AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 1760 notes
Depuis que j'ai entrepris la lecture des Rougon-Macquart j'ai fait des découvertes magistrales, notamment avec Germinal et Au bonheur des dames, mais aussi connu quelques déceptions. Mais je ne m'étais jamais autant ennuyé que dans celui-ci ! Rien ne m'a touché ici; ni la camaraderie de ces artistes en herbe qui pensent réinventer le bouton à quatre trous, ni le pénible attachement de Catherine pour son peintre indifférent, ni les exaltations passagères de ce bipolaire, ni l'embourgeoisement des parvenus. Je vois bien ce qu'illustre Zola, sans doute avec justesse, mais tout cela m'a laissé de marbre. Jamais je n'ai réussi à sympathiser avec ces personnages, encore moins être ému par leurs malheurs.

Le processus créatif ne doit effectivement pas être de tout repos, j'en convient, encore moins quand il est question de défier les canons d'un genre. Mais pour une raison qui m'échappe je suis resté totalement insensible à ce livre. Pourtant la plume de Zola est tout aussi aiguisée que dans ses autres bouquins; on se laisse facilement bercer par sa prose. Quand on parle d'un rendez-vous manqué, cette lecture en est un bel exemple. Dommage.
Commenter  J’apprécie          70
Et voilà le retour dans mes lectures de Zola avec le 14e volume des Rougon-Macquart, "L'oeuvre". Cette fois, on suit l'un des enfants de Gervaise, Claude Lantier, et le lecteur s'immerge dans le monde de la peinture à la fin du 19e siècle.

Je n'ai pas été aussi absorbée par cette lecture que par d'autres de cette série, lassée notamment des nombreuses digressions de l'un ou l'autre des personnages sur l'art et le talent.

Toutefois, cet opus demeure très enrichissant sur deux points.
Tout d'abord, on suit la 3e génération de Macquart, et on perçoit la folie et la dégénérescence qui guette Claude et sa descendance.
Et puis Zola nous plonge dans les débats de l'époque autour des codes de la peinture. Ayant visité le musée d'Orsay l'été dernier, cette lecture faisait un parfait écho, une illustration directe des oppositions de l'époque entre peintres classiques et impressionnistes notamment.

Lu hors contexte et sans être inscrit dans le reste de l'oeuvre de Zola, je n'aurai probablement pas achevé "L'oeuvre". Mais il faut reconnaître à Zola un sacré talent pour mettre en scène sa famille en offrant au lecteur à chaque fois une vision différente de la société française sous le Second empire.
Commenter  J’apprécie          71



Après Germinal Zola s'était senti comme vidé. L'oeuvre aurait pu être un joli conte où les artistes bariolaient la vie aux mille couleurs de leur plaisir de créer.
Et tout commence si bien ; quand Claude Lantier rencontre un soir d'orage cette charmante provinciale. Elle se nomme Christine et deviendra sa compagne, puis son épouse et la mère d'un enfant qui ne survivra pas.
L'histoire est la longue recherche de l'artiste, ses doutes, ses tâtonnements mais aussi sa déroute et sa lente chute.
Probablement le titre de la série le plus difficile à lire.

Les deux personnages principaux sont Lantier et Christine :

CLAUDE LANTIER
Fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier. Père de Jacques-Louis. Né à Plassans en 1842, Claude a été recueilli par sa grand'mère paternelle. Quand celle-ci meurt, en 1851, il est emmené à Paris par ses parents. (La Fortune des Rougon)
Il vit pendant quelque temps avec sa mère, que Lantier a abandonnée et qui s'est mariée avec Coupeau. Par bonheur, un vieux monsieur de Plassans, séduit par les ânes et les bonnes femmes que Claude dessinait, s'est imaginé de le redemander à sa mère et l'a mis au collège. (L'Assommoir)
Plus tard, l'excellent homme est mort en lui laissant mille francs de rente, ce qui l'empêche de mourir de faim dans la rude carrière qu'il a entreprise. Claude est peintre ; c'est un garçon maigre, avec de gros os, une grosse tète, barbu, le nez très fin, les yeux minces et clairs. Il porte un chapeau de feutre noir, roussi, déformé, et il se boutonne au fond d'un immense paletot déteint. Avant la haine du romantisme et de la peinture à idées, il se plaît aux Halles, qu'il admire en artiste, cherchant des natures mortes colossales ; c'est un moderne qui aime son époque et voudrait mettre Cadine et Marjolin dans un tableau énorme, assis sur leur lit de nourriture, échangeant le baiser idyllique, synthétisant l'art contemporain tout expérimental et tout matérialiste. Logé au fond de l'impasse des Bourdonnais, il passe sa vie aux Halles, le ventre creux, mais avant un grand amour pour cet amoncellement de vivres qui monte au beau milieu de Paris chaque matin. Claude résiste à Florent, qui cherche à l'entraîner dans son rêve politique ; il partage pourtant, en artiste sincère et laborieux, sa colère contre les bourgeois repus et, révolté par le cruel égoïsme de sa tante Lisa Quenu.

CHRISTINE HALLEGRAIN
18 ans. Une grande fille souple et mince, de corps encore un peu grêle, mais d'une pureté exquise, jeune et vierge. Poitrine déjà forte, quoique taille mince. Claude étonné de cette gorge qui ne paraît pas. – Brune, cheveux noirs, yeux noirs. – La face avec le haut d'une grande douceur, d'une grande tendresse. Paupières longues, front pur et tendre, nez petit et délicat. Quand les yeux rient, une tendresse exquise. – Mais le bas est passionnel, la mâchoire avance un peu, trop forte. Les lèvres rouges sont grosses, les dents grandes très blanche, un peu louve. – Toute une puberté qui gronde. Vierge, une sensuelle pudique. Une fois devenue le modèle puis la maîtresse de Lantier, elle le suivra partout comme son ombre jusqu'à l'anéantissement

LISTE COMPLETE DES PERSONNAGES


Angèle (Soeur)
Baudequin
Beauchamp (Flore)
Bécot
Bécot (Irma)
Belloque (Le Père)
Berthou
Bertrand
Bongrand
Boutin
Chaîne
Chambouvard
Chantecaille
Charbotel (Isidore)
Courajod
Crasse (La)
Dequersionnière
Desbazeilles
Dubuche (Alice)
Dubuche (Gaston)
Dubuche (Louis)
Eugénie
Fagerolles (Henri)
Fagerolles Père
Faucheur (La Mère)
Faucheur (Le Père)
Françoise
Gagnière
Galissard
Girand (Tata)
Godemard = Gorju
Gomard
Gorju
Hallegrain (Capitaine Jacques)
Hallegrain (Christine)
Hallegrain (Mme)
Hermeline
Hue
Jabouille
Jabouille (Mathilde)
Jory (Édouard)
Joseph (Mme)
Lalubie
Lantier (Claude)
Lantier (Jacques-Louis)
Louis
Mahoudeau
Malgras (Le Père)
Margaillan
Margaillan (Mme)
Margaillan (Régine)
Mazel
Mélie
Mimi-La-Mort
Mouret (Octave)
Naudet
Paraboulomenos
Paralleluca
Piédefer (Zoé)
Pifard
Poirette (Le Père)
Pouillaud
Rhadamante
Rougon (Sidonie)
Saints-Anges (La Mère des)
Sandoz (Mme Pierre)
Sandoz (Pierre)
Sandoz Mère
Sandoz Père
Spontini
Tu-m'as-trompé-Adèle
Vanzade (Mme)
Vaquez (Judith)
Vernier
Commenter  J’apprécie          70
Pour cet opus des Rougon Macquart c'est le monde de l'art parisien qui est visité. Emile Zola est un témoin de première ligne et emprunte à sa propre autobiographie pour peindre de jeunes artistes voulant en découdre avec l'académisme. On le sent au plus proche de son sujet, le livre touche du doigt un réalisme saisissant. Ça grouille de détails et d'anecdotes qui rendent vraies les psychologies des personnages et leurs trajectoires. J'étais un peu fâché avec d'autres volumes inutilement misanthropes et qui versaient dans le sensationnel. Mais ici le ton est parfaitement trouvé, dépouillé de jugement profondément mélancolique et tendre.

Mélancolique parce qu'il décrit l'entrelacement des blessures d'artiste avec les blessures de l'existence (c'est le Rougon Macquart de la crise de la quarantaine?). Insuccès et rivalités sont les moteurs de la fissuration de l'amour et de l'amitié. La création douloureuse voir impossible est le germe de la dépression et du vieillissement.
Tendre malgré ce pessimisme parce que Zola fait preuve d'empathie envers ses personnages qui comme lui trébuchent sur le chemin de l'art.

Ce sont des émotions puissantes qui se dégagent de L'oeuvre tout en étant un beau documentaire sur la vie d'artiste.
Commenter  J’apprécie          70
Le livre a cree la brouille entre Zola et Cezanne qui s'est reconnu dans le portrait de ce peintre raté alors que Zola n'avait en aucun cas cible son ami:le ivre reste un classique description precise du metier de peintre avec la maitrise habituelle de l'auteur: un regal !
Commenter  J’apprécie          70
Le Zola de l'été, ça a été pour moi cette année "L'oeuvre". Cette fois-ci pas d'alcoolisme destructeur ni de prostitution de luxe, mais de la peinture...
Claude est donc un peintre originaire de Provence qui ne vit que pour son art, a l'obsession du détail et veut bousculer l'ordre établi. Il est entouré de ses copains du sud, dont Sandoz, son meilleur ami apprenti écrivain. L'objectif est d'être exposé au Salon annuel afin de se faire connaître, mais sa première tentative se solde par un echec : tous se moquent de lui. Peu importe, Claude s'enferme dans sa détermination et sombre alors peu à peu dans la folie, obsédé par son oeuvre...
C'est un Zola un peu particulier car autobiographique : Claude, c'est en fait Paul Cézanne, l'ami d'enfance de Zola, ici représenté par Sandoz. Il connaissait très bien le milieu des impressionnistes, a côtoyé Mannet, Courbet et toute la bande, et a été un des premiers spectateurs des réactions conservatrices suscitées par leurs tableaux. Cependant, on a un peu de mal à comprendre de nos jours le scandale qu'ont pu susciter ces oeuvres, devenues pour nous des classiques. Et malgré une magnifique histoire d'amour en trame secondaire, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à m'intéresser au sujet. Bref, pas mon meilleur Zola.
Commenter  J’apprécie          70
Dans ce roman, Émile Zola décrit une autre facette du XIXème siècle, un autre milieu social après les ouvriers ou les mineurs, en s'intéressant à un secteur en pleine mutation et en pleine modernité : le milieu des artistes. le thème peut donc sembler moins engagé politiquement que Germinal par exemple, mais Zola y expose bien ses idée. Il a d'ailleurs mis beaucoup de lui-même dans cette oeuvre, qui est à la fois un auto-portrait - description des tourments de l'artiste (écrivain ou peintre), portrait de ses amis peintres, manifeste littéraire du naturalisme et hommage au courant impressionniste. Mais c'est aussi une oeuvre de fiction, reliée au cycle, comme le montre le personnage du héros. Certes, c'est un artiste, mais il n'en est pas moins un membre de la lignée maudite, frappé de la tare héréditaire, dévoré par sa monomanie - l'art en l'occurrence.
Commenter  J’apprécie          70
L'oeuvre c'est l'histoire de Claude Lanthier, un peintre rempli de génie mais qui est incapable de terminer ses oeuvres car il ne veut que faire des chefs-d'oeuvre. Claude est complètement obsédé par l'oeuvre ultime qu'il en vient à négliger son entourage. Ce roman de Zola est aussi une grosse critique du milieu artistique qui un jour peut encenser une personne et de détruire le lendemain. C'est à cause de ce livre que Zola s'est brouillé avec Cézanne, son ami peintre. Ce n'est pas le meilleur des Rougon-Macquart mais c'est un bon livre pour apprendre à connaître le milieu artistique au XIXe siècle et surtout le milieu de la peinture avant la photographie.
Commenter  J’apprécie          70
L'Oeuvre n'est de loin pas le meilleur roman d'Emile Zola, suivant le même schéma que l'Assommoir par exemple (l'histoire de Gervaise, mère de Claude), où le personnage principal sombre peu à peu dans la misère et la morosité, ce qui explique pourquoi la première moitié du roman est bien plus facile à lire.

Les personnages secondaires, bien que je m'y suis perdue un peu parfois (notamment avec tous les amis artistes, sauf les principaux), sont tout aussi attachants que Claude et parfois bouleversant. Il y a Christine bien sûr, qui soutient sans relâche son artiste et qui doit lutter contre cette oeuvre qui finit par le prendre tout entier, ses amis comme Sandoz mais surtout un autre personnage, qui m'a beaucoup interpellé : l'enfant de Christine et Claude, Jacques. Leur oeuvre à eux deux finalement, mais qui pâtit du métier et de la passion démesurée de son père pour son art. Et même lui, dans le pire, devient quelque chose à observer pour Claude, quelque chose à peindre. Car pour Claude comme pour Zola finalement, tout est à observer, tout est à peindre et tout est à écrire.

L'Oeuvre est en effet surtout intéressant pour sa réflexion sur l'art. Pour le peintre Claude et son ami l'écrivain Sandoz, Emile Zola s'est inspiré en fait de lui-même et de son ami Cézanne. Zola, quand il parle des espoirs et des désespoirs de l'artiste, sait donc de quoi il parle. L'auteur naturaliste dresse une très belle peinture de la figure du peintre continuellement insatisfait, critiqué par le public et totalement obsédé par son art. Mais il décrit aussi très bien le monde de l'art en général, cela à travers les amis et les personnages qui entourent Claude : celui qui a du succès, celui qui veut faire du profit, celui qui veut conduire certains artistes à la gloire grâce à ces articles, etc…Il le fait à travers de scènes très bien écrites qui se déroulent dans le Salon, lieu où des centaines et des milliers de peintres exposent. Zola présente alors très bien les angoisses de l'artiste, cherchant où est placé son oeuvre, son bébé, puis épiant les visiteurs et leur réaction, de peur qu'elle ne plaise pas parce que trop innovante. Une peur que Zola devait sûrement ressentir lui-même quand ses livres étaient publiés, et qu'il retranscrit très bien. Il parle aussi de la querelle entre les Anciens et les Modernes, querelle qui finalement continue dans certains arts, sauf que les Modernes sont devenus les Anciens. L'art, en continuelle évolution…
Lien : http://papierencre.wordpress..
Commenter  J’apprécie          70
Retour chez les Rougon macquart. Ici je me trouvais avec le fils de Gervaise, Claude, un peintre, un artiste exigeant, tourmenté, éternel insatisfait. Il y a chez lui cet égoïsme de l'artiste qui ne vit que pour son art et reste indifférent au bien-être de son entourage. L'obsession est telle chez lui, qu'il n'échappera pas aux élans destructeurs qui frappent bien souvent les membres de cette famille.

Ce que j'ai adoré c'est que Zola nous fait vivre dans le Paris des artistes, notamment il nous rend témoin des réactions de rejet et d'indignation des foules devant les premiers tableaux impressionnistes, c'est le souvenir de toute une époque.

Ce roman me laisse aujourd'hui une bien meilleure impression que lors de ma lecture, où j'avais décroché lors de certains passages, (lors des échanges d'idées enfiévrées entre les artistes et les longues descriptions). En fait, j'ai fait le tri, mon esprit a fait la synthèse et se souvient de l'essentiel. Au final je garde un souvenir ému du destin du fougueux Claude, mais également de sa femme et de son fils qu'il sacrifie, bouleversant !
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (6951) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}