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sur 1379 notes
Je continue dans ma redécouverte des romanciers français du XIXème siècle. Mon choix s'est porté sur "Le rêve", que je n'avais pas lu. On a du mal à croire qu'il a été écrit par l'auteur de "Germinal". Si on lit au premier degré "Le rêve", on peut y voir un roman d'esprit saint-sulpicien. Ses héros semblent à mille lieues des personnages de Zola.
Angélique, malheureuse enfant recueillie par les époux Hubert et Hubertine (sic !), est initiée au métier de brodeuse. Pure et pieuse, elle se nourrit des récits édifiants de la "Légende Dorée". Approchant l'âge adulte, elle devient très belle, à la fois humble et ambitieuse dans son projet de vie. Elle trouve en Félicien le prince dont elle rêvait. Celui-ci est vraiment le descendant d'une famille de haute noblesse - fils d'un homme devenu évêque à l'âge adulte. Mais les parents des deux tourtereaux s'opposent fermement à ce mariage. Angélique se consume d'amour; elle va mourir, mais un VRAI miracle la sauve. Le mariage peut être célébré. A la sortie de la cathédrale, les jeunes mariés échangent leur premier baiser - et ce sera le dernier. Angélique expire sur-le-champ. Quel auteur bien-pensant oserait développer un tel synopsis ? Personne, sans doute; et c'est Zola qui l'a fait !
Comment comprendre ce paradoxe ? Il semble que l'auteur ait voulu être exhaustif dans sa peinture de la société française. Tous les types de caractères devaient se retrouver parmi les membres de la famille Rougon-Macquart. S'il s'y trouvait des brutes et des alcooliques, il devait y avoir aussi un personnage fragile, émouvant, romantique: ce sera Angélique. Mais son amour éthéré, son obsession de pureté, son don inconditionnel de soi ne sont pas compatibles avec les valeurs de la "vraie vie", en particulier avec le désir. Donc, plus l'héroïne avance dans sa folie d'amour, plus elle tend vers son idéal, et plus elle s'approche de la mort. Ceci est confirmé sans ambiguïté par le dénouement. Compris ainsi, le roman n'apparait pas si irréaliste et saint-sulpicien. En fait, doucement mais cruellement, il fait aller les deux héros au bout des contradictions de leur idéal.
Avec ce sujet surprenant, Zola n'abandonne pas complètement les principes du naturalisme. Même s'il veut décrire le comble de la folie amoureuse et religieuse, il le fait avec une extrême exactitude. Il s'est documenté d'une manière précise sur toutes ces questions et sur le cadre du roman (qui est, en fait, la synthèse de plusieurs lieux réels). Il n'en reste pas moins que "Le rêve" restera toujours à part dans l'oeuvre de Zola. J'ajouterai encore un mot: j'ai été stupéfait par les récits de Jacques de Voragine qui font tant rêver Angélique: est-il possible de croire une seule seconde à ces contes à dormir debout ?

P. S. Dans l'édition que j'ai en mains, le texte du roman est introduit par une préface de Colette Becker, que j'ai trouvée très pertinente.
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C'est un curieux tome de la série que ce livre, car il ne rentre pas vraiment dans les canons des Rougon-Macquart, à telle enseigne que je ne me souviens même pas si la filiation avec la fameuse famille sous le second Empire y est évoquée. Evidemment, elle doit l'être, mais c'est secondaire. Une nuit d'hiver, Hubert et son épouse Hubertine (quel prénom...), artisans en chasubles, recueillent une petite fille abandonnée, qu'ils vont adoter. Angélique rêve d'un amour tel qu'on le lit dans les livres, avec prince charmant et fortune, et c'est ce qui va lui arriver avec Félicien. Mais son bonheur, si difficile a atteindre, sera de courte durée. Curieux, vraiment curieux...
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Un des plus pauvres qu'Emile Zola n'est jamais ecrit.... Une histoire tout a fait banale, sur un ton mielleux sans analyse sociologique comme il sait si bien les faire. Deception.
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Un peu mièvre !
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Ce seizième volume des Rougon-Macquart semble en apparence doux et serein. Toutefois, le Rêve d'Émile Zola, aux éditions le livre de Poche, est mélange de mysticisme et de réalité sur fond de religion catholique
 
L'auteur met en scène la candide Angélique Rougon ; fille de Sidonie Rougon ; qui, la nuit de Noël 1860 arrive chez les Hubert dans la ville de Beaumont-sur-Oise.
 
Le couple dévot habite une maison à côté de la cathédrale et confectionnent l'ensemble des broderies pour les vêtements ecclésiastiques. La jeune ingénue est adoptée. Elle s'applique dans son métier de brodeuse, sort peu sauf le dimanche pour la messe.
 
Un jour, un livre change sa vie : La Légende dorée. À lecture, elle rêve d'épouser un homme beau, riche et puissant. Elle s'identifie dans les vierges et martyres évoqués.
 
Une apparition change le cours de sa vie. Cette apparition prend les traits de Félicien, un peintre verrier. Angélique rêve de l'épouser. Malheureusement, Monseigneur d'Hautecoeur à d'autres projets pour le jeune homme héritier d'une immense fortune. Elle le désir, l'aime éperdument, passionnément, à en mourir… La vie n'est qu'un rêve.
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Dans le cycle des rougon-macquart, quand Zola ne veut plus traiter de la misère humaine, il passe sur des romans qu'aujourd'hui, je ne saurais qualifier autrement que cucu la praline avec des personnages bien gentils que l'on contemple en croisant les mains avec adoration en se disant : "que de gentillesse, que de vertu...".
Bon bien sûr j'exagère, mais autant des livres comme Germinal, l'assommoir, la terre, nana, Au bonheur des dames et j'en passe sont éternels et nous prennent toujours aux tripes, autant là, c'est un type d'histoire très daté qui n'intéressera que les jeunes filles en fleurs ou peut-être les grenouilles de bénitier.
Tout cela bien sûr sans remettre en cause les qualités littéraires du récit. Ca reste quand même du Zola !
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Ah malheureuse. Attendez la fin!!!
C'est aussi nous qui sommes totalement envoûtés par ce récit foisonnant.
Zola dépeint avec une opulence gargantuesque le ressenti religieux de cette pieuse qui pourrait tout à fait être une nonne, qui a grandi dans la pureté du blanc, des livres et des images qui content une époque médiévale totalement exubérante.
C'est tragique et pathétique. Elle préfère être morte avec l'amour sublimé qui la possède en vérité.
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Avec Angélique, j'ai lu La légende dorée avec ferveur, j'ai brodé la mitre de l'évêque avec du fil d'or et contemplé le jardin depuis le balcon de ma chambre. J'ai rêvé au prince charmant et il est apparu, j'ai rêvé d'un miracle et il s'est produit. J'ai rêvé que la réalité disparaissait et c'est moi qui ai disparu. Pour ce seizième tome des Rougon-Macquart, Zola s'est mis en tête de ne pas faire du Zola. Je ne suis pas très convaincue.

Malgré la thématique de l'opposition passion/raison bien menée , le rêve n'est malheureusement pas un roman très passionnant à lire, au contraire des émotions que sont capables de procurer d'autres titres plus typiques de Zola. Il est cependant intéressant de le replacer dans son contexte de publication, à savoir entre La Terre et La bête humaine pour saisir le grand écart de ton et de sujet.

Chronique complète sur mon blog.


Lien : https://dragongalactique.com..
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Il est dit qu'après le scandale provoqué par La Terre, jugé trop sombre et pessimiste par ses contemporains, Zola a voulu prendre le contre-pied et produire roman répondant aux attentes du public. À priori, son pari fut un succès puisque le livre fut particulièrement bien accueillit. Bonne nouvelle pour Zola mauvaise pour nous.

Car, ce roman doit être le plus ennuyeux des Rougon-Macquart. En effet, pendant des pages et des pages, l'auteur nous résume des extraits de la Légende Dorée, livre religieux cher à l'héroïne. Malheureusement, je n'ai rien trouvé de plus barbant que de découvrir, au fil des chapitres, la vie et mort de ces saints (déjà, à la lecture de la Faute de l'abbé Mouret, les passages les plus mystiques ne m'étaient pas apparus les plus passionnant). Cela parasite à mon sens totalement le texte et on se demande même si l'auteur n'a pas été tenté par un peu de remplissage.

Car l'histoire est un peu tenue, comparée à ce qu'on pourrait rencontrer dans d'autres oeuvres du romancier. Ce n'est cependant pas la première fois que l'auteur nous livre un cadre plus « intimiste » et resserré, par ce côté, ce livre pourrait rappeler Une page d'Amour qui, lui aussi, se jouait en petit comité. L'amour, d'ailleurs, est un thème central du Rêve. C'est tout d'abord l'amour d'Angélique – l'héroïne – pour la religion et la vie des saints, mais également, bien entendue, celui qu'elle éprouvera ensuite, pour le mystérieux jeune homme qu'elle croisera en lavant le linge. C'est aussi l'amour de ses parents adoptifs, couple humble et travailleurs auxquels la vie n'a pas accordé d'enfant.
Il ne manquait d'ailleurs sans doute pas grand-chose pour qu'on se laisse emporté entre ces passions fortes et contradictoires : celle d'Angélique, désireuse de vivre son amour, et celle de ses parents, qui, sachant l'union des deux jeunes gens impossible, s'obligeront à contrecarrer les desseins de leur pupille pour lui empêcher la souffrance d'un amour inatteignable.

Malheureusement, la religion, ici, écrase tout et empêche de vraiment s'attacher aux personnages, comme si le mysticisme exacerbé de l'héroïne lui dérobait sa part d'humain. Dès lors, plus qu'un dénouement heureux, c'est un dénouement tout court qu'on s'empressera de chercher. le roman est pourtant court (moins de 250 pages), mais cela n'a pas suffit à me sauver de l'ennui.
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Livre assez étonnant d'Emile Zola et très féminin : loin l'action mais plutôt la peinture des sentiments (la passion mais une passion pure, sage et auréolée de religiosité), la peinture et les tourments de l'âme (le Bien, le Mal), le thème religieux omniprésent (ah les descriptions chères à Zola de saintes dans ce livre) qui effleure le fantastique.
Angélique a été recueillie par une famille de brodeurs humble et gentille. Angélique vit hors du temps et des réalités bercée par les légendes des Saintes; devient une brodeuse hors-pair et sait qu'un jour elle vivra son rêve, celui de rencontrer un homme beau, riche qu'elle aimera de façon inconditionnelle. D'une façon romantique et presque irréelle, elle le rencontrera mais... car il y a un mais....
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