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sur 4855 notes
Magistral ! Je ne vois pas d'autre mot pour qualifier ce roman. Peut-être est-il ce qu'il convient d'appeler un grand roman. Celui par lequel la lumière se fait soudain sur un sujet jusque-là totalement ténébreux, celui qui vous prend par la main, vous délivre une démonstration à la fois brillante et limpide à travers 500 pages passionnantes, captivantes et même vibrantes. Celui qui vous laisse tout étonnée de cette nouvelle compréhension du monde, encore sonnée du plaisir pris à suivre cette épopée, reconnaissante de ce nouveau sentiment de proximité avec des êtres que vous pensez désormais mieux appréhender.

L'Algérie, pour moi, c'était flou. Je suis d'une génération dont les pères ont "fait" l'Algérie mais ne se sont pas étendus sur le sujet. Je n'ai pas vraiment souvenir que cette période ait été évoquée dans mes livres d'histoire. Bien sûr j'ai lu deux ou trois choses mais j'avoue bien volontiers que mes affinités me portaient vers d'autres thèmes, d'autres périodes. Alors si on m'avait dit que j'allais me régaler avec l'épopée d'une famille harki sur trois générations, j'aurais levé un sourcil étonné. Il n'a fallu que quelques pages pour me happer et cette phrase du prologue : "Quand on en est réduit à chercher sur Wikipédia des renseignements sur un pays dont on est censé être originaire, c'est peut-être qu'il y a un problème".

Naïma, jeune trentenaire parisienne, double littéraire de l'auteure se heurte au silence de son père, Hamid lorsqu'elle interroge sur ses origines. Hamid est arrivé en France avec sa famille en 1962, alors qu'il n'avait que 12 ans. Fils de harki, chassés comme tant d'autres par le FLN, entassés dans des camps "provisoires" et surtout considérés comme traitres d'un côté et étrangers de l'autre. Hamid a effacé l'Algérie de sa mémoire, il a épousé Clarisse avec laquelle ils ont eu quatre filles dont Naïma. La jeune femme se voit ainsi contrainte d'enquêter sur son grand-père, Ali, celui par qui tout est arrivé. Qu'a-t-il fait au juste ? Comment ce paysan enrichi grâce à un pressoir à olives s'est-il retrouvé dans le "mauvais camp" si tant est qu'il y ait un bon et un mauvais camp ? En repartant sur les traces d'Ali puis de Hamid, Naïma reconstruit l'histoire de sa famille et par là-même, le creuset de son identité.

"Choisir son camp n'est pas l'affaire d'un moment et d'une décision unique, précise. Peut-être d'ailleurs que l'on ne choisit jamais, ou bien moins que l'on ne voudrait. Choisir son camp passe par beaucoup de petites choses, des détails. On croit n'être pas en train de s'engager et pourtant, c'est ce qui arrive".

Avec maestria, Alice Zeniter entraîne son lecteur au coeur des choix et des contraintes de chaque génération, parvenant à faire toucher du doigt les incidences de chacun de ces choix sur la génération suivante. Grâce à une pédagogie qui se glisse de façon très fluide dans la narration, les enjeux de chaque époque apparaissent clairement. La figure d'Ali, préoccupé avant tout de la sauvegarde de sa famille et de ses maigres biens, ancien combattant à Monte Cassino et couvert de médailles, peu désireux de revoir des carnages et des morts, finalement contraint de partir sans retour possible. Hamid, grandi entre les barbelés des différents camps puis au gré des affectations d'Ali et de ses congénères, enfin dans un HLM de Basse-Normandie. Coincé entre deux cultures et le désir fou de ne plus être ramené à ces origines qui provoquent toujours des réactions de rejet ou d'incompréhension.

"... Hamid a voulu devenir une page blanche. Il a cru qu'il pourrait se réinventer mais il réalise parfois qu'il est réinventé par tous les autres au même moment. le silence n'est pas un espace neutre, c'est un écran sur lequel chacun est libre de projeter ses fantasmes".

Et Naïma, donc. Jeune femme moderne, travaillant dans une galerie d'art, Naïma qui a choisi d'étudier l'histoire de l'art pour "faire entrer la beauté gratuite dans son cursus : les études utiles, c'est une manie de pauvres, une peur d'immigrés". Naïma cataloguée comme "double culture" alors qu'elle connaît à peine trois mots d'arabe. Naïma qui le soir du 13 novembre 2015, devant les infos qui tournent en boucle, "pleure sur elle-même ou plutôt sur la place qu'elle croyait s'être construite durablement dans la société française et que les terroristes viennent de mettre à bas, dans un fracas que relaient tous les médias du pays et même au-delà."

Avec ce roman, Alice Zeniter nous conte une Histoire vivante, mouvante, bien loin de faits figés ou d'affirmations définitives. Une Histoire faite de multitudes d'histoires de femmes et d'hommes en quête de leur propre liberté. Son roman est si dense qu'il est presque impossible d'en parler de façon exhaustive. Il se lit avec un plaisir immense mais sa profonde réussite c'est cette proximité, cette empathie qui se crée au fil des pages entre le lecteur et Naïma (car chacun de nous connaît une Naïma ou sa version masculine), nourrie de ce passé reconstitué. Oui, L'Art de perdre est un très grand roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Peut-être que le mot « chef d'oeuvre » est excessif et doit être réservé aux romans de Zola, Hugo ou Balzac. Peut-être…
Alors, je vais essayer de vous parler d'un livre magistral, un livre qui habite longtemps le lecteur avec des personnages qui au fil des pages deviennent des compagnons de route pour lesquels on a de la tendresse, qui vous font vibrer et partager leurs souffrances, leurs amours, leurs vies.

Ce livre, c'est « L'art de perdre » d'Alice Zeniter, une saga familiale foisonnante qui débute dans l'Algérie des années 30.
Dans la première partie, nous rencontrons Ali qui, dans sa Kabilie natale, semble promis à un avenir bouché à se casser le dos à essayer de cultiver une terre rocailleuse jusqu'à ce qu'un jour, comme un cadeau du ciel, un pressoir charrié par la rivière croise sa route, manquant de peu de l'estropier.
Dès lors, sa vie se transforme, Ali se lance dans la culture des oliviers et produit de l'huile, les affaires sont florissantes.
Mais ce que l'on appelle pudiquement « les évènements » sont en marche et le destin de bien des hommes et celui d'Ali devenu Harki va basculer, jusqu'à ce qu'un bateau l'emmène sous d'autres cieux.

Dans la deuxième partie, Ali essaie de survivre avec sa famille dans un camp à Rivesaltes et Hamid, son fils va poser des questions qui resteront sans réponse. le père à jamais blessé, garde le silence. Un fossé d'incompréhension va se creuser peu à peu.

Naïma, la petite fille d'Ali, vit heureuse à Paris, jusqu'à ce que les attentats de 2015, l'obligent à se poser des questions sur le passé de sa famille dont elle ignore tout.

Il y a beaucoup d'émotion et d'amour dans ce livre, même si les sentiments restent muets, faute de mots pour dire je t'aime ou je te comprends.

Ce roman poignant évoque avec subtilité et émotion les destins brisés par L Histoire et l'irrationalité des hommes, les séquelles de la colonisation, l'exil, le déracinement, le lourd poids de l'héritage familial mais aussi la force de l'amour filial.

La plume d'Alice Zeniter est élégante, tour à tour musicale et brutale. J'ai tourné les pages avec passion. La fin du livre m'a tiré des larmes.
Et j'ai relu ce livre, à haute voix, cette fois-ci, pour en partager l'émotion avec un proche qui a perdu la vue.
L'oralité transcende la beauté de l'écriture et cette relecture me bouleverse.

Alors « Chef d'oeuvre » ? Oui, je crois que ce roman mérite ce qualificatif.


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Une famille de Harkis ou le chaos des guerres sur le destin des individus.

Alice Zeniter est née de père kabyle et de mère normande. L'exploration de ses racines algériennes est donc toute légitime et produit un roman attachant à la documentation fouillée. Par un mode descriptif et narratif, elle raconte trois générations, commençant par le grand père Ali, contraint à l'exil après l'indépendance, poursuivant par le fils refusant l'appartenance au premier pays.
Sur les traces d'une famille en danger qui perd tout en quittant la Kabylie, l'auteur, en devenant Naïma, la petite-fille, propose au lecteur, une meilleure compréhension des séquelles de la guerre d'Algérie, vécue du côté des populations musulmanes.

Un livre passionnant à bien des égards:
Par sa participation à la récente parole faite des événements nationaux longtemps sous chape de plomb,
Par la compréhension de l'état d'esprit des populations devant la montée du nationalisme algérien, (ou la difficulté sous forme de loterie pour choisir son camp), puis face à l'émigration imposée.
Par l'immersion oppressante dans les camps de réfugiés (rappelant d'autres images de migrants bien actuelles) et la difficile assimilation qui fracture les générations dans la France des années 60.
Par la capacité de se réinventer en intégrant et/ou refusant la double culture.

Alice Zeniter raconte avec talent, sans jugement, factuellement. Elle interroge sur la place de la communauté maghrébine dans nos sociétés meurtries par les attentats. Elle donne la voix aux invisibles, aux oubliés, aux maltraités par une République qui se doit de faire pénitence et devoir de mémoire.
Un très gros coup de coeur en cette rentrée littéraire.

Rentrée littéraire 2017
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Naïma, est une jeune femme active. de ses origines, elle sait peu de choses, si ce n'est que c'est en Algérie que tout a commencé. Mais de l'Algérie elle ne sait pas grand-chose non plus…

Alice Zeniter nus entraine sur les traces de cette famille sur 3 générations : des montagnes de Kabylie à Paris. Ali, le patriarche est producteur d'huile d'Olive, fidèle à la France durant ce qu'on appelle pudiquement Les évènements. Il fuira en abandonnant tout derrière lui, emmenant femme et enfants pour se retrouver quasiment captif dans des camps construits à la hâte.
Hamid, le fils ainé se drape dans son silence (tout comme Ali et sa femme du reste) pour se fondre aux autres, se construire un avenir, et une famille. Naïma, est de la troisième génération.

C'est dans le silence, la peur viscérale des représailles, la foi presque aveugle en ,un avenir qu'ils n'ont pas eu le temps d'appréhender que cette famille va évoluer et transmettre ses non- dits.

La grande force de cette fresque à la fois familiale et historique ( notons au passage le travail documentaire effectué par l'auteur afin de coller au plus près aux réalités ) est sa qualité narrative qui en fait un récit d'une grande fluidité .

Alice Zeniter touche à un sujet hautement sensible, quel que soit le côté où l'on se pose. Sans parti pris, Alice Zeniter rend néanmoins (et c'est heureux) un hommage vibrant aux harkis répudiés-si n'est pire- dans leur pays de naissance, et maltraités dans leur pays d'adoption. On ne dira jamais assez les horreurs dans les camps de Rivesaltes, où il y eu malgré tout de doux moments de solidarité.

La boucle semble bouclée quand Naïma à la faveur d'un déplacement professionnel va à la rencontre de sa famille restée au village ; rencontre teintée de moments émouvants et chaleureux.

Ce roman que l'on prend à pleines mains pour ne pas le lâcher se lit ave à la fois facilité et gravité. Il semble bien engagé dans les premiers prix littéraires de la saison. J'espère qu'il aura devant lui un beau parcours .


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Je n'avais pas aimé "Juste avant l'oubli", déçue par le manque de substance, mais j'ai décidé de donner une autre chance à Alice Zeniter, d'autant plus que le sujet de ce roman me plaisait beaucoup et que j'étais curieuse de découvrir quelle histoire elle pouvait conter.
Coup de coeur ! J'ai adoré ce livre qui prend très souvent des accents si sincères que l'aspect autobiographique ne pouvait être fortuit (quelques recherches m'ont confirmé que l'auteur est petite-fille de harkis, comme Naïma dans le roman).
C'est donc un bon pavé, une épopée familiale dense qui emporte le lecteur entre Algérie et France, du bled aux barres de HLM et qui pose la question de l'identité de ces enfants expatriés de force et qui se murent dans un silence protecteur. de ces aïeux pour qui le français restera une langue étrangère à leurs petits-enfants qui ne comprennent et ne parlent pas l'arabe...deux mondes qui se dissolvent dans une volonté d'intégration parfois mal maîtrisée et un impossible retour au pays.
Il est toujours difficile de parler de l'Algérie, les polémiques enflent, les reproches fusent.Il a fallu attendre 2017 pour que soit évoqué un "crime contre l'humanité"...Mais ici, l'auteur a la délicatesse de s'affranchir d'un jugement, elle donne avec beaucoup de générosité et toutefois de la pudeur, à lire la vie de ces "migrants malgré eux" qui résonne assez étrangement dans notre actualité. Elle montre les choix douloureux, les ruptures, le silence et elle offre un regard détaché de politique ou de militantisme revanchard qui donne à cette grande fresque toute sa profondeur. Qu'aurions-nous fait à la place d'Ali le patriarche ?
C'est d'une très belle plume qu'Alice Zeniter fait défiler souvenirs heureux et amers, et fait se rencontrer histoire familiale et problèmes contemporains, sans jugements ni acrimonie...
Une parfaite réussite ! (et j'espère, un prix littéraire !)
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Voici une grande saga qui commence en Algérie au début des années 30 et qui nous dresse le portrait d'une famille kabyle sur plusieurs générations. Des choix d'Ali, le patriarche, pendant la guerre d'Algérie, à l'émancipation des petits-enfants nés en France, Alice Zeniter nous offre un roman d'une grande intensité sur les relations France-Algérie et pose la question de la construction de soi et de l'héritage du passé.
Lien : http://www.conseilslittéraires..
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Ecrire comme un exutoire pour apaiser, sans oublier,
Un roman où explose des vérités assassines,
Des vérités fratricides obombrées par l'écriture romancée…

Et en complément…
Le 6 septembre 1962, deux mois après la reconnaissance officielle par la France de l'Indépendance de l'Algérie , la vie d'un petit village bas-alpin , au pied de la montagne de Lure, ONGLE , 237 habitants, va renaître grâce à l'accueil du maire , Monsieur André Laugier et son adjoint Monsieur Raymond Reybautd, de vingt-cinq familles de réfugiés harkis, majoritairement originaires de la région de Palestro (aujourd'hui Lakhdaria) en Kabylie, 133 personnes parmi lesquelles les grands-parents et le père d'Alice ZENITER qui vont séjourner dans ce hameau de forestage jusqu'en 1966.
Ce rapatriement épique a été possible grâce à la pugnacité de l'ancien officier de Section administrative spéciale (SAS), le lieutenant DURAND , qui s'est occupé, avec son épouse, de l'exfiltration et de l'accueil de cette communauté. Après avoir transité dans une ferme près de Palestro, le camp de Tefeschoun (aujourd'hui Khemisti), puis Alger et enfin ,Marseille, ces familles, oh combien démunies, passent l'été au camp de Millau dans le Larzac . Elles sont dirigées vers les Basses-Alpes, où elles sont attendues, le préfet de ce département ayant accordé l'autorisation administrative de séjour. Jusqu'alors les longues prospections sont restées stériles, ainsi, le préfet de Vaucluse, Jean Escande (celui- là même qui assista aux obsèques de Camus) s'opposa formellement à l'installation d'une arrivée massive de français musulmans dans son département susceptibles de générer des incidents...
C'est finalement dans ce petit bourg en voie de dépeuplement que ces familles trouvent refuge début septembre. Les hommes deviendront ouvriers forestiers. Pendant que les harkis construisent leur hameau, les familles campent sous des tentes militaires. La population locale et les nouveaux venus ne se fréquentent pas, jusqu'à ce mois de novembre où une violente tempête de neige dévaste les installation précaires. Et là, la solidarité des habitants va être exemplaire : ils vont secourir les malheureux en les recueillant chez eux, dans les granges , en leur offrant réconfort et chaleur. En décembre 1962, la construction du hameau de forestage est achevée.
L'arrivée des familles de harkis a permis de sauver l'école de la commune. Un journal de l'époque décrit d'ailleurs les harkis comme de « vrais gars du pays ». A la fermeture du centre de forestage en 1965, certains iront à Cannes, d'autres resteront dans le département, d'autres s'installeront ailleurs.
La Maison d'Histoire et de Mémoire d'Ongles (MHeMO) a été ouverte en 2008 .Une exposition permanente intitulée Ils arrivent demain, conçue avec l'aide des historiens Jean-Jacques Jordi et Abderahmen Moumen. relate l'épopée du lieutenant Yves Durand qui démissionna de l'Armée pour pouvoir ramener des anciens supplétifs en France. Elle montre l'évolution de leur situation, puis la transformation du hameau de forestage en centre de formation professionnelle à l'intention des descendants d'anciens harkis, jusqu'en 1971.
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Trois générations, trois personnages principaux : Ali, Hamid et Naïma. C'est à travers eux, et ceux, nombreux, qui les côtoient, que Alice Zeniter raconte dans L'art de perdre l'histoire d'une famille kabyle, de l'Algérie à la France, de 1930 à aujourd'hui. Un récit fracassé contre les parois de la grande Histoire, à commencer par la guerre pour l'indépendance. du souffle, la romancière n'en manque pas dans cette fresque qui confronte ses protagonistes à des choix déchirants, à des décisions fondées sur l'intuition et la raison mais non exemptes de doutes, loin de là, de ceux auxquels on pense, toute une vie durant, non sans se demander si la vie aurait été meilleure en optant pour une autre voie. L'auteure déploie sa tapisserie narrative avec un sens de l'intime d'une incroyable finesse. Ses héros sont ce qu'ils sont, ils ont même un nom dont on les a affublés pour aller vite : des harkis, incompris et souvent détestés dans leur Algérie de naissance, mal considérés dans leur nouvelle patrie. Jusqu'à Naïma, symbole d'une nouvelle génération, parisienne et cultivée, et qui se heurte au silence familial, dès lors qu'elle essaie de remonter à ses racines. L'art de perdre est un livre généreux, inquiet et troublant, d'une grande profondeur psychologique, jamais didactique ni surtout donneur de leçons. Si son épaisseur pourrait évoquer un roman fleuve, ce sont plutôt trois rivières et leurs affluents qui composent cette saga à hauteur humaine. Avec des passages poignants, tendres ou drôles (parfois les trois à la fois), comme ceux du camp de Rivesaltes (terrible) ou de la première nuit de Naïma dans le village d'où vient son grand-père (magnifique). Ce livre est autobiographique pour une part qu'il est difficile de connaître et cela ne regarde qu'Alice Zeniter, après tout. Une chose est certaine, en tous cas : elle peut être fière de ce roman dense et remarquablement fluide. L'art de perdre mérite le plus grand succès et une place privilégiée dans les prix littéraires de l'automne.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Naïma est d'origine algérienne. Pourtant elle ne sait rien de sa famille, de ses origines, ne parle ni arabe, ni kabyle…

Le roman raconte alors l'histoire d'Ali, son grand-père, qui a fait la seconde guerre mondiale. L'Histoire fait de lui un « harki » lorsqu'il quitte le pays en 1962. Son fils aîné, Hamid, le père de Naïma, doit se battre pour apprendre le français et espérer une meilleure condition. Mais il rejette en bloque ses origines qu'il ne transmettra pas à ses enfants.

Ce roman, à priori inspiré de la famille-même de l'auteur, raconte une quête. Celle de Naïma, vu à travers l'histoire de sa famille. Si le lecteur a la chance dans connaître la totalité, le roman montre bien tous les vides qui remplissent les existences d'Hamid et Naïma.

Divisé en trois parties, ce roman se lit vraiment très bien, jonglant parfaitement avec le côté roman historique et saga familiale. On apprend des choses, on ressent en même temps que les personnages et ce gros pavé se lit tout seul.

Une belle découverte !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Un des livres majeurs de cette rentrée. Un prix est attendu sûrement. Je conseille largement.
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