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sur 1768 notes
Claude le personnage principal de L'oeuvre, roman faisant partie de la série des Rougon-Macquart, sera donc frappé par la même fatalité que sa famille. Il s'agit de l'histoire d'un peintre révolutionnaire qui ne parvient pas à faire accepter ses peintures et qui n'achèvera pas son chef-d'oeuvre.

C'est également un roman autobiographique puisque l'amitié entre Claude et Sandoz renvoie bien sûr à celle de Cézanne et Zola. Zola qui était un grand ami des peintres les soutenait dans leur envie de créer une peinture nouvelle en opposition à la peinture académique. Zola, ce grand écrivain qui avait tout compris, qui était si moderne, montre dans ce roman son incompréhension face à la montée de l'impressionnisme. L'oeil du naturaliste. L'éternelle querelle des Anciens et des Modernes...
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Voilà un an qu'il attendait sagement que je le reprenne. Commencé début 2021 juste après Germinal, je n'avais pas réussi à m'y mettre correctement. Après 2 chapitres lus dans la douleur, je l'avais laissé tomber.

Mais on ne s'éloigne jamais trop longtemps de Zola et les débuts d'année sont généralement une bonne période chez moi pour le lire.

Et voilà donc un nouvel épisode des Rougon-Macquart de fini. Et pas des moindres puisque c'est celui dans lequel Émile Zola a placé le plus de lui... et de son ami Cezanne.

Même si le personnage du peintre maudit, Claude Lantier, n'est pas très flatteur ou, fort heureusement, proche du destin du peintre.

Ici, Zola démontre une fois encore son talent pour décrire parfaitement son époque et ses évolutions. La misère, la maladie, le désespoir et la fatalité. Couplés ou décrits à travers le prisme de l'Art qui connaîtra de grands changements avec l'arrivée de nouveaux courants. Mais comme chaque fois, la modernité se heurte à la tradition.

C'était un beau Zola avec sa traditionnelle fin qui vous laisse K.O.

Et j'en ressors avec l'envie d'aller au musée pour découvrir et en apprendre encore plus sur l'impressionnisme et l'évolution de la peinture au XIXè siècle.
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Un fort joli roman. Zola nous raconte la vie de Claude Lantier, le fils de Gervaise, qui a choisi le métier d'artiste peintre. . Nous sommes, comme dans plusieurs romans du grand écrivain, à Paris au milieu du 19 ième siècle. le milieu des artistes, leurs lieux de rendez-vous, les expositions, la concurrence entre eux, tout est si bien raconté. Mais dans ce métier là, Claude ne va pas percer, réussir, pourtant il est tellement passionné de sa muse, son modèle qui pose toujours nue pour lui. La fin sera triste, tragique. J'ai beaucoup aimé ce roman, étant un grand passionné d'art, de musées et peintre amateur moi-même.
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Publié en 1886, L'oeuvre est le 14ème roman de la fresque des Rougon-Macquart. C'est une plongée dans l'univers des artistes qui renouvellent la façon de concevoir la peinture et la sculpture. Il se déroule entre les années 1863 et 1876, dans un microcosme que Zola fréquente assidûment. C'est aussi une histoire d'une tristesse écrasante, comme tout ce qui touche à la famille Lantier …
Le héros principal, Claude Lantier, est le fils de Gervaise (L'Assommoir), demi-frère de Nana, frère d'Etienne (Germinal) et de Jacques (La Bête humaine). C'est un peintre génial dans ses fulgurances, mais incapable de mener à bien sa vision de la nature. Il est le précurseur de l'école du plein-air (il s'agit naturellement des Impressionnistes) mais ne parvient jamais à faire recevoir au Salon officiel aucune de ses toiles, trop visionnaires, trop choquantes pour le monde des critiques et les canons académiques des pompiers.
Chaque été, je lis un roman de Zola.
J'avais acheté l'intégrale en édition illustrée il y a très très longtemps. Mais chaque ouvrage me laisse dans une telle déprime que je ne les consomme qu'avec modération. Celui-ci m'a attirée après avoir visité la superbe exposition du musée d'Orsay consacrée aux portraits de Cézanne.
C'est en effet à la suite de la parution de L'oeuvre que Cézanne, qui a cru se reconnaître dans le personnage central de Claude, s'est durablement brouillé avec son ami d'enfance Emile Zola. Pourtant, si la figure de Claude emprunte de nombreux traits de caractère à Cézanne, elle est un puzzle d'autres peintres de ce temps. En particulier, on pense à Edouard Manet puisque le tableau qu'expose Claude au Salon des Refusés ressemble furieusement au « Déjeuner sur l'herbe » qui fit scandale à l'époque … Et que pour le grand tableau maudit de la fin, on songe aux « déchargeurs » de Claude Monet …
C'est un roman choral où Zola décrit une palette de personnages secondaires pleins de vérité : le critique qui promeut tel ou tel de ses amis, Mahoudeau le sculpteur qui n'a pas assez d'argent pour se payer les armatures métalliques de sa grande figure, Henri Fagerolles, peintre à la mode qui s'inspire avec succès des thèmes de Claude Lantier et rencontre la gloire et la fortune, Bongrand, le vieux peintre reconnu qui a toujours le trac de montrer un nouveau tableau, l'architecte incapable de construire pour son beau-père, un maçon entreprenant … les femmes : les aimantes dévouées comme Christine, et aussi celles qui se jettent à la tête des hommes qui ont de l'argent comme Irma Becot.
C'est une étude particulièrement fouillée sur le processus de création, non seulement artistique mais aussi littéraire. Zola s'est mis en scène dans le personnage de Sandoz, l'ami fidèle de Claude. Il explique son grand projet, celui-là même qui a porté l'écrivain au faîte de sa gloire, son épopée d'une famille. Il fait part de ses angoisses, de la façon dont son oeuvre le dévore, tout le temps, le jour et la nuit …
« Écoute, le travail a pris mon existence. Peu à peu, il m'a volé ma mère, ma femme, tout ce que j'aime. C'est le germe apporté dans le crâne, qui mange la cervelle, qui envahit le tronc, les membres, qui ronge le corps entier. Dès que je saute du lit, le matin, le travail m'empoigne, me cloue à ma table, sans me laisser respirer une bouffée de grand air ; puis, il me suit au déjeuner, je remâche sourdement mes phrases avec mon pain ; puis, il m'accompagne quand je sors, rentre dîner dans mon assiette, se couche le soir sur mon oreiller, si impitoyable, que jamais je n'ai le pouvoir d'arrêter l'oeuvre en train, dont la végétation continue, jusqu'au fond de mon sommeil… Et plus un être n'existe en dehors, je monte embrasser ma mère, tellement distrait, que dix minutes après l'avoir quittée, je me demande si je lui ai réellement dit bonjour. Ma pauvre femme n'a pas de mari, je ne suis plus avec elle, même lorsque nos mains se touchent. »
Comme après chaque lecture de Zola, m'assaillent une foule de sensations, d'impressions profondes, le coeur serré avec le sentiment d'avoir touché le fond de la misère de l'âme.
Encore un chef-d'oeuvre !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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« L'Oeuvre », publié en 1886, est le quatorzième volume des Rougon-Macquart de Zola.
On y retrouve Claude Lantier, brièvement croisé dans "L'Assommoir" où, enfant, il est le bénéficiaire des largesses d'un généreux ami de la famille qui le met au collège et l'encourage à dessiner. Plus tard, dans "Le ventre de Paris", il est ce jeune homme qui cherche l'inspiration au milieu des Halles de Paris, rêve d'immenses tableaux de natures mortes, professe sa modernité et sa quête picturale expérimentale.
Au moment où commence l'histoire, Claude vit à Paris en artiste sauvage. Sa coterie est constituée d'anciens collégiens de Plassans, leur ville natale. Tous rêvent de révolutionner l'art, la peinture ou la littérature. Son meilleur ami est l'écrivain Pierre Sandoz, qui tente d'échapper au romantisme pour écrire une genèse de l'univers, avant d'adopter un cadre plus restreint, celui d'une famille. Claude cherche de son côté un modèle inspirant et va le trouver en la personne de Christine, une jeune femme équilibrée, candide et sincère. Mais le tableau qu'elle lui inspire, moderne, montrant une jeune femme nue près d'un monsieur habillée de noir, provoque toutes les railleries d'un public choqué, pas encore mûr pour concevoir la nouveauté de ce mouvement, qui rompt avec l'académisme de l'époque. Malgré l'amour, la tendresse et le soutien de Christine, le peintre se perd peu à peu dans sa folie. Précurseur de génie, il gâche son talent, sa vie et celle de Christine. Par manque de reconnaissance du public, certes, mais aussi par sa propre nature et son hérédité malheureuse. Il est l'archétype de l'artiste maudit, pillé par ses pairs, tombé dans l'oubli avant que d'être reconnu et sabotant sa dernière oeuvre.
L'Oeuvre est un roman perturbant. Avant Freud, Zola y décrypte la symbolique d'Éros et Thanatos, pulsions de vie et de mort. D'abord baigné de joie et de lumière, le récit s'assombrit à mesure que Claude s'enfonce dans sa névrose obsessionnelle et suicidaire.
On admet communément que Cézanne, ami de Zola, fut ulcéré par l'L'Oeuvre, où il pensait se reconnaître, et que ce roman mit brusquement fin à leur amitié. Pourtant, une lettre datant de 1887 laisse à penser qu'il n'en fut rien. Zola, en mettant en scène son double Pierre Sandoz, s'y peint aussi lui-même, et c'est aussi ce qui nous touche.
Lien : http://www.societe-cezanne.f..
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L'oeuvre (1886) est un roman d'Émile Zola, quatorzième tome de la saga des Rougon-Macquart. Claude Lantier, fils d'Auguste et de Gervaise Macquart (L'assommoir) est un peintre maudit, tiraillé entre son art, ses amis artistes et Christine, sa femme et son modèle. Émile Zola nous plonge au coeur de la création, de l'amitié et de l'amour.
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Un tome qui m'impressionnait un peu. Les affres de la création et les artistes maudits, je pensais que ça allait être long… Grosse erreur. Zola est un génie. Il pourrait parler horlogerie ce serait passionnant. Certaines scènes sont bouleversantes et l'histoire d'amitié entre Claude et Sandoz est tellement belle. Je l'ai terminé terriblement émue.
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Ce roman débute par la rencontre à Paris, un soir d'orage, vers 1860, du peintre Claude Lantier, fils de Gervaise, l'héroïne de L'assommoir, avec Christine, fraîche et innocente jeune fille venue de province. Tous deux se retrouveront quelques mois plus tard et, après une longue réticence, Christine acceptera de poser nue pour servir de modèle à Claude. Un amour naîtra, heureux dans un premier temps, puis tourmenté, la jeune fille tentant de rivaliser sans succès avec la passion que Claude voue à son art.
Peintre original et très doué, mais fragile psychiquement, Claude ne possède pas le génie et la force lui permettant de mener à bien ses aspirations et de faire triompher sa conception artistique révolutionnaire.
L'auteur touche par l'authenticité avec laquelle il décrit le caractère de Claude et son évolution, ainsi que le sentiment exclusif que lui porte Christine, à la fois ardente et réservée.
Autour de ce couple gravitent quelques autres artistes, notamment Pierre Sandoz, écrivain et meilleur ami de Claude, bien sûr un avatar d'Emile Zola lui-même, dont il expose l'idéal conjugal et les théories artistiques et décrit la déception de voir le petit cercle d'intimes - qui s'étaient promis de parvenir ensemble à la réussite - s'entredéchirer à cause de leurs divergences sur l'art et de leurs ambitions personnelles.
L'évocation du milieu des peintres, sculpteurs et architectes de l'époque, ainsi que des marchands d'art et des salons est tout à fait intéressante. Il y a, comme souvent chez Zola, quelques grivoiseries un peu outrées.
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Le héros du livre, le peintre Claude Lantier, est le fils de la Gervaise de L'Assommoir. Pourtant, ce roman semble se différentier de la froide histoire analytique de la famille des Rougon-Maquart comme si l'auteur ne voulait pas donner un thème au récit mais raconter tout simplement une histoire : celle d'un peintre à l'hérédité chargée (fils de Gervaise et d'un alcoolique) désirant créer un véritable chef-d'oeuvre qui révélera à tous sa propre vision de la vie.
Bonne description de la vie des artistes, leur sincérité et leur ingénuité devant le monde.
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On commence le livre avec délectation.
L'évocation de la vie de Bohème parisienne.
On est tout de suite chez Puccini avec Mimi.
Puis on se demande avec impatience comment cela va évoluer.
Un artiste parisien, jeune et beau (je l'imagine beau garçon !) et une jeune fille de province « les ignorances d'une demoiselle honnête » (Ça veut déjà dire tellement!!!!)
Cela peut évoluer en belle histoire d'amour mais on est chez Zola. Et c'est là qu'on imagine le pire dans leur histoire…..
Je préfère ne rien dire et laisser la surprise au lecteur.
Moi je n'ai rien lu du dénouement avant.
Et aujourd'hui je viens de lire la dernière phrase.
Encore un livre que j'ai tout simplement adoré.
Plus on lit Zola, plus on aime ce sublime élan des sentiments.
Évidemment, il y a cette exacerbation et cette emphase dans l'écriture mais elle est totalement justifiée et dévoile, avec une poignante densité, les pensées secrètes et terribles de nos héros.
On a peu l'occasion de rire ici et cette évocation de l'art est vraiment dure dans certaines scènes: la moquerie, la vanité, le désespoir de l'artiste et l'impossibilité de l'inspiration. Tout cela fait un homme anéanti et sauvage parmi d'autres qui ne connaissent rien aux tourments de l'Artiste.
Superbe.
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