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Mon avis:

Un autre Brooklyn faisait partie des romans de la rentrée littéraire 2018 qui me faisait le plus envie, notamment parce que l'intrigue se déroule à Brooklyn dans les années 1970 avec en son centre quatre jeunes filles noires. Je remercie donc les Editions Stock pour l'envoi de ce titre.

Cette histoire nous est racontée par Augustus trentenaire qui revient à Brooklyn à la mort de son père, un quartier où elle avait immigré avec lui et son petit frère dans les années 1970 en pleine guerre du Vietnam. Cette dure épreuve va faire remonter à la surface les souvenirs qu'elle garde de cette époque insouciante qu'elle a vécu au côté de ses trois amies Gigi, Angela et Sylvia, mais aussi les drames dont elle a été témoin durant sa jeunesse. C'est un roman qui pose à mon sens deux grandes questions: Comment vivre dans une ville inconnue et à une époque où les noirs sont mal perçus ? Comment se construire sans figure maternelle ?

Jacqueline Woodson retranscrit à merveille le Brooklyn des seventies dans tout ce qu'il a de plus libérateur et prometteur, mais dans tout ce qu'il a de plus dangereux également, drogue, prostitution, assassinats, viols, attouchements sexuels, extrême pauvreté de certaines familles... C'est au milieu de tous ces dangers que les quatre jeunes filles ont grandi, ont fait leurs premières expériences et ont vécu des épreuves difficiles aussi. C'est un récit assez touchant sur la recherche de soi, sur le passage progressif à l'âge adulte et toutes les difficultés que cela engendre.

D'autant plus qu'Augustus doit vivre avec un manque énorme celui de sa mère dont elle ignore tout. C'est une jeune fille qui se pose beaucoup de questions car elle ne sait pas ce qui lui est arrivé et surtout pourquoi elle n'est pas venue habiter à Brooklyn avec eux. C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé parce que malgré le vide immense qu'elle ressent au fond d'elle elle garde toujours l'espoir de la revoir. Elle entretient également une très belle complicité avec son petit frère qu'elle protège du mieux qu'elle peut, j'ai trouvé cette relation fraternelle magnifique et très émouvante.

Le père cependant n'est pas très présent je trouve dans le roman, ce qui s'explique sans doute parce qu'il a choisi de faire le deuil de sa femme à sa manière en se plongeant dans la religion qui est je pense pour lui et pour beaucoup d'autres synonyme de réconfort, notamment pour ceux qui ont perdu un proche à la guerre. C'est un personnage que j'ai quand même apprécié parce qu'il semble parfois désemparé, il ne sait pas finalement comment aborder le sujet avec ses enfants, comment leur expliquer et justifier l'absence de leur mère, et parce qu'il se bat au quotidien pour qu'ils aient une vie descente et qu'ils ne manquent de rien. C'est un homme avec des valeurs qui ne s'abaisse pas au vol comme on peut le voir lors des pillages qui sévissent à cette époque, qui n'a pas honte de sa couleur de peau comme certains parents qui les regardent de haut, et j'ai ressenti beaucoup de respect pour cela.

C'est un récit pourtant qui est écrit d'une manière particulière, la plume de Jacqueline Woodson est assez décousue, on passe d'une pensée à une autre sans qu'il y ait de véritables liens et sans que l'auteure développe entièrement parfois les événements qu'elle évoque. Il m'a donc fallu un moment pour m'adapter à cette façon d'écrire qui à mon sens a des répercussions sur l'émotion procurée par ce qui nous est raconté. C'est un très beau roman mais je pense que s'il avait été écrit d'une autre façon j'aurais pu être davantage touchée.

Pour conclure:
Un très beau récit écrit d'une manière assez décousue certes, mais qui pour ma part a su me toucher notamment parce qu'il nous montre à travers les souvenirs d'Augustus qui y a passé son enfance un Brooklyn très différent de celui que l'on connait aujourd'hui, un Brooklyn sombre et menaçant rythmé par la drogue, les viols et les meurtres. Un texte poignant sur les liens amicaux très forts, les souvenirs de jeunesse avec ces moments de bonheur comme ces drames, la construction de soi et surtout l'espoir d'un avenir meilleur.

Ma note: 15/20.
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Comme dans un quartet de jazz! Quatre jeunes filles dans le vent grandissent dans le Brooklyn des années 70 et font tout pour échapper au ghetto. La narratrice, August, qui n'a pas fait le deuil de la mort de sa mère, parvient cependant à se construire malgré la violence et les dangers du quotidien. Un roman remarquable sur la difficulté d'exister en tant que fille, en tant que noire, dans l'Amérique de ces années là.
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Un conte, des souvenirs .. pour raconter l'enfance, ses bonheurs mais aussi ce que l'on a perdu en chemin. Un beau livre mais une narration qui ne m'a pas touchée autant qu'espéré.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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****
August est toute jeune quand elle emménage à Brooklyn avec son petit frère et son père. Elle répète à qui veut l'entendre que sa mère va les rejoindre, demain ou après demain... Mais la vie suit son cours sans elle et c'est entouré de son petit groupe d'amies, Sylvia, Gigi et Angela, qu'August grandit. Elle se cherche, s'interroge, s'imagine... Comme toute adolescente, les questions se bousculent sans trouver de réponses. Qui, dans le Brooklyn des années 70, verra ses rêves se réaliser ?

J'ai découvert grâce à NetGalley et aux éditions Stock un très beau roman. Jacqueline Woodson a une écriture très fine, très poétique malgré le regard incisif qu'elle porte sur son personnage principal. Elle nous touche en peu de mots etnous fait revivre nos propres souvenirs.

C'est un auteur à découvrir, à suivre et à apprécier...
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La mort de son père est l'occasion pour August de revenir à Brooklyn et de feuilleter quelques pages de ce passé qu'elle continue à interroger.
Elle était arrivée dans le quartier à l'âge de huit ans. Son frère en avait quatre. Ils laissaient derrière eux un coin du Tennesse où il faisait bon vivre, malgré la pauvreté, libres comme ils l'étaient d'aller et venir dans la nature environnante et malgré la « disparition » progressive de leur mère, choquée par la mort de son frère au Vietnam.
A Brooklyn, on les cantonne longtemps derrière la vitre de l'appartement, d'où ils observent le monde extérieur. C'est de là qu'August remarque Sylvia, Angela et Gigi, un trio auquel elle se joindra ensuite, « quatre filles toujours ensemble, d'une beauté stupéfiante, dans une solitude terrifiante » :

« Lorsque nous avons fini par être amies, lorsque nous nous sommes fait suffisamment confiance, nous avons mis en mots notre environnement, murmuré des secrets, blotties les unes contre les autres ou assises en tailleur dans le cercle restreint que nous formions depuis peu. Nous avons desserré les lèvres et les histoires qui avaient failli être réduites en cendres dans nos ventres ont enfin trouvé une issue. »

Chronique en petites touches d'une adolescence noire dans les années 70, rythmée par les va et vient de la mémoire, « Un autre Brooklyn » laisse affleurer les traces d'un temps douloureux, même s'il ne fut pas perçu comme tel. La tragédie refusait alors d'être débusquée, « le souvenir s'estompant telle une ecchymose », et August porte encore en elle le poids de ce refus. Derrière les destins individuels, le quartier de Brooklyn se dessine en filigrane, avec ses gangs, ses Blancs qui le quittent et la percée de la religion islamique dans la communauté noire.
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Près de la tombe de son père, August se remémore son adolescence à Brooklyn…

Marquée à vie par l'absence non acceptée de sa mère (dévastée après la mort de son frère Clyde), la jeune l'afro-américaine évoluera surtout auprès de ses trois meilleures amies : Sylvia, Angela et Gigi, issues des milieux sociaux différents mais nourries par le même rêve de partir loin de chez elles. Dans le Brooklyn miséreux et périlleux, où le danger la guette partout, August essaie de redonner de l'espoir à son petit frère, ils veillent l'un sur l'autre. Les enfants reçoivent une éducation stricte, August sera élevée par son père dans la foi musulmane mais y attachera moins d'importance que son frère.

New York des années 1970 et surtout son quartier multiculturel devient un vrai personnage régulant la vie de ses habitants et leur imposant sa loi implacable. Les adolescentes sont effrayées et attirées par la ville, en même temps, ils se sentent piégés par la contrainte de vivre dans un ghetto social et le fantôme de la guerre de Vietnam n'est pas très loin (Clyde y a été tué et le père d'August y a combattu).

Un roman d'apprentissage, écrit dans un style frais, est riche en poésie des premiers émois amoureux, de la solitude, des rêves de liberté, réalisés ou pas ...

Merci à l'éditeur et à NetGalley pour la découverte de ce roman que j'ai beaucoup aimé.
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J'ai découvert Jacqueline Woodson avec ce roman, mais j'ai appris après lecture qu'elle était une auteure bien connue dans la littérature jeunesse... Sincèrement, c'est plus la couverture qui m'a d'abord tapée dans l'oeil que le synopsis et pourtant, une fois commencé, j'étais comme happé par l'histoire racontée par August.
August, pratiquement la quarantaine, revient pour les funérailles de son père, à Brooklyn, quartier qui l'a vue grandir. Son regard croise les rues, le paysage, les bâtiments, la vie tout simplement, et Sylvia, une amie d'enfance, et voilà que ses souvenirs la replongent dans le passé, à travers des flash-back. Elle se revoit dans toutes les étapes de cette jeunesse lointaine, quand elle a dû quitter le Tennessee pour Brooklyn, à l'âge de 11 ans, accompagnée de son petit frère et de son père. Elle entend son frère lui demander si maman va revenir et pour le rassurer, lui dit, c'est pour bientôt. Mais cette maman ne viendra pas, car elle a perdu la tête quand son frère a été tué au Vietnam, mais ça, August ne sait pas encore que c'est bien plus grave.

Derrière cette fenêtre, tous les deux observent avec fascination le brouhaha du quartier, car papa ne veut pas les voir dehors, trop inquiet des dangers de l'extérieur. Ils ont tous les trois réellement du mal à s'adapter à cette nouvelle vie et à vivre avec le manque de leur mère. de chez elle, comme un écran télé, August regarde, intriguée par ces trois filles inséparables (Sylvia, Angela et Gigi) sauter à la corde, marcher, rigoler, s'amuser... et rêve de faire partie de leur groupe... Et elles ne seront plus trois, mais quatre nanas à survivre la préadolescence, et à subir les tourments de l'adolescence, pour enfin trouver leur chemin. Chacune aura son lot de déceptions et d'expérimentations : (premier amour), de peur, et de pertes (la perte d'un être cher) dans une époque très difficile, mais qui les forgera et les changera. Ensemble, elles sont invincibles, apprennent, découvrent, osent et se fissurent au fil du temps. Elle se souvient aussi de la peur qu'elle éprouvait face aux hommes et cette façon qu'ils prenaient plaisir à les regarder... Et c'est là que son père va l'initier à la religion musulmane (muslim), mais pour combien de temps ?! Les garçons sont beaucoup plus intéressants pour elle que cette religion.
August nous fait plonger dans notre passé par ses propres souvenirs où certaines blessures et moments de bonheur vont surement remonter à la surface. Mais on se laisse emporter dans ce court récit, très enrichissant, subliment bien écrit, comme une douce poésie, avec des thèmes justes et forts, dont la perte d'un être cher, l'amitié, la religion... On peut donc facilement s'identifier à elle, même si le vécu n'est pas le même.

Je recommande.
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Nous sommes dans les années 70 à Brooklyn.
August, Sylvia, Angela et Gigi partagent les confidences de leur âge alors qu'elles se promènent dans les rues de leur quartier. Elles sont convaincues de leur beauté, de leur talent, et persuadées d'avoir devant elles un avenir brillant.
Mais il y a un autre Brooklyn, un endroit dangereux où des hommes adultes s'en prennent à des filles innocentes dans des coins sombres, où les mères disparaissent, où les pères rencontrent la religion et où la folie peux ressembler à un simple coucher de soleil.
Qui atteindra ses rêves? Qui se fera broyer?
Un roman plein d'émotions.
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