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Christian Keime (Éditeur scientifique)Monique Lachet-Lagarde (Adaptateur)Jean Dufournet (Traducteur)Andrée Mélines (Traducteur)
EAN : 9782081209633
159 pages
Flammarion (25/08/2008)
3.63/5   739 notes
Résumé :
Il y a le Moyen Age des cathédrales, des chevaliers, des princes, de la Sainte Ampoule et de la Sainte Epine. Et puis il y a le Moyen Age de ceux qui ont construit les cathédrales, adoré en silence la Sainte Epine, souffert par les chevaliers et les princes : les «vilains». Affreux, sales et méchants, comme disent le film et la chanson ? Plus ou moins mais aussi rusés, subtils, increvables, capables de faire franche lippée, rapine et dérision de tout. Leur héros, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 739 notes
Lorsque mes parents, voulant sans doute favoriser le développement de mon intérêt précoce pour la lecture et l'histoire, me mirent entre les mains le "Roman de Renart", j'avais une dizaine d'années et ni mon père ni ma mère ne s'étaient préparés à ce que fuse de mes lèvres juvéniles la question qui tue : "Papa, Maman, ça veut dire quoi violer ?"

Je me souviens encore de l'embarras provoqué par ma question et je me remémore encore mieux dans quel état d'abattement me plongea la réponse malhabile qui me fut donnée et qui fit naître en moi une réelle répulsion pour le rusé Goupil qui avait "violé" la femme du loup Ysengrin, devenu dès lors son ennemi juré. Du haut de mes trois pommes, je compris soudain que la "ruse" n'était pas seulement une forme de facétie et d'espièglerie sans conséquence mais qu'elle pouvait également servir de sombres desseins et être utilisée dans un contexte violent et/ou malhonnête. J'en fus vraiment choquée, comme on peut l'être à cet âge mais, quelque part, je peux aussi affirmer que ce récit m'a fait mûrir.

Quelques années plus tard, préparant une maîtrise d'histoire médiévale, j'eus l'occasion de me plonger directement dans l'étude d'un manuscrit original, enluminé à souhait. Avec la maturité acquise par mes lectures et mes études, je pus me pencher à nouveau sur ce texte fondateur qui, comme l'avait déjà fait Esope pendant l'Antiquité et comme le fera quelques siècle plus tard Jean de la Fontaine, humanise les animaux pour mieux toucher l'homme par la peinture rocambolesque de sa véritable nature, vertus et vices confondus.

"Le Roman de Renart" est une oeuvre collective à multiples voix. Selon les historiens, près d'une trentaine d'auteurs y aurait collaboré sur plus de 75 ans ! C'est pour dire combien cette oeuvre littéraire peut nous apprendre sur les mœurs médiévales. Malgré un langage quelque peu suranné, la lecture est aisée, il ne faut pas craindre de l'entreprendre. La ruse, fil rouge du récit, n'est pas l'apanage du seul Maître Renart, les auteurs eux-mêmes ne sont pas en reste. Ainsi, je me suis bien amusée en constatant que le secrétaire du roi (invariablement représenté sous les traits d'un lion) était un âne !

A part le lion, il ne faut pas s'attendre à croiser beaucoup d'animaux "exotiques", pratiquement inconnus d'un monde dont les confins méridionaux se situaient en Terre Sainte et les septentrionaux en Scanie.
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Gourmandise, stupidité, ruse.

Ces trois mots définissent à eux seuls cet ouvrage que l'on ne présente plus.


Comme tout le monde, je connaissais les quelques fabliaux les plus connus extraits de cette épopée animale : l'épisode des anguilles, l'aventure de Tiecelin le corbeau à qui Renart prit son fromage, le chat Tybert grimpant sur une croix pour se délecter d'une andouille qu'il ne tient pas à partager avec Renart...
Autant d'épisodes qu'il est plaisant à lire indépendamment, qui divertissent par leur caractère très caricatural. On s'amuse des farces odieuses de ce cruel Renart, on prend pitié de ce pauvre Ysengrin...
Mais lire cet ouvrage qui reprend les soixante aventures du goupil, cela devient très fastidieux.

Certes, cela peut donner à réfléchir sur la façon dont les auteurs médiévaux se sont emparés des fables d'Esope pour en faire à leur propre compte une satire sociale des moeurs aristocratiques de l'époque. Dans cet ouvrage là, sous couvert d'un anthropomorphisme enfantin, on se gausse ouvertement des seigneurs, tout comme La Fontaine le fera en son temps. Mais, quitte à comparer, je préfère nettement les fables de Jean de la Fontaine aux fabliaux de cette oeuvre médiévale ; celles de notre célèbre auteur classique sont beaucoup plus subtiles, plus étayées et plus variées.
Le roman de Renart a tendance, lui, à se répéter. On lit mille fois ( bon un peu moins..d'accord..) comment Renart imagine des tours pour trouver sa nourriture et comment il dupe les animaux de la ferme et de la forêt. Au début ça amuse puis ça lasse. Surtout lorsque les mêmes compères du malin goupil ( Ysengrin, Tybert ou encore l'ours Brun) se font avoir plusieurs fois de la même façon ! Finalement, on en vient à se dire que ce n'est pas Renart qui est rusé mais plutôt les autres qui sont d'une telle naïveté qu'ils tombent à chaque fois dans le piège énorme du goupil.


L'ouvrage que j'ai lu date de 1982. Il provient des éditions Gallimard de la collection mille soleils qui s'adresse aux jeunes lecteurs. Je ne crois pas que ce genre d'ouvrage fasse le bonheur des enfants ou ados..Il est à mon avis trop dense et trop répétitif pour attiser leur envie de le lire.

Il peut, par contre, faire le "bonheur" des médiévistes qui y trouveront sans doute matière pour illustrer leurs connaissances sur les moeurs et les rouages de la société médiévale. La place de la femme au Moyen-Âge, par exemple, s'y révèle très justement : femme au foyer douce et obéissante, dont l'avis importe peu mais aussi considérée par les hommes comme étant le fruit de leur discorde quand elle n'était pas tout simplement jugée comme créature du démon. Ici, Ysengrin se brouillera définitivement avec Renart en raison d'un outrage que ce dernier fit subir à dame Hersent, son épouse.


En guise de conclusion, je tiens tout de même à préciser que même si cette lecture m' a parue ennuyeuse à bien des égards, je suis tout de même satisfaite d'avoir lu cet ouvrage de la littérature médiévale. Je peux maintenant en parler en connaissance de cause !
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Parmi les oeuvres les plus célères de la littérature médiévale, "Le roman de Renart" figure naturellement en bonne place. Ce classique est constitué de plusieurs récits d'auteurs différents qui racontent la lutte permanente entre Renart, joyeux et malicieux goupil et Isengrin le loup.

A la fois conte et fable populaire, cette épopée animale s'analyse cependant et principalement en une critique de la société féodale, dans laquelle les animaux jouent le rôle des hommes (ainsi, il faut entendre que ce coquin de Renart est en vérité un baron rusé et malfaisant, que le roi Noble est un lion, etc.), qui connut une bonne audience au Moyen Âge pour qu'elle parvienne jusqu'à nous.
La seule difficulté de ce récit tient à l'emploi du vieux français mais cela est marginal tant le plaisir de connaître la vie médiévale et ses principes domine.
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Oyez, oyez, mes amis ! En ce beau jour, Noble le lion, roi de toutes les bêtes, a décrété une grande paix réunissant les animaux ! Que la poule ponde en paix sur son perchoir, que le lapin dorme tranquillement au fond de son terrier et que les agneaux s'ébattent dans les près, nul mal ne leur sera fait, car toutes les bêtes sont frères aux yeux de sa Seigneurie. Las, parmi les barons de la forêt, un triste sire ne semble guère enclin à respecter les ordres royaux : ce cuistre, c'est Renart le goupil, jamais à court de manigances et d'intrigues sournoises pour se remplir la panse et apporter le malheur chez autrui. Non seulement il a égorgé la malheureuse poule Copette, mais il a également tranché par ruse la queue d'Ysengrin le loup et, dans son immonde malveillance, a violenté l'épouse de celui-ci, la digne dame Hersent. Les grands seigneurs de la Cour s'en indignent et ils ont bien raison, car la longue carrière criminelle de Renart n'a que trop duré… Mais qui saura y mettre fin ? Car le goupil est perfide, son esprit est aussi agile qu'un oiseau et sa langue plus douce que le miel. Malheur à qui s'approchera de lui sans user de toute sa prudence, car il pourrait bien y laisser ses oreilles, son oeil, ses griffes ou quelque autre partie encore plus embarrassante de son anatomie !

Qui n'a jamais entendu parler de Renart ? Héros du petit peuple du Moyen-Âge, ce redoutable bandit au poil roux a été l'objet d'un nombre incalculable de récits, dont beaucoup ne sont jamais parvenus jusqu'à nous. Bien avant les fameuses fables de la Fontaine, ces contes joyeusement amoraux décrivaient la société humaine par le biais d'animaux parlants et pensants : le lion Noble roi des animaux, le loup Ysengrin son connétable, l'âne Bernart son secrétaire, le bélier Belin son confesseur… Et, bien entendu, l'impayable Renart dont les aventures truculentes sont toutes prétexte à une critique en règle des grandes institutions médiévales, qu'elles soient laïques ou religieuses. Cet aspect satirique du « Roman de Renart » a un peu rouillé avec le temps, mais les vices qui y sont fustigés – l'avarice, l'orgueil imbécile, la jalousie, la paresse, la gloutonnerie, etc. – restent intemporels et, malgré les siècles écoulés, il est difficile de ne pas sourire face à tant d'humour et d'esprit corrosifs.

Renart lui-même est un curieux personnage, bien difficile à cerner. Père attentionné et mari aimant, il est également – si vous voulez bien me passer l'expression – un sacré petit salopard psychotique à fourrure ! Méchant comme une teigne, il ne semble avoir que deux grandes priorités dans la vie : se gorger de nourriture et nuire à autrui autant qu'il en est capable. Certes, ses nombreux crimes ne sont pas complétement dépourvus de circonstances atténuantes, dont la principale est la bêtise confondante de ses victimes. Non content de gober tous les mensonges du goupil, malgré la réputation de celui-ci, elles s'empressent également de lui pardonner ses actions passées dès que celui-ci fait hypocritement pénitence. Tant de naïveté mériterait bien un coup de pied au derrière, mais pas forcément d'être écorché vif ou énucléé, non ? Et dire que l'on classe généralement cela dans la littérature enfantine ! M'enfin, ça ne m'étonne guère, tout compte fait : j'ai toujours su que les gosses étaient des petits monstres sanguinaires…
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Le roman de Renart, adapté par Albert-Marie Schmidt
Publié par Duck Love sur 25 Mars 2022, 18:40pm

Je me souviens d'une image orange, dans un vieux livre de lecture chez mes parents, il y a de cela bien longtemps. Celle d'Ysengrin, le loup, en train de pêcher dans un paysage glacé, sa queue portant un seau plein - soit disant- de délicieux poissons. A côté de lui, se tenait Renart, le rusé, qui semblait l'encourager à patienter, pendant que la queue d'Ysengrin était en train de geler... Prisonnier des glaces, Ysengrin allait devoir attendre l'arrivée des vilains, sous le regard amusé de Renart qui allait assister au spectacle, sous couvert d'un buisson..

Sacré Renart, tu as eu tellement de succès depuis le XII et XIIIème siècle où tu es né sous la plume de différents auteurs ! le texte qui t'as fait naître n'a de roman que la langue ; il s'agit, en fait, d'un ensemble de 27 branches en vers qui sont des récits animaliers , qui, mis bout à bout, ont formé ton histoire... Au Moyen Age, la majorité du peuple ne sachant pas lire, tu t'es fait connaître grâce aux récits des jongleurs dans les villes... Tu as même réussi à détrôner le mot goupil au profit de ton nom Renart, le renard !

Ysengrin est bien sot et toi bien méchant... Tes ruses te servent à manger, mais aussi à te venger ou simplement à rire des mésaventures de tes compères... Ysengrin est ton souffre douleur : tu violes sa femme Dame Hersent, tu le fais battre par des paysans, tu lui voles ses jambons..

Le Roman de Renard fait partie de l'imaginaire collectif ; il tend aussi un fil conducteur entre les critiques d'Esope et celles de Jean de la Fontaine...
Ce recueil de branches est, tout comme chez Esope et plus tard chez La Fontaine, une véritable satire de la société féodale médiévale. Nous avons comme personnage un roi (Noble le lion), des barons (Ysengrin le loup, Brun l'ours, Grimberg le blaireau), un chevalier qui vit au château de Malpertuis (Renart le goupil), des gens d'église (Tiercelin le corbeau et Tibert le chat), ou encore les gens du peuple ( Couart le lièvre, Pinte la poule...).

Le roman de Renard me fera toujours rêver. Est-ce utile de vous dire que ma branche préférée est celle où Ysengrin pêche avec un seau attaché à sa queue ?

LIVRE PREMIER

BRANCHE 1

Comment Renard est pris pour dupe par le coq

Renart, au ventre creux, est attiré par la basse-cour d'un riche fermier. Elle regorge de "gélines, coqs, oisons, canards, canes, jar (et) oies". le goupil cherche à s'introduire dans la basse-cour ; il décide alors de franchir la palissade et de se cacher dans un carré de choux en attendant qu'une opportunité s'offre à lui de dévorer une poule. Mais les poules ont entendu le bruit qu'à fait Renart en tombant de la palissade et elles sont parties se cacher. Pinte, la plus sage d'entre elles, explique au coq qu'il y a un goupil qui est entré dans la ferme, mais Chanteclerc, le coq, ne la croit pas et reste à découvert.

Renart s'approche de lui et tente une première fois de le croquer. Chanteclerc, qui vient d'échapper à une mort certaine, se laisse encore séduire par les flatteries de Renart. Ce dernier lui dit qu'ils sont cousins et qu'il aimerait entendre sa belle voix, il recommande au coq de fermer les yeux pour bien se concentrer sur son chant... Les yeux fermés, Chanteclerc n'a pas le temps de réagir quand le goupil se précipite sur lui et le saisit par le gosier pour l'emporter dans la forêt.

Mais la fermière donne l'alerte et tous les vilains se lancent à la poursuite de Renart ! Chanteclerc, sentant sa dernière heure arrivée, se prend à ruser à son tour : il demande à Renart de répondre aux vilains qui crient derrière lui. le goupil s'exécute et ouvrant sa gueule pour parler, laisse tomber sa proie... Renart, le rusé, s'est fait berner par le coq qui s'est enfuit dès que le goupil a desserré les dents... le goupil n'a plus qu'à rentrer dans son terrier, la queue basse et le ventre vide !

BRANCHE 2

Comment Renart dérobe au corbeau son fromage

Tiécelin a la faim qui le tenaille. Il vole un fromage et s'en va, pour son malheur, se poser sur une branche d'un arbre, au pied duquel se repose Renart. Ce dernier, qui a tout de suite repéré le fromage, procède de la même manière qu'avec Chanteclerc le coq, et flatte la voix du corbeau. Tiécelin, qui aime la flatterie, se plait à chanter et, bien sûr, il laisse tomber son fromage, non loin du goupil.

Le goupil ne saurait se contenter du fromage et il aimerait bien manger aussi Tiécelin le corbeau ! Il convainc alors sa possible proie de venir récupérer son fromage. Dès que se dernier se pose sur le sol, Renart se précipite sur lui, mais il manque son coup ! Tiécelin s'enfuit en lui laissant le fromage... Cette fois, Renart n'aura pas tout perdu !


BRANCHE 3

Comment Renard travaille à embrasser la mésange

Renard demande à une mésange de venir l'embrasser sous prétexte qu'il est le parrain de son fils. En réalité, il meure de faim et il se régalerait bien de la chair de l'oiseau. Dame mésange accepte mais, comme elle se méfie du roux, elle lui demande de fermer les yeux. Au lieu de l'embrasser, elle frotte les moustaches du goupil avec de l'herbe, et ce dernier tente en vain de l'attraper. Des cris proviennent alors des bois " sus au goupil ! sus au goupil", Renart s'enfuit sans demander son reste !

BRANCHE 4

Comment Renard mord à la fesse un jouvanceau

Cela vous surprend-t-il si je vous dit que Renart a faim? Il grimpe sur un arbre et mange deux oisillons qui attendaient leur parent dans leur nid. Les deux parents milan le surprennent à avoir mangé leur fils. Ils déversent leur colère sur le goupil qui semble mort attaqué de toute part par des coups de bec. Un jouvanceau qui passait par là ramasse le goupil et l'emmène sur son cheval pour prendre sa peau. Mais Renart n'est pas mort, il saute sur le jeune homme et lui mord les fesses puis s'enfuit dans les bois !

BRANCHE 5

Comment Renart prive le loup de ses bacons

Toujours affamé, Renart va rendre visite à son oncle Ysengrin le loup. Ce dernier demande à sa femme de lui cuire deux rognons et une rate. Mais Renart a aperçu de beaux jambons accrochés au plafond et il est hors de question, pour lui, de passer à côté d'un tel festin !

Le goupil ruse en disant à son oncle de cacher ses jambons pour que ses voisins ne lui volent pas. le soir venu, Renart s'introduit chez Ysengrin et lui vole ses jambons.

Le lendemain, alors qu'Ysengrin se lamente de la perte de ses jambons, le goupil fait semblant de croire que son oncle les a cachés pour faire croire qu'ils ont été volés...

Le goupil aura tout loisir de manger tranquillement les bacons volés en se moquant de la mésaventure d'Ysengrin et de sa femme Dame Hersent...


Source : Image de la banque d'images libres de droits PIXABAY

Légende : le goupil Renart

BRANCHE 6

Comment Renart enseigne au loup l'art de la pêche

C'est bientôt Noël, Renart et Ysengrin font une promenade nocturne, certainement avec l'intention de trouver de quoi se nourrir. Ils arrivent sur un étang gelé où les paysans ont creusé des trous pour donner à boire à leurs bétails. Dans un trou, il y a un seau qui va donner une idée à Renart, toujours prompt à humilier son oncle. Il lui dit qu'il voit des poissons à profusion. Ysengrin le naïf, propose d'attacher le seau à sa queue pour les attraper et se faire un festin de roi !

La nuit avance, le froid est saisissant et Renart encourage Ysengrin à patienter pour remplir son seau de poisson. le goupil rit dans sa barbe, car il sait qu'il n'y a pas de poissons, et que le seau est en train de geler, en même temps que la queue du loup !

Lorsqu'Ysengrin veut sortir sa queue, il est trop tard, tout à gelé !

Le loup est prisonnier et il se retrouve à la merci des vilains qui arrivent avec leurs chiens ! Sire Constant descend de son cheval pour planter son épée dans la tête du loup. Mais Constant rate son coup et tranche la queue d'Ysengrin qui en profite pour se sauver sous le regard goguenard de son neveu... Ysengrin comprend enfin la ruse de Renart et jure de se venger dès qu'il le pourra !

BRANCHE 7

Comment Renart veut pousser le chat dans un piège et manger tout seul une andouille

Ce jour-là Renart était mal-en-point, il avait besoin de manger et de se reposer. Il vint à rencontrer Tybert le chat. Renart, qui venait de jurer complicité et alliance avec Tybert, tente de le faire tomber dans un piège posé là par un vilain !

Deux gros chiens arrivent, provoquant la fuite, cote à cote, du renard et du chat. Pour citer La Fontaine : tel est pris qui croyait prendre ! le goupil se prend la patte dans ledit piège à cause d'une ruse du chat qui tenait à se venger. Heureusement pour lui, il arrive à se dégager à temps avant que les vilains et les chiens lui tombent dessus ! Les chiens semés, Renart aperçoit le chat avec qui il se réconcilie.

Les deux compères ont maintenant très faim, et par un heureux hasard, ils trouvent une andouille dans un champ. Ils décident de se partager leur trouvaille et Renart saisit l'andouille pour la porter dans un endroit tranquille. Tybert n'a pas confiance en Renart et il sait que même si Renart partage l'andouille avec lui, il n'aura qu'une toute petite part ! Il lui reproche donc de salir l'andouille en la trainant dans la poussière et en bavant dessus. Renart accepte que le chat transporte l'andouille sur son dos. Ce dernier, lui propose d'aller manger l'andouille sur la croix pour voir les gens arriver de loin !

Agile comme il est, le chat ne met pas longtemps à grimper en haut de la croix ! Renart ne peut pas monter car il n'y a pas de place pour lui sur la croix. Il doit se résoudre à regarder Tybert se délecter de l'andouille !

Le goupil dit à Tybert qu'il attend qu'il descende de la croix pour se venger, mais les chiens arrivent encore, faisant fuir Renart ! de rage, Renart n'acceptera "ni paix ni pause désormais" entre lui et le chat !

BRANCHE 8

Comment Renart fait un rêve, dévore une corneille, est maté par le loup et part pour compostelle

Renart mange une corneille puis rencontre son oncle Ysengrin qui se plaint de lui. Pour se faire pardonner, Renart lui montre un bacon sur le cheval d'un vilain. Ysengrin, pour une fois, mange seul le bacon. Renart quant à lui veut fuir son oncle qui pourrait le dévorer s'il le voulait. Renart s'enfuit pour Compostelle et court pendant 15 jours pour être sûr de ne plus être maté par son oncle !

BRANCHE 9

Comment Renart rend visite à la louve et insulte les louveteaux

Dame Hersent s'occupe de ses 4 louveteaux lorsque parait Renart. Ce dernier lui dit que l'on raconte qu'elle est infidèle à son mari. Puisqu'il en est ainsi, dit-elle en substance, je veux que vous m'aimiez ! Renart accepte et Ysengrin est cocu ! Non content d'avoir profité de Dame Hersent, Renart se sauve en insultant les petits d'Ysengrin !

LIVRE SECOND

BRANCHE 1

Comment Renart sait éviter la dent d'un saint

Ysengrin se plaint de l'attitude de Renart devant la cour. Il part ensuite rencontrer d'autres animaux dans les bois et les plaines pour se plaindre du goupil ; ainsi il convainc Brichemer le cerf, Sire Brun l'ours, Beaucent le sanglier, Musard le chameau, le léopard, le tigre royal, la panthère et Coitereau le singe sorcier !

De son côté, le roux regroupe aussi ses partisans : Fouinet le putois, Tybert le chat, Grimbert le blaireau, Rousselet l'écureuil, la loutre, le castor, le hérisson, la belette et la fourmi.

Brichemer demande à Renard de jurer sur la dent de Saint Roinel le Rechigné qu'il n'a pas trompé Ysengrin. le goupil s'avance mais au lieu d'aller jurer sur la relique, il déguerpit dans les bois !

BRANCHE 2

Comment Hersent s'excuse devant la cour

Au printemps venu, Ysengrin se plaint de nouveau au roi du goupil. Noble se rit de la requête du loup mais Brun l'ours soutient le loup dans sa démarche. Dame Hersent plaide à sa propre innocence "(...)Jamais je n'ai participé au crime dont on me soupçonne. Qui d'entre vous me voudrait croire ? Que tous m'entendent - c'est mon voeu : onc, foi que dois sainte Marie, jamais ne commis un acte que s'interdirait une nonne !"

Noble le lion ne fait pas citer Renart, il veut la paix entre tous et il semble ne pas trouver l'accusation d'Ysengrin bien grave.

BRANCHE 3

Comment la poulaille intente à Renart un procès pour meurtre

Ysengrin est dépité par la décision du roi de ne pas condamner Renart. Et voici que la basse-cour (Chantecler, Pinte et trois gélines) arrive au palais pour accuser Renart d'avoir tué la poule Copée, la soeur de Pinte. Cette dernière pleure la morte et Noble accepte cette fois de faire comparaître Renart devant lui.

BRANCHE 4

Comment Copée accomplit un miracle et Brun se gave de miel

Précédemment à cette branche : Copée, la soeur de Pinte la poule, a été martyrisée puis tuée par le goupil. Tant de gens se plaignent que Noble le lion convoque Renart pour lui faire un procès.

A la cour, sur le monument de Copée, le lièvre Couard est subitement guéri de sa fièvre. Ysengrin en déduit que Copée est devenue martyre.

Pendant ce temps, Brun, le messager du roi, a chevauché du château de Noble le lion à celui de Malpertuis. le voyant arrivé, Renart échafaude une ruse pour le piéger. Il va utiliser la gourmandise de l'ours pour le ridiculiser ! Il lui dit qu'il y a du miel à manger non loin de là et qu'il peut l'y conduire pour qu'il se régale. Brun le suit et il met, sur le conseil de Renart, son museau et ses pattes dans une fissure de chêne pour, soi-disant, accéder au miel. Brun se rend compte trop tard qu'il est pris au piège car il ne peut plus bouger. Mais, n'est-ce pas le maître forestier Lanfroy qui arrive ? le goupil s'enfuit laissant le messager du roi à la merci des humains. Brun s'arrache de la peau, des bouts de pattes et se crève des veines pour sortir du piège tendu par Renart. Brun s'enfuit sur son cheval et rejoint le roi. Arrivé devant lui, il tombe à terre. Furieux, le roi demande au prêtre Tybert le chat d'aller chercher le renard.

BRANCHE 5

Comment Renart offre au chat les souris d'un prêtre

Tybert arrive chez le roux. Saura-t-il le ramener au roi alors que Brun à échoué ? Mais, avec Tybert encore, le goupil va ruser ! Il lui dit qu'il peut aller manger les souris chez un prêtre qui en est envahi car il détient beaucoup de sacs de froment et de coffres d'avoine qui attirent souris et souriceau.

Mais Martin le clerc l'entend et une nuée de coups s'abat sur Tybert. Il n'y a pas de souris dans la maison, c'est encore un piège de Renart !

BRANCHE 6

Comment Renart se confesse au blaireau

Renart débouche chez Grimbert, son cousin le blaireau qui lui apprend que le roi le demande. le blaireau lui demande, ensuite, de se confesser, ce que fait Renart ! Enfin les deux cousins se rendent à la cour.

BRANCHE 7

Comment Renart, quoique jugé à mort, s'accoutre en pèlerin

Renart se présente devant le roi et tente de se disculper. Est-ce sa faute si Brun a voulu manger le miel de Lanfroy ? Si Tybert a cherché a pénétré dans une maison pour y dévorer des souris ? Si la femme d'Ysengrin est amoureuse de lui ? le roi ne se laisse pas berner par le goupil et demande aux barons de prononcer leur sentence. Grimbert le blaireau essaye d'amadouer le roi pour qu'il soit clément avec son cousin le goupil. Mais personne dans l'assistance n'est d'accord avec Grimbert, tous s'agitent pour montrer leur mécontentement : Ysengrin le loup, Sire Belin le mouton, Tiecelin le corbeau, Tybert le chat, Chanteclerc le coq, Pinte la poule, Sire Petit-Pas le paon, Froberg le grillon, Cointereau le singe, Monseigneur Pelé le rat, Sire Ferrand l'âne, Sire Roinel le chien, Blanchart le chevreuil, Petit-Pourchas le furet, Beaucent le sanglier, Tardif le limaçon et Couard le lièvre. le roi décide la pendaison pour le goupil mais Renart et Grimbert le supplient de le laisser vivre et de lui laisser prendre la croix. Noble accepte et Renart se pare d'un écharpe, d'une croix, d'un bâton et devient pèlerin.

Extrait de https://fr.wikisource.org (55ème aventure) : "« Sire, » dit-il, « vous m'avez fait saisir et charger de chaînes ; vous avez décidé que je serois pendu. Je suis, je l'avoue, un grand pêcheur, mais vous ne voudrez pas m'ôter les moyens de me reconcilier avec Dieu. Permettez-moi de prendre la croix ; je quitterai le pays, j'irai visiter le Saint sépulcre. Si je meurs en Syrie, je serai sauvé et Dieu vous récompensera de m'avoir fait rentrer en grace avec lui. » Disant cela, il lui va tomber aux pieds, et le Roi ne peut s'empêcher d'être grandement touché."

Dans la branche suivante, on apprend que Renart s'est enfuit en son château abandonnant son rôle de pèlerin qui n'aura duré finalement que quelques instants .


BRANCHE 8

Comment Renart reçoit de la lionne un anneau et fait du lièvre son gibier

Renart est habillé en pèlerin. La reine Fière le fait mander pour lui dire de prier pour eux tous. Renart lui réclame son anneau qu'elle lui offre. Renart prend la route mais rapidement, il voit Noble et ses gens qui festoient. le goupil ôte sa croix qu'il insulte puis il nargue Noble. Couard le lièvre court le dénoncer au roi. Cette fois, le roi est très en colère et il demande à tous de rattraper le roux. Mais en s'engageant par une faille, Renart se retrouve à Malpertuis où il est chez lui et où sa femme et ses enfants Malebranche, Percehaie, Rovel le soignent. Les assaillants du renard ne peuvent plus rien faire contre lui !

BRANCHE 9

Comment Renart mis au ban, tente de séduire la lionne

Noble arrive avec ses gens devant le château de Renart. Les remparts sont épais et le pont levis est levé, il n'y a aucun moyen de passer. Renart nargue Noble en lui disant qu'il peut tenir 7 ans dans son château sans sortir, il y a à Malpertuis une basse cour bien garnie, des bétails et une source d'eau claire. Noble et son armée reste 6 mois devant le château. Une nuit, Renart sort de son château pour aller dormir avec la reine. L'alerte est donnée et Renart est enfin capturé !

BRANCHE 10

Comment Renart touche le coeur de la lionne et dépite ses ennemis

Renart est emmené pour être pendu. Dame Hersent vient parler à Grimbert pour essayer de sauver le goupil. Apparemment l'outrage que le roux lui a fait ne semble guère la déranger... Au moment de le pendre, l'épouse de Renart vient supplier le roi de la laisser en vie et elle lui promet de lui donner toutes les richesses qu'elle possède. Noble accepte car il convoite les richesses. Renart s'en retourne fissa pour éviter de noveaux ennuis, car Chauve la souris arrive avec le cadavre de son mari, le rat que le goupil a étranglé !

TIERS LIVRE

BRANCHE 1

Comment Renart dédaigne les mûres et pend le chien

Renart cherche à manger, il prie Dieu pour qu'il l'aide car sa femme est enceinte. Il voit alors des mûres dans un trou feuillu, il s'y engage et tombe dans les ronces. Il se dégage de ce trou et aperçoit un peu plus loin Roinel qui a été battu et ne peut plus bouger. le roux, apercevant une corde oubliée par un vilain, décide de pendre le chien pour passer son énervement de n'avoir pas pu manger. Mais Noble et sa procession arrive et délivre le pauvre Roinel. Il est tellement mal-en-point qu'on ne sait pas s'il vit encore ! Noble le soigne en son palais et Roinel s'en sort mais clopine sur ses pattes.

BRANCHE 2

Comment Renart pour recouvrer la faveur du lion lui administre l'herbe Aliboron

Noble est bien malade, il languit depuis 6 mois car aucun élixir
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Seigneurs, vous avez assurément entendu conter bien des histoires : on vous a dit de Paris comment il ravit Hélène, et de Tristan comme il fit le lai du Chevrefeuil ; vous savez le dit du Lin et de la Brebis, nombre de fables et chansons de geste : mais vous ne connaissez pas la grande guerre, qui ne finira jamais, de Renart et de son compère Ysengrin. Si vous voulez, je vous dirai comment la querelle prit naissance et avant tout, comment vinrent au monde les deux barons.

Un jour, j’ouvris une armoire secrète, et j’eus le bonheur d’y trouver un livre qui traitait de la chasse. Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux ; c’était le commencement de la vie de Renart. Si je ne l’avais pas lue, j’aurais pris pour un homme ivre celui qui me l’eût contée ; mais on doit du respect à l’écriture et, vous le savez, celui qui n’a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin.

Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos premiers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. Il mit une baguette entre les mains d’Adam et lui dit que, pour obtenir ce qui lui conviendrait le mieux, il suffisait d’en frapper la mer. Adam ne tarda pas à faire l’épreuve : il étendit la baguette sur la grande eau salée ; soudain il en vit sortir une brebis. « Voilà, » ce dit-il, « qui est bien ; la brebis restera près de nous, nous en aurons de la laine, des fromages et du lait. »
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[...] ... mais cependant,
Il y en a beaucoup
Pour soutenir la cause de Renart.
Parmi eux, le seigneur Grimbert
Qui n'avait jamais pu souffrir le seigneur Brun :
Cousin germain de Renart,
Il ne pouvait lui faire défaut ;
Rousselet, l'écureuil,
Dont la paresse est le moindre défaut,
N'y court pas, il s'y précipite au galop,
Comme Madame More, la marmotte,
Courte la taupe, et sire Pelé
Le rat, le bien nommé.
Sire Galopin, le lièvre, se joignit à eux,
Avec le loir, la martre et le castor,
Le hérisson et la belette.
Et le furet, loin de dissimuler ses intentions,
La mine fière,
Décidé à aider hardiment
Renart en cas de besoin,
Vint à lui sans crainte.
Quelle foule à la rencontre !
Renart n'a pas de cesse,
Ainsi que ses partisans,
Qu'ils n'aient atteint le village
Où doit se tenir l'entrevue
Et où se trouve déjà Isengrin.
Les deux adversaires ont divisé
Leurs troupes en trois,
Le seigneur Isengrin dans la plaine
Et Renart du côté de la montagne.
Roenel, qui guette Renart,
Cou baissé, langue pendante,
Fait le mort,
Ne bougeant ni patte, ni tête,
En position dans le fossé.
Il avait placé en embuscade,
Près de la clôture d'un verger,
Ceux qu'il avait amenés avec lui,
Des mâtins aussi bien que des lices,
Plus de cent de ses compagnons,
L'élite des chiens sans conteste,
Tous ennemis jurés de Renart.
Brichemer dirigeait l'assemblée
Et toute la cour s'inclinait devant lui
Car il avait été d'un commun accord
Désigné comme le porte-parole du conseil. ... [...]
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La pêche aux anguilles : comment Ysengrin fut pris dans la glace

Ça se passe un peu avant noël
quand on met les jambons dans le sel.
Le ciel est clair et étoilé,
et l'étang est si gelé,
là où Ysengrin doit pêcher,
qu'on peut danser dessus,
mis à part un trou qui est là
que les paysans ont fait.
Un seau y a été abandonné.
Renart arrive tout joyeux,
et il appelle son compère :
« Seigneur, fait-il, venez par ici.
Il y a là quantité de poissons,
et aussi l'ustensile avec lequel on pêche
les anguilles, les barbeaux,
et autres bons et beaux poissons. »
Ysengrin dit : « Seigneur Renart,
prenez le donc par un côté
puis attachez-le moi bien à la queue. »
Renart le prend puis le lui noue
autour de la queue du mieux qu'il peut.
« Frère, fait-il, il faut maintenant vous
comporter très adroitement
pour que les poissons arrivent. »
Il s'enfonce alors dans un buisson,
puis met son museau entre ses pattes
de manière à voir ce que fait le loup.
Ysengrin, lui, est sur la glace,
le seau dans le trou d'eau
rempli de glaçons; ça commence bien !
Sa queue est dans l'eau gelée
et scellée dans la glace.
Celui-ci cherche à soulever
le seau qu'il croit pouvoir tirer vers le haut.
Il s'y essaye de plusieurs façons,
mais ne sait comment faire, alors il s'inquiète.
Il se met à appeler Renart,
qui ne veut plus rester là,
car déjà l'aube a percé.
Renart lève la tête
puis ouvre les yeux et le regarde :
« Seigneur, fait-il, abandonnez donc votre tâche,
allons-nous en, très cher ami,
nous avons pris assez de poissons. »
Alors Ysengrin lui crie :
« Renart, fait-il, il y en a trop !
J'en ai tant pris que je ne saurais dire combien. »
Et Renart se met à rire,
puis lui dit carrément :
« Celui qui convoite tout, perd tout. »
La nuit passe, l'aube perce,
au matin le soleil se lève,
les chemins sont blancs de neige.
Alors monseigneur Constant des Granges,
un vavasseur bien aisé
qui demeure au bord de l'étang,
se lève avec sa maisonnée,
qui est toute gaie et joyeuse.
Il prend un cor et appelle ses chiens,
puis ordonne de mettre sa selle,
tandis que sa maisonnée pousse des cris.
Renart l'entend, alors il prend la fuite
jusqu'à sa tanière et s'y engouffre.
Ysengrin, lui, reste dans l'embarras,
et il fait de grands efforts, et il tire,
peu s'en faut que sa peau ne s'arrache.
Mais s'il veut partir d'ici
il lui faudra se séparer de sa queue !
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Mais le monde est si méchant,
si médisant, si répugnant
qu'il jure avoir vu ce qu'il ignore
et qu'il blâme ce qu'il faut louer !

(Mes li secles est si maveis,
Si mesdisans et si pugnés,
Qu'il tesmoinne ce qu'il ne voit
Et blame ce que loer doit.)

Branche I, Le Jugement de Renart (vers 195-198).
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Heureux Tybert ! sa queue lui suffisait pour exercer son adresse et lui donner carrière : il la guettait de l’œil, la poursuivait, la laissait aller et venir, la saisissait au moment où elle y pensait le moins, l'arrêtait entre ses pattes et la couvrait alors de caresses, comme s'il eût craint de l'avoir un peu trop malmenée. Il venait de prendre la pose la plus abandonnée, tour à tour allongeant les griffes et les ramenant dans leur fourreau de velours, fermant les yeux et les entrouvrant d'un air de béatitude, entonnant ce murmure particulier que notre langue ne sait nommer qu'en l'imitant assez mal, et qui semble montrer que le repos parfait du corps, de l'esprit et du cœur peut conduire à l'état le plus doux et le plus désirable.
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