Orchidée papillon blanche
Tu l'entends choir
Le froissement sec ressemblerait plutôt
À du papier, chiffonné et jeté
Tu la ramasses, tu lis
Les mots déjà indéchiffrables
Gracieux mais indéchiffrables
Pétales charnus incolores
Le cœur jaune clair n'a jamais reçu le baiser
D'un papillon
A-t-elle senti une perte légère
Et comme sa vie est passée
L'instant où elle a quitté la tige
Dans un chuchotement qui ressemble
À une litanie, écrite
À la fenêtre crépusculaire ?
Les cloches sonneront-elles encore ?
Les cloches sonneront-elles encore ?
Le bac reviendra-t-il ?
Le train, le train passera-t-il encore ?
Une petite ville au bord d'un lac
Les cerisiers couverts de fleurs blanches
En juin, en juin dit-on
Les cerises juteuses seront très sucrées
Reviendrons-nous ?
Le temps attend toujours à la fenêtre
Immobile
Et le vent continue à souffler continue à souffler
Les fleurs délicates pétale après pétale
Juin viendra
Juin viendra
Les cloches sonneront-elles encore ?
Reviendrons-nous ?