Dans les premières pages j'ai été perdue. Je ne comprenais pas la chronologie ni le sens de ce que je lisais. On est quand ? Qui a fait quoi ? Combien d'années se sont écoulées ? J'ai parfois du mal avec ces formes de narration qui ne précisent pas, où j'ai l'impression qu'on passe du coq à l'âne sans crier gare. Pourtant je me suis dit que j'allais aimer.
August, la narratrice, ça aussi ca m'a perdue car je croyais qu'August était le petit frère… Donc August nous promène dans ses souvenirs qu'elle sème comme le petit Poucet ses cailloux, çà et là un peu au hasard. J'ai eu aussi l'impression de les suivre comme on pose ses pieds sur des pas japonais.
Elle a quitté le Tennessee pour Brooklyn, avec son père et son frère, laissant derrière eux leur mère.
Ça a le goût de l'enfance, comme quand on repérait une ou plusieurs filles rigolote avec qui on rêvait de devenir amie, nous, petite nouvelle débarquée d'ailleurs, très seule. Mais dans l'enfance, dans toutes les enfances, des ombres rôdent…
Il y a tout le sordide autour, dans les étages et les rues de Brooklyn, les paumés, les junkies, les pervers, les prostituées.
August et son petit frère sont en manque de leur mère restée dans le Tennessee car elle parle avec son frère, mort au Vietnam.
Il y a de la poésie et de la beauté dans ces lignes et toute la laideur de la misère, mais aussi la honte et les complexes provoqués par le regard des autres. Je m'y suis un peu ennuyée parfois, j'y ai trouvé quelques longueurs, jusqu'à environ un quart, mais ensuite c'est devenu totalement addictif.
Qu'elle est belle cette histoire d'amitié sans barrière, où la condition sociale n'a d'importance que pour certains adultes, qui nous parle du temps qui passe, des blessures de la vie, des manques et des joies, des deuils de toutes sortes, tels celui de l'enfance, de ses rêves, et de ceux qu'on aime.
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