Etes vous plutôt métro ou téléportation ? Dans un Paris que le futur n'a pas épargné, entre des quartiers délabrés et un espace plus ou moins préservé au bénéfice des touristes, Tristan privilégie encore les transports souterrains pour retrouver Kloé, elle adepte du « Ttranscore ». Mais des choses bien étranges arrivent dans cette ville déshumanisée où les drones set les hologrammes pullulent pour mieux contrôler. Et que se cache-t-il derrière la conception du moyen de transport ultra rapide ?
Paris 2119 joue sur le registre de la science-fiction ou de la dystopie et fait parfois un clin d'oeil à un grand prédécesseur (Kloé a déniché un « livre de papier » comme Winston Smith dans 1984). La vision du monde qu'il propose est glaçante et peut-être pas si éloigné de nous, au niveau du traçage des individus par exemple.
Zep décrit un futur glaçant grâce à un scénario précis et implacable, même si les dernières pages apportent une petite lueur d'espoir.
Dominique Bertail (qui est depuis longtemps pour moi un des plus grands) excelle à décrire Paris sous toutes ses facettes et son dessin est parfait, qu'il illustre les grands monuments préservés (le Trocadéro, la Seine sous le Pont Alexandre III), les quartiers populaires (le marché aux puces de Saint-Ouen, les gares ou ce qu'il en reste (à Paris et à Londres) ou des lieux plus nostalgiques (extraordinaire dessin de la rue Ravignan). Avec en plus quelques beaux hommages à
François Schuiten (Les cités obscures).
Paris 2119 est une des (rares) merveilles de la production BD de ce début d'année. La version luxe en grand format et avec ses bleus au lavis, complétée par un cahier graphique, est une splendeur.