La montagne de l'âme

Je viens de faire un très long et très lent voyage dans la Chine millénaire en accompagnant cet homme qui après avoir pensé sa dernière heure arrivée, a décidé de voyager à travers le pays.
Voyage qui s'avère être une quête, celle de la Montagne de l'âme.
Voyage physique, mais aussi voyage spirituel.
Il va à la rencontre des chinois d'aujourd'hui pour mieux appréhender les chinois d'hier.
Il nous fait sans cesse osciller entre ses souvenirs d'enfant né pendant la guerre contre les Japonais, son adolescence de « rééduqué » et son présent d'écrivain en butte à la censure des autorités.
Un très long et très lent voyage déroutant dans sa forme d'écriture, entre le « je », le « tu » et le « il » on ne sait jamais vraiment bien qui est qui et sans parler d' « elle ».
Livre au vocabulaire simple mais difficile à lire pour un occidental tant les références à la culture et aux traditions chinoises sont importantes.
Et pour finir j'avoue n'avoir pas trouvé la ligne séparant le rêve de la réalité.
Livre dont au final, je ne peux pas dire l'avoir compris, mais qui a été salué comme le grand roman asiatique de la fin du 20ème siècle et écrit par l'un des grands auteurs de ce siècle à qui a été décerné le Prix Nobel de Littérature en 2000.

Un superbe livre qui vous fera voyager en asie avec l'auteur et qui vous fera decouvrir la Chine rurale.Cet ouvrage qui peut sembler long se devore en un trait et vous fera decouvrir un pays envoutant et meconnu.A ne pas rater en tout cas car vous allez faire un voyage litteraire de toute beauté.

Deux hommes en quête de sens à donner à leur vie.

Il y a "toi" qui a ouï-dire de la Montagne de l'âme et qui demande a tout venant la direction que nul ne semble disposé à lui donner. Lors de sa recherche il rencontre une femme qui devient une attache entravant quelque peu la réalisation de son projet. "Moi" est un écrivain en disgrâce qui parcours le sud de la Chine compilant des matériaux culturels, artistiques et religieux sans réelle finalité déclarée.

Se sont deux êtres en vacance, libre d'attache, qui parcours un vaste monde, multipliant les rencontres de hasard, les aventures, les perigrinations. La montagne de l'âme est un roman foisonnant, mystérieux et envoûtant comme l'est la Chine. L'auteur se fait tour à tour conteur, poète, ethnographe et philosophe pour nous perdre, nous reprendre et nous enchanter au gré de ce roman au long cours à la prose délicate et originale. Une très belle porte d'entrée à la littérature chinoise contemporaine.

Ce livre me fut offert en 2000, l'année où fut attribué le prix Nobel à son auteur.
Il resta 20 ans sur une étagère de ma bibliothèque et ce n'est que tout récemment que me vint l'envie de le lire, à la suite de ma lecture de « Beaux seins belles fesses » de Mo Yan.
J'essuyai la poussière qui le recouvrait, ne me formalisai pas de la teinte jaune qu'avait pris le papier de mauvaise qualité - comme pour toute édition de poche - et me plongeai dans la lecture de cet éloge de la lenteur, dans ce très lent récit de voyage temporel et intemporel.
Il me fallut faire preuve de patience, au début de ma lecture, mais à partir d'un certain seuil, je pris le rythme de l'auteur, ralentis mon mode de compréhension, calai mon pas sur son pas sur les sentiers de montagne ou dans les ruelles des villes. Dans le brouillard souvent à sa suite, je faillis me perdre, mais je fus saisi par la poésie du texte. A chaque fois qu'une sorte d'ennui ou de léthargie me fit hésiter à poursuivre, un nouveau court chapitre me poussa à découvrir la suite. Sans m'en rendre compte j'arrivai ainsi au bout du voyage et à bout de ce très beau texte.

Un homme complexe, froid et sensible, indifférent et curieux, part en quête de lui-même et traverse son pays, la Chine, ou plutôt les Chines : légendes, paysages, ethnies, temps anciens et temps moderne (après la "révolution culturelle")... Solitude, rapport homme-femme, comportement social, violence, amitié, liberté, sens de la vie, littérature, les thèmes vont et viennent au fil des pages et des pronoms personnels (il, elle, je, tu, vous) formant un livre d'ambiance (avec quelques longueurs) plutôt qu'une histoire, quelque chose de désenchanté et d'envoûtant... qui exige de se laisser porter.

Un voyage, des parallèle de vie(s) et un moment de réflexion sur notre propre histoire.

Si ce livre n'est absolument pas "résumable" il se lit avec bonheur mais mérite d'être toutefois traité dans le plus grand calme pour pouvoir réellement profité de ce qu'il dégage.

Très long, très lent et pourtant on ne lâche pas. Un récit contemplatif et méditatif qui fonctionne malgré son aridité

Très heureux d'avoir lu La Montagne de l'Âme. Livre qui suit le chemin d'un homme en quête de sens à travers une Chine pleine de contes, de légendes et d'histoire, les narrateurs du je, du tu (qui semble n'être autre que le reflet du je), du il et du elle s'alternent. le nous est soigneusement évité pour ne pas rappeler à l'auteur les masses sous le communisme.

Inventif sur le plan poétique, lyrique et narratif, ce roman est une oeuvre monumentale de toute une nation, la Chine, comme pourrait être Les Misérables pour la France. C'est une ode à la nature, à l'art, à la littérature, à l'amour, mais aussi une invitation au voyage, à la contemplation. L'adolescent que je suis s'est retrouvé dans le personnage du je, qui essaie de comprendre le monde qui l'entoure et sa propre personne. Étant donné la charge de l'oeuvre, une deuxième lecture ne ferait pas de tort.

*Seul défaut : les longueurs sont souvent éreintantes, et cela m'a un peu déplu.