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3,92

sur 211 notes
Je conseille à tous ceux qui ont aimé ce roman de ne pas lire ce commentaire. Je ne prétends pas à une quelconque objectivité, mais je vais juste me défouler un peu après une lecture qui pour moi a été des plus pénibles, très loin des livres que j'aime.

Liborio est originaire du Mexique, mais à une époque indéterminée (lui-même il ignore son âge) il est venu aux USA ; il revient dans le roman sur des épisodes de ce voyage. Il est à la fin de l'adolescence, est il vit dans sur la mezzanine de la librairie où il a trouvé un emploi. Il prend la défense d'une jeune femme à l'arrêt du bus devant la librairie, ce qui provoque des représailles de la bande des petits truands du quartier : Liborio est violemment tabassé, et la librairie saccagée. Liborio se retrouve à la rue, et galère. Mais cela lui permet de se rapprocher d'Aireen, qui habite en face de librairie, et dont il est tombé amoureux, et de se trouver un nouveau foyer, dans un centre pour enfants déshérités. Pour aider le centre, il se lance dans la boxe, pour laquelle il se révèle avoir un talent hors du commun.

J'ai tout détesté dans ce roman. L'écriture, dans un langage sensé être le langage des vrais gens. Un mélange de grossièretés (fuck est incontestablement le mot le plus utilisé) et d'insultes, un mélange de mots anglais à tout bout de champ, une syntaxe incertaine. Avec au final un répertoire très réduit, c'est toujours les mêmes expressions qui reviennent. Mais, affectation suprême, vient de temps en temps un mot vraiment très peu utilisé, pour lequel beaucoup de gens devront utiliser un dictionnaire. Un chic type (ou une brave fille) se reconnaissent à la quantité de gros mots utilisés : les personnes parlant un langage qui en serait dépourvu sont d'avance jugées et condamnées.

Avec un tel parti pris stylistique, on pourrait s'attendre à un contenu noir, pessimiste, une vision de la société critique et mettant en cause. Mais que nenni : entre une amourette fleur bleue digne d'un Harlequin des années 50 du siècle dernier, et des bons sentiments dégoulinants, nous sommes loin d'une quelconque satire sociale ou dénonciation, ou même tout simplement d'un tableau de la vie d'un jeune immigré isolé qui puisse prétendre à une forme de véracité. Tout ceux que nous apprenons de la vie de Liborio au Mexique et des raisons de sa venu aux USA est des plus flous, et tire au possible sur la corde sensible. Suite à la mort de sa mère (à la naissance, comme il se doit), il est élevé par une « marraine » à côté de laquelle la mère Thénardier est une sainte, et qui ressemble terriblement à l'affreuse marâtre de Cendrillon. Un malheureux accident où un gars qui agressait Liborio trouve la mort est l'élément déclencheur de son départ, un hasard en somme. Nous n'apprendrons riens sur les conditions économiques, sociales ou autre de l'immigration, juste quelques brèves scènes lacrymales. Mais malgré tous ses malheurs, notre héros est un brave garçon, qui a le coeur sur la main, travailleur et prêt à aider les autres. Et il trouve très vite sa place au foyer, où il devient l'idole des enfants. La boxe devient une possibilité de se sortir de sa situation et d'aider les bonnes gens qui l'ont aidé. Il trouve des entraîneurs prêts à le coacher, mais franchement il n'en a pas réellement besoin : en quelques secondes il met KO tous ses adversaires pourtant bien plus aguerris que lui. Les réseaux sociaux, comme il se doit, ont une part dans ses succès, et le roman s'achève dans une promesse pour le futur, auquel est liée une petite fille en fauteuil roulant...

Ce fut une lecture éprouvante entre le style (si on peut dire) de l'auteur, les bons sentiments dégoulinants, les invraisemblances, sans oublier les interminables scènes de boxe. L'auteur redit à plusieurs reprises que les livres sont très loin de la vie, enfin certains. Je pense que l'on peut ranger le sien dans cette catégorie, le langage « familier » censé assuré la véridicité de l'histoire, est juste un cache-sexe pour une histoire sentimentale et totalement improbable.
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Difficile de rester indifférent à la lecture d'un tel roman. Entre le style d'écriture percutant retranscrivant très bien l'oral et le parlé de la rue, le vocabulaire déroutant oscillant entre l'argot et le registre soutenu avec des mots inventés apportant une touche de poésie et enfin l'histoire de ce jeune Liborio immigré clandestin aux Etats-Unis, tout est réuni pour nous offrir un livre d'une étonnante originalité.

Liborio nous raconte son quotidien aux Etat-Unis pour tenter de survivre tout en se souvenant de son enfance au Mexique, de sa traversée improbable de la frontière et de ses aventures pour échapper aux hommes des services de la migration. Ses meilleures armes pour se sortir de tous les mauvais coups où il se fourre ce sont ses poings pour cogner et ses jambes pour courir. On ne peut que s'attacher à ce personnage qui sait à la fois nous émouvoir et nous toucher par sa force de caractère et sa volonté et nous faire rire par sa naïveté et sa spontanéité.

Après une première partie de roman intéressante mais un peu lente, j'ai vraiment adoré la deuxième moitié dans laquelle j'ai trouvé que le rythme s'accélérait et que l'histoire gagnait en intensité et suspens pour savoir comment va s'en sortir notre héros. La fin peut paraître un peu trop heureuse mais elle ne m'a pas dérangée car j'ai trouvé qu'elle laissait voir une ouverture pour l'avenir sans tomber dans le mièvre.
Un très bon premier roman. J'espère que d'autres suivront avec la même qualité littéraire. Quand on pense qu'en plus l'auteure n'était âgée que de 19 ans lorsqu'elle l'a écrit, chapeau !
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire car les grossièretés toutes les deux phrases et le parler de rue ne sont pas des choses qui me plaisent dans un livre, sauf dans le cas où l'humour est présent, ce qui n'est pas le cas ici.

Je me suis accrochée fortement mais le fait que le libraire, employeur de Liborio l'insulte dans chacune de ses phrases m'a prodigieusement énervée, je doute que cela ait eu une quelconque utilité !

Les retours en arrière de Liborio sur ce qu'il a vécu depuis qu'il est parti du Mexique sont émouvants, son histoire d'amour en devenir est gentillette mais le final est par trop empli de bons sentiments ! Quant au côté hilarant noté dans le résumé il reste pour moi inconnu !

Je ne suis donc pas exaltée par ce premier ouvrage dont je trouve l'écriture malhabile et passant à côté de ce qu'elle visait ou pas d'ailleurs !
CHALLENGE ABC 2019/2020
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Véritable phénomène littéraire au Mexique où cette jeune femme de 19 ans obtient le plus fameux prix littéraire du pays et un succès foudroyant, en 2015
L' histoire d'un jeune qui traverse avec courage et pas mal de chance le Rio Grande pour rejoindre la » terre promise », les USA. le jeune Liborio est très sympathique et son histoire attachante si vous arrivez à la déchiffrer
Aura Xilonen fait le choix d'inventer une langue nouvelle , mélange d'argot , de verlan , de néologismes , en anglais ou en espagnol reprenant le langage de rue des quartier pauvres du Mexique. J' ai eu beaucoup de mal à passer les 50 premières pages , j'ai poursuivi car l'histoire était intéressante mais je n' ai pas réussi à aller jusqu'au bout. La traductrice avoue qu'elle a du inventer de nouveaux mots ex nihilo . L'ajout de mot savants que découvre Liborio dans un dictionnaire est parfois incongru, exemple anaphylactique employé hors de propos.
Bref, c'est comme traduire du San Antonio, l' humour en moins. A réserver , peut être , aux hispanophones . Sinon, à oublier
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Attention chef d'oeuvre !
"Pourquoi ces pingres d'écrivains, ils inventent rien de nouveau sous le soleil ? Juste des mots qui ont déjà été mis en boîte dans le dictionnaire" se demande le narrateur. Lui, la langue il la recrée, à sa sauce, en réinventant les mots ou en les employant à un certain escient: même déplacés ils donnent un sens nouveau à ses phrases. L'auteure est remarquable et la traductrice, Julia Chardavoine, ne l'est pas moins. En général et à de rares exceptions, j'ai beaucoup de mal avec l'argot littéraire mais là, la langue d'Aura Xilonen m'a complètement séduite.
L'histoire maintenant. Oui, il y en a une: une histoire de clandestino qui a réussi à traverser la frontière entre Mexique et Etats-Unis. Une histoire de douleur et qu'est-ce qu'il encaisse, Liborio ! Mais tout commence lorsqu'il défend l'élue de son coeur face à des voyous: la construction du récit se met en place en faisant intervenir à ce moment les protagonistes qui vont tous jouer un rôle dans sa vie. Pas de miracle mais des rencontres plus ou moins bienvenues qui vont orienter sa vie.
Aura Xilonen, Emile Ajar mexicaine... En sera-t-elle le Romain Gary?
A lire absolument.
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Les challenges Babelio nous permettent et/ou nous obligent à sortir de nos zones de confort… Trouver Un auteur dont le nom commence par un X et voilà que je fais connaissance avec le jeune Liborio, migrant mexicain, employé chez un libraire haut en couleur, qui manie l'insulte et le juron avec brio.

Maltraité par une marraine qui ressemble plus à une sorcière qu'à une bonne fée, Liborio a fui un Mexique qui ne lui promettait que pauvreté et soumission. Il a atterri chez le « boss » après un long voyage semé d'embûches, de rencontres parfois violentes, avec la nécessité toujours et encore de fuir dans un désert hostile, au risque de l'insolation et de la déshydratation.

Liborio découvre dans la librairie tout un monde d'idées, de mots, d'auteurs qui contribuent à donner de l'épaisseur à un quotidien un peu rétréci : il s'éloigne peu de son lieu de travail et dort dans une mezzanine au-dessus des étagères de livres. Seule la vision de la jolie voisine lui procure un peu de rêve. Aussi, quand elle se fait bousculer par une bande d'abrutis, n'hésite-t-il pas à traverser la rue pour la défendre. S'il y a bien quelque chose qui n'effraie pas Liborio c'est de jouer des poings… Il a une détente féroce et laisse au tapis tous ceux qui s'y frottent.

Lorsque la libraire se fait braquer, Liborio se retrouve à nouveau à la rue, livré à lui-même. Des adultes vont lui offrir leur aide, parfois très intéressée d'autres fois plus bienveillante. le jeune homme aura à faire des choix, à apprendre à faire confiance.

C'est le roman d'une jeune auteur(e) mexicaine – elle a 19 ans lorsqu'elle écrit Gabacho – au style dense, émaillé d'argot, de néologismes. Ce qui en fait son charme mais le dessert aussi parfois quand il faut relire plusieurs fois certains passages 😊. La narration mêle passé (chapitres en italique) et présent ; le rythme est soutenu et les personnages hauts en couleur. On se prend vite d'affection pour cet adolescent qui a déjà beaucoup galéré, c'est un euphémisme, mais qui tient au bout de ses poings son destin. Très joli roman sur une thématique dramatique et d'actualité.

Challenge ABC 2021/2022

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Un roman surprenant sur ce jeune garçon, Liborio, né au Mexique il y a 16? 17? ans sans en être bien sûr puisque sa mère est morte en le mettant au monde et il a été élevé par sa tante/marraine ... Rien ne fut simple pour lui et c'est la raison pour laquelle il fuit aux États-Unis et découvre que la vie n'y est pas simple non plus. Précarité, danger constant de se faire expulser, violence ...
J'ai eu beaucoup mal avec le début du roman : les premiers chapitres sont truffés de grossièretés et d'argot, ce qui m'a un peu refroidie! En revanche, une fois que le personnage principal se pose, se calme, s'installe dans son foyer, la langue se calme aussi et le roman devient plus intéressant. On accède au récit de son enfance, de sa traversée du Rio Grande et du désert, de ses difficultés de vie aux États Unis et de son coup de foudre!
J'ai au final plutôt bien aimé ce premier roman prometteur.
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Mélange de vulgarités et de mots sophistiqués, de trivialités et de fulgurances poétiques, avec des références littéraires et culturelles (petit glossaire de termes mexicains à la fin - que moi j'aurais apprécié en note de bas de page) : la langue de ce roman est époustouflante (bravo à la traductrice Julia Chardavoine), sans que la lecture soit particulièrement difficile : la forme de narration permet des pauses.
Pourtant, quel sentiment de ne pas avancer ! J'ai dû faire un détour par une BD et un autre livre pour arriver au bout, ce qui était une bonne idée : l'entrée en scène de Naomi, la petite en fauteuil, est une bouffée d'air, et j'ai vraiment aimé la dernière partie. L'histoire de ce jeune Mexicain jamais aimé, à la force herculéenne non canalisée, clandestin perdu et n'ayant rien à perdre, est un roman d'apprentissage original.
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En cherchant un autrice mexicaine , je suis tombée par hasard sur Aura Xilonen.
Et ça fait mal ! (c'est constructif et positif ce que je dis). Aura Xilonen fait mal en mettant en scène l'histoire de ce jeune mexicain qui traverse le Rio Grande pour essayer de survivre aux Usa. Parce qu'il crevait au Mexique …
Liborio, le narrateur, raconte sa vie actuelle – homme à tout faire dans une librairie – en relatant, dans des chapitres en italique, sa vie au Mexique et le début de sa clandestinité aux States…
Sa vie actuelle est compliquée, très compliquée : il se retrouve sans domicile car il a voulu aider une jeune femme harcelée dans la rue. Des gangs lui tombent dessus, le tabassent, des policiers le rançonnent.
Il croit un moment trouver de l'aide auprès d'une femme étrange, jusqu'à la trahison (selon lui)...
Bref, le style est percutant, l'écriture orale, on se prend un direct au coin d'une page … puis on croit qu'il va s'en sortir … et puis ça part dans une autre direction …
J'ai cru au début que ce jeune homme avait une vingtaine d'années mais finalement il a plutôt seize-dix sept ans mais, ce qu'il a vécu, l'a fait mûrir vite. Je me rends compte aussi que l'auteure avait 19 ans à la parution de ce livre : quelle force dans la narration….une claque, je vous dis…
Je décerne une « Mention spéciale» au courage de Naomi 10 ans (et en fauteuil roulant) qui devient l'amie de Liborio.

La fin « rose bonbon » m'a paru cependant un peu « facile » même si cela ne retire rien à ce roman qui m'a fait alterner des larmes au rire … (larmes au début, rire à la fin du roman)
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Le premier mot qui me vient est "époustouflant".
Une écriture moderne, fleurie, inventée, à la fois argotique et poétique.
On ressent les malheurs de Liborio, que j'ai eu l'impression de les vivre avec lui.
Le style narratif est inventif.
C'est tendre, drôle et innovant.
Ce n'est pas un coup de coeur mais c'était pas loin.
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