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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Résidente à Portmantle depuis dix ans, Knell tente de retrouver l'inspiration pour peindre. Au fil des années, elle s'est familiarisée avec ce refuge pour artistes en difficulté, bien caché sur une île au large d'Istanbul, bercé par les vagues de la Marmara. Elle a tissé des liens forts avec trois autres résidents anglais, même si elle ne les connait que par leur nom d'emprunt, ce nom tiré des pages de l'histoire que le doyen leur a attribué pour préserver leur anonymat. Elle non plus en fait, ne s'appelle pas Knell, mais Elspeth Conroy et il fut un temps où elle était considérée comme l'étoile montante de la peinture abstraite britannique.
Le petit monde restreint de Knell est chamboulé par l'arrivée d'un jeune garçon torturé, tourmenté par des rêves traumatisants, mais nécessaires à son processus créatif. Est-il musicien, peintre, écrivain ? Nul ne le sait vraiment, mais il sème le trouble dans cette résidence où calme et tranquillité sont des règles d'or. Perturbée par cette arrivée, Knell s'attache au garçon, s'en inquiète et laisse sa mémoire s'égarer vers sa vie d'avant Portmantle…
Benjamin Wood revient dans ce second roman sur ses thèmes de prédilection : le génie, et la folie (nécessaire ?) qui l'accompagne. Ici, le processus créatif est au centre du roman : il gouverne les personnages, tous ces artistes désoeuvrés pour qui la vie doit être dédiée à l'art et qui pourtant, n'arrivent à rien dans leur travail. Elspeth Conroy est totalement à la merci de ses instincts artistiques : dans ses phases les plus productives, elle s'enferme en solitaire dans son atelier, se nourrit à peine et se néglige totalement pendant dans des semaines afin de pouvoir accoucher de ses tableaux. Retour aux clichés de l'artiste fou et incapable de libre arbitre devant l'élan incontrôlable de l'inspiration – c'est déjà vu et revu. Faire échouer tous ces artistes à bout de nerfs dans un même endroit salvateur, une sorte de sanatorium secret basé en Turquie, il fallait y penser. le décor, le contexte est intéressant, les règles de l'endroit sont quelque peu loufoques, mais tout cela prend son sens globalement, on aime l'idée de ce lieu rédempteur – même si totalement inutile, à ce stade, pour nos personnages principaux.
Le roman se découpe en quatre temps : plantage du décor, mémoires d'avant Portmantle, retour au présent, chute. La partie la plus crédible et la mieux écrite reste celle des mémoires d'Elspeth, son parcours pour devenir peintre : une fille d'ouvriers qui se démène dans l'Angleterre des années 1960 pour se faire une place sur la scène artistique londonienne, ses premiers amours, et ses premiers ébats. Jusqu'au jour où tout dérape, et elle sombre dans une dépression atroce où elle n'arrive plus à peindre des tableaux ayant du sens, de la profondeur. Tout part en vrille – et ça part vraiment très loin.
A peine la troisième partie du récit commencée, le lecteur comprend rapidement ce qu'il se cache derrière les grilles de Portmantle, derrière ces règles absurdes et le personnage énigmatique de ce garçon étrange. C'est attendu finalement, sujet déjà souvent traité par la littérature et le cinéma – et déjà mieux exploité si vous voulez mon avis. C'est dommage, Benjamin Wood consacre les deux tiers de son roman à faire monter la tension dramatique pour la laisser retomber maladroitement dans le dernier tiers. Après avoir minutieusement décrit les endroits, les ressentis, les pensées, il passe rapidement sur les mécanismes psychologiques latents et passionnants qu'il s'était pourtant donné les moyens d'explorer. La fin est bâclée, et notre lecture aussi.
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Une sorte de retraite créative vécue par différents artistes installés au coeur d'un refuge, sur une île lointaine. le passé a été mais ne doit être vraiment révélé. ils ont connu la gloire et les déboires de l'art; cette passion nourrissante, psychologiquement et physiquement dévorante. Comment se reconstruire et continuer à créer pour ne pas totalement sombrer ? Où rechercher et trouver l'inspiration qui envoûtera la curiosité de l'âme et touchera au plus profond le coeur des futurs admirateurs ? S'entourer d'autres étoiles pour parvenir à égrener ses failles. Une solidarité amicale, sarcastiquement affectueuse qui comble la solitude des instants de perpétuelles introspections.

L'auteur décrit, détail et dépeint ces personnalités au portrait fissuré par la vie. Ils sont hantés par leur technique, épuisés mais éveillés par l'ingéniosité. Découragée - parfois - par beaucoup de longueurs j'ai pensé à ne pas continuer mais le mystère autour de ce jeune homme prénommé Fullerton, m'a incitée à ne pas lâcher. Par ailleurs, la manière avec laquelle les oeuvres de Knell sont décrites est vraiment délicieuse ! Je savourai les mots ! Après cela, on a l'envie de découvrir et de s'intéresser davantage à la peinture mais pas que ! Personnellement, j'ai été happé par les différents processus de création que chacun employait, suivant son propre labeur.

Un roman dense, qui peut s'avérer - selon son ressenti - être surprenant concernant la fin. Dans l'ensemble, cette histoire ne m'aura pas marquée ou étonnée mais par moments juste captivée et puis en chemin, délaissée de tout intérêt. Je pense tout de même lire autre chose de Benjamin Wood, sûrement « le Complexe d'Eden Bellwether ».
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Knell est une talentueuse peintre écossaise en panne d'inspiration depuis des années : comme d'autres artistes, elle a eu la chance de trouver refuge sur une île singulière, au large d'Istanbul : Heybeliada. Là, au sein du refuge de Pormanstle, les artistes peuvent se reconstruire et prendre le temps de produire. Ils n'en sortent qu'une fois leur oeuvre achevée. Un jour, débarque un jeune garçon, Fullerton, qui intrigue les pensionnaires. Peu après, il est retrouvé noyé dans sa baignoire … Commence alors une longue réminiscence des années de formation de Knell, sa vocation et ses aspirations.

Je n'ai pas lu le premier roman de Benjamin Wood, le Complexe d'Eden Bellwether, mais j'en ai entendu beaucoup de bien, d'autant que c'était son premier roman. J'ai donc été naturellement attirée par ce nouveau texte, paru en août pour la rentrée littéraire, dans la collection Pavillons de Robert Laffont.

Et en effet, ce fut une belle découverte, sans être un coup de coeur. J'ai apprécié sa langue fluide pour ce texte dans lequel on entre immédiatement, propulsé sur cette île battue par les vents, et peuplée d'artistes en déshérence … La construction est intéressante, surprenante à certains endroits, et la fin … déroutante ! Elle redonne un sens à l'ensemble du texte et nous interroge sur ce que nous avons vraiment compris dans ce roman.

Par ailleurs, c'est un beau texte sur l'art, qui questionne l'inspiration, les techniques, en s'attachant aux recherches stylistiques de Knell, avec ses mystérieux champignons phosphorescents !

« Mais en art, la ténacité ne remplace pas l'inspiration. L'ivresse de la peinture tourne très vite à la confusion si vous n'y prenez garde, et personne ne peut vous aider à retrouver vos repères après cela. Sauf à le tenir fermement en main, le talent sombre dans des abîmes obscurs comme une corde au fond d'un puits, mais serrez-le trop fort et vous pouvez être certain qu'il vous fera sombrer aussi. »

C'est cette dérive de l'artiste qu'a saisi Benjamin Wood, le refuge de Pormanstle agissant comme un rocher auquel s'agripper, pendant des jours, des mois ou des années.

Au final c'est un beau texte, malgré quelques longueurs, surtout dans la deuxième partie, qui m'a fait réfléchir sur l'art et me fera voir désormais autrement la peinture !
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Déroutant, lent, émaillé d'interminables descriptions du processus créatif, inégal et s'achevant sur une fin des plus déconcertantes... Bof ! Pour faire court...
Et effectivement, les comparaisons que je viens de lire avec "Le Chardonneret" de Donna Tartt me semblent bien vues.
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