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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pas possible!... Ree, c'est Tess d'Urberville réincarnée dans les Ozarks... Mais une Tess différente, acérée à la rudesse d'un nouveau monde archaïque, étouffant, immuable dans sa survie misérable.
Un hiver de glace tinte des échos de Délivrance et autres sombres oeuvres du noir américain!
Ree, c'est l'héroïne qui assume sa responsabilité de chef de famille de substitution: Elle va affronter le froid de l'hiver et l'imbécilité obtuse de ses cousins ou quasi-cousins... mais elle est coriace et consciente, Ree: Il faut coûte que coûte retrouver P'pa ou tout au moins ce qu'il en reste. Pas le choix.... sinon, c'est se retrouver sans toit au milieu de l'hiver!
Ree se transforme en mère-courage: Ses petits frères ne peuvent subvenir eux-mêmes à leur subsistance... et encore moins m'man, qui est glissée zinzin!
C'est un livre à la fois poignant, désespérant et revigorant qu'offre Woodrell!.. Un monde sans beaucoup de nuances, duquel j'étais soulagé de sortir: Heureuse situation d'Horusfonck - le -lecteur.
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OMG ! Voilà , j'ai tout dit.
J'ai lu Un hiver de glace de Daniel Woodrell.
Me concernant, ce qui est le plus dérangeant, le plus triste, à la lecture de ce récit est de penser que cette histoire n'est PAS de la fiction. Qu'elle vous révèle plutôt des êtres bouleversants de désespoir, des êtres brisés, condamnés, résignés, en détresse mais terriblement vivants.
Ree, 16 ans, s'occupe d'une mère malade et de ses 2 petits frères tout en cherchant son père disparu. Elle perdra tout: maison, terres, bois , sera à la rue avec les petits et sa mère si elle ne le retrouve pas car son père a tout mis en nantissement afin de payer sa caution. On s'entend qu'il n'est pas blanc comme neige d'hiver puisque cette caution répondait à la condition de sa sortie de prison.
C'est donc la quête de Ree. Ree qui traîne également une histoire familiale plus que tourmentée, un clan solide, indestructible. Un clan et une famille qui commandent une loyauté démesurée, déraisonnable, disproportionnée à en perdre toute signification.
L'écritude de Woodrell m'avait déjà accroché fermement avec " Un feu d'origine inconnue" où ses immenses talents de conteur me furent révélés.
Ici, je suis totalement séduite. Avec un récit aussi lourd, aussi étouffant, être capable d'autant de délicatesse dans l'écriture et d'humanité dans le propos (malgré tout) est un véritable tour de force.
Un hiver de glace n'est pas une lecture du dimanche. C'est une lecture qui vous retourne les tripes, qui vous remue et qui vous hante.
Un titre confondant car on ne peut rester de glace. Soyez avertis, une lecture pour laquelle il faut revêtir son armure, mais que je vous recommande si vous avez le coeur solide.
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Les conséquences des crises économiques successives et de la misère sociale qui ont secoué les USA peuvent s'illustrer au travers de Winter's Bone de Daniel Woodrell où l'action se déroule dans un coin désolé de cet immense pays.

Les monts Ozark au Missouri c'est un de ces endroits de l'Amérique profonde où la dûreté de la vie n'épargne personne, pas même Ree Dolly, jeune adolescente de 17 ans au caractère âpre et rugueux à l'image de la région où elle vit. La jeune fille doit s'occuper de ses deux jeunes frères ainsi que de sa mère dépressive qui a perdu la raison. de surcroît, le père de Dee, petit fabriquant et trafiquant de meth, fait de fréquents séjours en prison et c'est lors de sa dernière interpellation qu'il a mis la maison familiale en gage afin d'être libéré sous caution avant de disparaître de la circulation. S'ils ne veulent pas être expulsés, Dee a moins d'une semaine pour retrouver son père. Pour y parvenir elle devra donc se mouvoir dans les réseaux de la pègre locale dont les membres n'aiment pas trop les questions, à commencer par son oncle Larme Dolly, personnage atypique, amateur de coke et dont une partie du visage a été défiguré suite à l'explosion d'un laboratoire de meth. Malgré l'affection qu'il porte à sa nièce, le personnage n'en demeure pas moins inquiétant et mystérieux. Les périnégrations de Ree la meneront du côté du clan Milton dirigé par un vieux despote aussi dangereux que silencieux et entouré d'une nuée de harpies au caractère bien trempé qui lui meneront la vie dure. Au fil des jours, l'espoir de retrouver son père vivant s'amenuise. Mais finalement, qu'il soit vivant ou mort, cela importe peu car Dee n'a pas le choix, elle doit accomplir la tâche qu'elle s'est fixée afin de conserver la maison. Mais acceptera-t-elle le prix terrible qu'il faudra payer pour y parvenir ?

Bien souvent, ce qu'il y a d'intéressant lorsqu'un auteur aborde un sujet se déroulant dans le cadre de son enfance, c'est l'émotion qui transparait au travers des pages comme c'est le cas avec ce récit de Daniel Woodreel qui a vécu dans cette région des Ozark avant de s'engager dans l'armée et de bourlinguer à travers tout le pays en effectuant divers métier pour finalement vivre de sa plume. Winter's Bone est son meilleur roman, même si certain lui reprocheront une certaine lenteur qui se cale pourtant sur le rythme de cette région anesthésiée par la froidure hivernale. Une prose lyrique pour nous décrire une vallée dévastée économiquement et dont les institutions étatiques sont quasiment à l'agonie. Les habitants, installés depuis plusieurs générations, y appliquent leurs propres règles et un code de conduite qui peut s'assimiler à celui d'une espèce de mafia. Un monde sans pitié qui contraste avec la fragilité de la jeune Ree, ceci malgré sa force de caractère, son courage et son entêtement. On appréciera la justesse de ton des dialogues qui jalonnent le roman le rendant encore plus percutant. On regrettera, par contre, la mauvaise traduction du titre qui, en anglais, prend tout son sens au regard du terrifiant final qui conclut ce récit.

Depuis quelques années, en collaboration avec Casterman, les éditions Rivages adaptent quelques un de leurs roman en BD. Vous pourrez donc découvrir ce roman illustré par Romain Renard. D'autre part l'adaption cinématographique du roman a reçu le grand prix du festival du film à Sundance et le prix du jury au festival de Deauville. Quel que soit le support que vous adopterez, vous serez conquis par l'émouvant périple de Ree dans cet univers implacable
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Mon résumé :
Dans la vallée des Ozarts, région accidentée de collines, Ree Dolly, une brunette de 16 ans se retrouve seule face à son destin.
Son père, Jessup, trafiquant de drogue et indic à ses heures, s'est fait la belle, laissant derrière lui femme et enfants. Sa mère qui a perdu la raison depuis belle lurette est à la charge de Ree, ainsi que ses deux petits frères, Harold et Sonny.
Dans cette région difficile, ou l'hiver n'en finit pas, Ree s'occupe comme elle peut de la maisonnée ; entre la coupe du bois, les courses et les repas à préparer, ses journées sont loin de ressembler à celles d'une jeune fille de 16 ans !
Alors qu'elle ne comptait plus avoir de nouvelles de son père, c'est le shérif qui vient rendre visite à Ree. Il lui annonce que Jessup, qui était en prison, a été libéré sous caution, mais qu'il a hypothéqué la maison pour pouvoir la payer. S'il ne se présente pas au tribunal dans les prochains jours, Ree et sa famille vont se retrouver à la rue.
C'est ainsi que Ree va se lancer à la recherche de son père, becs et ongles pour sauver l'avenir de sa famille.

Mon avis :
Un roman très noir !
Les descriptions de la région et du climat glacial tendent à donner au roman ce côté sombre.
Les personnages ont au final plus d'importance que l'histoire en elle-même.
Cette héroïne de 16 ans, Ree Dolly est de ces personnages qui ont de la trempe !
Son amie, Gail , une môme un peu paumée qui s'est retrouvée enceinte, est coincée entre un gamin et un mari infidèle. ..Sa mère complètement disjonctée qui oscille ente ses souvenirs et quelques lueurs de lucidité...La famille, les Dolly, et les habitants de ces collines, des êtres tous aussi bourrus les uns que les autres..
Les dialogues, les diminutifs ( M'man, P'pa..) donne une vrai touche d'authenticité au roman. le style dans les descriptions est magnifique et contraste véritablement avec les dialogues.
Un roman comme je les aime, avec une ambiance, des dialogues hauts en couleurs, de la prose, des personnages forts !
Un coup de coeur et du coup j'ai envie de découvrir l'adaptation cinématographique.
Lien : http://leschroniquesdhistoir..
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J'ai vu le film il y a quelques années sur "Sundance", c'est comme ça que j'ai découvert cet écrivain! J'ai d'abord lu "Tomato red" et j'ai décidé de prendre ce llivre à la bibliothèque tout en connaissant la fin, donc, plus d'intrigue pour moi! Et pourtant...ce livre, je l'ai lu avec autant de plaisir que le précédent, si pas plus!
C'est pour cette raison que je conseille quand-même toutes les personnes qui ont vu le film d'en faire autant et pour celles qui ne l'ont pas vu: ce livre est une merveille! C'est un très bon polar, un bon roman psychologique écrit par la plume d'un Woodrell qui nous offre de magnifiques images de sa région de prédilection lors d'un hivers très rude avec des gens tout aussi rudes et une jeune fille de 17 ans dont on envie tous le courage et la détermination de sauver la maison et le terrain qui abrite les siens depuis bien des années et de retrouver le papa qui les a laissé, sa maman qui a préféré oublier un passé trop douloureux dans un état de catatonie, ses petits frères qu'elle protège comme une maman poule et elle-même...
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Délivrance.
Dans les Monts Ozarks, en Amérique du Nord, Ree Dolly âgée de seize ans veille sur sa mère dépendante et sur ses deux jeunes frères, Harold et Sonny. le climat est rude et la famille dispose de peu de ressources. Leur maison mal entretenue a été hypothéquée par Jessup Dolly, le père, afin de payer sa caution de remise en liberté provisoire. Accusé de fabrication et de trafic de cocaïne, il doit se présenter à son jugement sinon la maison sera saisie et les occupants expulsés en plein hiver. le père reste introuvable. Ree se lance à sa recherche car elle sait que sans sa maison, elle ne pourra plus s'occuper de sa mère ni de ses deux jeunes frères. Jeune femme volontaire et déterminée, Ree Dolly se coltine avec les communautés des environs où toutes les familles consanguines se connaissent et répugnent à interférer dans les affaires des autres. Elle sent que les Milton pourraient la mettre sur les traces de son père mais elle ne fait qu'attiser des colères meurtrières. Les coups vont commencer à pleuvoir et rien ne semblera pouvoir les arrêter.
« Un hiver de glace » est un roman noir en blanc qui plonge dans la froidure hivernale d'une vallée oubliée au Nebraska. Plus sociologique que policier, il aborde les petites gens des campagnes fermées et paupérisées, vivant d'expédients, de trafics et de larcins à travers les marches et démarches de Ree Dolly, farouchement déterminée à sauver sa famille de la débâcle. Pour elle, le contrat est simple, retrouver son père mort ou vif afin de conserver la maison familiale quel qu'en soit le prix humain à payer. Tout en tension, le roman devient déflagrant quand la violence fulgure. Ree Dolly essaie de tenir le foyer, de cultiver son amitié pour Gail, d'éduquer ses deux jeunes frères, de garder la tête haute et de découvrir où se terre son père qui avait pourtant promis de revenir à la maison avec de l'argent et de la nourriture. Adapté au cinéma sous son titre originel « Winter's Bone » (2010), le film irradie par la présence de Jennifer Lawrence incarnant Ree Dolly. La bande dessinée de Romain Renard tiré en 2011 du roman éponyme de Woodrell est une superbe réussite graphique qui montre à l'envi le potentiel d'une histoire puissante, âpre et humaine portée par une héroïne éblouissante.
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Un hiver de glace de Daniel Woodrell (Rivages noir) est un roman court et subtil. Un exercice de haut vol que de faire ressentir une telle ambiance de froideur, via une histoire familiale où une jeune fille part à la recherche de son père. Après un début lent au rythme de la nature endormie par les basses températures, le récit devient noir dans sa deuxième partie, très noir. Un livre exceptionnel de maîtrise.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Un hiver de glace est le deuxième roman de Daniel Woodrell que je lis cette année après La mort du petit coeur. Et je crois que je commence à avoir un vrai coup de coeur pour cet auteur. Ses romans sont courts mais saisissants. Une fois de plus j'ai été happée par un savant mélange de poésie dans la description des paysages et une violence incommensurable dans les rapports entre les personnages. Ree doit impérativement retrouver son père sinon sa famille sera expulsée et se retrouvera sans logement au coeur de l'hiver implacable. Alors dans la beauté glacée et la douceur de la neige des Monts Ozarks, la jeune fille va braver la froideur et la brutalité des habitants avec une détermination poignante, pour l'amour de sa mère et de ses deux frères. Rude et captivant !

« Personne ici a envie d'être méchant. C'est juste qu'ici les gens ont un peu de mal à piger les règles, alors dès fois ça dérape. » Dans ce court extrait le ton du roman est donné. Nous voilà dans une ville où la plupart des habitants sont impliqués dans le trafic de coke, où chacun est cousin, cousine, demi-frère, demi-soeur. La violence et la crainte règnent, hommes et femmes n'hésitent pas à se servir de leurs poings ou de leur fusil. Et malgré ce contexte sordide, Daniel Woodrell dépeint des décors splendides. « La pluie verglacée crépitait et faisait scintiller toutes choses d'un éclat froid. le ciel commençait de s'obscurcir et les lumières de la maison se reflétaient dans la cour comme autant de scintillements qui se seraient étirées en dérapant sur la glace. » Nous ressentons au plus profond de nous-même la glace, le froid, et le drame imminent pour la famille de Ree qui risque de se retrouver à la rue. En opposition à la neige immaculée, le sang chaud et gluant, les entrailles des cadavres, la boue, nous enlisent dans une situation qui semble sans issue, à la recherche d'un mort dont personne ne veut parler. L'héroïne, Ree, m'a beaucoup plu. Téméraire, inébranlable, audacieuse, son amour et son empathie pour les siens la poussent aux plus noires extrêmes. Elle est partagée entre une soif de liberté, la volonté de quitter cette atmosphère malsaine et ses liens indéfectibles avec sa mère, ses deux petits frères et son amie Gail, sans qui elle finirait certainement par se perdre. Si la perspective d'un roman sombre ne vous refroidit pas, accompagnez sans attendre Ree dans sa quête glaçante.
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Deep in the mountains of Missouri, you can get beaten up for asking the wrong questions, everyone knows how to fire a gun, and most families are cooking up crank on the back porch. A teenage girl, Ree Dolly takes on more than she bargains for when she sets out to find her missing father..."

Ree Dolly, le personnage principal de ce roman coup de poing vit dans les montagnes Ozarks, au fin fond du Missouri - là où l'auteur, Daniel Woodrell a choisi de nous emmener avec lui. Un lieu aussi sombre, brutal et violent comme le sont ses habitants.

Ree Dolly, seize ans, élève seule ses deux petits frères Sonny (Jessup Jr) et Harold et s'occupe de sa mère neurasthénique qui passe ses journées assise dans un rocking chair à ressasser le passé. L'argent se fait rare et Ree est obligée surtout en cette période hivernale d'aller chasser l'écureuil pour nourrir sa famille. Un jour, le patron d'une boîte de cautions vient jusque chez elle lui apprendre que son père, Jessup Dolly, qui les a abandonné, doit absolument être présent à son procès sinon ils perdront leur maison, qu'il a mise sous caution.

(..)

Une véritable plongée en enfer, menée tambour battant par un petit bout de femme qui refuse d'imaginer une vie plus misérable qu'elle ne l'est déjà. L'Amérique pauvre blanche, l'Amérique rurale, profonde, oubliée où les cousins épousent les cousines, où les mauvaises langues se disputent une énième vérité.. Rappelez-vous du film Délivrance (en Georgie) et vous comprendrez dans quel merdier vous avez mis les pieds. Ree s'enfonce dans le froid glacial et vous embarque de force. Et pourquoi acceptez-vous de la suivre ? Parce qu'elle est profondément humaine, battante et parce que l'histoire de son père, de sa mère et même de sa meilleure amie sont écrites magistralement par un auteur qui manie une plume aussi aiguisée qu'une lame de sabre. Parce que tout au fond, l'oncle menaçant et terrifiant pourra peut-être révéler une part d'âme et l'avenir ne sera peut-être pas aussi fermé qu'il ne l'est aujourd'hui.

J'ai lu le livre en anglais afin de mieux profiter du dialecte local et découvrir ces familles oubliées de tous qui survivent dans leurs cabanes en bois dans des conditions identiques au début du précédent siècle. Ces gens vivaient de pêche et de chasse mais aujourd'hui ils vivent de la production et de la vente de méthamphétamine et se déplacent toujours armés. le lecteur plonge dans ce monde des ténèbres, dans une société qui nous était jusqu'ici interdite.

Le reste de ma critique enjouée est sur mon blog

Lien : http://electrasamazingflying..
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superbe, on sent le froid et la douleur mordre la chair.
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