Cela faisait quelques mois que j'avais envie de découvrir le premier roman de
Zola et je ne suis pas déçue. Certes, ce n'est peut-être pas le meilleur de
Zola, mais c'est le roman des origines, paru peu de temps après les
Contes à Ninon (un an environ), une oeuvre de jeunesse d'inspiration autobiographique qui n'est pas sans intérêt.
J'ai d'abord été surprise par la forme épistolaire du roman (et par conséquent de l'utilisation du « je » tout au long du récit), plutôt inattendue chez
Zola, et devenue rare au XIXe siècle. Mais on comprend très vite la nécessité de cette forme, puisqu'en réalité, le personnage de Claude, bien que fictif, est apparenté à
Zola lui-même, et que les lettres qui constituent le récit, écrites par Claude à ses « frères », se réfèrent à une
correspondance réelle entre
Zola et ses deux amis à qui ce roman est dédié (P. Cézanne et J.-B. Baille).
Même si
La confession de Claude n'a pas l'envergure d'un roman de la série des Rougon-Macquart, l'écriture est tout aussi belle ; une poésie bien à lui envahit malgré tout le pessimisme qui se dégage du texte, et on y trouve déjà la passion du futur maître du naturalisme pour la psychologie de ses personnages et son attirance vers les aspects les plus sombres de la condition humaine. À travers ce texte et le personnage de Claude se profile un jeune
Zola idéaliste, plutôt naïf, que l'on ne soupçonne pas tant dans les oeuvres postérieures.
Ce roman n'avait pas été réédité depuis des années, et cette édition avec dossier, enrichie de notes utiles et d'une introduction très intéressante, est bien pensée.
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