'entrain m'attire, j'ai envie de prendre mon temps, d'y savourer chaque nouvelle comme on savoure un BBQ Ribs sorti du feu, d'y tremper mes lèvres comme si c'était la dernière bière qui accompagnait ma putain de vie, d'y entendre la musique d'une brochette de marshmallows roses crépitant de bonheur sur un feu de camp au milieu d'une nature vidée de nature humaine. Images éculées d'une certaine Amérique, certes, mais que je contemple entre les lignes, comme des lignes de pêches alignées sur le Bighorn Reservoir. Prendre son temps pour pêcher le bonheur.

Est-ce qu'il y a quelque chose de plus beau que de se retrouver seul, au bord de ce lac, entouré d'une nappe de brouillard et de silence, d'attendre que le soleil se lève – ou se couche -, et de feuilleter des histoires à la Thomas McGuane ou à la Jim Harrison. Et puis, ce soir, au clair de lune, c'est un nouvel auteur que je découvre, du talent dans un premier recueil de ses contes, sauvages et américains, au coeur de l'Amérique et des réserves indiennes, Callan Wink. Un auteur qui a illuminé ma lecture, jeune écrivain que je suivrai encore, s'il veut toujours m'embarquer dans ces grands espaces, car ce recueil est aussi bon qu'un sandwich au saucisson avec une bière fraîche, le clapotis de l'eau noire berçant une vie de silence sous le clair de lune.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Neuf , tout neuf ce jeune talent !
Neuf aussi le nombre de nouvelles de son premier ouvrage ...
" Courir au clair de lune avec un chien volé " : c'est la première histoire qui va donner son titre à cet ouvrage ,énigmatique à souhait , on s'attend à du déjanté mais très vite le ton est donné et on sait que l'on va vers des horizons d'humanité, de tendresse et de sensibilité.
Puis, les textes vont se succéder pour dénoncer la cruauté, la bêtise ,le pouvoir ,les inégalités sociales ou encore les problèmes familiaux.

A travers une peinture de l'Amérique profonde aux multiples nuances , Callan Wink aime à donner de la puissance aux héros du quotidien avec une diversité de tons et de styles aussi.
Les personnages trahissent un auteur lucide, critique ,parfois désabusé : le ton peut être doux-amer ou sarcastique mais à d'autres moments , la nature aidant ,on retrouve le poète et le texte redevient symphonie au coeur du Montana ou du Wyoming .

Si les nouvelles offrent un thème bien différent, à chaque fois , j'ai eu l'impression d'assister à une éclosion, une naissance, celle d'un écrivain qui laisse jaillir une révolte juvénile longtemps contenue et qui après maturation a enfin trouvé le ton juste pour s'exprimer avec puissance , tendresse ou sensibilité.

Tous les textes sont servis par une belle écriture .Certains vont se distinguer par une forme particulièrement subtile qui consiste à ménager le suspens dans la banalité du quotidien .
D'autres nés de l'introspection vont briller par la force des symboles.
D'autres encore inspirent le respect par leur profondeur ,témoins d'une grande maturité (je pense au thème du deuil par exemple )
D'autres récits auront vocation de rappels historiques comme la bataille de Little Bighorn ou d'évocation de la diversité en présentant des coutumes et croyances indiennes.

Mais, malgré de bonnes résolutions, j'avoue avoir manqué de neutralité : je n'ai pas pu éviter des comparaisons !
Voilà : ici ,j'ai" reconnu " du Benchetrit ! et j'ai imaginé un petit court-métrage d'art et d'essai de telle histoire : à vous de trouver laquelle !
Là, tiens, on dirait du Ron Rash !
Et là, non c'est plutôt David Vann avec sa problématique père-fils , et si c'était Pete From ?
Inévitable donc, mais c'est un ressenti tout à fait personnel bien sûr !
Mais j'ai surtout été sensible à l'un des éléments biographiques de l'auteur qui révèle que c'est un disciple de Jim Harrison et pour une fois , la quatrième de couverture n'a pas exagéré en rapportant les paroles du maître dans un but marketing :" Des nouvelles vraiment impressionnantes, dont les personnages m'ont habité longtemps "

Très prometteur ce jeune auteur déjà talentueux ,qui a des maîtres, qui apprend de ses pairs !
Toutes les nouvelles m'ont plu, je n'en ai pas de préférée.
Alors, bien sûr, je ne manquerai pas de le suivre et pour une fois, aucune critique négative ne me vient à l'esprit , c'est rare !
Cependant,j'ai un souhait: le prochain Callan Wink sera peut-être un roman, une longue histoire qui nous emporte longtemps ?
En attendant,je souhaite une belle course à cet auteur, en pleine lumière cette fois avec un succès qu'il n'aura pas volé !

Après cet excellent moment de lecture, il me reste à remercier les éditions Albin Michel et Masse Critique pour m'avoir permis cette belle découverte.
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Depuis quelques temps, sans savoir précisément pourquoi, j'ai envie de lire des recueils de nouvelles. Alors, entre deux pavés, j'ai sorti "COURIR AU CLAIR DE LUNE AVEC UN CHIEN VOLÉ" de ma PAL...

... et c'est de la bombe !

Ces 9 nouvelles sont tellement bien construites et racontées qu'on les ressent chacune comme un roman. L'écriture de Callan Wink est très cinématographique et c'est peut-être aussi ce qui explique la facilité avec laquelle on rentre dans l'univers de ses histoires.

J'ai adoré chaque nouvelle... même celle qui est plutôt cruelle pour les amoureux des chats.

Et un grand merci à Michel Lederer pour avoir magnifiquement traduit chaque texte de ce recueil.

PS : Callan Wink vient de sortir un roman qui a pour titre "Augustus"... et je pense que c'est la suite de la nouvelle ayant pour titre "Les respiriens" (celle des chats)

PS2 : Il n'est jamais trop tard pour lire un poche mis à l'honneur sur le #PicaboRiverBookClub par Leatouchbook
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COURIR AU CLAIR DE LUNE AVEC UN CHIEN VOLÉ
de Callan Wink (traduit par Michel Lederer)

GF : Éditions Albin Michel
Poche : le Livre de Poche


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Les nouvelles de ce recueil ont une saveur familière et Jim Harrison n'aurait pas renié les enfants qui ont suivi son sillon tracé près des torrents du Montana. Curieux que dans ce pays on élève des vaches et on cultive les mots avec autant d'ardeur qu'on pêche la truite. Question de climat sans doute !
Callan Wink nous livre ici des parcelles de vie simples dans cet environnement majestueux. Juste une petite incursion au Texas, histoire de brocarder légèrement la manière de parler totalement incompréhensible de ses habitants, fait office de pause réflexive à l'un de ses héros indécis .
Il est question de ruptures, de deuil, de maladie, de prison, d'amours finissantes, de relations familiales…que d'instants loupés avec les proches ! On y parle aussi du travail, celui des ouvriers, des fermiers, ou même de la névrose des profs…un cocktail de vie quotidienne en somme, entre contraintes et rêves, sans grandes passions, avec le poids de la solitude, des regrets, et le sentiment amer d'être mal aimé .
Chaque nouvelle nous fait entrer dans une histoire déjà commencée, et nous quittons les personnages alors que rien ou presque n'est résolu . C'était une porte entrouverte, et en peu de mots est croquée une modeste existence avec ses tensions. Pas la peine d'imaginer chemin faisant quoique ce soit pour l'avenir des personnages, l'auteur vous emmène ailleurs, et vous plante là au milieu de nulle part, avec malice. Il manie bien le verbe, et sa langue que restitue son traducteur nous surprend avec des images savoureuses.
Sans être vraiment novateur, ni transgressif comme big Jim, sans être fade non plus, avec une tonalité légèrement distante, et douce amère, Callan Wink nous parle de son Amérique à mille lieux des métropoles hyperactives et conquérantes, là où sous le ciel étoilé, au milieu des arbres, près des eaux vives, au contact d'animaux se pose de façon plus évidente la question universelle du sens de la vie, et de l'humanité .
C'était une découverte intéressante. Je remercie Babelio et Albin Michel pour ce moment privilégié. Belle rentrée littéraire pour la littérature américaine !







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Dans le Montana, la solitude que tout humain peut ressentir est exacerbée par la nature sauvage et les grands espaces nus. Mais les personnages de Callan Wink s'y accommodent, un peu comme s'il n'y avait jamais rien eu d'autre. New York, San Francisco et Chicago sont loin du Montana, un autre monde, une autre Amérique; Celle de Jim Harrison, que le jeune auteur a rencontré lors d'une excursion de pêche, et qui a encensé ce premier recueil de nouvelles.
J'adhère tout-à-fait à son éloge: les personnages - masculins pour la plupart - restent longtemps en mémoire. Chacune des nouvelles est habitée par une atmosphère et des sensations très fortes, auxquelles on s'identifie tout de suite. L'écriture est travaillée, empathique et belle, et les nouvelles ne se terminent jamais comme on pourrait l'imaginer, en fait elles ne se terminent pas tout court.
Callan Wink tourne autour du thème de la solitude, du conflit entre père et fils, des relations familiales et conjugales difficiles, pleines de non-dit et malgré les amertumes que traversent les personnages, malgré un univers de pick-up, cannettes de bière, parties de pêche et armes à feu, la narration n'est jamais vulgaire. Il y a, oui, de la violence, une certaine sauvagerie parfois, mais la présence compassionnelle de l'auteur adoucit les évènements.

Callan Wink écrit actuellement son premier roman, difficilement dit-il. Je pense le suivre.
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« Sid dormait nu. Depuis tout petit. S'habiller pour se coucher lui paraissait curieusement redondant, comme porter des sous-vêtements sous ses sous-vêtements, quelque chose de ce genre. Il avait dormi ainsi toute sa vie d'adulte, et c'est pourquoi il courait maintenant pieds nus et cul nu sur le grès coupant, loin au-dessus des lumières de la ville. Il était deux heures du matin passées, par une nuit de juin fraîche si bien éclairée par une lune gibbeuse et branlante qu'il distinguait le dépôt de chemin de fer en contrebas – les rails qui s'entrecroisaient, une pile énorme et instable de vieilles traverses, la cheminée de l'incinérateur. Il était en nage, mais il savait que dès qu'il ne pourrait plus courir, il sentirait le froid. Quant à ce qui arriverait ensuite, il l'ignorait. »
Un homme qui court nu avec un chien volé, donc, laissant derrière lui les empreintes sanglantes de ses pieds tailladés par la roche tandis que vrombit le moteur d'un quad. Un jeune homme décidé à passer son brevet de secouriste et qui, avec la femme plus âgée dont il partage en partie la vie, lutte contre une rivière en crue. Un homme qui incarne Custer lors d'une reconstitution de Little Big Horn et en profite pour retrouver chaque année sa maîtresse indienne. le fils d'un fermier chargé de tuer les chats qui peuplent la grange. Un professeur imaginant peut-être refaire sa vie comme employé d'un ranch peuplé d'animaux exotiques. Un entrepreneur responsable de la mort de ses ouvriers mexicains. Un adolescent qui sort de prison et retrouve la maison de son grand-père. Un père et son fils à la recherche du site de Little Big Horn. Une femme qui retrouve un des boeufs de son ranch abattu et trainé sur son allée.
Du Montana au Texas, Callan Wink, en neuf nouvelles, raconte des vies ordinaires qui prennent des tournants inattendus – rarement pour le meilleur – et, surtout porte la voix de personnages déçus. Déçus par la vie qui s'offre à eux, déçus par eux-mêmes ou déçus par les autres. Malgré le choc parfois de la fatalité, certains se débattent et tentent de s'extraire du bourbier dans lequel ils ont la sensation de s'enfoncer. D'autres lâchent prise, pour le meilleur, pour le pire, ou juste pour rien du tout. En l'espace de ces neuf récits qui forment un ensemble d'une belle cohérence, Wink arrive à conjuguer avec une plume fine, précise et volontiers poétique ces histoires d'hommes et de femmes, de couples, de pères et de fils, et la rigueur des lieux où elles se déroulent. Cette dernière fait toujours échos aux sentiments et au sensations des personnages et les accroche à ce pays, parfois contre leur gré. C'est le flot d'une rivière, des tortues mangeant un cadavre, le froid mordant d'une vallée désertique en hiver, de jeunes pins piétinés où les arêtes acérées de cailloux qui lient, parfois contre leur gré, parfois aussi en toute conscience, ces vies à ces endroits, où qui les révèlent à elles-mêmes.
Il y a bien entendu dans tout cela une évidente religiosité, mais une religiosité bâtarde marquée surtout par l'absence de Dieu et l'omniprésence d'une roue de la destinée qui a une malheureuse tendance à se voiler. Il y a donc des drames, des tragédies, des sorties de route… mais aussi et surtout des gens qui tentent simplement de vivre, sans noblesse particulière, sans haine non plus et sans que Callan Wink ne cherche à leur faire porter un quelconque message. La vie, en fait, contée avec un indéniable talent.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ce qui frappe tout d'abord dès les premières lignes de Callan Wink, c'est le style ! Et j'ajouterais la traduction, puisque ces phrases qui sonnent si juste, qui disent tant de choses en si peu de mots doivent forcément un peu au traducteur.
La première nouvelle, au titre mystérieux, voit un jeune homme courir nu au clair de lune avec le chien qu'il a libéré de son propriétaire. Malheureusement, il s'agit d'une sorte de malfrat local, et lui et son sbire poursuivent le libérateur. Dans une autre nouvelle, un homme revient chaque année à la reconstitution de la bataille de Little Big Horn, et y retrouve aussi une femme. Un jeune garçon est tiraillé entre son père et sa mère, un jeune ambulancier cherche quoi faire de sa vie, un professeur manquant de motivation passe ses vacances loin de chez lui, dans un ranch plutôt insolite, une veuve se demande si elle doit affronter son beau-fils vindicatif…
Des textes denses et prenants où il est question des choix que l'on fait et de leurs conséquences, dans des situations qui peuvent sembler quotidiennes mais qui cachent à coup sûr une rupture, un déménagement, un deuil…

« Il déballait alors son sandwich et buvait une bière en contemplant les stries anarchiques sur les parois de grès du canyon et en inventant des existences aux quatre hommes qu'il avait tués. »
Avouez qu'un auteur capable d'écrire de telles phrases mérite toute notre attention, non ? En général, lire des nouvelles demande plus de concentration que lire un roman, mais la satisfaction retirée est plus grande, si des liens se créent entre les textes, qui permettent de repérer des thèmes ou des préoccupations chers à l'auteur. Ici, ce que montrent bien les dialogues, ce sont certaines formes d'incompréhension, au sein d'un couple, d'une famille… La nature et la vie animale sont des thèmes qui reviennent également, on sent qu'ils concernent l'auteur, et je n'ai pas manqué non plus de me délecter des paysages et de l'atmosphère brute du Montana.
Après ces neuf nouvelles, noires, mais avec une forme de sensibilité qui fait qu'elles gardent une certaine lumière, les romans m'ont semblé tout à coup bien plats, et tellement étirés en longueur… Entre Raymond Carver et Jim Harrison, un jeune auteur à découvrir et à suivre de près !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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N'attendez pas de ces nouvelles les traditionnelles chutes qui auraient pu les clôturer...Ici, souvent, elles se concluent, comme ça, l'air de rien, comme laissant flotter un souvenir derrière elles. Elles n'offrent pas de "morale", pas de bouleversements, et chaque fois, j'ai regretté qu'elles ne soient pas le début d'un roman.

Ça renforce la sensation d'avoir rencontrer des gens presque ordinaires, aux vies émaillées de petits soucis mais surtout baignées d'amour d'une façon ou d'une autre, de beaucoup de tendresse. Même pour cet ado qui coupe les queues des chats...

J'ai beaucoup aimé les personnages, de Terry l'ado en prison à Lauren l'héroïne de la dernière nouvelle ("Regarder en arrière"), il y a beaucoup d'humanité en chacun d'eux, y compris dans leurs bizarreries (Sid, celui qui court nu sous la lune !).
Malgré leurs blessures, leurs déceptions, leurs dérapages ou leurs frustrations, il y a beaucoup de douceur et de lumière entre ces lignes. ce sont tous des cabossés, des déçus de la vie, des gens qui parfois ont encore un brin d'espoir en quelque chose qu'ils ne déterminent pas.
Pas de violence, pas de misère exacerbée, pas de pathos, mais simplement des vies entre deux eaux, entre renoncement et entêtement.

La très belle plume de l'auteur ne gâche rien, la prose est directe, maintient le plaisir de pages en pages et j'aimerais beaucoup que Callan Wink nous offre un roman avec tous ces atouts !
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Callan Wink est indéniablement un des auteurs les plus prometteurs de ce siècle (oui du siècle!). Avec un seul recueil de nouvelles il vient de s'imposer comme un incontournable, un prodige des mots.

Courir au clair de lune avec un chien volé est sûrement une de mes plus belles lectures de l'année, un des meilleurs recueils de nouvelles de tous les temps. La collection Terres d'Amérique publie des merveilles et réussit toujours à découvrir des écrivains formidables dès leurs premières oeuvres. Si au départ je n'étais pas une grande adepte du genre de la nouvelle c'est avec cette collection, c'est avec le Paradis des animaux de David James Poissant que j'ai compris à quel point ce genre littéraire était incroyable. Ce recueil fait partie de ces pépites, je vous le conseille : que vous aimiez ou non les nouvelles, vous allez adorer ce livre.

Callan Wink est le témoin d'une époque, il réussit avec brio à décrire des instants de vie, des moments cruciaux de l'existence tout en sublimant les paysages du Montana. En quelques pages il arrive à dépeindre un lieu, à approfondir la personnalité de ses personnages, à offrir les mots, à donner de la puissance, de la poésie à chaque histoire. Toutes les nouvelles sont aussi excellentes les unes que les autres. C'est très rare d'avoir un recueil aussi accompli, aussi parfait, aussi équilibré.

Ce sont des récits percutants et extrêmement sincères, Callan Wink donne la parole à des êtres ordinaires qui deviennent extraordinaires du fait de sa prose (et bravo au traducteur!). Je ne trouve pas les mots pour vous expliquer à quel point j'ai aimé ce livre, à quel point je suis admirative de ce talent à l'état brut, à quel point j'ai hâte de lire sa prochaine oeuvre, à quel point ce livre est impressionnant.

En définitive, lisez-le. Vous comprendrez immédiatement que vous êtes en présence d'un très grand écrivain.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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