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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 13 : Germinal (273)

Ce qui différencie le travail de l'esclavage est le respect du travailleur.
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"Les grèves ? des bêtises [...]

En somme, je ne dis pas non, si ça vous amuse : ça ruine les uns, ça tue les autres, et c'est toujours autant de nettoyé... Seulement, de ce train-là, on mettrait bien mille ans pour renouveler le monde. Commencez donc par me faire sauter ce bagne* où vous crevez tous !"

Page 215

* le bagne désigné est le Voreux dans le roman, une des mines
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"Les Grégoire chargeaient Cécile de leurs aumônes. Cela rentrait dans leur idée d'une belle éducation. Il fallait être charitable, ils disaient eux-mêmes que leur maison était la maison du bon Dieu. Du reste, ils se flattaient de faire la charité avec intelligence, travaillés de la continuelle crainte d'être trompés et d'encourager le vice. Ainsi, ils ne donnaient jamais d'argent, jamais ! Pas dix sous, pas deux sous, car c'était un fait connu, dès qu'un pauvre avait deux sous, il les buvait..."

Pages 125-126
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"Il faudra que ça pète." Les trois hommes, cette fois, furent du même avis. IIs parlaient l'un après l'autre, d'une voix désolée, et les doléances commencèrent. L'ouvrier ne pouvait pas tenir le coup, la révolution n'avait fait qu'aggraver ses misères, c étaient les bourgeois qui s'engraissaient depuis 89, si goulûment qu'ils ne lui laissaient même pas le fond des plats à torcher. Qu'on dise un peu si les travailleurs avaient eu leur part raisonnable, dans l'extraordinaire accroissement de la richesse et du bien-être, depuis cent ans ? On s'était fichu d'eux en les déclarant libres : oui, libres de crever de faim, ce dont ils ne se privaient guère. Ça ne mettait pas du pain dans la huche, de voter pour des gaillards qui se gobergeaient ensuite, sans plus songer aux misérables qu'à leurs vieilles bottes. Non, d'une façon ou d'une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres. Les enfants verraient sûrement cela, si les vieux ne le voyaient pas, car le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice.
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"Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre".
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Et ce fut enfin leur nuit de noces, au fond de cette tombe, sur ce lit de boue, le besoin de ne pas mourir avant d'avoir eu le bonheur, l'obstiné besoin de vivre, de faire de la vie une dernière fois. Ils s'aimèrent dans le désespoir de tout, dans la mort.
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Et en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers des fosses,avaient allongé en mâchoires de bêtes fauves les faces placides des houilleurs de Montsou . A ce moment, le soleil se couchait, les derniers rayons,d'un pourpre sombre, ensanglantaient la plaine. Alors, la route sembla charrier du sang, les femmes, les hommes continuaient à galoper,saignants comme des bouchers en pleine tuerie.
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L’embêtant, voyez-vous, c’est lorsqu’on se dit que ça ne peut pas changer... Quand on est jeune, on s’imagine que le bonheur viendra, on espère des choses ; et puis, la misère recommence toujours, on reste enfermé là-dedans...
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Étienne regardait, et le sang lui remontait au cœur. Si les ouvriers souffraient la faim, la Compagnie entamait ses mil- lions. Pourquoi serait-elle la plus forte, dans cette guerre du tra- vail contre l’argent ? En tout cas, la victoire lui coûterait cher. On compterait ses cadavres, ensuite. Il était repris d’un fureur de bataille, du besoin farouche d’en finir avec la misère, même au prix de la mort. Autant valait-il que le coron crevât d’un coup, si l’on devait continuer à crever en détail, de famine et d’injustice. Des lectures mal digérées lui revenaient, des exemples de peuples qui avaient incendié leurs villes pour arrê- ter l’ennemi, des histoires vagues où les mères sauvaient les en- fants de l’esclavage, en leur cassant la tête sur le pavé, où les hommes se laissaient mourir d’inanition, plutôt que de manger le pain des tyrans. Cela l’exaltait, une gaieté rouge se dégageait de sa crise de noire tristesse, chassant le doute, lui faisant honte de cette lâcheté d’une heure.
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Bientôt,Trompette fut couché sur les dalles de fonte comme une masse.Il ne bougeait toujours pas, il semblait dans le cauchemar de ce trou obscur, infini, de cette salle profonde retentissante de vacarme.On commençait à le délier, lorsque Bataille, dételé depuis un instant,s'approcha, allongea le cou pour flairer ce compagnon, qui tombait ainsi de la terre.Eh bien quelle bonne odeur lui trouvait-il? Mais Bataille s'animait, sourd aux moqueries.Il lui trouvait sans doute la bonne odeur du grand air, l'odeur oubliée du soleil dans les herbes.Et il éclata tout à coup d'un hennissement sonore, d'une musique d'allégresse, où il semblait y avoir l'attendrissement d'un sanglot.C'était la bienvenue, la joie de ces choses anciennes dont une bouffée lui arrivait, la mélancolie de ce prisonnier de plus qui ne remonterait que mort.
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