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sur 2688 notes
La saga des Rougon-Macquart se poursuit avec la branche des Rougon.

Aristide, le troisième fils de Pierre et Félicité, vit maintenant à Paris. Son épouse Angèle est décédée, et grâce aux manigances de sa soeur Sidonie, il va épouser une jeune femme issue de la bourgeoisie: Renée. Il y aura également quelques apparitions de l'aîné : Eugène et surtout du fils: Maxime, jeune éphèbe qui revient de pension et vit dorénavant avec son père et sa jeune belle-mère.

Les ambitions d'Aristide sont comblées grâce à la spéculation immobilière et à l'avènement du capitalisme. Les intrigues politiques et montages économiques sont nombreux et détaillés et probablement en partie toujours d'actualité.
On visite Paris à l'aube des grands travaux Haussmanniens, c'est fascinant de comprendre ce que ces aménagements impliquaient pour les parisiens du XIX-ème siècle.

Mais dans cette société bourgeoise, de consommation à outrance, de luxe et de dépravation, l'ennui de la jeune Renée est palpable. Cette vie sans but ni sens à la recherche de toujours plus de plaisirs et de jouissance, la pousse dans les bras du jeune Maxime.



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Dans ce 2eme tome, nous suivons Aristide Rougon (fils de Pierre Rougon) présent dans le tome 1. Non plus à Plassans mais à Paris où il change de nom pour éviter des conflits avec son frère Eugène. Il s'appelera donc Aristide Saccard. Comme son père, il cherche la fortune. A la mort de sa femme Angèle qui, entre parenthèse est un de mes passages préférés dans ce livre, il n'hésitera pas longtemps à épouser Renée pour sa dot ! Avide d'argent et de pouvoir, il devient un spéculateur véreux sous Paris en pleine reconstruction. Pendant ce temps, Renée s'ennuie ... Les salons, les bals, les toilettes sublimes, etc (si bien décrits par l'auteur) n'arrivent plus à égayer la jeune femme. C'est dans les bras de Maxime (fils d'Aristide et Angèle) qu'elle trouvera du réconfort. La descente aux enfers commence pour elle ...
J'ai beaucoup aimé ce livre mais j'ai préféré la fortune des Rougon (le tome 1). Les descriptions de Zola sont superbes et rendent les personnages, les lieux, les choses vraies ! J'ai adoooré tous les détails quand il nous explique la serre, le cabinet de toilette de Renée, la féminité de Maxime et la masculinité de Renée. Mais j'avoue que les détails sur la spéculation financière m'ont donné du mal ... A très vite pour le tome 3 !
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Ce deuxième tome de ma série littéraire préférée, celle des Rougon-Macquart, explore cette fois-ci le parcours de vie de la belle Renée Saccard, épouse du parvenu Aristide Rougon qui, sur la demande de son frère Eugène (tous deux sont les rejetons de Pierre Rougon dont la vie est l'objet de la Fortune des Rougon, un régal !) change son nom en "Saccard", ironie suprême quand on songe à la paronymie avec "Macquart" !
Et d'ailleurs, se dégage de la lecture de ces pages une forte ressemblance de caractère entre Aristide et Antoine Macquart (voir La Fortune...), si ce n'est que le rejeton Rougon demeure peut-être moins"raté", plus "brillant" que son oncle, le vice restant néanmoins commun aux deux.
Notez également que l'histoire du frère Eugène sera au centre du troisième volume "Sa Majesté Eugène Rougon"... J'ai hâte !
La Curée - un terme appartenant au registre de la chasse et qui désigne la part de gibier laissée aux mâchoires des chiens -, outre les spéculations savantes et risquées que mène Aristide descendu de Plassans à Paris afin de tenter la "culbute" financière dans ce Paris décadent de ce début d'Empire, raconte les amours coupables de Renée avec son beau-fils Maxime. L'allusion à Phèdre ets évidente et ça a été encore le coeur serré mais réjoui que je refermai ce livre, tout plein des belles émotions tant recherchée par moi dans la vie et chez les gens. J'avoue, ceci dit, que je nai souvent été jamais mieux servi que par les livres . Zola, je recommande, même de loin en loin ...!
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La Curée raconte la soif de richesses et de plaisirs, d'or et de chair. Aristide court après l'argent dans un jeu incessant de manigances ; Renée quête les jouissances toujours plus puissantes ; Maxime mange un peu à tous les râteliers, suit qui le lui ordonne, picore les fortunes des belles mondaines.
Paris est en pleine transformation avec ces boulevards qui déchirent la capitale. Alors que change le visage de la grande ville, les fortunes se font en un éclair pour qui sait jongler avec les spéculations en tous genres. Une promesse attire tous les malins, les avides et les envieux. Or, sur ce point, Aristide arrive en haut de l'affiche. Ce manipulateur hors pair évolue à son aise dans un monde empli d'histoires, de mensonges, de jeux de dupes et de sournoiseries. Il joue alors un jeu d'apparences car, même quand les fortunes ne sont que de façade – exercice d'équilibriste –, le luxe doit s'étaler aux yeux de tous.

C'est aussi la description d'un monde voluptueux, d'une vie de plaisirs, d'indolence. Les étoffes sont soyeuses, les cabinets de toilettes se font nids de douceur, les femmes gisent alanguies dans leurs attelages. La Curée se fait revisite du mythe de Phèdre, épouse de Thésée tombant amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Renée et Maxime se rapproche, leur camaraderie les faisant tomber dans un jeu dangereux. Jusqu'à ce que Renée finisse par perdre pied. Amoureuse, honteuse, délaissée, manipulée par son mari... le réveil après un tourbillon de plaisirs mondains toujours plus aigus est difficile et la femme brutalement dégrisée après l'ivresse m'a véritablement touchée.

Le travail de recherche de Zola est époustouflant (les annexes présentes dans mon édition le présentent de manière particulièrement intéressante). Des registres de l'Hôtel de Ville au cotillon, des magouilles financières à la mode, l'auteur construit méticuleusement son décor. Quelques erreurs de date peuvent être remarquées (pour qui est un·e expert·e en Second Empire...), mais elles sont volontaires car impondérables pour que sa grande saga reste dans la fourchette historique du Second Empire. Les descriptions sont précises, délicates et passionnantes (à condition d'avoir un certain goût pour le détail).
La plume est incroyable et je me suis régalée tout au long de ma lecture. C'est aussi bien captivant et rusé quand on suit Aristide que charnel et sensuel lorsque l'intrigue se tourne vers Renée. Si seule la jeune femme a su éveiller mon affection en dépit de ses défauts – aveuglement, ridicule parfois... –, tous les personnages m'ont fascinée. Entre les intrigues patiemment construites de Saccard et Maxime qui grandit dans ce monde corrompu, observer se déployer son indifférence, sa méchanceté, ses faiblesses, je n'ai pu que me passionner pour ces protagonistes soigneusement construits.

Zola s'approprie la réalité historique et la fait revivre à travers cette tentaculaire famille des Rougon-Macquart, transformant le froid matériau des dates et des faits en une intrigue vibrante, en une aventure humaine, en une histoire unique. Ce tome qui met en scène les bassesses et ruses humaines dans un cadre luxueux m'a une fois de plus fascinée et je suis impatiente de continuer ma lecture de cette formidable saga.
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Ce livre est le second roman de la série Rougon-Macquart. On retrouve ici Aristide (cf. La fortune des Rougon) qui s'enfuit la queue entre les jambes à Paris après l'échec de ces manigances politiques dans le sud.
Il débarque chez son frère qui lui octroie un poste quelconque à l'hôtel de Ville. Mais cet homme ne rêve que d'une chose : devenir riche. C'est ainsi qu'il trouve un filon illicite qui fera sa fortune. Il va spéculer sur la reconstruction et l'agrandissement de la ville de Paris en achetant des immeubles amenés à être expropriés. Comme il connaît en avance les tracés des futurs boulevards, ce délit d'initié va lui permettre de surévaluer son achat soit en augmentant les loyers, soit en créant des fonds de commerce fictifs. La ville va l'indemniser de la valeur de l'immeuble exproprié au regard de la valeur locative et d'autres critères. Bien évidemment, Aristide Saccard a également des bons amis dans la commission qui appuie son dossier et il passe par des prête-noms pour masquer ses traces.
L'auteur décrit aussi les moeurs parisiennes de l'époque pour cette classe bourgeoise qui a profité de ces spéculations pour s'enrichir rapidement. Leur vie n'est que fêtes, débauches, dépenses faramineuses pour des dîners, des toilettes somptueuses pour les femmes et autres signes ostentatoires de richesses.
Cet oeuvre décrit également une relation amoureuse assez ambiguë entre Renée, la seconde femme d'Aristide Saccard et de Maxime, son fils issu du premier mariage. Certes, il y a un inceste mais je n'ai pas senti la passion amoureuse entre les deux. Ils ressemblent plutôt à deux enfants qui essaient un nouveau jeu et expérimentent de nouvelles sensations. Renée le fait par ennui, pour se divertir car Madame s'ennuie tellement dans toutes ses distractions mondaines ; Maxime le fait par lâcheté et parce qu'il ne sait pas se défaire d'elle.
Le style d'écriture est riche, soutenu avec beaucoup de descriptions. D'ailleurs, elles sont ci particulièrement abondantes et extrêmement détaillées notamment sur les robes de ces mondaines. Ce point alourdit le récit qui perd en tonicité et en dynamisme donc le livre n'a pas atteint une meilleure note.
Zola c'est du grand art, une vraie maîtrise de son sujet, un combat contre les dysfonctionnements de son époque. Ce livre est une critique sociale de ces parvenus arrivés tout en haut de l'échelle sociale grâce à des manoeuvres frauduleuses en tout genre.
Si vous aimez la littérature classique française, si un ouvrage assez dense au niveau descriptif ne vous effraie pas, si vous aimez les romans engagés avec un fond historique, ce livre est fait pour vous ! Mais si malgré tout, vous ne remplissez pas tous ces critères, lisez-le quand même !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Aristide Saccard, ce façonneur de destins

Artistide Saccard est vraiment l'un des personnages les plus attachants de la saga des Rougon Macquart, dans le sens du tonton roublard, si vous voyez ce que je veux dire. Souvenez vous que je vous l'avais déjà présenté dans le livre intitulé L'Argent, dans la cinquantaine spéculante. Ici, nous l'aurons das la trentaine et la quarantaine. Il est marié à une femme sans ambition et uqi se meurt. Aussi, dès qu'il peut épouser Renée, une jeune femme qui pourrait très bien paraître en société, il fonce car il a besoin d'une dot et de l'apparence d'une famille bourgeoise.

Pour cela, il va écarter sa fille cadette, Clothilde et l'envoyer chez son oncle Pascal (qui fera l'objet du tome final de la saga). En effet, cette enfant était non seulement très attachée à sa mère mais elle a aussi assisté à l'entretien de son père avec sa tante concernant ce mariage, avant même que sa mère ne soit morte !

Mais il a aussi ramené Maxime, son fils adolescent, pour l'introduire dans le Monde, ce que le jeune garçon fera admirablement bien, sous la houlette de sa nouvelle belle-mère, Renée. Ainsi, les trois compères formeront un trio très efficace dans l'accession de Saccard dans les hautes sphères de la bourgeoisie.


Un regard très critique envers la société qui ne voit que ce qu'elle veut bien

Ce trio que formera Maxime, Aristide, et Renée montrera toute la décadence de la bourgeoisie sous cette fin du XIX° siècle. En effet, Saccard va lui spoiler petit à petit sa femme de sa fortune en spéculant sur l'immobilier. Quant à Maxime, il se transformera en machine de séduction mondaine, au point de tomber dnas une relation incestueuse avec sa belle mère. Enfin, Renée, elle, deviendra la femme futile qui donnera de ses charmes pour asseoir la fortune de son mari.

C'est de cette avalanche de débauche, de luxure, de spéculation qui sera mise au grand jour par la famille Saccard qu'Emile Zola montera du doigt. Car tout le monde sait mais tout le monde tait le scandale pour bénéficier de ce torrent d'argent dont s'offusque régulièrement l'auteur. C'est ce scandale qui détruira Renée et qui éloignera Maxime et son père que montrera l'auteur, et à travers cette famille, toute la décadence de la société française de l'époque.
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C'est de loin le meilleur livre que j'ai lu de cette saga pour l'instant !
L'histoire fait très moderne avec tous ces problèmes sociaux / familiaux.

J'ai adoré suivre Renée et Maxime dans leur relation dite incestueuse (même s'ils n'ont littéralement aucun lien de parenté).

En revanche, je n'ai pas du tout accroché avec Aristide, mais j'ai tout de même aimé les résultats (je pourrais même dire retomber) que ses choix apportent.

Les décors parisien de l'époque sont très agréables à lire, bien que marqué par les différences sociale et économique.
De plus, les différentes temporalités rajoute un plus au roman. C'est très intéressant de savoir ce qui rend chaque personnage comme il est.

Je trouve que les personnages sont très réaliste et cela ne rends la lecture que plus enivrante.
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Zola nous livre les rouages politiques et les manoeuvres financières à l'occasion de la transformation de Paris sous les instigations du Baron Hausmann. Alors que les touristes modernes n'y voient que la lumière, la grandeur et le génie qui se dégage d'une telle entreprise, poussant les murs de la capitale pour laisser plus de place aux ambitions et aux amours, Zola révèlent les mensonges, les tromperies et les flots d'argents malpropres générés par de tels travaux. J'ai beaucoup aimé ce regard romanesque sur cette entreprise historique, dont les déboires de la vie de Renée sont à la fois un prétexte, pour suivre ces montages financiers, et un miroire, pour refléter la société dépravée et décadente, qui se vautre dans le luxe et la luxure.
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Avec "La Curée" je suis retournée dans le passé. Passé proche des cours de français où j'ai découvert la plume remarquable de Zola, passé lointain dans un Paris en pleine (re)construction, en pleine (ré)invention.

Les phrases sont belles, les mots sont mots, les images défilent dans la tête. On voit la ville, on sent la ville, on entend la ville... et au milieu de tout ça on voit Renée, frivole mais pas bête, chercher un sens à sa vie; Aristide fourbe et ingénieux comploter en secret pour obtenir sa part du gâteau et Maxime (sans doute un peu niais) chercher sa place.

Les pages se tournent rapidement même si on a envie de s'attarder sur le talent de l'auteur tant on reste en haleine de voir les personnages s'effondrer. le traitement de la relation incestueuse et adultère est particulièrement magistral en ce qu'elle résonne avec l'ambivalence du personnage de Renée.

La société parisienne de l'époque est disséquée par Zola avec brio et intelligence.
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Ohhh Zola, le maître incontesté des descriptions : salons, robes, paysages et personnages. En le lisant, on est tout simplement au milieu d'un film où tout est pensé et maîtrisé.
Dans La Curée, Zola plante son décor dans Paris des années 1850-60, sous le Second Empire et plus précisément dans « le paris nouveau » dont la vision a été portée par le Préfet Haussman. Durant cette période, des pans entiers de Paris sont rachetés pour être réaménagés. Cette spéculation foncière maniaque a conduit à des transactions compliquées, à des pratiques frauduleuses et à toutes sortes de mensonges et de tricheries dans la bousculade de ceux qui essayaient de s'enrichir.
En effet, les hommes d'affaires, les politiciens et les bureaucrates ont profité des projets de rénovation et de construction en conspirant pour frauder le gouvernement et le public.
Le roman met également en lumière le pouvoir et les positions des femmes ainsi que les rôles qu'elles ont joués dans les complots en se vendant au plus offrant.
Dans La Curée, Zola décrit un monde hypocrite où règnent l'argent, la cupidité et l'ambition, dépassant et détruisant toute autre émotion humaine.
Beaucoup de leçons pour notre époque !!!!
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