Boum ! Terminé après presque 2 mois de lecture. Quelle plaie d'être aussi lent :'( Bref.
Ce livre m'a été offert par ma mère alors que je ne m'y attendais pas du tout. Peu accoutumé à ce genre d'offrande, j'ai été assez ému par le geste. L'ouvrage a donc une place toute particulière pour moi et j'ai décidé de le lire directement alors que ma PAL risque de s'effondrer sur moi à chaque instant.
Les Terres d'Alme tome 1 : Les ombres de Chevalienne fut élu prix Mélusine 2016. Je n'avais même jamais entendu parler de ce livre, moi pauvre petit belge perdu aux milieux des prairies. Illustre inconnu, cet ouvrage a été une réelle surprise pour moi tout au long de la lecture. Ce pavé de 621 pages est rempli de promesses et les prochains tomes devront être à la hauteur des attentes car la barre du tome 1 est placée assez haut. Une histoire à la croisée les genres comme le traditionnel Seigneur des anneaux, mais aussi Eragon et les Chevaliers d'Emeraude.
Comme à mon habitude maintenant, je vais développer les points positifs et négatifs (avis 100% subjectif en essayant d'être le plus objectif possible vous me suivez ?) du récit.
Les + :
- Une couverture sympa avec une matière agréable au touché. L'auteur l'a développée l'image de couverture lui-même, ce qui n'est pas rien.
- On sort des sentiers habituels que sont les Elfes, les Nains, les Orcs,...
- On voyage énormément. Les paysages défilent dans notre tête à une vitesse de Lorne.
- Des rebondissements, beaucoup. Des mystères. Des combats. Tout ceci donne un ton assez soutenu à l'ensemble du texte. Les scènes de batailles sont bien présentes, des passages nerveux bien dosés et des moments de calme parfois bienvenus.
- L'auteur, sans avoir une plume des plus poétique, arrive à nous transmettre les émotions des protagonistes. Plus d'une fois j'ai accueilli la souffrance de Swéna en moi, ainsi que ses peines, ses doutes,... de même qu'avec Seïssuk.
- Des personnages plutôt bien travaillées, des personnalités bien ancrées qui vivent des aventures dangereuses et qu'on souhaite qu'ils ne leur arrivent rien car on s'y attache au fil des pages.
- L'auteur n'a pas menti dans sa dédicace. Voler à dos de Lorne est une expérience incroyable.
Les - :
- le résumé de la quatrième de couverture ne rend pas hommage à l'ensemble de l'oeuvre. L'auteur pourrait rendre son livre beaucoup plus attractif en changeant cet aspect qui est, à mon sens, trop réducteur.
- La matière qui recouvre la couverture s'abîme après quelques utilisations.
- L'histoire d'amour entre le récit et moi commençait plutôt mal. Les pages 15 et 16 étaient truffées de répétitions (écuries 6x et chevaux 5x sur la p15, chevalier/ère et cheval chacun 5x sur la page 16). Ajoutez à ça les autres mots se raccordant au thème du cheval, ces deux pages du chapitre 1 étaient carrément indigestes. Heureusement, la suite est d'un tout autre niveau (bien meilleur), même si on peut repérer encore ça et là des répétitions du même genre, mais de manière beaucoup plus éparses.
- Plusieurs fautes viennent entraver une lecture pourtant fluide. Ex : p416 avant dernière ligne (il a toujours était ainsi), p526 2ème ligne (comme s'il n'avait jamais était brisé), p528 ligne 27 (sourit-elle et pas il), p552 c'est Arog et non Tijko qui se retourne à la fin de la page, p586 le mot leitmotiv m'a un peu choqué et n'a à mon sens rien à faire dans un texte style médiéval, p598 il manque un DE dans la phrase "le temps DE réfléchir",... Fin voilà les principales fautes que j'ai remarquées. Encore une fois, je ne vais jamais blâmer un auteur pour les fautes d'orthographe. J'estime que c'est à la maison d'édition de faire ce travail de correction.
- Les disputes entre la reine Galcia et Swéna sont très (trop?) présentes. La reine s'emballe sur les Humains alors qu'il faut quand même rappeler que c'est un Lyan (donc un de son espèce) qui a trahi son peuple et créé l'ennemi public numéro 1 : Dorgath. Donc je ne vois pas pourquoi elle déteste autant les humains. Bref, une garce. Je comprends pas ce que Feïmer fout encore avec.
- J'ai du mal avec le principe d'une liane sauveuse qui a traversé la moitié du monde pour sauver l'héroïne du récit. Fin, je sais pas, c'est une liane quoi.
- Quid des Sol'hans ? Les gars sont invisibles et prennent l'apparence de qui ils veulent depuis plus de 20 ans. Mais pourquoi ils ne tuent pas tout le monde pour offrir les terres d'alme sur un plateau à Dorgath ? Ce serait si facile. En plus personne ne les verrait. Fin je sais pas, c'est un mystère pour moi.
- Lors de la grande bataille finale, un personnage est totalement oublié. Tijko. Ce Barkor (un humain transformé contre son gré ayant des ailes) a sauvé les chevaliers et se bat avec eux mais on a aucune ligne sur lui (ah si, quand ils détalent en voyant l'armée du seigneur noir se pointer dans les tunnels). Ce n'est pas pour lui rendre hommage.
- Les batailles, bien qu'impressionnantes, sont trop centrées sur les pirouettes et contorsions de Seïssuk et Swéna qui tuent à tout va, perforant un rein par-ci, déversant des entrailles par-là. Ok, c'est cool, mais peut-être moins de détails pour donner un peu plus de place dans le récit à d'autres combattants ? (Tijko, Dranzil,...).
- J'ai eu du mal avec l'Alme au début. Et surtout avec les réacteurs des léviateurs et tout ça. J'ai cru me retrouver dans un univers Steampunk. Mais heureusement non. Au final, les léviateurs des chevaliers sont vraiment cool.
Points neutres :
- Beaucoup de races inconnues. On peut s'y perdre. Les Lornes sont en fait des dragons, les Lyans sont des Elfes avec des ailes, y a des Bélénédors, des Barkors, des Havins, des Orcances, des Cormros,... ça fait beaucoup de nouveautés. C'est très bien comme ça peut être déstabilisant. Des illustrations pour étayer le récit peuvent être un sacré + pour le lecteur en manque d'imagination.
- Beaucoup de personnages. Dans la même idée que les races, c'est super d'avoir une telle diversité dans les intervenants mais on peut parfois s'y perdre car les noms sont parfois compliqués (Békistyr, Neimyr, Elwen, Guiltyes, Sangue, Mina, Tria, Zalt'ran, Oldern, Aldolan,...).
Malgré les points négatifs cités, ils n'ont que peu entravé mon plaisir dans la lecture d'un livre qui me restera longtemps en mémoire. C'est un récit épique, mature, travaillé. Je sais à quel point il est difficile de construire un Monde comme celui de
Pierre Zandvliet et je tire mon chapeau à ce dernier pour avoir pondu et édité ceci. On n'est pas loin d'avoir un grand roman de Fantasy. J'attends le tome 2 avec beaucoup d'espoirs. Un livre qui mérite d'être bien plus connu et mis en avant.