C'est l'histoire d'une fin de guerre. Nous sommes au Japon, en 1945. Takuya est militaire. Il est coordinateur des informations liées à la surveillance aérienne. Il passe ses journées à scruter ses écrans de contrôle. Parmi les nuées d'avions américains qui obscurcissent le ciel, des bombardiers sont abattus. Les soldats sont faits prisonniers. Premier choc culturel pour Takuya qui rencontre ses ennemis.
Sur ses écrans, deux points minuscules apparaissent. Ce sont des B29 qui transportent LA bombe au-dessus d'Hiroshima et de Nagasaki.
L'empereur du Japon annonce la capitulation du pays. Dans l'urgence, la décision tombe : les prisonniers américains seront exécutés. Takuya, rongé par la haine, se porte volontaire et commet ce que les tribunaux d'occupation qualifieront de crime de guerre.
Il sera alors obligé de fuir dans un Japon d'immédiate après-guerre plongé dans l'abattement, la misère et l'humiliation.
Superbement bien écrit, c'est une photographie de l'intérieur d'un pays vaincu. Famine, maladie, pauvreté, de nombreux fléaux balayent ce Japon que se pensait invincible. L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Pour une fois, le lecteur peut passer de l'autre côté.
N'excusant ni n'accablant aucun camp,
Akira Yoshimura raconte cette courte période entre l'effondrement d'une nation, de son peuple et sa renaissance. La fuite en avant de Takuya nous emmène au plus profond de l'âme japonaise, de sa survie, de ses forces et de ses faiblesses. de cette âme à jamais marquée par deux journées d'août 1945 où le ciel a pris feu.