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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Robert Prentice a tout juste dix-huit ans en 1944 lorsqu'il part en France sous le drapeau américain. La guerre y fait rage encore. le jeune homme veut servir son pays, lui être utile, donner de sa personne. Devenir, pourquoi pas un héros de guerre, être reconnu... se sentir vivant.
Car jusqu'ici Bobby a toujours vécu dans l'ombre de sa mère, Alice, une femme originale et exubérante. Aimante à en être étouffante, elle élève son fils seule. Ce gamin, qu'elle trimbale partout n'est-il pas finalement l'homme de sa vie ? Ayant en elle une confiance absolue, elle est persuadée qu'elle deviendra une grande sculptrice. Robert est d'ailleurs son modèle attitré. Il prend la pose des heures durant, patiemment, devant le regard moqueur des autres enfants. le petit garçon puis l'adolescent vit avec et pour la passion de sa mère sans ne jamais broncher supportant les déménagements, les amants, les amis, les dettes, les rêves d'Alice. Il s'efface devant elle. Connaissant à peine son père, que sa mère a quitté parce qu'il était trop gentil, trop sérieux, trop calme et si peu aventureux, Robert est complètement dépendant de cette femme, son unique référence.
Lorsqu'il a l'opportunité de s'éloigner d'elle, il n'hésite pas. C'est l'échappatoire qu'il attendait depuis longtemps. La guerre dans laquelle il s'enrôle est sa guerre à lui, celle qu'il va mener contre lui-même. Couper le cordon maternel, vivre pour lui, sans elle.
Mais, il sera un piètre soldat, constamment à côté, enchaînant les échecs, les brimades. On est loin du héros de guerre qu'il aurait aimé être. Lui qui espérait que les combats feraient de lui un homme, le délivreraient de l'emprise de sa mère, lui feraient une place, rien d'exceptionnel ne lui arrivera. Il sera un soldat parmi d'autres, et la seule chose qu'il « attrapera » sera une sévère pneumonie.
Deux destins voilés, qui ne trouveront pas la lumière tant espérée. Deux personnages voués à la défaite. Même s'ils se débattent pour s'en sortir, leurs acharnements semblent inutiles comme si tout était joué d'avance. Leurs rêves sont inatteignables pour des gens comme eux, aux petites existences médiocres.
Richard Yates a mis beaucoup de lui dans ce roman, en partie autobiographique. Et cela se sent à la lecture. Il est assurément un des plus grands écrivains américains. Ce roman sur la désillusion est un chef d'oeuvre.
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Un destin d'exception : qui n'a pas rêvé d'avoir une vie sortant de l'ordinaire ? mais pour Alice Prendice c'est une certitude , la valeur de ses sculptures va obligatoirement être reconnue et toutes ses décisions et pensées sont dirigées vers ce but.

Elle entraine dans ce sillage d'illusions et de vie bien au dessus de ses moyens et de la pension alimentaire qu'elle perçoit de Georges son ex mari , son fils , Bobby balloté depuis son plus jeune âge de ville en ville .
Bobby, à son tour, cherche une certaine reconnaissance en s'engageant à , à peine 18 ans, dans l'armée pour participer à la fin du conflit mondial en Europe en 1944;
Après une préparation militaire trop courte, l'arrivée sur le théâtre des combats de ces jeunes hommes et en particulier de Bobby, voit leurs idéaux se transformer en incompréhension et en décalage permanent .

Roman présenté à deux voix selon les époques , celles d'Alice et ses délires et de Bobby et ses doutes.

Richard Yates a l'art de nous rendre attachants ces deux personnages totalement hors réalité et finalement foncièrement malheureux et désadaptés face à une vie qui ne correspond pas à leur rêves .

Une belle lecture !
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Agréable à lire. Cela se passe en 1944 en Amérique dans le Camp Pickett en Virginie, le soldat de première classe Robert J. Prentice, dit Bobby, a dix-huit ans quand il s'engage. Et on le comprend car il veut quitter le cocon étouffant qu'a tissé autour de lui sa mère, Alice, divorcée de George Prentice à trente-huit ans seulement trois ans après sa naissance.
A l'armée, il fait la connaissance de deux bons camarades : John Quint puis Sam Rend. Ils prennent le Queen Elizabeth pour rallier les côtes anglaises et ensuite la Normandie puis arrivent par le train en Belgique rejoindre la 57ème division. Prentice va être messager pour la deuxième section. Ils vont tous rejoindre le secteur de la septième armée en Alsace et participer à l'opération de la « poche de Colmar ». le roman n'est pas uniquement axé sur la bataille menée par les américains en Europe lors de la seconde guerre mondiale. Il y a beaucoup de retours en arrière pour nous expliquer la vie de Bobby avant son engagement sans doute pour en justifier le sens. Si la description de la vie militaire de Bobby est intéressante, la vie de sa mère Alice l'est tout autant. Beaucoup de péripéties. Elle a constamment des besoins d'argent et déménage très souvent. Son amour de la sculpture ne la nourrit ni elle ni son enfant. J'ai vu sur d'autres commentaires babeliotes que c'était plus ou moins l'autobiographie de l'auteur. C'est vrai que cela a des accents de vérité et que c'est un fort témoignage sur la vie américaine citadine en ces années troublées et aussi que la guerre de 39-45 fut une drôle de guerre. Pas de héros, juste des hommes assez gauches qui essaient le mieux qu'ils peuvent de sauver leur peau. Et pour Prentice, « la chose qui lui apparaissait avec la plus grande clarté, c'était qu'il avait dix-neuf ans, que la guerre était terminée et qu'il était en vie » et s'il n'a pas eu le destin d'exception qu'il recherchait en s'engageant, il peut maintenant se construire là-bas en Amérique. Il est encore jeune et en pleine possession de ses moyens.
J'ai apprécié le léger décalage recherché par l'auteur, en bref, l'humour anglo-saxon qui fait qu'aucune situation n'est désespérée et qu'il faut ironiser sur ses faiblesses. Pour moi, Prentice m'a rappelé Tom Hanks dans Forrest Gump. La même fraîcheur d'esprit.
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Une mère et son fils. Deux vies , deux destins. On suit en parralèle les deux personnages qui vont d'échec en échec .Si la mère est une incurable optimiste , le fils au contrairé étouffe dans l'amour que lui voue sa mère et manquant d'assurance ne voit bien souvent que le mauvais côté des choses. On suit donc ainsi alternativement le fils qui voulant s'affirmer s'est engager et se retrouve sur le front européen après l'offensive allemande à Bastogne et en parralèlle sa mère revit ce qu'a été sa vie pleine d'espérance jamais concrétisées avec une similitude frappante : l'un et l'autre sont des égarés/écorchés dans la vie . C'est un récit à la fois tendre et émouvant mais également un terrible constat d'échec pour ces deux personnes qui passent carrément au travers de leurs existences.
Paru en 1969 ce livre semble avoir été écrit hier tant son écriture est moderne et dynamique.
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Les livres de Richard Yates continuent à me passionner. Un destin d'exception est un livre magnifique. Je ne parviens pas à comprendre comment cet auteur américain réussit à capter mon attention. Son style est si délicat et raffiné qu'il ne domine jamais la lecture. Je n'aime pas les auteurs qui font trop de leur mieux, qui font de l'acrobatie stylistique. Je connais peu d'auteurs qui respectent tant leurs personnages, qui sont souvent des gens connaissant peu de succès dans leur vie. Dans Un destin d'exception, il met le focus sur la relation entre une mère qui se croit artiste et un fils qu'elle éduque seule. le fils est soldat pendant la Bataille des Ardennes. On change de décor plusieurs fois. L'histoire commence aux Ardennes. Après cette introduction, on retourne à New York pour suivre Alice, la mère. Ce livre est très touchant dans ce sens que Robert, le fils, essaie de survivre à la guerre et à sa relation avec sa mère. Richard Yates est un des plus grands auteurs américains. A conseiller sans réticence!
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