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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis le temps qu'il était introuvable, l'annonce de sa réédition en poche fut une grande nouvelle.
Grâce à la diligence de ma libraire préférée j'ai pu voir enfin de près ce que valait ce "premier Zola" hors des articles forcément frustrants des dictionnaires littéraires et spécialisés.
Eh bien à la lecture des premières pages je me suis dit: "encore le même ton que le contes à Ninon" qui ne m'ont jamais vraiment passionné, et puis la surprise de trouver une histoire forte, des personnages bien campés, un style déjà sûr.
Claude, provincial de 20 ans qui monte à Paris chercher fortune par sa plume recueille Laurence une fille des rues, ils joignent leurs misères dans une modeste et nue chambre. Il cherche à la sauver, puis renonce et la suit dans l'abîme.
Jacques, un "pays" qui vit dans les étages inférieurs (donc un peu mieux loti), étudiant sérieux tente de lui montrer la vraie nature de Laurence, mais Claude est tombé amoureux et seule la jalousie pourra provoquer le choc salvateur.
Et puis il y a Marie, la maîtresse poitrinaire de Jacques que celui-ci éloigne vers une chambre voisine de celle de Claude pour préserver le calme nécessaire à ses études. Enfin Paquerette l'ancienne courtisane, épave carrée dans un vieux fauteuil, garde-malade improvisée de Marie, qui mange les côtelettes destinées à la jeune fille.
A l'opposé d'un Musset, Zola s'applique à démystifier "la bohème", on a froid sous les toits, on s'y ennuie, on dort pour oublier qu'on a faim.
C'est du Zola pur sucre, déjà en 1865.
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Emile Zola amoureux, je n'aurai jamais cru lire cela !

Oui, vous allez dire que je suis une coquine et que je me moque de ce grand monsieur. Mais c'est un des premiers romans d'Emile Zola. Et pour une fois, cela se passe presque bien. Et c'est rare. Je vous rassure, ce n'est pas super gai non plus. Une dame meurt et avant de trépasser confie l'avenir de sa fille à un de ses protégés. Mais elle oublie de lui donner les moyens légaux et financier pour cela.

Ce jeune homme va donc passer sa vie dans l'ombre, à oeuvrer discrètement pour le bonheur de cette jeune fille, jusqu'à en tomber amoureux. Mais sa vie de sacrifice ne s'arrêtera pas là, car sa vie ne sera en rien personnelle, je dirai. Elle restera une vie de servitude.


En bref, dans ce court roman, vous retrouverez le talent d'un jeune auteur (à l'époque), romantique à souhait, ce qui en fin de compte le caractérisera toute sa vie. On ne peut cacher en effet la sensibilité d'Emile Zola que l'on voit dans ses descriptions, notamment. C'est juste qu'il voit tout d'une manière très négative. C'est un peu son défaut, en fait. A vouloir être naturaliste, donc juste observer la nature et écrire, il en devient trop pessimiste. Trop noir. Car je ne pense pas que les gens soient comme ceci enfin de compte. Il n'est pas si objectif que cela.
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Quand je découvre un auteur, je me précipite vers sa première publication. Parfois, c'est la meilleure, parfois, ce n'est qu'un début prometteur avant une carrière éblouissante. C'est ce qui m'a fait découvrir le premier roman d'Emile Zola, publié en 1865.

A 25 ans, Zola tente difficilement de vivre de sa plume. C'est peu dire qu'il « bouffe de la vache enragée » à Paris où il vit depuis 1858. Ayant échoué deux fois au baccalauréat, il n'a ni diplôme ni situation stable.
En 1852, il est manutentionnaire chez Hachette, une expérience qui lui servira plus tard … En 1863, son premier livre « Les contes à Ninon » a été publié à 1500 exemplaires chez Hetzel. Il habite alors avec sa mère, 142 boulevard Montparnasse.

Ce premier roman, écrit à la première personne, serait largement autobiographique. Il y décrit la première expérience amoureuse – douloureuse – d'un jeune intellectuel de vingt ans, pétri de remords, d'aspiration à la pureté, obsédé par la virginité et la duplicité des femmes vénales.

Laurence s'est imposée chez Claude parce qu'elle n'avait nulle part où aller. Il l'a recueillie dans l'espoir de la relever, de lui montrer qu'on peut gagner la rédemption en travaillant honnêtement. Laurence n'en a cure. Il commence à la haïr, mais il est trop pauvre pour la payer afin qu'elle s'en aille. Il reste pétri de ses illusions de jeune provençal isolé à Paris :

« Ce monde est poignant, l'étude en est âpre, pleine de vertige. Je voudrais pénétrer dans les coeurs et dans les âmes ; je suis attiré par ces femmes et ces hommes qui vivent autour de moi ; peut-être, au fond, ne trouverais-je que de la fange, mais j'aimerais à fouiller au fond. Ils vivent une vie si étrange, que je crois toujours être sur le point de découvrir en eux des vérités nouvelles. »

Le paradoxe est qu'il va tomber follement amoureux de cette femme meurtrie, vénale, laide et sèche. Et en devient jaloux à en mourir. Cette liaison fatale se dénouera après la mort d'une jeune phtisique, Marie, l'ancienne maîtresse de son condisciple Jacques, qui lui le trompe avec Laurence.

Certains diront qu'il s'agit d'un infâme mélo, mais le style est déjà là, entre idéalisme et cruauté, entre l'élévation naïve vers Dieu et la fange du ruisseau. « je vous parlais de la femme ; j'aurais voulu qu'elle naquît pareille aux fleurs sauvages, en plein vent, en pleine rosée, qu'elle fût plante des eaux, qu'un éternel courant lavât son coeur et sa chair. Je vous jurais de n'aimer qu'une vierge, une vierge enfant, plus blanche que la neige, plus limpide que l'eau de source, plus profonde et plus immense en pureté que le ciel et la mer. »

Trente courts chapitres, un ouvrage qui suscita jadis une enquête de moralité sans lendemain … Tout Zola avant les Rougon-Macquart.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Une esquisse du style de Zola

Emile Zola est un grand naturaliste. Et on le connaît beaucoup grâce à sa saga des Rougon Macquart. Emile Zola fait peur, le plus souvent, aux jeunes lecteur et pour cause, il est effrayant dans ses descriptions, il est noir dans ses histoires et surtout, il a tendance à vous remuer le couteau dans la plaie, vous montrant une humanité quasiment sans espoir. Et il écrit à foisons ! Un livre de Zola, il faut savoir le tringballer dans son sac, il pèse un peu tout de même.

Ainsi, tout ceci fait peur, mais heureusement, on trouve encore de petits livres des débuts de l'auteur. Et la Confession de Claude est exactement ce qu'il vous faut pour tâter du maître naturaliste. Vous aurez quasiment tous les ingrédients de la famille des Rougon Macquart. La pensée de Zola est déjà bien formé et son style commence à se roder. Vous aurez des descriptions poignantes, qui ont cette petite touche de l'auteur qui compare régulièrement les paysages aux humains. Et vous aurez une vision à nu de la vie des héros.


La Confession de Claude, une vision noire de la femme.

Nous prenons un jeune homme, Claude, qui monte à Paris. Il est un peu Bohême dans l'âme. Il est jeune et innocent et écrit dans sa mansarde, heureux de créer. Mais voilà, Claude rencontre une jeune femme, une de ses voisines. Et une liaison s'installera entre eux. de cette liaison, Emile Zola nous montrera toutes ses terreurs par rapport à la femme. La Femme ici est une espèce de sangsue qui va empêcher notre jeune auteur de créer et de vivre, jusqu'à ce qu'elle le quitte, quand il n'a plus rien.

Le bilan est réellement pessimiste et la leçon que nous donne Emile Zola est sans appel. La femme est là pour distraire l'homme de son travail, de son ascension. Il faut être claire, selon Zola, la femme est un boulet fini, quand elle ne se prostitue pas pour le plaisir. Et le pire, c'est que l'amante, ici, dès qu'elle a un attrait sexuel est laide, vide, elle est passive. Alors que la seule femme qui a de l'esprit est... Une mourante aux allures virginale alors que bon, la petite se prostituait elle aussi depuis longtemps.

En bref, une nouvelle à lire si vous voulez tester l'auteur. L'histoire en est noire, et le héros est toujours aussi passif. Cela dit, cela m'a fait plaisir de retrouver cette plume caractéristique, ce petit filet de descriptions qui caractérise l'auteur.
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Ayant lu la série complète des Rougon-Maquart j' ai eu le plaisir avec ce livre-ci de découvrir le premier roman d'Emile Zola. Comme on le sait dans sa vie personnelle il avait quitté Aix-en-Provence pour s'établir à Paris jeune homme encore.
Le roman raconte en lettres à ses amis ses premiers parcours amoureux qui ont été plutôt décevants. le livre a choqué la presse à l'époque en 1865 lors de sa sortie.
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Voilà un Zola lyrique et passionné comme je les aime.
Il nous décrit l'amour d'une femme et le désir avec des images plutôt poétique et sensuelles.
On est vraiment dans la Bohème de Puccini.
J'aime aussi sa façon de décrire l'éveil des sentiments. La façon de découvrir les corps.
La poésie des élans amoureux est en quelque sorte l'innocence qu'il va perdre quand les prochains héros de ses romans trouveront la dureté de l'amour ou son côté amer.
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