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Citations sur Les Guérillères (35)

Elles disent, tu es domestiquée, gavée, comme les oies dans la cour du fermier qui les engraisse. Elles disent, tu te pavanes, tu n’as d’autre souci que de jouir des biens que te dispensent des maîtres, soucieux de ton bien-être tant qu’ils y sont intéressés. Elles disent, il n’y a pas plus spectacle affligeant que celui des esclaves qui se complaisent dans leur état de servitude. Elles disent, tu es loin d’avoir la fierté des oiselles sauvages qui lorsqu’on les a emprisonnées refusent de couver leurs œufs. Elles disent, prends exemple sur les oiselles sauvages qui, si elles s’accouplent avec les mâles pour tromper leur ennui, refusent de se reproduire tant qu’elles ne sont pas en liberté.
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Et - raisonne, explique-toi raconte toi - si le bonheur c’est la possession de quelque chose, alors tends à ce bonheur souverain - mourir.
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Elles disent, tu es rapide comme Gurada la messagère, aux ailes et aux pattes d'hirondelle, qui a dérobé au ciel l'ambroisie et le feu. Elles disent, tu peux comme Esée dérober le pouvoir sur la vie et la mort et devenir comme elle universelle. Elles disent, tu t'avances avec le disque du soleil sur la tête, comme Othar au visage doré qui représente l'amour et la mort. Elles disent, dans ta colère, tu exhortes Out, qui tient le ciel et dont les doigts touchent la terre, à crever la voûte céleste. Elles disent, comme Itaura vaincue, tu réajustes les deux moitiés de ton corps, ciel et terre, debout tu vas en hurlant, en créant des monstres à chaque pas. Elles disent, tu sautes sur les cadavres, les yeux injectés de sang, la langue tirée, les dents en crocs, les paumes des mains rouges, les épaules ruisselant de sang, portant des colliers de crânes, des cadavres à tes oreilles, des guirlandes de serpents autour de tes bras, tu sautes sur les cadavres.
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De l'armée de Sporphyre il est dit qu'elle s'avance comme Koo, superbe, féroce, chevauchant un tigre, belle de visage. Elles disent de l'armée de Wou qu'elle est toujours sur pied de guerre comme Sseu-Kouan aux onze têtes, aux multiples bras, qui porte un œil sur chacune de ses paumes.
Celles de Perségame vont par plusieurs, semant le désordre et la confusion, déchaînant autour d'elles le désir de l'orgasme comme Obel à la tête de chat. Elles disent que dans les troupes ennemies certaines s'infiltrent, le corps peint, bleues et jaunes, semeuses de défaites, comme les Seumes cruelles. D'Apone, les cavalières ont appris à se tenir fermes sur les chevaux et le soin des campements. Celles de Gathma se disent aptes à détruire les ennemis comme Segma à la tête de lionne, la bien nommée, la puissante, la buveuse de sang.
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Les Ophidiennes les Odonates les Oogones les Odoacres les Olynthiennes les Oolithes les Omphales celles d'Ormur celles d'Orphise les Oriennes ont passé à l'attaque, rassemblées.
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Elles se tiennent au-dessus des remparts, le visage couvert d'une poudre brillante.
On les voit sur tout le tour de la ville, ensemble, chantant une espèce de chant de deuil. Les assiégeants sont près des murs, indécis. Elles alors, sur un signal, en poussant un cri terrible, déchirent tout d'un coup le haut de leurs vêtements, découvrant leurs seins nus, brillants.
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Ils écrivent de ce droit de donner des noms qu’il va si loin que l’on peut considérer l’origine du langage comme un acte d’autorité émanant de ceux qui dominent Ainsi ils disent qu’ils ont dit, ceci est telle ou telle chose, ils ont attaché à un objet et à un fait tel vocable et par là ils se le sont pour ainsi dire appropriés. Elles disent, ce faisant ils ont gueulé hurlé de toutes leurs forces pour te réduire au silence. Elles disent, le langage que tu parles t’empoisonne la glotte le langage le palais les lèvres. Elles disent le langage que tu parles est fait de mots qui te tuent. Elles disent, le langage que tu parles est fait de signes qui à proprement parler désignent ce qu’ils se sont appropriés. Ce sur quoi ils n’ont pas mis la main, ce sur quoi ils n’ont pas fondu comme des rapaces aux yeux multiples, cela n’apparaît pas dans le langage que tu parles. Cela se manifeste juste dans l’intervalle que les maîtres n’ont pas pu combler avec leurs mots de propriétaires et de possesseurs, cela peut se chercher dans la lacune, dans tout ce qui n’est pas la continuité de leurs discours, dans le zéro, le O, le cercle parfait que tu inventes pour les emprisonner et pour les vaincre.
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Les cris les rires les mouvements / elles affirment triomphant que / tout geste est renversement
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Elles disent qu'elles ont appris à compter sur leurs propres forces. Elles disent qu'elles savent ce qu'ensemble elles signifient. Elles disent, que celles qui revendiquent un langage nouveau apprennent d'abord la violence. Elles disent, que celles qui veulent transformer le monde s'emparent avant tout des fusils. Elles disent qu'elles partent de zéro. Elles disent que c'est un monde nouveau qui commence.
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Elles disent, je refuse désormais de parler ce langage, je refuse de marmotter après eux les mots de manque manque de pénis manque d'argent manque de signe manque de nom. Je refuse de prononcer les mots de possession et de non-possession. Elles disent, si je m'approprie le monde, que ce soit pour m'en déposséder aussitôt, que ce soit pour créer des rapports nouveaux entre moi et le monde.
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