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Dominique Mainard (Traducteur)
EAN : 9782743609368
257 pages
Payot et Rivages (30/04/2002)
3.87/5   26 notes
Résumé :
1860. la guerre de sécession fait rage. les armées régulières des fédéraux et des confédérés s'affrontent a l'Est, mais a l'Ouest, dans les étendues sauvages du Kansas et du Missouri, des hommes se réclament de leur propre drapeau.

À seize ans, Jake Roedel et son frère de sang Jack Bull Chiles rejoignent l'une des troupes rebelles sécessionnistes. ils font l'apprentissage d'une vie qui leur semble héroïque, une vie ou la violence la plus inhumaine est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chevauchée avec le diable se passe pendant la Guerre de Sécession dans la camp des Bushwhackers, ces milices non réglementaires sudistes, dont les membres sont principalement issus du Missouri et qui ont sévi surtout dans l'État voisin du Kansas. Jake Roedel et son ami Jack Bull Chiles ont rejoint la troupe de Black Jack. Ils sont encore bien jeunes et leurs idéaux sont un peu flous.

Ce roman ne raconte pas une épopée héroïque, bien au contraire, il décrit la montée de la violence d'une guerre qui n'a rien à voir avec les batailles rangées qui se déroulent à l'est. Ici, au Kansas, il est question de pillages, d'exécutions sommaires, d'assassinats de civils, de fuites, de pièges, d'embuscades, de bassesses, Jake participera d'ailleurs au raid criminel et tristement célèbre de William Quantrill à Lawrence. Mais il est aussi question de la vie telle qu'elle se déroule alors, les moments d'attente, de planque, et surtout de l'amitié et des femmes.

C'est un récit d'apprentissage, mais qui passe par les pires chemins qui soient, par des horreurs que le mot “guerre” semble justifier. Daniel Woodrell ne tombe jamais dans la facilité de la fable moralisatrice, il n'y a pas de véritable rédemption, jamais son héros, même s'il évolue au fil de l'histoire, ne remettra la nécessité de la guerre en cause. le pessimisme et l'optimisme sur la nature humaine se côtoient si pitoyablement, les pensées confuses et manipulées par des idéaux hypocrites amènent les atrocités de guerre. On reviendra peu à peu sur les idées, Jake Roedel et ses amis sont des gars simples qui ont peu réfléchi sur la politique et les véritables intérêts en jeu, ils subissent en étant persuadés d'être des acteurs de premier plan. J'ai été étonné de l'actualité de ce récit, sa triste universalité, l'histoire pourrait aussi bien se passer en 2023 dans la peau d'un soldat de la Milice Wagner convaincu que les ukraniens sont tous des nazis.

Voilà, j'ai cherché un roman sur la Guerre de Sécession pour satisfaire un item du challenge multi-défi, je m'attendais à de l'héroïsme romanesque, du romantisme ou de l'aventure épique, et je tombe sur un récit sombre et torturé, qui prend aux tripes, qui offre une lecture plus sournoise et profonde qu'il n'y paraît. Une très bonne surprise pour l'intérêt, le contenu, et même l'écriture assez juste et finement travaillée, une mauvaise parce que je croyais avoir à faire à une lecture légère et juste distrayante, ça sera pour la prochaine fois, parce qu'après ça, j'ai quand même besoin d'un peu de légèreté.
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1860… La guerre de Sécession n'est pas encore officiellement déclarée que déjà des hors-la-loi se réclament de leur propre drapeau.

Restez bien scotché au fond de votre selle, parce que vous allez suivre ceux que l'ont nomme les Bushwhacker durant quelques années.

Des quoi ? Des Bushwhacker. C'était le surnom donné aux malfaiteurs qui se réclamaient plutôt des thèses sudistes et étaient des pro-esclavagistes (au contraire des Jayhawkers qui se réclamaient plutôt des thèses nordistes et anti-esclavagistes).

Jake Roedel, Hollandais d'origine, 16 ans et toutes ses dents, fait partie de cette bande de rebelles sécessionnistes, accompagné de son frère de sang, Jack Bull Chiles.

Ces hommes ne veulent pas endosser l'uniforme des Sudistes, ni appartenir à une armée régulière. Eux, tout ce qu'ils veulent, c'est que l'envahisseur Yankee foute le camp de leur pays, et ils sont prêt à tout pour ça.

Nous allons les suivre durant quatre années, quatre années faites de pillages, de pendaisons d'émigrés, de raids contre les fédéraux, de repos durant l'hiver, de crimes gratuits, et j'en passe.

Pourtant, malgré ce climat de violence, j'ai trouvé le récit assez « sobre », si je puis me permettre, bien que la mise à sac de la ville de Lawrence par eux, additionnés des troupes de Quantrill, soit un véritable massacre.

Les personnages ont tous un petit quelque chose qui les rend humain à certains moments. Jake "Dutchy" Roedel n'est qu'un gamin qui a pris les armes. Lui et son frère de sang baignent tellement dans la violence qu'elle fait partie de leur quotidien, qu'elle est devenue acceptable. Pour eux, ils sont héroïque.

Bizarrement, ils ont beau être des pro-esclavagistes, il y a tout de même un nègre (ceci n'est pas un terme péjoratif de ma part) dans leur troupe de sanguinaires : Holt, qui se bat avec eux.

Et c'est là que certains personnages prennent toute leur dimension pour évoluer vers un mieux : Jake, petit à petit, va sympathiser avec Holt.

C'est le massacre dans la ville de Lawrence qui va ouvrir les yeux de Jake sur toute cette folie. Mais le réveil sera brutal pour lui.

D'un style agréable et facile à lire, ce roman a la bonne idée de nous raconter la guerre de Sécession vue d'un autre angle, une version peu connue mais qui mériterait de plus amples développements de la part des Historiens. À noter aussi qu'il y a des personnages ayant réellement existé ainsi que des faits réels, dans le roman.

La violence est présente dans les pages, elle y est souvent gratuite, les exactions des uns entraînant des réponses plus musclées des autres.

Toute la bêtise de la guerre qui, du jour au lendemain, peut vous faire passer d'homme loyal à « traitre » aux yeux des autres.

La guerre est synonyme de perte, mais la capitulation est synonyme de dévastation.

La rédemption est toujours possible et c'est sur cette note un peu plus positive que j'ai mis pied à terre, rangeant mes colts au fond de mes fontes et conduisant mon cheval à l'écurie pour un repos bien mérité après cette folle chevauchée qui m'a entrainée loin dans les terres du Missouri et du Kansas.

Une bien belle lecture passionnante, mélangeant les folles chevauchées avec des moments plus calmes.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Ce livre est tout d'abord intéressant dans la mesure où il nous raconte le quotidien d'un groupe de sudistes dès le début de la guerre de sécession, ce qui est un sujet peu traité dans les romans.
Ensuite, il m'a plu car les personnages sont attachants par leur humanité et parce que les méchants sont de vrais méchants.
Il a l'avantage de nous expliquer qu'il existait d'une part 2 armées "régulières" (une pour le Nord, une pour le Sud) et d'autre part des groupuscules plus ou moins hors la loi (dans la mesure où ils n'agissaient pas sous la bannière de l'armée officielle)pour chacun des deux camps.
Ces derniers combattaient alors pour leur "cause" sans vouloir être rattachés à une autorité qui les aurait contraints à respecter une hiérarchie militaire. le problème est que les actions de ces groupes se sont progressivement résumées à des meurtres gratuits, des vols, du pillage de villes entières uniquement "pour le plaisir" et/ou pour se venger des horreurs auxquelles ils avaient assistés.
Ce livre nous donne ainsi une des explications de la défaite des sudistes, à laquelle il faut ajouter l'insuffisance des services médicaux et leur organisation défaillante.
Ce livre est intéressant aussi car c'est assez insolite de voir un fils d'Hollandais et un noir se battre aux côtés des Sudistes. Ils étaient en effet la cible préférée des Sudistes.
Donc en plus d'apprendre plein de choses, vous aurez l'occasion de vivre avec des hommes courageux, fiers avec certaines valeurs (oui, quand même...).Sans oublier l'amitié, la haine et bien sûr, l'amour!!!
Tout un programme dans un style fluide et vivant, même si un brin cousu de fil blanc (d'où 4 étoiles et pas 5). Bonne lecture!
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Une écriture si intelligente relatant une période si noire ne peut être que impitoyable. Quel roman! Quelle lecture !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Ce que je sais, c'est qu'il y avait tous ces nègres morts à Lawrence. Je n'arrive pas à les chasser de mon esprit.
— Il y avait beaucoup de morts à Lawrence, dis-je.
— Il n'ont pas épargné un seul nègre.
— Ils ne voulaient épargner personne, Holt.
— Jake, voici ce que je pense de ces hommes : les nègres et les Hollandais sont leur cible favorite. Pourquoi est-ce qu'on était avec eux ?
— Et bien, pour arrêter les agresseurs Yankee.
— Mais on ne les a pas arrêtés.
— Non.
— Et ils t'ont tiré dessus, et ils m'ont tiré dessus.
— C'était une affaire d'hommes, répliquais-je. Les affaires d'hommes n'ont rien à voir avec la guerre.
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La guerre est synonyme de perte, mais la capitulation est synonyme de dévastation.
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Ce fut l'effondrement de la prison pour femmes de Kansas City qui mit réellement le feu aux poudres. Les filles y furent écrasées comme pétales de roses entre les pages de la bible familiale.

Les Unionistes avaient affaibli les murs en creusant sous leurs fondations, et cela leur avait apporté ce qu'ils souhaitaient - la mort de nos femmes.
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Parfois l'univers donne le sentiment que la guerre n'est qu'une simple piqûre d'insecte, mais cela n'apaise nullement celui qui souffre des démangeaisons.
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Le moment le plus agréable d’une nouvelle journée, c’est son commencement. En dépit de la persistante fraîcheur nocturne, je m’accroupissais sur la bute surplombant l’abri et regardais le visage rond et souriant du soleil déverser sa lumière sur le pays.

À cette heure-là, un homme silencieux pouvait voir passer un cerf. Un homme bruyant pouvait effrayer l’animal et le mettre en fuite. Un homme affamé pouvait le tuer. À cette heure-là, toutes les possibilités étaient offertes. Ce n’était qu’une question de choix.
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