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sur 1377 notes
Seizième roman de la série des « Rougon-Macquart. Sans doute celui que j'aime le moins ,car le mysticisme n'est pas ma tasse de thé et je trouve que le final atteint des sommets du mélo. Branche perdue des Rougon dont elle n'a pas hérité de l'ambition ( quoique ..devenir une sainte et martyre…) . Enfant abandonnée , battue , elle évolue ensuite dans un milieu bigot . Cette fois contrairement à « La faute de l'abbé Mouret » ou « La conquête de Plassans » l'anticléricalisme de Zola est plus soft .
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le Rêve, d'Emile Zola

Dans je ne sais plus quel Claudine, Colette, par la voix de son héroïne, nous avoue son mépris pour l'oeuvre d'Émile Zola et sa passion pour celle De Balzac. Eh bien moi, c'est tout l'inverse ! Balzac est trop ancien et manifestement désuet à mon goût, au contraire d'Émile Zola, dont l'honnêteté de l'oeuvre, son réalisme, et les dilemmes humains qui l'inspirent sont eux éternels.



Résumé :

Le jour de Noël 1860, au pied de la cathédrale de Beaumont, une petite fille se meurt de froid sous la neige. Angélique sera secourue par les Hubert, des chasubliers vivant la porte à côté, qui l'élèveront comme leur fille. Grandissant dans l'ombre de la cathédrale, elle nourrira des rêves fantastiques à la lecture de la Légende dorée, tout en peaufinant son art de brodeuse. le miracle enfin qu'elle attend avec une foi inébranlable se manifestera dans la personne du beau Félicien. Mais jusqu'où lui sera-t-il permis de vivre son rêve ?


L'avis de Sanjuro :

En France, Zola est considéré comme le chef de file du courant littéraire naturaliste, qui succéda à celui des romantiques. Tout le monde a eu à étudier à l'école sa fameuse saga des Rougon-Macquart, vingt romans liés entre eux non pas par un fil narratif mais par des connexions généalogiques et ataviques. L'Assomoir, Nana, Germinal (très populaire dans les années 90 à cause du film), Au bonheur des dames, La Bête humaine, pour ne citer que les plus connus.

Bien qu'il fasse partie des Rougon-Macquart, dont il est le seizième livre, le Rêve n'a jamais vraiment su s'imposer comme l'un de ces classiques, et il est assez facile de voir pourquoi. Si le style, comme de coutume, est irréprochable, l'histoire est si particulière qu'elle s'intègre décidément très mal au réalisme qui a fait la réputation d'Emile Zola.
On pourrait même dire, avec une pointe d'ironie, que c'est sans doute le plus près d'un récit fantastique que son auteur se soit approché. Mais n'allez pas croire que c'est du Maupassant, tout le fantastique ici se trouve dans le mysticisme religieux et l'atmosphère miraculeuse qui imprègne les protagonistes et semble émaner directement d'Angélique.
D'une certaine manière, tout ou presque semble s'accomplir selon sa volonté.

Là, il y a tout de même deux possibilités d'interpréter les évènements, soit par le fait de l'intervention divine, soit par la puissance naturelle de caractère d'Angélique, magnifiée par sa foi aveugle et ses illusions. C'est peut-être là, au fond, où se situe le réalisme du livre et son véritable thème, le pouvoir de la foi, quels qu'en soient l'objet ou les raisons, tant que celle-ci reste pure. Cette interprétation réaliste est compromise par certains choix comme la séquence du miracle, appelons-la ainsi, avec le fameux "Si Dieu veut, je veux", ou la bénédiction d'Hubertine qui arrive à point nommé. La fin nous rappelle quand même que Zola écrit autre chose que des contes de fées. Il aurait été vraiment intéressant de savoir comment celui-ci défendait ce roman et en particulier comment il justifiait son intégration dans son oeuvre principale.

Le Rêve est en outre l'un des romans de Zola les plus chargés de symbolisme qui soit. Il y a la cathédrale omniprésente et toutes les saintes bien sûr, dont la vie, et les morts surtout, toutes abominables, nous sont décrites par le biais de la Légende d'or, une compilation de textes du Moyen-Âge. Sainte Agnès en particulier, à la fois modèle et patronne, revient souvent. A un moment donné, la narration va même jusqu'à adopter une cadence liturgique. Et cela va plus loin encore, jusque dans les noms: la belle et blonde jeune fille, très croyante, s'appelle Angélique; sa félicité, le jeune homme, ni moins beau, ni moins blond, s'appelle Félicien. Il fallait oser !

C'est un roman agréable à lire, surtout dans ses moments plausibles, qui régalera peut-être les croyants fervents d'actes de foi mais ne convaincra pas les autres. le réalisme social de Zola s'y écroule ici, à coups de miracles et d'un symbolisme trop lourd pour les frêles épaules de ses deux jeunes protagonistes. L'énergie même de leur passion, sa pureté immaculée, a quelque chose qui sied mieux aux romantiques qu'aux réalistes.

Indirectement cependant, le roman est aussi instructif sur un point. On se rend compte que ce qui unit tous ces saints chrétiens du Moyen-Âge, ceux-là même dont nous tirons nos noms, est, plus que le miracle soi-disant accompagnant leur ascension céleste, l'atrocité de leur mort et une intolérable souffrance. Les horreurs des temps obscurs, épouvantées d'elles-mêmes, se réfugient derrière des images du divin et du merveilleux. Cela trouve écho dans le présent, où les extrémistes de toutes religions promettent à leurs martyrs l'illusion du rêve. Et d'un autre côté, cela contredit les hiérarchies religieuses qui préfèrent élever à la sainteté ceux de leur propre rang.

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Ce billet parle de amour, classique, dieu, Emile Zola, le Rêve, religion, romance
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Lu lycéenne. Je ne l'avais pas tellement apprécié à l'époque.
Le 16ème roman de la série des Rougon-Macquart se démarque des autres par son côté naturaliste. N'oublions pas que le réalisme critique de Zola n'est jamais très loin... Angélique, encore l'une de ces martyres de l'amour, sacrifiée sur l'autel de la morale et de l'ascétisme religieux.
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Le personnage d'Angélique est curieux : illuminée mystique et nunuche, hors sol, vivant dans son rêve religieux et mortifère, mais en même temps jeune fille attachante, vaillante et émouvante. Trop de longueurs portant au sommeil mais aussi des pages intéressantes autour du patrimoine (cathédrale, statuaire, Légende dorée…). Roman atypique, conte médiéval à forte approche psychologique et au final très noir.
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Un joli conte qui se lit en quelques heures et qui pourrait se dérouler à n'importe quelle époque reculée et pas forcément sous le Second Empire, scène habituelle des Rougon-Macquart. Ici, l'atmosphère est religieuse, éthérée ou plutôt noyée dans les vapeurs d'encens. Angélique est-elle bien humaine ? Ou est-ce une créature céleste envoyée sur Terre, un ange ? Felicien est-il un homme ? Ou personnifie-t-il simplemebt le chanceux à qui tout réussit ?
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Voici bien le plus curieux roman de la série.
Une petite fille de neuf ans passe dort dans la froideur d'une nuit triste, sous le porche de la cathédrale de Beaumont.
Au matin, elle ne sent plus ses membres, son être s'évanouit, comme si son coeur, devenu de glace, s'était arrêté. Une femme très belle l'emporte comme une chose, dents serrées, yeux fermés, dans l'atelier de son mari, chasublier.
Puis une vie merveilleuse commence, des parents adoptifs aimant.
Elle devient d'une adresse rare dans l'art de la broderie. Puis elle tombe en amour d'un ouvrier qui s'avère être le fils du fortuné évêque du diocèse.

On pourrait penser à un roman à l'eau de rose, tout y est merveilleux, mais la drôle de fin du texte m'a soudain fait penser que tout cela n'était peut-être qu'un rêve et ne s'est passé que dans l'esprit d'une petite fille mourante, ankylosée par le froid !!!

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

- ANGELIQUE MARIE
Fille non reconnue de Sidonie Rougon. Père inconnu. Elle est née à Paris, le 22 janvier 1851, quinze mois après la mort du mari de Sidonie. La sage-femme Foucart l'a déposée le 23 du même mois aux Enfants-Assistés de la Seine ; elle y a été inscrite sous le numéro matricule 1634 et, faute de nom, a reçu les prénoms d'Angélique Marie. le 25 janvier, l'enfant a été confiée à la nourrice Françoise Hamelin, maman Nini, qui l'a emportée dans la Nièvre, où elle a grandi en pleine campagne, conduisant la Rousse aux prés, marchant pieds nus, sur la route plate de Soulanges. Au bout de neuf ans, le 20 juin 1860, comme il fallait lui apprendre un état, elle est passée aux mains d'une ouvrière fleuriste, Thérèse Franchomme, née Rabier, cousine par alliance de maman Nini. Thérèse est morte six mois après chez son frère, un tanneur établi à Beaumont, et Angélique Marie, affreusement traitée par les Rabier, s'est enfuie, une nuit de décembre, le lendemain de Noël, emportant comme un trésor, cachant avec un soin jaloux le seul bien qu'elle possédât, son livret d'enfant assisté !

- FELICIEN HAUTECOEUR
Fils de Jean XII de Hautecoeur, depuis évêque de Beaumont, et de Paule de Valençay. il a perdu sa mère en naissant. Un oncle de celle-ci, un vieil abbé, l'a recueilli, son père ne voulant pas le voir, faisant tout pour oublier son existence. On l'a élevé dans l'ignorance de sa famille, durement, comme s'il avait été un enfant pauvre. Plus tard, le père a décidé d'en faire un prêtre, mais le vieil abbé n'a pas voulu, le petit manquant tout à fait de vocation. Et le fils de Paule de Valençay n'a su l a vérité que très tard, à dix-huit ans. Il a connu alors son ascendance illustre, ce long cortège de seigneurs dont les noms emplissent l'histoire et dont il est le dernier rejeton ; l'obscur neveu du vieil abbé est brusquement devenu Félicien VII de Hautecoeur, et ce jeune homme qui, épris d'un art manuel, devait gagner sa vie dans les vitraux d'église, a vu toute une fortune s'écrouler sur lui.

- HUBERT
A recueilli Angélique Marie, fille non déclarée de Sidonie Rougon. Il possède à Beaumont une étroite maison à un seul étage, très ancienne, bâtie vers la fin du XVe siècle, et qui touche au transept nord de la cathédrale. La lignée des Hubert habite cette maison depuis quatre cents ans. L'Hubert actuel y brode des chasubles, comme tous ceux de sa race. À la vingtième année, il s'est épris d'une jeune fille de seize ans, Hubertine, et l'a aimée d'une telle passion que, sur le refus de la mère, il l'a enlevée, puis épousée. Mais ce mariage furtif a été frappé de stérilité, comme en punition de la faute originelle.

- HUBERTINE
Femme de Hubert. À seize ans, d'une beauté merveilleuse, elle a été aimée de lui et, comme sa mère veuve d'un magistrat, refusait de la donner, elle s'est laissé enlever. Huit mois plus tard, mariée et enceinte, elle est venue au lit de mort de sa mère, celle-ci l'a déshéritée et maudite, si bien que l'enfant, né avant terme le même soir, est mort. Et depuis, au cimetière, l'entêtée bourgeoise n'a pas pardonné, car le ménage n'a plus eu d'enfant, malgré son ardent désir. Après vingt-quatre années, les Hubert pleurent encore le fils qu'ils ont perdu, ils désespèrent maintenant de jamais fléchir la morte.

Hubertine, à quarante ans, est toujours très belle, c'est une brune forte, au calme visage. D'un tendre accord avec son mari, elle a recueilli Angélique âgée de neuf ans. Pour éviter les mauvaises fréquentations de l'école, elle se charge de compléter l'éducation de l'enfant, pratiquant d'ailleurs cette opinion ancienne qu'une femme en sait assez long quand elle met l'orthographe et qu'elle connaît les quatre règles. Peu à peu, elle prend de l'autorité sur Angélique, âme fantasque pleine de sursauts brusques, d'orgueilleuses colères suivies de repentirs exaltés. Hubertine est faite pour cette éducation, avec la bonhomie de son âme, son grand air fort et doux, son esprit droit, d'un parfait équilibre. À chaque révolte de l'enfant, en qui bouillonne l'ardeur héréditaire, elle lui apprend l'humilité. Raisonnable, elle condamne l'exagération, même dans les bonnes choses. Inquiète des vagues songeries d'Angélique, qui voudrait épouser un prince, elle s'est émue de la voir aimer le fils de monseigneur, elle lui montre l'irréalisable de sa chimère et lui conte, d'un souffle tremblant, la triste histoire de sa propre union, montrant qu'il ne faut rien mettre dans son existence dont ou puisse souffrir plus tard. Et pour enterrer le mariage impossible, elle sépare Angélique et Félicien par des mensonges ; devant cette vierge qui agonise, elle est pleine de douleur et, cependant, ne regrette rien, préférant l'enfant morte à l'enfant révoltée.


PERSONNAGES PAR ORDRE ALPHABETIQUE

Angélique Marie
Chouteau (Les)
Cornille (Abbé)
Foucart (Mme)
Franchomme (Louis)
Franchomme (Thérèse)
Gabet (La Mère)
Grandsire
Hamelin (Françoise)
Hautecoeur (Félicien VII de)
Hautecoeur( Les)
Hautecoeur (Mgr de)
Hubert
Hubertine
Lemballeuse (Les)
Mascart (Le Père)
Rabier (Les)
Rougon (Sidonie)
Rousse (La)
Valençay (Paule de)
Voincourt (Claire de)
Voincourt (Comtesse de)

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Cette histoire es différente des autres q j ai lu. Une histoire d amour et un conte d fée
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Un hymne à l'amour au travers de l'heroine qui va litteralement mourir d'amour dans cette histoire entre amour et drame comme seul Zola pouvait nous la conter aussi parfaitement :un roman mythique à devorer sans retenue !
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Comme d'habitude avec Zola la trame et le drame sont bien ficelés, bien organisés dans l'ouvrage. Roman un peu plus passionnel que certains autres de l'auteur mais sans surprises.
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16e livre de l'histoire des Rougon-Macquart ... le rêve vous entraîne dans le rêve d'Angélique ...
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