Ce qui n'a convaincu de le prendre.
Les illustrations, sans nul doute.
Bien entendu, nous avions feuilleté rapidement afin de reconnaitre le sujet du livre, celui choisi par l'auteure
Jacqueline Woodson, pour ne pas trop nous lancer sans filets.
Mais les dessins de E.
B. Lewis nous ont convaincu de nous laisser tenter, des illustrations presque aussi réalistes qu'une photo, à l'aquarelle.
De quoi parle "
Un petit geste"?
Gage qu'avec un titre pareil, on va nous parler de générosité, pas vrai.
Mais place au récit.
Voila l'arrivée d'une nouvelle élève dans une classe de primaire ( on le sait en déterminant l'âge des personnage très identifiable dans une fourchette).
Si l'auteure nous signale dans son texte quelques détails que la petite narratrice aura remarqué, nous, lecteurs, ne réagiront pas forcément ( les grands lecteurs en tous cas).
Pour la narratrice, il y aura quelque chose de dérangeant à remarquer que cette petite fille manque de certaines choses somme toutes banales et on le saisira, elle ne voudra pas porter avec elle cette gêne au quotidien.
Pourtant l'autre fille, la nouvelle, fera fî de ces détails qui la mettront un peu en marge, elle se donnera les moyens pour faire connaissance, sociable et très amicale.
Apparemment, l'amitié, cela ne se commande pas, doit-on comprendre.
Mais, posons nous la bonne question, l'amitié est-elle affaire de compatibilité ou de reconnaissance sociale?
Déja?
Et bien oui, il faut croire.
Maya, la nouvelle, mise à l'indexe, nous semblera en décalage car ne lâchant rien pour se faire accepter.
Les jeunes lecteurs pourront même se demander qui a raison dans cette affaire: la classe qui imposera son union et sa volonté comme une force exclusive ou le solo de Maya qui s'imposera malgré tout, même sans encouragements.
Personne n'a envie d'être seul, encore moins à cet âge. C'est très courageux.
En général, dans ces situations de la vraie vie, les parents ont un peu honte du comportement de leurs enfants, il faudra en général un médiateur, un professeur, pour trouver des stratégies qui rassembleront tout le monde, qui permetteront à l'élément isolé de se mélanger et de se montrer sous son meilleur jour.
Nous profiterons attentivement du livre et nous permettrons de préciser le titre, il s'agira de bien plus qu'"un geste" à faire, nous parlerons d'une empathie, d'une échange de parole, d'un regard à défaut d'un sourire, il s'agira de tendresse bien plus que de pitié. Surtout à ce jeune âge, encore une fois.
La fin nous surprendra, un peu ouverte pour les jeunes lecteurs mais s'achevant sur une note amère et émouvante.
Cela ne se terminera pas d'emblée d'une manière idyllique, cela serait trop facile, semblera nous faire comprendre
Jacqueline Woodson par ce choix mitigé.
Oui, car pour que cela se termine bien, il faudrait tout de même le " petit geste" de sensibilité. Et oui. Certaines choses peuvent dépendre favorablement de nous, il suffit parfois de peu pour bien faire dans sa sphère.
Cet album sera touchant à différents niveaux et il fera réfléchir.