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Nous sommes le résultat à la fois de notre ascendance familiale mais aussi des voies que nous choisissons? Kimia, la narratrice, a fui l?Iran pour la France avec sa famille. Elle nous conte l?histoire de sa famille, la lignée des SADR de Qazvin, et la militance de ses parents opposés au Shah puis à Khomeiny. Elle se construira personnellement la sienne, fendant les traditions. Je vous recommande vivement ce premier roman impressionnant qui questionne le rapport aux origines lorsqu'on a dû s'exiler !

Ce roman va un pas plus loin que 1984 de Georges Orwell. Quels sont vos pires cauchemars ? Positron et Consilience, un monde aseptisé et sa prison obligatoire pour tou.te.s à mi-temps, en font certainement partie. Ce roman est plus superficiel que 1984. Mais notre société actuelle l’est sans doute beaucoup plus aujourd’hui qu’en 1949 ! Lecture facile et récit inquiétant.

Le narrateur est un papa divorcé qui emmène ses enfants en vacances à Canyelles petites, sur la Costa brava en Espagne. Là-bas il revisitera avec eux ses souvenirs familiaux d’enfance et retrouvera quelques bons amis. Et vous, quel souvenir et quelle nostalgie avez-vous du temps passé ? Jolie histoire qui navigue entre passé et présent !

En 1310 à Paris vit une communauté de béguines. Les templiers sont condamnés et Marguerite Porete, béguine qui a écrit "Le miroir des simples âmes", est condamnée pour hérésie et brûlée avec son livre.Nous suivons plusieurs béguines juste avant l?adoption des décrets de Vienne en 1317, qui condamnent et prohibent le statut des béguines. Magnifique roman historique à la découverte de ces féministes avant l?heure du moyen âge !

Il y a des livres que l'on voudrait ne jamais terminer, car on sait que, si on venait à les relire, on ne retrouverait plus jamais la sensation de pur plaisir que l'on a pris en les lisant. Que vient faire la jeune Sara, ancienne libraire en Suède, dans un petit bled paumé comme Broken Wheel (USA) où il n'y a absolument rien ? Elle vient rendre visite à une femme qu'elle n'a jamais vue de sa vie et qui pourrait être sa mère. Après avoir entretenu une longue correspondance avec Amy Harris, l'une des doyennes du village appréciée de tous et au fil de leurs échanges, elles ont décidé que Sara viendrait en visite pour une période indéfinie. En arrivant, elle découvrira qu'il est trop tard ! Amy vient de rendre son dernier soupir, mais Sara est là pour deux longs mois et est bien décidée à rencontrer chaque personne dont Amy lui a parlé dans ses lettres. Très bien accueillie, par respect pour feu Amy, ses idées novatrices ne vont cependant pas plaire à tout le monde, du moins au départ. Persuadée que le monde tourne autour des livres, Sara va tenter, d'introduire un nouvel élan de vie dans cette ville "morte" avec les livres, bien entendu ! Beaucoup de choses surprenantes et inattendues vont arriver... Un véritable petit bijou qui m'a donné des envies de lecture, tant les références littéraires y sont nombreuses.

Ce roman, à la narration non chronologique, retrace la vie d’Elspeth Conroy, peintre qui réside anonymement (chaque pensionnaire reçoit un nouveau nom dès son entrée dans le refuge) dans une pension pour artistes en burn-out. Inspirée par un peintre dont elle fut l’assistante, elle sombre en effet dans une profonde crise créative lorsqu’elle reçoit la commande d’une œuvre murale pour un observatoire. En effectuant les recherches préalables à la réalisation de son œuvre, elle découvre l’écliptique et son inspiration lui échappe. Usant d’une construction subtile, Benjamin Wood entraîne son lecteur dans une histoire fascinante sur l’art, le processus et l’intégrité créatifs. Entre réalité et illusion, on adhère au jeu de l’écriture confirmée de cet auteur du prometteur Complexe d’Eden Bellwether. Une dense et excellente lecture.

Bakhita, une petite fille de sept ans, heureuse dans son village du Soudan, est enlevée par des esclavagistes. Elle subit toutes les tortures et souffrances de l’esclavage jusqu’à ce qu’un consul d’Italie la rachète et fasse sauter ses chaînes. En Italie, elle rentre au couvent et y mène une vie de sainte. D’une histoire authentique, Véronique Olmi a tiré un roman où les horreurs de l’esclavage sont évoquées avec délicatesse et poésie. La figure lumineuse de la petite Soudanaise transcende ce récit et nous donne une leçon d’espoir.

Le livre commence par une scène à couper le souffle : aux funérailles de Marcel Péricourt, banquier important et influent, son petit-fils Paul se jette du 2e étage sur le catafalque de son grand-père. Sa fille Madeleine, inexpérimentée, va devoir gérer l’immense empire financier et la santé de son fils. Vite, elle va être débordée, roulée, trahie mais la vengeance s’amorce … Dans ce deuxième volet d’une trilogie, commencée avec « Au revoir là-haut », prix Goncourt, Pierre Lemaître, dans un style toujours efficace et fluide, retrace à travers ce roman la période allant de 1927 à 1936, années troubles où le monde change, notamment la place de la femme dans la société avec une prise en charge de sa personnalité et de ses responsabilités, où les dictatures apparaissent, laissant présager l’incendie de la guerre 40-45 et ses horreurs. A lire, excellent, un peu inférieur au premier tome mais attendons avec impatience le 3e tome.

Si on commence la lecture de « l’article 353 du code pénal » une chose est sûre, on ne lâche pas ce roman, j’aurais plutôt tendance à dire ce récit, avant la dernière page. Tant la confession de Martial Kermeur à son juge, après le meurtre du promoteur immobilier véreux Lazenec, renvoie le lecteur à son propre monde intérieur. Au fil des pages, ce qui est au rendez-vous, c’est la colère, l’empathie, le sentiment qu’une fois les limites dépassées, les pulsions nécessairement l’emportent sur la raison… Le tout supporté par une écriture envoûtante, qui semble couler de source. A ne rater sous aucun prétexte !

Un roman initiatique pour découvrir comment on peut se retrouver atteint du virus de la montagne. Bruno et Pietro, deux enfants, l’un de la terre et l’autre de la ville, vont sceller une indéfectible amitié grâce à elle. Pour Pietro, le lien à la montagne va évoluer en fonction de sa filiation à un mordu des sommets. Bruno, de son côté est un montagnard né, qui ira jusqu’à s’identifier à son lieu de vie, au point de se laisser phagocyter par lui. L’écriture empreinte de beaucoup de poésie est absolument magnifique et se laisse savourer. Un prix Médicis vraiment mérité.

Un roman qui est une véritable ode à la vie. Trois destins de femmes, en Inde, au Canada et en Sicile. Trois vies dans lesquelles le combat pour la survie est au rendez-vous. Des destins apparemment sans aucun lien l’un avec l’autre, sinon la nécessité pour chacune de ces femmes de rebondir face à ce qui leur advient. Dans tout cela, le thème de « la tresse » les relie subtilement d’un bout du monde à l’autre. Un bijou d’écriture pour les jeunes et moins jeunes.

Un roman sur commande, voilà l’ukase que le père de Maurice lui impose. Depuis son enfance, il s’est toujours senti inférieur à son frère Bernard passionné d’économie. Il faut dire qu’il n’a pas d’insertion professionnelle et se contente d’être une sorte d’écrivain épisodique. Alors, pour continuer à profiter des deniers paternels, il va devoir écrire. En guise de vengeance, il se décide à raconter l’histoire de Rosa, sa grand-mère. A la fin de sa vie, Nonno, son grand-père lui a de fait confié des secrets de famille. Un récit passionnant dont l’intrigue se situe en Sicile et à Bruxelles.

La base de l’intrigue des « Filles au lion » est un tableau peint en Espagne pendant la Guerre Civile, qui réapparaît trente ans plus tard, à Londres. Lawrie, à qui sa mère a légué ce tableau, le propose à une galerie d’art. Pour Odelle, une jeune femme originaire des Caraïbes, qui travaille dans cette galerie, ce tableau devient une véritable énigme tant il suscite des émotions chez ceux qui le découvrent et semble porteur de questions sans réponse. Un roman aussi dense et palpitant que « Miniaturiste », le premier roman de Jessie Burton.