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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis tombée dans les nouvelles américaines il y a de nombreuses années et ne me suis jamais relevée. Merci à ce libraire qui me mit dans les mains Trois Roses Jaunes. Depuis, je me sens une âme de fleuriste. Alors, lorsque a paru un recueil de nouvelles de Richard Yates, mon porte-monnaie n'a rien eu à dire… Même si j'avais dépassé le quota qu'exige ma bonne conscience. Même si ma Pile A Lire se lamente de ne pas dégraisser (je mettrai dedans un livre de régime).
Yates n'étant pas un petit nouveau, il était temps qu'un éditeur français outrepasse l'indéracinable constat: "en France, les nouvelles ne marchent pas" (ben non, elles ne marchent pas plus que les livres ne volent. Gros soupir. Il y a suffisamment de succès éditoriaux pour financer sans état d'âme des auteurs dont le talent n'est plus à démontrer, non? ) Mais foin de mon mauvais esprit. Les nouvelles parues en 1978 aux Etats-Unis ont enfin traversé l'Atlantique. Que ce soit à dos de tortue importe peu.

Hosannah! Yates est aussi grand nouvelliste que romancier. Sé-dui-te, je suis.
Prenez l'Amérique des années 30. On y divorçait déjà beaucoup. Les parents de Richard Yates avaient suivi le mouvement. Aussi, l'écrivain devenu adulte trempe-t-il sa plume dans son enfance instable. le Billy de la première nouvelle et la Nancy de la troisième assistent aux courageuses et pitoyables tentatives de leur mère d'acquérir leur indépendance. Les vies continuent cahin-caha. L'alcool coule à flots.
Dans toutes les histoires, on boit trop chez Yates. Beaucoup trop. L'alcool-béquille.
On s'y sépare aussi. Chaque fois. le sentiment d'abandon y est récurrent. Les rêves d'un lendemain plus prometteur permettent de supporter l'existence.
Les hommes, pathétiques, cherchent une gloire toujours illusoire. Ils peuvent rêver de conquête au point de s'empêtrer dans des relations improbables ou de reculer.
Toujours les fêlures nourrissent les doutes. Il y a la quête de l'amour. La recherche de la reconnaissance. Les rêves qui succèdent aux rêves et qui s'écrasent

Parent de Cheever dans les cinq premières nouvelles, Yates se tourne résolument vers Francis Scott Fitzgerald dans les deux dernières. Avec un immense talent.

Vous l'ai-je dit? J'ai beaucoup beaucoup aimé.
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Fan inconditionnelle de Richard Yates, je dis et redis (comme beaucoup mais on n'est jamais trop nombreux) qu'il est un auteur génial, un grand de la littérature américaine. Plus je lis, plus j'aime. Ces personnages sont comme je les aime, touchants, fragiles et terriblement émouvants. L'écriture est sobre, sèche et juste.
On comprend surtout toutes les blessures et les souffrances de l'auteur lui-même: les parents divorcés, l'alcool, la solitude et toutes les désillusions qu'on peut vivre. Mais il n'y a pas de désespoir dans ces livres, juste une douce mélancolie et une certaine désillusion, sans amertume. On pense un peu à Raymond Carver, mais en moins grinçant.
J'adore, voilà.
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Depuis que j'ai lu La Fenêtre Panoramique, je ne lâche plus Yates. J'irais presque jusqu'à dire qu'il me fait aimer les nouvelles (mais pas complètement non plus, hein, faut pas déconner). Laffont publie peu à peu toute son oeuvre ce qui me ravit positivement, même si je sais qu'il ne reste plus que trois titres non traduits (et un paru chez Flammarion qu'il faudra reprendre) et que donc je n'ai plus beaucoup de temps devant moi pour savourer son travail.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Roman découverte de l'auteur pour ma part et je comprends qu'il ait pu être qualifié de "père" de Carver...
Ici est dépeint le revers du rêve américain, ses failles et ses rêveurs quelque peu désenchantés sans jamais tomber dans le pathos, le dramatique, ou le grave...
Il s'agit là d'un descriptif juste et direct, ces nouvelles donnent envie de connaître l'oeuvre complète de l'auteur reconnu comme grand écrivain!
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Richard Yates (1926-1992) est un peu tombé dans l'oubli. Il est sorti de sa naphtaline grâce à 𝗡𝗼𝗰𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗯𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 un film de 2008 avec Kate Winslet et Leonardo di Caprio adaptation de 𝗙𝗲𝗻ê𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗻𝗼𝗿𝗮𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 - 𝗥𝗲𝘃𝗼𝗹𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗿𝘆 𝗥𝗼𝗮𝗱 1961 (traduction quelque peu étrange non ?) ).
Pour la petite histoire : Kate a lu et aimé ce roman, elle va persuader son mari d'alors, Sam Mendès, de l'adapter au cinéma.

« Menteurs amoureux » (Liars in love), est un recueil de sept nouvelles portant sur les déconfitures et fiasco familiaux et amoureux. le désespoir des personnages se noie bien souvent dans l'alcool, comme ce fut le cas pour Yates lui-même.

Sa vie se retrouve dans les différentes nouvelles : son enfance après le divorce de ses parents auprès d'une mère sculpteur sans talent (« 𝑂ℎ, 𝐽𝑜𝑠𝑒𝑝ℎ, 𝑗𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑓𝑎𝑡𝑖𝑔𝑢é𝑒 »), sa participation à la deuxième guerre mondiale (« 𝑈𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑥𝑐𝑒𝑝𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 »), son travail de scénariste (« 𝐸𝑡 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑑𝑖𝑒𝑢 à 𝑆𝑎𝑙𝑙𝑦 »), ce jeune tuberculeux apprenti écrivain qui rêve de s'installer à Paris « 𝐵𝑜𝑛𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑡𝑜𝑖 »..

Yates se tourne absolument vers Francis Scott Fitzgerald dans les deux dernières que j'ai adoré.

Les destinées ne sont pas souvent heureuses, sauf pour le couple de « Bonjour chez toi » et « Menteurs amoureux » qui sont parmi les plus chanceux. Les mères, elles, ne sont jamais à leurs avantages…

Un beau recueil, très nostalgique, une belle écriture.
Je vous encourage à redécouvrir Yates.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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