Après avoir découvert Yunbo avec le sublime "
Seizième printemps", j'ai eu envie de continuer à découvrir son travail, c'est ainsi que je suis arrivée sur "
Je ne suis pas d'ici" dont je n'avais encore jamais entendu parlé. Un oneshot sorti chez les éditions Warum, ça ne me dit rien non plus. C'est une histoire touchante, intéressante, mais où nous aimerions en savoir encore plus et plus ressentir les émotions.
L'idée est pas mal entre les moments où elle est représentée avec une tête humaine et d'autres avec une tête de chien. de même, le texte où les gens parlent en coréen est écrit en noir, le texte où les gens parlent français est écrit en bleu. Tout est séparé en différents chapitres représentés par un ou des objets. le tout est dans des colorations majoritairement noire et blanc mais le rendu est beau, original, particulier, et de légères touches de couleur apparaissent quelque fois.
Seo Eun-Mee est une jeune coréenne attachante, c'est elle que nous allons suivre. Nous commençons dans son pays, la Corée du Sud, puis nous irons à Paris en France, et de temps en temps dans d'autres endroits de la France. Eun-Mee va vivre plusieurs difficultés comme beaucoup d'étudiants qui vont vouloir aller dans une faculté ou école précise tentaient leur chance, c'est le premier véritable déracinement face à sa famille. Elle va devoir s'assumer, se débrouiller, mais en plus dans un pays étranger, dont elle a commencé à apprendre la langue, mais elle doit maintenant la pratiquer. Face à la vraie vie, c'est une autre culture, des choses qu'elle ne comprend pas, des gens qui parlent trop vite dont elle ne saisit que des bribes...
C'est la première étape avant de faire potentiellement les études qu'elle voudrait faire. C'est rencontrer des gens, être parfois rassurée en voyant d'autres coréens, être totalement déphasée, etc.
C'est ne pas être chez soi dans ce nouveau pays, et ne plus être chez soi quand on rentrera, passer d'une langue à une autre, d'une culture à une autre, des choix encore plus complexes vu qu'il faut décider si on rentre au pays après les études et les comportements sont bien différents. Les coréens sont plus exigeants sur certains points, ne tolèrent pas des choses qui passent en France.
C'est donc un choc thermique assez flagrant, et pas seulement en température. Elle sera motivée à travailler bien en cours, mais cela ne suffit pas, il lui faut entrer dans la vraie vie.
Elle fera également une belle rencontre qui mettra encore plus de désordre dans sa tête.
Par moment, par ses explications et encore plus quand elle retournera dans son pays, au moins en visite, après un certain temps, car c'est un voyage coûteux, on le sent ce choc des cultures. Mais certains points m'ont paru que brièvement abordés, les émotions ne traversent pas autant qu'elles le pourraient, de plus on se sent un peu laissé en plan à la fin, après la lecture vaut clairement le coup.