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EAN : 9782382671108
Mnémos (13/03/2024)
4/5   6 notes
Résumé :
A Tenochtitlan, la capitale des Aztèques, les sacrifices humains sont les seules choses qui maintiennent le soleil dans le ciel et la terre fertile.
Quand une prêtresse disparaît, Acatl, grand prêtre des morts, enquête. Il découvre que son ancien frère est impliqué, et, en creusant, est entraîné dans les intrigues politiques et magiques des nobles, des soldats, des prêtres et des dieux eux-mêmes.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A Tenochtitlan, Acatl est grand prêtre des morts. Son quotidien est consacré au service funéraire, à veiller les morts et à accompagner les familles dans leur deuil. Mais, sa vie se retrouve bousculée lorsqu'une prêtresse est portée disparue laissant derrière elle une chambre ensanglantée et que son frère est accusé de ce crime car elle était sa maîtresse. Dès lors, le prêtre aztèque s'engage dans une course contre la montre pour retrouver cette Eleuia ou à défaut, les preuves de l'innocence de Neutemoc. Pour autant, arrivera-t-il à ses fins ?

Serviteur des Enfers est un roman de fantasy historique qui prend cadre au temps de l'empire aztèque. En nous attachant aux pas d'un prêtre et d'un guerrier, Aliette de Bodard illustre parfaitement la société aztèque qui était très hiérarchisée et dont le sommet se partageait entre les dignitaires militaires et religieux. La religion était d'ailleurs omniprésente et polythéiste. Elle se caractérisait par des rites et des croyances qui imprégnaient la vie quotidienne des Aztèques au point d'influencer leur hiérarchie sociale et leurs relations avec les autres peuples jusqu'à motiver certains conflits armés. C'est une religion astrale dans laquelle le mythe solaire et son culte sont fondamentaux. Les dieux étaient affectés à des tâches précises d'assistance aux hommes et à la conservation du monde. Au sommet de ce panthéon, on trouve Huitzilopochtli, le dieu de la guerre et du soleil et Tlaloc, le dieu des eaux, de la foudre et des séismes dont les rivalités vont imprégner les pages de ce livre et même menacer le Cinquième Monde, autrement dit le présent actuel. Ces divinités sont vénérées par des sacrifices humains d'esclaves, issus de prises de guerre ou non mais aussi d'Aztèques libres souhaitant se donner à leur dieu pour avoir une meilleure vie dans l'autre monde. Ainsi, les sacrifices sont omniprésents entre ces lignes mais se pratiquent ici sur de petits animaux, essentiellement des volatiles car ces rites sanglants favorisent l'accès au pouvoir issu de l'autre monde. La religion aztèque apparaît donc ici comme le réceptacle idéale à la magie. Celle-ci s'épanouit aussi bien à travers les nombreuses interventions des dieux dans la vie des protagonistes d'Aliette de Bodard, souvent relégués au rôle de simples pions, que dans leurs interactions avec des forces invisibles.

Autour de ce contexte historique peu emprunté en littérature fantasy, Aliette de Bodard a développé un univers remarquable et très immersif. le récit est d'autant plus captivant qu'il s'agit d'une enquête sur une disparition inquiétante pouvant potentiellement découler sur un meurtre. C'est très bien rythmé car on rentre tout de suite dans le vif du sujet et où le temps joue même contre le personnage principal qui doit innocenter son frère et ainsi lui sauver la vie.

Dans Serviteur des Enfers, la plume d'Aliette de Bodard est très habile pour entremêler des intrigues politiques complexes à des relations familiales conflictuelles. C'est un roman très psychologique qui part des antagonismes fraternels pour analyser les comportements et les sentiments qui en découlent. Ainsi, l'autrice va mettre en lumière les non dits, les idées fausses, la jalousie et les frustrations qui ne vont pas manquer de fleurir au sein d'une famille en but à des oppositions. Elle s'intéresse également à l'image du couple et à ses difficultés, notamment lorsque l'adultère s'invite dans la place. le texte est riche, parcouru par de nombreuses émotions qui lui donnent tout son relief.

Avec Serviteur des Enfers, on goûte à une fantasy totalement différente des codes habituels du genre. Je dois dire que cela fait beaucoup de bien de lire autre chose que de la mythologie nordique, grecque ou celtique. La plume est captivante et le récit est de haut vol. Grand merci aux éditions Mnémos d'avoir réédité ce texte, en espérant que les autres tomes de cette série suivront prochainement.

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Serviteur des enfers est une réédition du roman publié par la défunte Éclipse sous le titre D'Obsidienne et de sang. Un roman que j'avais lu en 2011 dont vous trouverez la chronique ICI, inutile de dire que les souvenirs étaient bien vagues. Je viens de la relire, et j'avoue que le constat est le même quant à l'adaptation aux noms aztèques, et même Acatl, le personnage principal, je l'ai nommé Acalt tout du long de ma lecture ! 😄

Cette nouvelle version bénéficie d'une longue préface que l'on doit à Stéphanie Nicot mais sinon le texte en lui-même reste inchangé. Même si la couverture de Joao Queiroz est sublime, je garde ma faveur à celle de Larry Rostant (cf en fin de chronique) de la première édition qui dépeint à merveille l'ambiance de ces pages.

Un univers sombre et complexe, avec une ingérence des dieux parmi le cinquième monde, celui des humains. Un peuple aztèque fier et civilisé, mais dont les coutumes si différentes des autres les font passer pour des barbares. Cet aspect m'était largement passé au-dessus de la tête en première lecture j'avoue, ne voyant que le côté sanglant de leurs rituels sacrés.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. Une froideur dans la description de leurs sentiments m'a tenue à l'écart. La répétition de l'origine de l'animosité entre les frères Acatl et Neutemoc, le prêtre et le guerrier, cette insistance à pointer du doigt sans chercher à améliorer m'a saoulé.

Mais l'originalité du concept, un polar dans un univers de fantasy m'a séduite. Un monde parfaitement décortiqué et documenté par Aliette de Bodard. de plus, l'intrigue au démarrage banale, la disparition sanglante d'une prêtresse sur fond d'adultère du frère d'Acatl, va très vite prendre un virage serré suite à un rebondissement. À partir de là, elle devient bien plus complexe et prenante, les fausses pistes fourmillent, mensonges et trahisons viennent agrémenter le tout et le lecteur est ferré.
La suite sur le blog ;)
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Écrire une fantasy fantastico-policière se déroulant chez les Aztèques, il fallait y penser et il fallait oser ! Aliette de Bodard l'a fait.

Avec un soin et une précision incroyables, elle recrée pour nous cette civilisation depuis longtemps disparue, qui aurait pu nous en apprendre beaucoup. Un monde où même ceux issus des plus basses couches de la société pouvaient s'élever au mérite, loin des castes figées de l'Occident à la même époque. C'est le cas d'Acatl et Neutemoc, enfants de paysans, qui ont su grimper les échelons. Grâce à une volonté sans faille et en s'illustrant sur les champs de bataille pour Neutemoc et avec un coup de pouce non désiré pour Acatl.

L'autrice reprend tous les rites et croyances des Aztèques, notamment autour de la symbolique du sang et imagine que toutes les légendes disaient vrai, elle peuple son roman de créatures émergeant du plus profond du monde des ombres, justifiant ainsi d'une certaine façon les scarifications rituelles et les sacrifices - animaux comme humains - qui rythmaient les jours.

Loin d'un monde de "sauvages", comme la vision des premiers Conquistadors l'a longtemps laissé croire, elle remet à sa juste place une société construite, éminemment politique, où l'éducation et le bien commun ont une place importante.


Malgré toutes ces qualités, et malgré une écriture soignée, le roman n'a pas su m'emporter comme je l'espérais.

La faute tout d'abord aux noms : à rallonge, imprononçables et assez proches les uns des autres, j'ai beaucoup peiné. Je devais à chaque fois arrêter ma lecture pour rechercher qui était ce dieu ou ce lieu (je n'ai découvert le lexique final qu'en arrivant à la fin du roman).

Ensuite, il y a beaucoup de redites (par exemple, la dégustation de chocolat avec de la vanille et des épices, qui revient très souvent, là où une seule fois aurait suffi pour camper les habitudes culinaires). La structure du roman est une répétition permanente des mêmes actions : Acatl va à un endroit, se bat contre une créature magique, est blessé ou déplore un mort, retourne chez son frère ou à son temple, mange, dort. Et ça recommence le lendemain. J'ai eu souvent la sensation de relire sans cesse les mêmes choses, ce qui enlève toute possibilité de rythme. J'ai fini par me désintéresser de l'intrigue.

Dommage, car la construction de l'univers est vraiment impeccable. Trop peut-être, au détriment de l'histoire et du rythme.
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Habituée de fantasy, c'est avec plaisir que j'ai découvert ce texte qui bouscule les codes du genre.

On a l'habitude de voir une fantasy européanisée, dans un contexte familier du moyen-âge européen avec ces codes sociaux, culturels, auxquels ont peut se rattacher.

Ici, le changement de cadre, de référentiel, nous donne une expérience de lecture différente, un dépaysement de code, de culture, autant que de paysages.

Les personnages sont intéressants, bien que leur évolution à travers le roman reste mineure selon moi, mais surtout, on découvre la variété, et la grandeur de l'empire de Tenochtitlan et l'avancée de leur civilisation.

Un vrai plaisir à découvrir, qui me rend très curieuse des autres écrits de l'auteur.
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critiques presse (2)
Syfantasy
10 avril 2024
Aux côtés du prêtre Acatl, l'enquête est menée tambours battants tandis que l'on découvre les us et coutumes aztèques avec une pincée de fantasy bienvenue, et il est plaisant de voir se dérouler un tel panthéon de créatures et de divinités, tantôt cruelles, tantôt bienveillante. Hâte du deuxième volume chez Mnemos !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Elbakin.net
15 mars 2024
Aliette de Bodard sait mener une histoire à son terme, qui plus est dans un univers qui n’abrite que trop peu d’histoires. Une jolie plume, un univers original, une histoire à la croisée des genres, autant d’arguments qui font de D’obsidienne et de sang un roman à découvrir !
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les gens croient au soleil et à la guerre plutôt qu'à la pluie et à l'amour.
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Vidéo de Aliette de Bodard
Conférence Paris est une fête ? Oui mais... Parfois salement dystopique ! enregistrée aux Imaginales 2018. Avec Pauline Pucciano, Aliette de Bodard et Karim Berrouka.
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