AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 125 notes
5
7 avis
4
14 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
1 avis
Livre qui m'a beaucoup plu car nous place dans la position d'un officier japonais à la fin de la 2ème guerre mondiale au moment de la défaite du Japon. Il n'est en effet pas courant que nous soyons placés du côté du vaincu japonais.

L'histoire traite d'un officier pourchassé pour crime de guerre après la guerre. Il est coupable d'avoir décapité un aviateur américain à la demande de ses supérieurs, tout en étant volontaire pour le faire.

Le livre est un débat ouvert sur la culpabilité des soldats durant une guerre. Doivent-ils être jugés responsables de leurs actes alors qu'ils tuent par ordre de leur officiers supérieurs? le débat reste ouvert mais est intéressant tant au niveau pénal que philosophique.

L'auteur réussit le tour de force de nous rendre ce 'criminel' humain et j'ai même éprouvé une certaine empathie pour lui (sans aller jusqu'à m'acheter un sabre de samouraï toutefois..).

Un vrai plaisir littéraire et de conscience que je vous conseille sans retenue.

Commenter  J’apprécie          92
Ce roman débute à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Takuya, ancien officier dans la défense anti-aérienne se rend au quartier général à la demande d'un lieutenant. La carte qu'il lui a envoyée, quelques mots à peine, ne laisse rien présager de bon. Et effectivement, Shirasaka lui annonce que les Américains traquent sans relâche les criminels de guerre et qu'il doit fuir au plus vite sans quoi c'est la pendaison qui l'attend. Takuya a en effet participé à la décapitation au sabre de pilotes ayant bombardé les régions habitées par des civils...
L'officier ne peut plus compter que sur lui-même et traverse un Japon en ruines sous l'oppression de MacCarthur.

L'écriture est belle, poétique. La vision de la guerre vue par les militaires japonais, la surprise de ces bombes d'un caractère "nouveau", la réalité de la vie après guerre, la question des crimes de guerre : ces thématiques sont autant de raisons pour lesquelles j'ai trouvé ce livre passionnant.
Commenter  J’apprécie          91
Défi ABC 2020-2021

Peut-on quantifier l'horreur? Comment rendre justice? Un roman palpitant, tout en retenue, d'une absolue pudeur et pourtant d'une violence parfois difficile à soutenir: ambiguïté magistrale, le personnage principal est un criminel de guerre en fuite, passé du statut de soldat modèle à celui de fugitif , sur fond de Japon après-guerre, de rationnement, de jugements et d'humiliations.


Commenter  J’apprécie          80
Toi hi no senso
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle

Hou ! là, c'est du lourd ! Ami lecteur, il te faudra t'accrocher fort, très, très fort même, si tu ne veux pas renoncer dès le deuxième ou troisième chapitre. Là, peut-être auras-tu l'impression d'avoir réussi un improbable marathon mais au moins auras-tu fait connaissance avec l'univers, sans complaisance et sans humour, de Yoshimura Akira. Cela ne signifie pas pour autant que tu seras tenté de le relire mais sait-on jamais ? ...

Quand il parut, à la fin des années soixante-dix, "La Guerre des Jours Lointains" fit un certain bruit dans le monde littéraire japonais parce que, pour la première fois, un auteur reconnu évoquait les crimes de guerre commis par l'armée nippone. le discours de Yoshimura vise à se montrer aussi précis que possible : à quel moment l'exécution de prisonniers devient-elle un crime ? si aucun officier ne donne d'ordre formel ? s'il en donne après un bombardement ennemi ? si l'exécuteur obéit à un sentiment personnel comme la colère ou le sadisme ? mais, s'il reste neutre en se contentant d'obéir à l'ordre donné, cela change-t-il quelque chose ? doit-il se sentir coupable ? doit-il se sentir fier ? doit-il ...

Pour illustrer ce propos aussi vaste que délicat et qu'il maintient tout de même dans la sphère des prisonniers exclusivement militaires, l'auteur nous fait partager la longue fuite de l'ex-officier Takuya Kiyohara. Certes, celui-ci fait preuve d'introspection - retourner tout ça dans sa tête, on parierait volontiers qu'il le fait même en rêve - mais d'où vient alors que le lecteur a tant de mal à s'attacher à son errance ? Ce n'est pas parce qu'on le trouve répugnant ou indigne, non. A réfléchir honnêtement, Takuya a agi en soldat et non en sadique. Evidemment, en tant que soldat japonais, il a usé du sabre traditionnel pou décapiter le soldat américain mais il n'a cherché en rien à ajouter à la souffrance de celui-ci en le torturant de quelque manière que ce soit. Qu'on le veuille ou non, l'ancien officier est un homme droit, et même rigide. Et c'est pour finir parce qu'on ne parvient pas, en dépit de tout, à percer la carapace qui est la sienne, cette tentation de s'absorber dans le silence, de se mettre en marge d'un univers qui, après tout, l'a laissé tomber après la défaite, qu'on considère ses états d'âme avec une relative indifférence.

Pour couronner le tout, le style de Yoshimura, à une précision quasi chirurgicale, ajoute une obsession du détail qui frise la grande névrose. Avant lui, j'ignorais comment, à la fin des années quarante, on fabriquait les allumettes ; mais maintenant, après avoir lu je ne sais plus combien de pages sur la question, je vous assure que je sais ! Et que vient faire la fabrication des allumettes dans cette histoire ? vous demanderez-vous sans doute. Eh ! bien, quand on vient l'arrêter, Takuya travaille depuis déjà quelques années dans une petite fabrique, voilà, voilà.

Que dire en conclusion ? Qu'il y a peu de dialogues et beaucoup de silences, que la note sentimentale est inexistante et que les personnages semblent souvent agir comme des marionnettes trop raides. A part cela, c'est vrai que les questions posées et les réponses éventuelles - que l'auteur ne présente jamais comme des vérités indiscutables, d'ailleurs - sont des plus intéressantes. Donc, à vous de voir. Je vous avouerai que, malgré tout le mal que j'ai eu à aller ici jusqu'au bout, je relirai certainement Yoshimura. Et comme je ne crois pas être plus maso que la moyenne, je pense que "La Guerre des Jours Lointains" signifie par conséquent quelque chose pour mon inconscient de lectrice boulimique. Mais quoi ? Pour l'instant, je ne l'ai peut-être pas encore compris ...
Commenter  J’apprécie          80
Je savais avant de commencer la lecture de ce livre que s'atteler à la littérature japonaise et la guerre 40-45 de surcroit ne serait pas facile. "La guerre des pays lointains" est le premier livre, paru en 1978, traitant des crimes de guerre au Japon c'est à dire des exécutions de militaires américains prisonniers par des officiers japonais à la fin de la 2è guerre mondiale côté Pacifique (août 1945)..
Pendant toute l'histoire nous suivons l'officier Takuya KIYAHARA, chargé du contrôle des incursions aériennes ennemies y compris le lancer des deux bombes atomiques. L'Etat major japonais donne l'ordre d'exécuter dans une clairière lumineuse tous les aviateurs US récemment capturés . Sans trop trahir le récit, commence alors une longue fuite de l'officier à travers tout le Japon occupé par les Américains et une réflexion sur le sens de ce geste.
Mes craintes du début se sont rapidement estompées et j'ai été passionnée par cet ouvrage rude mais au style emmené qui traduit la vie au Japon juste après la guerre jusqu'en 1949. (lu en 2016)
Commenter  J’apprécie          70
Au poste de commandement de l'Armée de l'ouest, Takuya Kiyohara est l'officier chargé de coordonner les informations des attaques aériennes.Il suit une à une les vagues de bombardier qui écrasent les villes sous un tonnerre de feu. "Le 28, trois mille deux cent dix appareils au total attaquèrent diverses régions du pays". Et témoin il comptabilise les villes détruites, les morts. "Il avait souvent entendu dire que telle ou telle ville avait été détruite par les bombes incendiaires, mais le spectacle horrible auquel il était confronté dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer. Les flammes innombrables se pressaient en une immense déferlante en pleine tempête sur une mer démontée. Son visage était chaud comme s'il avait été brûlé." p73. Puis au matin du 6 août a plus de deux mille kilomètres il va ressentir l'onde de choc de la première bombe atomique.Le 15 août 1945, jour de la capitulation du Japon, il a, sur ordre de ses supérieurs, d'exécuter les pilotes de B29 prisonniers. Quelques semaines plus tard il apprend qu'il figure pour cette raison sur une liste de criminels de guerre menacés de pendaison. Il essaye de légitimer son geste : les pilotes de B29 ont lancé des bombes incendiaires sur les villes tuant la population, les ordres de ses supérieurs, il peut se rendre mais il choisit de fuir. Va-t-iil fuir toute sa vie ?

On suit la population qui survit dans les décombres de la guerre, la famine et le marché noir, l'occupant omniprésent. Puis la lente reconstruction pièce par pièce de la vie et de l'économie (la fabrique d'allumettes), le comportement des japonais qui se modifie face à la guerre perdue. Les enfants qui courent après les confiseries jetés par les soldats, les femmes qui sortent avec les occupants. Une incompréhension grandissante de Takuya grandit, témoin des horreurs. Il est dépassé par toutes les transformations auquel il assiste témoin impuissant.

Takuya va continuer fuir, la peur au ventre. Peur de ne pas mourir dans l'honneur de la patrie tel les samouraïs, prêt à se suicider au dernier moment. Il suit jour après jour les procès des criminels de guette de classe A qui seront jugés et pendus. Il apprend que ses supérieurs nient les ordres, et rejettent la faute sur les soldats , puis on apprend que des prisonniers ont subi des vivisections... Tout est dur, froid voire brutal, dans ce récit de la défaite racontée par un soldat vaincu. "L'écriture de l'histoire appartient à celui qui a gagné la guerre."

Akira Yoshimura nous conte froidement l'après guerre vécut par un lieutenant vaincu devenu fugitif. On retrouve le style simple, poétique froid de l'horreur de la guerre
Commenter  J’apprécie          70
Fin de la seconde guerre mondial, le Japon est occupé par l'armée américaine, un ancien officier, Takuya Kiyohara, doit fuir les repressions contre les membres de l'armée Japonaise ayant commis des crimes de guerres.
Tour à tour lâché par sa famille, ses anciens camarades, sa hiérarchie, Takuya se sentira même, chose plus grave encore, lâché par la nation Japonaise.
Akira Yoshimura fidèle à sa réputation maîtrise son roman de bout en bout avec une précision chirurgical et bien que assez gros pour un roman Japonnais, il n'y à pas de longueurs ni quoi que soit de superflu.
Ce livre nous démontre que la frontière entre bourreaux et victimes est parfois plus que ténu dans un contexte de guerre. Surtout il nous laisse imaginer le terrible sentiment d'humiliation qui fut perçu par le peuple Japonnais au sortir de seconde guerre mondial.
Commenter  J’apprécie          60
Sorti dans les années 1970, ce roman fit grand bruit car Akira Yoshimura, auteur très respecté dans son pays, osait s'intéresser à un sujet des plus tabou au Japon : la « vengeance » américaine contre les crimes de guerre japonais lors de l'Occupation du pays à la fin de la guerre.
Tout commence par un ancien membre de l'armée de l'air, Takuya Kiyohara, convaincu par un de ses supérieurs de se cacher pour éviter d'être arrêtée, accusé d'avoir décapité un pilote américain après la déclaration d'armistice. Commence alors un fuite en avant qui mènera notre personnage au quatre coin de son pays.
Dès les premières lignes, on sent la patte de l'auteur, ces tournures de phrases qui semblent être la particularité de sa plume (et de sa traduction qui est très bonne). On sent aussi que tout le monde va en prendre pour son grade durant les 300 pages suivantes.
Pas du tout un plaidoyer contre les crimes américains après la guerre, le livre n'en reste pas moins très proche. A travers son personnage, fuyant dans son propre pays, c'est tous les japonais de l'époque que nous raconte Yoshimura dans cet ouvrage. Ce pays envahi, méprisé, martyrisé par les vainqueurs qui tente de garder son honneur le plus intact possible et de se relever.
L'atmosphère est pesante car Takuya ne reste pas en place, changeant d'endroit souvent, ne faisant confiance à personne. Elle est aussi pesante par l'atmosphère particulière de ce pays qui a faim, de ces soldats américains qui peuvent apparaître à tout moment pour faire ce qu'ils veulent.
Et puis vient la fin, cette fin à laquelle je m'attendais mais qui a su me surprendre. Malgré les crimes, malgré la haine, c'est un pays qui enfin, a retrouvé son identité, au prix de nombreux sacrifices.


La fuite en avant d'un personnage qui cherche à échapper à tout prix à son destin. Un roman magistral pour un thème difficile abordé avec beaucoup d'humanité par un auteur qui fut touché de plein fouet par celui-ci.
Lien : http://leslecturesdeollie.bl..
Commenter  J’apprécie          50
La littérature japonaise contemporaine est souvent l'expression de la trace indélébile du dernier conflit mondial et notamment des 6 et 9 août 1945. YOSHIMURA ne fait pas exception, toutefois sa Guerre des jours lointains, au-delà d'une longue description des bombardements américains jusqu'à la reddition nippone, pose de nombreuses questions.
Elle pose la question de la culpabilité. Elle pose la question de la proportionnalité d'un acte meurtrier : vit-on mieux, est-il plus grave de tuer consciemment, de ses mains, un homme ou de larguer aveuglement des bombes qui en tuent plusieurs centaines à la fois ?
La fuite du héros jusqu'à son jugement et sa sortie de prison ne font pas l'objet d'émotion outrancière, c'est toute la force de l'ouvrage, une certaine distance, même du héros vis à vis de lui-même.
Assez noir, ce roman laisse planer l'espoir par une végétation renaissante. Il montre aussi la rapidité avec laquelle l'Homme oublie et passe à autre chose. Les nouvelles habitudes de vie des Japonais de par l'occupation américaine est symptomatique, parfois même douloureux. La description d'un Japon d'après guerre est utile pour des occidentaux qui connaissent mal l'Asie.
Ce roman donne une vision sobre et franche du Japon et souligne également que quel que soit le camp auquel on appartient, la guerre ne finit jamais vraiment tant son souvenir est prégnant. Un beau roman.
Commenter  J’apprécie          40
Après « Naufrages », j'éprouvais l'envie profonde de replonger dans l'écriture de Yoshimura, qui est selon moi le Faulkner du Japon, ce qui ne constitue pas à mon sens, un mince compliment. « La guerre des jours lointains » nous permets de retrouver cette écriture aride et âpre de l'auteur Japonais. Je ne vous dévoile rien des différentes péripéties propres à l'histoire du livre, je veux seulement vous dire, combien ce roman est passionnant et riche de sens. Takuya a perdu la guerre, et comme tel il est jugé par les vainqueurs d'aujourd'hui et par la population civile d'un pays ravagé par dix années de conflits qui subitement retombent sur les seules épaules des militaires perçus ici et là comme des assassins, des criminels, eux qui autrefois étaient vus comme autant de héros symbole d'un Empire du Japon où le soleil ne se couchait plus… ce livre nous conte cela, le mince filet d'eau séparant le héros du lâche, le sauveur du bourreau, la mince mais ô combien cruciale frontière aussi entre le vainqueur et le vaincu. Nous pénétrons dans l'esprit de cet homme devenu criminel de guerre du seul fait de la défaite de son pays. Rares sont les ouvrages traitant de ce sujet du seul point de vue japonais, alors que nous croulons littéralement sous le poids des livres traitant de la barbarie nazie (cf. le Jonathan Littel « les Bienveillantes » etc.). Absolument captivant et saisissant dans ces descriptions d'un Japon détruit par la formidable machine de guerre américaine, dans sa façon aussi de saisir nos lâchetés, nos compromissions avec ce qui peut apparaître tour à tour comme le bien et le mal.. étant entendu que le bien est le propre du vainqueur et le mal le poids porté par le seul vaincu. J'ai songé aussi à Pär Lagerkvist et son sublime « le bourreau » qui traitait lui aussi de ces questions du bien et du mal et de leurs inextricables relations. Un livre que je vous recommande chaudement !
Lien : https://thedude524.com/2010/..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (254) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
889 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}