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sur 111 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert Valérie Zenatti, en 2018, à une soirée à la maison de la poésie en hommage à Aharon Appelfeld mort quelques mois auparavant.
C'est là que j'ai appris qu'elle était la traductrice d'Appelfeld. Cette femme aux yeux pétillants et rieurs, au sourire charmeur m'a beaucoup émue.
Dans le faisceau des vivants, elle tente de chercher comment elle va dépasser et accepter la mort d'Aharon Appelfeld qui nous l'avons compris, représente tant pour elle.
Pour la date anniversaire d'Aharon, le 16 février, elle décide de se rendre à Czernowitz, la ville natale d'Appelfeld, sans savoir quoi chercher mais être en communion avec lui peut-être.
Je finirai par ces phrases émouvantes et fortes qu'elle écrira après ce voyage
"Il m'a fallu du temps pour comprendre tout ce qui se passait à travers la bouche, mais petite déjà je sentais que chaque chose avait un goût particulier et pas seulement ce qui se mangeait, L'angoisse avait un goût de métal rouillé, la gaieté un goût de fraises des bois, la tendresse un goût de fleurs d'orangers et les langues aussi avaient le leur, le français était une brioche beurrée, l'arabe un mélange de pain bis et d'olive et plus tard, l'hébreu à eu la consistance d'un fruit vert et acide qu'il fallait mâcher longtemps mais dont le jus me rafraîchissait, j'aurai besoin d'une vie entière pour dire les goûts qu'ont eus mes silences d' enfance, qu'importe, lorsque j'ai commencé à traduire les livres d'Aharon, ils se sont fondus dans les siens "

Un grand merci Valérie Zenati pour tous ces mots.
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Encore un gros coup de coeur!
Je connaissais Valérie Zenatti pour avoir lu et apprécié son livre: Jacob,Jacob,mais là ,elle m'a surprise par sa délicatesse et sa sensibilité. Avec beaucoup de pudeur ,elle nous émeut en nous racontant au travers ses mots la relation qu'elle avait avec ce grand écrivain Israélien :Aharon Appelfeld dont elle traduit les livres écrits en Hébreu.
Celui-ci est hospitalisé ,les médecins ne se prononcent pas,elle décide alors de se rendre à son chevet hélas dans le taxi qui la mène à l'aéroport via Tel -Aviv ,elle apprend sur son portable qu'il est décédé, un grand froid l'envahit et elle se met à trembler.
Par bribes,elle nous fait partager certains souvenirs.Une amitié sans faille,sincère, profonde se noue entre eux,une compréhension ,parfois sans paroles.Finalement elle se décide à aller sur les lieux de son enfance : un petit village en Ukraine: Czernowitz.
J'ai regretté que cette deuxième partie ne soit pas plus longue,plus développée, j'aurais voulu rester à ses côtés pour m'imprègner de ses impressions.
Je ne connais pas les livres d'Aharon Appelfeld ,mais grâce à Valérie Zenatti ,je vais lire son dernier ouvrage: des jours d'une stupéfiante clarté.A RECOMMANDER CHALEUREUSEMENT🌟🌟🌟🌟🌟
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Quelle splendeur que ce livre !
Voilà, c'est dit, et je souhaiterais presque n'ajouter aucun mot à ceux de Valérie Zenatti. Ils sont tellement beaux, sensibles, sincères, intimes qu'ils m'ont touchée au coeur et je sais que je garderai à jamais inscrite dans ma mémoire la toute dernière partie qui frise le sublime…
Valérie Zenatti est la traductrice du romancier et poète Aharon Appelfeld avec lequel elle a noué au fur et à mesure des traductions et des rencontres un lien extrêmement fort. Lorsqu'elle apprend sa mort le 4 janvier 2018, elle est sidérée, accablée, anéantie : elle perd un proche, un père, un ami, un amour, une âme-soeur, un double même peut-être. La veille de sa mort, le sachant très malade, elle a pris un billet pour Tel-Aviv et le lendemain, tandis qu'elle s'apprête à monter dans l'avion, elle découvre une alerte sur son téléphone portable. Aharon Appelfeld vient de mourir quelques jours avant son 86e anniversaire.
Après les obsèques et le retour en France, Valérie Zenatti ressent une incapacité profonde à se lancer dans une activité quelconque qui lui permettrait d'occuper son esprit. Elle se sent vide, abandonnée, perdue. « Je ne sais pas comment je vais vivre maintenant… je ne sais pas comment vivre sans Aharon. » Elle se replonge alors dans les interviews d'Aharon qu'elle peut trouver sur le net. Elle réentend sa voix, retrouve ses gestes, son regard, ses silences. Elle se perd dans ces images pour tenter de faire revivre ce double perdu et nous entraîne avec elle au plus près de cet homme qui vient de mourir. Elle rêve de lui, réécoute ses messages, compte le nombre de jours qu'il a vécus, se souvient de leurs échanges, des phrases qu'il a prononcées, des mots qu'il lui a glissés à l'oreille. Les personnages des livres qu'elle a traduits lui reviennent en mémoire : elle est eux, elle est lui.
Dépossédée d'elle-même, elle refuse tout d'abord de sortir de cet état comme pour rester avec lui, ne pas l'abandonner. Elle pense avec une profonde tristesse au prochain livre qu'elle traduira sans qu'elle puisse parler avec lui, sans pouvoir échanger sur ses sentiments, ses émotions.
Elle nous raconte l'existence incroyable de cet homme avec lequel elle ne fait qu'un : « Et ma voix s'est élevée pour traduire : Je suis né à Czernowitz en 1932. Et quelque chose en moi murmurait, je suis née à Czernowitz en 1932. » « On me dit que je lui ai donné ma voix en français, mais ce n'est pas tout à fait ma voix, c'est la sienne que je porte en moi et qui existe dans ma voix pour lui, pour le comprendre et le traduire, livre après livre, et pour toutes nos conversations silencieuses. »
Alors un jour, elle prend un avion pour Kiev, puis un train pour Czernowitz en Ukraine (jadis rattaché à la Roumanie) afin de se trouver le jour anniversaire d'Aharon Appelfeld, le 16 février 2018, là où il est né, là où il a vécu enfant, là où il a puisé à jamais les images qui peuplent ses livres. Peut-être le retrouvera-t-elle un peu dans les rues de cette ville et parviendra-t-elle à éprouver une certaine forme d'apaisement. Et si rien ne venait ? Si aucun signe de lui ne se manifestait ? Et si Aharon avait disparu à jamais ? Etait-ce possible ?
Je peux à peine parler de ces dernières pages sublimes sans que les larmes ne me montent aux yeux. Quelle pure beauté, quelle grâce… Quel magnifique texte sur les liens puissants qui peuvent unir un écrivain et sa traductrice.
Un très grand texte et, bien sûr, un hommage hors pair à un homme exceptionnel : Aharon Appelfeld.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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"Je ne sais pas comment je vais vivre maintenant ,tu vois, je ne sais pas comment vivre sans Aharon".

L'écrivain Aharon Appelfed meurt en Janvier 2018 et Valérie Zenatti, sa traductrice est prise de "silence et d'aphasie" .

Alors, vient en elle ce "mouvement"  de le retrouver :
- en évoquant avec justesse  leur rencontre, leur lien intime,  ses mots sur la vie/la littérature , son  humanité...
- en voyageant seule jusqu'à la ville natale et d'enfance de l'écrivain en Ukraine...

Et, elle nous offre  là un  récit personnel et généreux,  avec une belle plume sur ce qu'elle eprouve pour Aharon ., "le lien qui m'aimante"
Et, ses longues phrases m'enveloppent avec douceur. "La puissance de l'amour est invisible ".

"...j'aurais besoin d'une vie entière pour dire les goûts qu' ont eus mes silences d'enfance, qu'importe, lorsque j'ai commencé à traduire les livres d'Aharon,ils se sont fondus dans les siens."

Alors, j'ai envie de continuer à vous lire Valérie et Aharon.

Un conseil peut-être : avoir lu Histoire d'une vie de Aharon Appelfed avant de lire Dans le faisceau des vivants

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J'aime le passage d'un écrivain à un autre, témoignage ou transmission, récit d'une relation fructueuse entre deux écrivains. Par ce livre, j'ai découvert quelque chose de Valérie Zenatti, du plus profond qu'elle nous livre, et ouvert la porte c'est Aaron Appelfeld.
Un beau livre qui fait découvrir et aimer deux écrivains, pas mal, non?
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Valérie Zenatti nous donne à lire un livre poignant sur le grand auteur israélien Aharon Appelfeld dont elle était bien plus que la traductrice. Après avoir appris sa mort en janvier 2018, elle va ressentir l'irrépressible besoin de partir sur les traces de l'enfance d'Aharon, son enfance d'avant la Shoah qui se trouve à Czernowitz. On ressent à la lecture de ce livre que Valérie Zenatti possède une véritable voix, sa langue est celle d'une auteur à part entière. Ce n'est pas qu'un simple témoignage banal, des réflexions, des interrogations profondes parsèment le récit. Il est vrai que ce livre trouvera peut-être plus d'écho auprès des lecteurs d'Aharon Appelfeld mais c'est aussi une magnifique porte d'entrée pour aborder l'oeuvre de cet auteur pour ceux qui commenceraient Dans le faisceau des vivants sans avoir encore lu un des romans d'Aharon Appelfeld.
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Valérie Zenatti est la traductrice d'Aharon Appelfeld, grand écrivain israëlien décédé en janvier 2018. C'est en allant prendre un avion pour se rendre à son chevet qu'elle apprend son décès. Ce livre est un vibrant hommage à Aharon et le récit du bouleversement que va vivre Valérie Zenatti dans les mois qui suivent.

Leur complicité était forte et elle se demande comment elle va pouvoir vivre maintenant sans lui, sans leurs échanges constants par téléphone ou au cours de rencontres. Dans un premier temps, elle va visionner des vidéos anciennes, datant de l'époque où elle ne connaissait pas encore l'homme. Dans sa tête passe en boucle les conseils qu'il lui donnait, la manière dont elle abordait la traduction de ses livres. Ils avaient une relation quasi filiale et son absence la laisse dans un état de sidération dont elle n'arrive pas à sortir.

Pour approcher au plus près de ce qu'il était, elle estime impératif de se rendre à Czernowitz, actuellement en Ukraine, ville où Aharon a vécu son enfance et où il a vu sa mère assassinée par les nazis. Cette ville imprègne tous ses romans et c'est là qu'elle espère se sentir apaisée. C'est la partie la plus poignante du récit, sans doute parce que c'est la plus importante pour Valérie Zenatti et que l'évocation des livres d'Aharon Appelfeld m'a rappelé bien des souvenirs.

C'est une lecture bouleversante qui peut parler au plus grand nombre en ce qu'elle décrit avec sensibilité la profondeur de la perte d'un être cher et la difficulté à faire avec ce vide. Ici, c'est évidemment un plus si l'on a lu Aharon Appelfeld, mais ça peut être aussi une bonne entrée en matière de son oeuvre. Si vous ne le connaissez pas, je vous conseillerais de commencer par "Histoire d'une vie" (lu avant le blog).

Valérie Zenatti avait déjà écrit sur sa relation avec Aharon Appelfeld, "Mensonges", un texte assez ludique. Dans celui-ci, ce qu'elle décrit de son travail de traductrice et de l'aller-retour entre elle et l'auteur est passionnant.

En conclusion, une lecture forte et incontournable. Ce récit vient de recevoir le prix Essai de France-Télévisions.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Quand j'ai appris le décès d'Appelfeld, j'ai pensé à la peine que ressentirait Valérie Zenatti; c'est elle qui m'avait donné l'envie de lire ce grand écrivain; elle expliquait lors d'une rencontre à propos de Jacob, Jacob combien son travail de traduction était important pour elle.
Dans le faisceau des vivants, elle évoque ses sentiments depuis la mort de celui qui fut un grand ami et un presque père.
Ils communiquaient beaucoup à propos de l'écriture, de la langue et en tant que juifs de "la terreur d'être traqué".
Elle se rend en Ukraine, dans la ville natale de Aharon Appelfeld, elle en éprouvait un violent désir et cela lui permet de s'apaiser.
Il est peut-être un peu difficile d'entrer dans ce livre si on ne connait pas l'oeuvre de l'écrivain qu'elle vénère mais on peut s'aider de la présentation des personnages p 157.
J'aime beaucoup ces deux écrivains et j'espère que VZ continuera de traduire l'oeuvre d'Appelfeld mais aussi qu'elle écrira encore elle-même pour petits et grands.
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Dans le faisceau des vivants est un récit intime et poignant, qui malgré la pudeur des mots, nous étreint d'émotion.

J'ai été happée dès les premières pages, et frissonnais comme l'autrice, au moment où elle apprend le décès de son ami. Tout au long de ma lecture, j'ai ressentis comme elle et avec elle.

Ainsi, Valérie Zenatti nous (ra)conte la vie sans Aharon Appelfeld, grand romancier et poète israélien, dont elle fut la traductrice et surtout l'une des plus proches.

À Tel-Aviv, Paris ou finalement Czernowitz - autrefois en Roumanie, aujourd'hui en Ukraine - elle avance dans ses souvenirs et dépeint leur relation avec beaucoup de délicatesse: elle cherche et trouve (presque) partout sa présence.

J'ai tout lu, et apprécié, de Valérie Zenatti, mais deux années ans après ma première découverte de cet ouvrage, je ne peux toujours pas expliquer pourquoi j'ai été si bouleversée par la grâce de ce duo littéraire.

On y lit l'absence, mais aussi la puissance de l'écriture, le rapport au temps, un même regard sur la vie, et une passion et un respect sans limite pour les mots. L'hébreu, langue d'adoption en commun, est aussi mis en lumière par touches subtiles et régulières dans le texte.

C'est terriblement touchant, car cette relation singulière parle aussi d'universel ❤ le plus beau texte qu'il m'ait été donné de lire aux @editionsdelolivier !

          《La phrase à retenir》
Il est là, dans mes visions éveillées et dans mes rêves, exactement comme les morts dans ses livres, s'adressant d'égal à égal aux vivants.
Lien : https://www.instagram.com/mo..
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En lisant cet essai, je me suis fait la remarque, qu'il y a des sujets que l'on croit connaître mais qu'en réalité on connaît si peu ! Valérie Zenatti par la voix de Aharon Appelfeld, en faisant son deuil nous ouvre les yeux et nous accompagne dans une découverte de sa relation avec l'auteur, de la construction de son oeuvre mais aussi sur la shoah à la recherche de réponses. C'est un bel hommage qui personnellement m'a ouvert les yeux. L'écriture y est belle, émouvante. Ce qui est certain, c'est que je vais maintenant partir à la découverte de l'oeuvre d'Aharon Appelfeld avec un regard que je n'aurais sans doute pas eu sans la lecture de ce livre.
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