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sur 1377 notes
Un amour inassouvi qui deviendra éternel. Voilà où nous mène cette délicieuse parenthèse dans l'oeuvre de Zola sur les Rougon-Macquart. Parenthèse car on se trouve ici dans une pure histoire d'amour, pleine de poésie et de romantisme, une pause dans cette série où l'arrivisme, la violence, la débauche et la noirceur tiennent la plus grande place.
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Une pépite qui surprend dans l'oeuvre sombre de Zola. Un roman d'amour sous forme de conte de fées qui finit mal parce que le conte n'appartient pas à la vie terrestre. Les descriptions sont sublimes. le roman est un cri mystique et un hymne à la beauté. Une petite merveille.
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Angélique, prénom d'une vierge sainte, qui prédestine la vie du personnage, la dédiant à la couleur blanche de la neige, mais aussi à celle de la dentelle - dentelle des aubes des prêtres ou dentelle de pierre de la cathédrale, et pour finir à celle du drap - et donc du linceul.
Un récit très symbolique, presque un conte avec même le prince charmant, où la Légende dorée, cette biographie de saints médiévaux, sert de guide aux actions des personnages. Alors oui, c'est joli et précieux comme une belle broderie, mais je me suis ennuyée devant cet ouvrage d'art patiemment tissé, tant le couple d'amoureux est irréel par son détachement de la terre et du désir. Je préfère le Zola engagé, celui qui dénonce, ou le Zola naturaliste qui décrit un milieu social, à ce romantisme mièvre.
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J'ai trouvé ce livre en longeant une voie ferrée. Il trainait sur le ballaste et les pages étaient un peu abimées par la pluie. Je me suis mis à le lire. Mais quelle tristesse ! Et les longueurs de Zola par dessus... Certes, c'est bien écrit. C'est tout ce que je retiendrai... Conclusion : méfiez vous des livres tombés du train !
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Angélique. La grâce tremblante, la naïveté sublime, la blondeur éthérée. Si ça se trouve, ado, je me peroxydais les cheveux pour ressembler à Angélique.

Angélique. L'enfant aux pieds trempés, ramassée du ruisseau par un couple de bourgeois débonnaires. L'enfant impétueuse, aux colères effrayantes, qu'il a fallu dompter, écraser de travail, cloîtrer, pour son bien. L'enfant sauvage devenue grande et gracieuse, belle à se pâmer, brodeuse de génie. L'enfant au destin éclatant et tragique.

Angélique. Ce personnage est si étrange, si insolite dans l'oeuvre de Zola, si différent de Madame Caroline, de Sidonie Rougon ou de Saccard, que j'ai du mal à le croire échappé de l'imaginaire de l'écrivain naturaliste.

Un auteur qu'ado, je haïssais. Ses mots rugueux me révulsaient. Ses personnages englués dans leur sombre et grise réalité me rappelaient ma terne condition d'ado dépressive au front boutonneux. Zola, c'était la cuillerée quotidienne d'huile de foie de morue, pour avoir un cerveau bien dodu. Mais moi, à quinze ans, tout ce que je voulais, c'était me péter la gueule avec les moyens du bord. Je voulais des livres de duchesses frémissantes, de chevaliers fous, d'amours échevelées et de vengeances mortelles. Des livres de défonce, si tu vois ce que je veux dire. Et le Rêve en était un.

C'est donc Angélique qui m'a réconciliée avec Zola. Je me souviens très bien des torrents de larmes que j'ai versés. À quinze ans, Angélique m'a fait frôler la déshydratation sévère, plus qu'Esmeralda et Porthos réunis.

Une décennie et demie plus tard, je pensais relire le Rêve avec un rictus moqueur aux lèvres. Je me préparais à scander toutes les quatre pages : #Wtf, Angélique ! Mais c'est quoi cette débilité profonde que tu confonds avec de l'innocence ! À trente-et-un ans, je n'étais plus une Angélique noyée dans son idéal trompeur. Je vivais près d'une grosse cathédrale, et c'était, pensais-je, à peu près la seule chose qui nous liait encore.

Mais alors, pourquoi cette torpeur qui m'envahit soudain, ces yeux qui picotent – dieu que c'est ridicule -, ces torrents de larmes qui rejaillissent, avec la même intensité – j'exagère à peine – et aux mêmes passages lus il y a quinze ans ? Pourquoi tant d'humidité, pour une histoire de saints et d'anges, une histoire à dormir debout ?

Parce que. le génie. Tout simplement. Ce que je prenais pour une succession d'images d'Épinal, tout juste bonnes à enivrer une gamine de quinze ans, est bel et bien un chef-d'oeuvre, qui décrit avec grâce, subtilité et justesse, un esprit ignorant, plein de songes et de ferveur, un monde de douces chimères. le naturalisme appliqué à la foi.

« Ce qui me semble, à moi, le plus haut dans l'Art (et le plus difficile), ce n'est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d'agir à la façon de la nature, c'est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles oeuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d'aspect et incompréhensibles. Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l'Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. »

Ces mots de Flaubert résument à la perfection ce que j'ai ressenti à deux reprises en lisant le Rêve de Zola. J'en sors, une fois de plus, avec un délicieux vague à l'âme et des questions plein la cabosse.

Sommes-nous plus lucides qu'une Angélique sacrificielle, absorbée par ses songes de plénitude et de sainteté ? N'avons-nous pas, chacun à sa façon, une bulle d'illusions, d'échafaudages mentaux, de pauvres croyances rabougries, autant de remparts contre la peur de l'inconnu, du néant ? Et que reste-t-il quand se dissipe le pouvoir des amulettes et des doudous protecteurs ?
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Tandis que la jeune héroïne se délecte des aventures des Saints dans 'la Légende dorée' se tisse un tableau de pierre et de soie autour du lecteur. Au rythme du son des clochers de la formidable cathédrale, Angélique, tisse, brode les habits d'apparat des seigneurs mystiques et nous offre ses espérances sur un plateau d'argent...
Définitivement et même si je n'ai pas encore lu tous les Rougon-Macquart, ce petit volume est mon favoris d'autant que j'en finissais la lecture, il y a longtemps déjà, au pied d'une cathédrale...
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Décidément, c'est le troisième volume consécutif des Rougon-Macquart que je ne parviens pas à achever. Manque de motivation, de concentration, ou véritable problème avec des romans moins à mon goût que les autres ? Quoiqu'il en soit, le problème ne devrait pas se poser avec le volume suivant, La Bête humaine, dont je garde un bon souvenir de ma lecture lorsque j'étais lycéen.
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Dans la série des Rougon- Macquart, je demande le 16ème tome! Et voilà... le Rêve.

Dans cet opus, nous découvrons Angélique, jeune fille recueillit par un couple de brodeur. Pris d'amitié pour cet enfant, ils décident tout deux de l'élever comme la leur. Angélique qui se montrait de nature impétueuse plus jeune, se révélera être une grande rêveuse. Lorsque Félicien entre dans sa vie, elle s'éprend de lui et vit son amour de façon inconditionnelle.

Zola m'avait habitué à des passages descriptifs entrecoupés d'action mais ici, nous sommes beaucoup plus dans la contemplation. L'intrigue est surtout amoureuse et prend le temps d'analyser les tréfonds de l'âme des personnages.

Zola et son naturalisme ont encore frappé. Là où il décrivait des lieux, Zola prend ici le parti de décrire des émotions, des moments volés, des états d'âmes furtifs. Il y a donc beaucoup de descriptions dans ce roman. Malgré le manque de rebondissements, j'ai été complètement happée par ce livre. 

Le personnage d'Angélique est l'élément central de l'histoire. On y découvre toutes ses facettes. L'auteur prend le temps de nous décrire les moindres sentiments du personnage. Angélique est typique des protagonistes romantiques de cette époque.

Emile Zola semble prendre son temps et nous décrit de façon poétique les paysages et l'âme humaine.
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Seizième tome dans la fresque des Rougon-Macquart (plus que quatre…), le Rêve est certainement le roman le plus léger de cette saga et peut-être même de toutes les oeuvres de Zola.

C'est avec un titre plus qu'évocateur que nous plongeons dans l'histoire d'Angélique Rougon Saccard qui a été trouvée, devant la cathédrale de Beaumont, lorsqu'elle était enfant, par le bon couple que forment Hubert et Hubertine. Ils décident de l'adopter, de l'éduquer et de lui apprendre le métier de brodeuse. Elle reçoit une éducation principalement religieuse et se fascine pour le livre La Légende dorée, véritable graal à ses yeux qui va alimenter ses rêves et notamment celui du prince charmant.

On ne pouvait tomber sur une intrigue plus simple que celle-ci, qui tire néanmoins sa richesse dans la religion et dans La Légende dorée. La religion qui a une part importante dans ce roman n'est pas dérangeante, comme c'était déjà le cas avec La Faute de l'abbé Mouret. L'aspect traité est plutôt intéressant surtout parce qu'il met en avant l''autre thème évoqué, à savoir l'amour. Angélique attend son prince charmant qui va bien évidemment venir et s'appeler Félicien. L'amour est certes relativement cliché, mais il reflète très certainement ce qu'il y a de plus beau.

Le prénom d'Angélique en dit beaucoup sur elle, et il faut le dire : elle est niaise. Angélique est mignonne, bien gentille, toute naïve dans son petit monde merveilleux, mais j'ose penser que c'est cela qui la rend si attachante et que la vision qu'elle porte sur le monde réel est bien plus réfléchie que peut l'être celle des autres personnages. Félicien est un peu le double masculin d'Angélique. Il a vraiment le physique et la mentalité du fameux prince charmant sortant tout droit d'un conte de fées.

Et c'est ici que tout le génie du Maître est révélé, parce que dans sa si grandiose fresque des Rougon-Macquart, où les ouvriers, le bas peuple ou encore les bourgeois sont célébrés, Zola glisse une histoire aussi simple et légère que celle d'un conte de fées. le style est inchangé et similaire à celui présent dans les autres romans, mais ici, rien ne semble complexe, tout vient naturellement et est bien trop évident. Et il y a les mots, ces mots si communs qui prennent une toute autre tournure, et qui se dévoilent sous la plus belle des formes grâce à la plume du Maître.

Le Rêve n'est certainement pas l'un de mes romans préférés de Zola parce qu'il diffère beaucoup des autres, mais c'est justement cette différence qui le rend aussi extraordinaire.
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Résumé : Angélique est orpheline, après avoir vécu chez des personnes qui lui ont fait du mal, elle s'enfuit la nuit de Noel et se fait recueillir par les Hubert. Elle vit alors le rythme et les pratiques très religieuses de sa famille d'adoption, et devient brodeuse. Mais comme toutes les petites orphelines, elle rêve au fond d'un beau et riche prince. Ce rêve est exacerbé par la lecture de la Légende dorée qu'elle lit et relit s'identifiant aux différentes saintes martyres.

Un jour Félicien un beau jeune homme fait son apparition à travers un vitrail et comme dans tous les contes, leur amour bien que pur est impossible.

Le mot de la fin : Une très belle histoire que je me suis surprise a aimé. Zola place la religion et l'amour au centre de ce roman. A l'inverse des autres romans que j'ai pu lire de l'auteur, je suis étonnée de la façon douce avec laquelle il traite son roman, on se situerait presque dans le conte. L'histoire du couple Hubert est pour moi la plus belle critique de la complexité des relations humaines et du poids de la société. le discours de la femme sur l'importance de l'argent car dans la société l'amour ne suffit pas, m'a fait pensé aux réflexions de Jane Austen, notamment la phrase de Madame Bennet « l'affection est souhaitable, l'argent est indispensable« … Une très belle découverte que j'ai dévorée sur une journée.
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