Un de nos collaborateurs (pas moi !) étant en train de rédiger un « hors-série » sur l'Ukraine, je me demande si la parution de ce texte ne va pas le décourager, tant ce qui est ici exprimé me semble d'une rigueur et d'une justesse à toute épreuve.
La formation du « spectaculaire intégré » n'est effectivement pas un long fleuve tranquille, et la pression des effondrements en cours mais plus encore de ceux à venir, auxquels les dominateurs doivent faire face et auxquels ils doivent aussi se préparer pour sauver leurs trônes, cette pression accentue nécessairement leurs rivalités, et entraîne soit un renforcement inédit du côté concentré (on est en plein dedans à l'Ouest comme à l'Est), soit la résurgence hybride/comique/tragique/chaotique de ses formes antérieures (résurgence mise actuellement en scène dans la version Poutine).
Ces convulsions du spectacle me font penser au Malade imaginaire joué par
Molière, qui était peut-être hypocondriaque sur la scène, mais qui finalement mourut réellement, on pourrait dire « le rôle à la main » (même s'il mourut quelques heures après), comme on meurt les armes à la main…
Le spectacle semble une horreur sans fin mais il s'avance surtout vers une fin pleine d'horreurs.
Il n'est pas non plus exclu qu'au beau milieu de ses convulsions, les peuples rejailliront.