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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 1 : La fortune des Rougon (460)

Leur demeure se trouvant dans la rangée de maisons qui bordent le vieux quartier, ils habitaient bien encore le ville de la canaille ; seulement ils voyaient de leurs fenêtres, à quelques pas, la ville des gens riches ; ils étaient sur le seuil de la terre promise.
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Jamais Vuillet n’avait été plus heureux. Depuis qu’il pouvait glisser ses doigts minces dans le courrier, il goûtait des voluptés profondes, des voluptés de prêtre curieux, s’apprêtant à savourer les aveux de ses pénitentes. Toutes les indiscrétions sournoises, tous les bavardages vagues des sacristies chantaient à ses oreilles. Il approchait son long nez blême des lettres, il regardait amoureusement les suscriptions de ses yeux louches, il auscultait les enveloppes, comme les petits abbés fouillent l’âme des vierges. C’étaient des jouissances infinies, des tentations pleines de chatouillements. Les mille secrets de Plassans étaient là ; il touchait à l’honneur des femmes, à la fortune des hommes, et il n’avait qu’à briser les cachets, pour en savoir aussi long que le grand vicaire de la cathédrale, le confident des personnes comme il faut de la ville. Vuillet était une de ces terribles commères, froides, aiguës, qui savent tout, se font tout dire, et ne répètent les bruits que pour en assassiner les gens. Aussi avait-il fait souvent le rêve d’enfoncer son bras jusqu’à l’épaule dans la boîte aux lettres. Pour lui, depuis la veille, le cabinet du directeur des postes était un grand confessionnal plein d’une ombre et d’un mystère religieux, dans lequel il se pâmait en humant les murmures voilés, les aveux frissonnants qui s’exhalaient des correspondances.
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Lorsqu'on sort de Plassans par la porte de Rome, située au sud de la ville, on trouve, après avoir dépassé les premières maisons du faubourg, à droite de la route de Nice, un terrain vague désigné dans le pays sous le nom d'aire Saint-Mittre.
[...]
Et, au loin, au fond de l'aire Saint-Mittre, sur la pierre tombale, une mare de sang se caillait.
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Pierre, avec cet orgueil marital qui donne à un homme la croyance de sa supériorité dans le ménage, avait fini par attribuer à sa femme toutes les mauvaises chances passées. Depuis qu'il s'imaginait conduire seul leurs affaires, tout lui semblait marcher à souhait.
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" Ainsi, reprit-elle, vous pensez qu'une insurrection est nécessaire pour assurer notre fortune ?
- C'est mon avis " répondit M. de Carnavant.
Et il ajouta avec un sourire légèrement ironique :
" On ne fonde une nouvelle dynastie que dans une bagarre. Le sang est un bon engrais. Il sera beau que les Rougon, comme certaines illustres familles, datent d'un massacre."
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Les jeunes gens grimpèrent à tâtons le long de la pente des Garrigues, jusqu'à un rocher, sur lequel ils s'assirent. Autour d'eux se creusait un abîme de ténèbres. Ils étaient comme perdus sur la pointe d'un récif, au-dessus du vide. Et dans ce vide, quand le roulement sourd de la petite armée se fut perdu, ils n'entendirent plus que deux cloches, l'une vibrante, sonnant sans doute à leurs pieds, dans quelques village bâti au bord de la route, l'autre éloignée, étouffée, répondant aux plaintes fébriles de la première par de lointains sanglots. On eût dit que ces cloches se racontaient, dans le néant, la fin sinistre d'un monde.
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La vie ardente des herbes et des arbres eut bientôt dévoré toute la mort de l’ancien cimetière Saint-Mittre ; la pourriture humaine fut mangée avidement par les fleurs et les fruits, et il arriva qu’on ne sentit plus, en passant le long de ce cloaque, que les senteurs pénétrantes des giroflées sauvages.
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L’instruction des trois gamins greva terriblement le budget de la maison Rougon. Tant que les enfants ne furent pas bacheliers, les époux, qui les maintenaient au collège, grâce à d’énormes sacrifices, vécurent dans l’espérance de leur succès. Et même, lorsqu’ils eurent obtenu leur diplôme, Félicité voulut achever son oeuvre ; elle décida son mari à les envoyer tous trois à Paris. Deux firent leur droit, le troisième suivit les cours de l’École de médecine. Puis, quand ils furent hommes, quand ils eurent mis la maison Rougon à bout de ressources et qu’ils se virent obligés de revenir se fixer en province, le désenchantement commença pour les pauvres parents. La province sembla reprendre sa proie. Les trois jeunes gens s’endormirent, s’épaissirent. Toute l’aigreur de sa malchance remonta à la gorge de Félicité. Ses fils lui faisaient banqueroute. Ils l’avaient ruinée, ils ne lui servaient pas les intérêts du capital qu’ils représentaient.
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Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur.
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Ce souvenir que l'enfant venait d'évoquer leur causa à tous deux une sensation délicieuse, émotion dans laquelle se mêlaient les joies de la veille et l'espoir du lendemain.
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